il m'a fallu un weekend de "craquage" et de larmes pour que j'écoute enfin mes amis me dire de me garder du temps pour moi. J'ai passé mon temps libre à bosser. Et là, je sollicite mon chef pour le rencontrer pour un projet en lui expliquant que je ne peux aller le voir car je suis seule pour l'instant je ne peux laisser mes élèves tout seuls. Il répond, il y a des moments dans la semaine où vous pouvez vous libérer (sous entendu quand je ne travaille pas, après le boulot, le soir)...alors que souvent je rentre chez moi et je recommence à bosser. On a l'impression qu'on doit tout donner pour le taf, que puis-je donner de plus si je bosse chez moi déjà? Même ma prise de sang, je n'ai pas eu le temps d'aller la faire...Je fais 30 heures, pendant lequelles j'ai les élèves non stop, je fais la discipline, je fais mes tâches quand je ne suis pas interrompue, je gère les accès aux ressources numériques donc bcp de taf à la maison et j'enseigne aux sixièmes pendant des séances (que je prépare donc), faut pas croire qu'on reste derrière nos bureaux à accueillir les élèves et à lire le journal et se tourner les pouces.
J'attends toujours qu'ils embauchent quelqu'un pour m'aider, pour faire des pauses: Je nepeux pas souvent aller chercher mon courrier dans les bureaux ou voir l'intendante. Jsais toujours pas combien j'ai de budget. pas d'aide avant novembre apparemment. D'ici là il faut travailler en étant appelée par les élèves toutes les 30 secondes parce qu'ils ne sont pas autonomes et j'essaie d'être là pour eux sans perdre patience, parce que le métier, c'est pour eux que je l'ai choisi. S'investir dans des projets, c'est bien, répondre aux demandes des collègues, aux projets qui les interessent, mais je croûle dans le boulot. Et le week end, j'ai pleuré non stop après 3 semaines de travail sans m'arrêter, et ma psy l'a vu dans quel état j'étais, et je n'avais même pas envie d'y aller (pas le temps) mais en fin de compte ça m'a fait du bien.