');">

En quête de réponses

Par : Mil

Bonjour,

Moi, c’est Emilie. Aujourd’hui, j’ai 22 ans. J’ai chuté dans l’anorexie mentale durant l’été 2013. Cela a été très rapide. Depuis mon enfance, j’ai toujours été considérée comme une « bonne vivante », une « vraie petite gourmande »; enfin une personne qui croquait la vie à pleines dents, profitant des plaisirs simples de la vie, mais sans jamais que l’apparence physiques ne viennent porter atteinte à ce bien-être convivial. Certes, j’avais queqlues petits complexes par-ci par-là quand sonnait l’heure de se mettre en maillot de bain, du fait de ce petit ventre un peu rond, mais vraiment rien d’important, puisque de façon générale, je me sentais bien dans mon corps, et j’avais conscience que parfois, je plaisais. Par conséquent, je n’ai jamais cherché à suivre un quelconque régime dans la mesure où ce plaisir du repas faisait partie intégrante de ma personnalité, mais en y re-pensant, il y avait peut être un petit sentiment de culpabilité du fait de ce « manque de volonté à faire un peu attention » à ce que je mange.

Et puis, pendant ma 2ème année de licence, je me suis mise au sport, un peu pour me donner bonne conscience, mais surtout pour le bien être moral que cela me procurait pour changer d’air après les cours (licence de droit..)

Et puis arrivent les partiels du moins de mai, avec tout le stress que cela comporte. Une dernière semaine bien difficile et angoissante, à la recherche de bons résultats, pour que ma famille soit fière des études de leur fille. Mais là, le stress était tel que durant cette semaine, impossible d’avaler quoi que ce soit, indépendamment de toute volonté de magrir. Une fois cette période terminée, je suis rentrée chez mes parents et ma vie de vacancière pouvait commencer. J’ai repris une alimentation de ce qu’il y a de plus normale, avec toutes les joies des repas de famille etc. Mais j’avais bien remarqué qu’après une semaine de « jeûn » involontaire, l’estomac était vite plein et je me sentais rassasiée plus rapidement. Et boum. C’est parti. La spirale infernale a commencé. Je suis donc montée sur la balance « pour voir » (chose que je ne faisais absolument jamais en temps normal), et j’ai commencé à faire attention, « pour l’été ». Et comme beaucoup se reconnaitront, ça commence par la limitation puis l’interdiction de féculents, puis les sucres, puis la viande, etc etc etc. Jusqu’à ne plus rien avaler pendant 2 ou 3 jours. Et la, une sorte d’euphorie, de fierté, l’impression de tout réussir : études, prise en main physiquement, compliments de ma famille qui voient qu’on a su perdre ces petits kilos « en trop » (qui faisaient pourtant tout le charme).

En l’espace de 2 mois, j’ai perdu beaucoup de poids. Heureusement, mes proches se sont vite rendus compte de ce qui se passait, et m’ont mise en garde. Je n’ai donc pas été très longtemps dans le déni, et dès la mi-aout, j’avais à coeur d’aller mieux.

Mais la 3eme année a débuté en septembre et de retour seule en appartement. Et mon poids a continué à diminué, plus doucement car je mangeais 3 repas par jour, tous les jours.

En décembre,  mes parents m’ont emmené chez le médecin. Le mot « anorexie mentale » est tombé. Première prise en charge médicale, avec des compléments à prendre etc. A ce moment-là, mon poids était descendu à ** kg. J’ai pris ces compléments pendant plusieurs semaines. Mais mon poids continuait à descendre peu à peu.

Puis les mois passent, et les partiels de fin de 3eme année arrivent, travail acharné, et j’arrfive à valider cette llicence. Et la, c’est le moment de réellement se prendre en charge. RDV chez le nutritionniste de famille, qui m’oriente vers un psychiatre. Heureusement j’échappe à l’hospitalisation.

Voila un peu mon histoire. Aujourd’hui, avec l’aide de ces médecins, du soutien de mes parents, et du repos et la surveillance constante de ma famille, j’ai repris un peu de poids. Aujourd’hui, je fais des séances de kiné pour accompagner cette re-nutrition. Je suis plus motivée que jamais. Mais il reste quelques questions qui me poussent au doute parfois. C’est pour cette raison que je témoigne ici. Je me demande si finalement, une fois retrouvée tous ces kilos perdus, je retrouverai mon corps que j’avais et que j’appréciais avant, avec ces défauts et surtout, son charme qui font la personnalité ..? Ou est-ce qu’il reste des séquelles physiques ? Est-ce que, par exemple, je retrouverai ces petites fesses rebondies ?

Voila ce message « d’espoir », et surtout, je tenais à remercier ces personnes qui ont laissé leur témoignage auparavant, qui, pour ma part, m’ont beaucoup aidé.

Je laisse mon adresse mail ci-dessous, au cas où, certaines personnes peuvent m’apporter ces réponses..

Courage à tous et à toutes et bravo pour tous ceux qui s’en sont sortis tant bien que mal.

Merci à tous ceux qui nous entourent et nous soutiennent malgré toute la souffrance que nous pouvons leur faire subir contre notre gré.

Emilie (latitemilie@hotmail.fr)

Article écrit par Mil


Partagez cet article

  • Association Enfine - Écoute & Entraide Autour des Troubles du Comportement Alimentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nom *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.



Ils nous soutiennent

Service Civique
Ile de France
Fondation de France
CRAMIF
Partage et écoute
La ville de Paris