les TCA=bon moyen de gérer mes difficultés ?

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PE
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les TCA=bon moyen de gérer mes difficultés ?

Message par PE »

GROUPE P.E. DU 7 FEVRIER 2011 à Niort

" les Troubles du Comportement Alimentaire" sont-ils un mauvais/bon moyen de gérer mes difficultés ?"

- Qui parle là ? - "mes" difficultés ? cela concerne-t-il les difficultés de celle (celui) qui porte le symptôme TCA ? ou les difficultés de son entourage que son TCA viendrait cristalliser ?...
Sur cette lancée nous avons évoqué la psycho-généalogie comme outil de décryptage de ce que révèle, porte et apporte le TCA dans la famille ...

Nous avons évoqué l'hyper-activité de beaucoup dans leur TCA, censée pallier l'angoisse existentielle, censée venir combler le besoin de perfection.
Nous avons évoqué l'addiction : les TCA comme un "plaisir qui fait du mal".

La restriction alimentaire permettrait aussi à beaucoup de jeunes femmes d'affronter le regard des autres (la mode étant aux "fines" - on ne dit pas "maigres" en TCA land)
L'objectif étant de se faire accepter par l'autre, de ressembler à un soi-disant idéal, de se faire passer pour "autre" en quelque sorte.
La personne souffrant de TCA irait mieux dès lors qu'elle commencerait à se ré-approprier son corps, à s'accepter physiquement - et à ne plus se mé-juger, se déformer mentalement, et physiquement, se violenter à travers la nourriture.

Cette violence agresserait particulièrement la mère, dans sa fonction nourricière. Est-elle un moyen comme un autre, bon ou mauvais, de révéler un conflit avec la mère, en particulier à l'adolescence ? Pourquoi alors les pères en prennent-ils donc aussi et autant plein la g.... ?
Cette violence a-t-elle un rapport avec les frustrations qu'engendre notre société de consommation, un rapport avec son avidité, son manque de frein, généralisée, matérielle et morale ? Pourquoi les TCA n'existent-ils pratiquement pas dans les sociétés sous-développées, ou le tiers-monde ?

Et pourtant les TCA ruinent certaines familles
Avec son cortège de dérégulations des centres de la faim et de la satiété, le TCA semble accentuer encore l'intolérance à soi-même, il serait l'aboutissement ou "la longue nuit" d'un épisode dépressif pré-existant.
Aggravé par la pression environnementale, il est comme "un plaisir qui fait du mal", une addiction (cf émission de dopamine), et en soi un facteur anxiogène, qui ferait osciller la personne comme un "bi-polaire" d'une illusion à l'autre, d'une euphorie à une atonie aiguës.
- illusion du vide où, dans la famine organisée, s'anesthésieraient mes difficultés,
- illusion du trop-plein et du vide maîtrisés où, dans l'engloutissement oral et le rejet immédiat, je noierais puis je vomirais mes difficultés,
- ou encore illusion du trop plein "comme une nourriture édredon" sous laquelle j'enfouirais, je noierais mes difficultés, qui chaque fois ressurgiraient avec plus d'acuité.
Et chaque fois le résultat serait décevant, l'objectif jamais atteint, l'apaisement éphémère, se dérobant de façon de plus en plus manifeste, réactivant l'angoisse comme après une prise de drogue.

Comme toujours l'entourage, les "mères" en particulier, ont reposé les mêmes interrogations, fait part de leurs expérimentations, plus ou moins utiles à court terme, semble-t-il ( mais à long terme ??) :
inutile d'enlever la balance
inutile de masquer les miroirs
inutile de verrouiller les placards
inutile de les vider
inutile de les remplir à cadence infernale....
En tout cas, le résultat de ces mesures coercitives "primaires" ne serait probant pour personne - du moins en famille
alors que faire ?
où trouver de l'aide ?
à quelle équipe (fantôme) se vouer ?
comment ne pas se ruiner la bourse , la santé, l'énergie, l'espoir ?

Pour la jeune femme souffrant de TCA, un conseil comme objectif premier : stabiliser son poids - tout faire pour y arriver, mobiliser les aides les plus diverses pour gagner cette première bataille-là.
Sans doute - certainement - bon, et ensuite ?

Comment gérer "mes" difficultés, au sortir du TCA, et après sans mon TCA - ou sans le TCA de ma fille ???

On n'a pas trouvé LA solution, cette fois encore
mais ça nous a quand même fait du bien, d'échanger, et d'être ensemble.
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