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C64
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Message par C64 »

Bonjour,
Je m’appelle C, j’ai 26 ans et je suis responsable en restauration.
J’ai toujours eu un rapport difficile à la nourriture, j’ai toujours été gourmand et mon gros pêché mignon c’est le fromage. Dans ma famille personne n’a jamais été obèse, mon père a été en surpoids plus jeune mais à part ça, tout le monde a un physique des plus normal...sauf moi !
Tout a débuté à l’adolescence, du moins, d’aussi loin que je me souviennes. À l’époque, j’habitais chez mes parents, et le soir je ressentais toujours ce besoins de manger, de me remplir l’estomac, que j’aille bien ou que j’aille mal. Et puis je me couchais comme si de rien n’était, le ventre plein, avec cette sensation désagréable car j’avais trop mangé...du sucre du salé, bref il me suffisait de me servir et de remettre chaque chose à sa place, de prendre un peu de chaque aliment pour que personne ne remarque que quelqu’un s’était servi...il m’est arrivé de me faire coincer par mes parents mais ce n’était pas quelque chose de grave j’étais jeune, j’avais besoins de manger. D’ailleurs niveau physique plus jeune je n’étais ni très gros ni très maigre mais j’étais quand même en surpoids.

Tout s’est accentué à 18 ans quand je suis parti de chez moi, faire mes études à 800km (j’habitais vers Lyon et je suis venu sur Biarritz).
J’avais mon appart à gérer et un budget pour mes courses, une carte bancaire, une voiture etc j’étais libre de faire ce que je voulais sans que personne ne puisse s’en rendre compte. Au début ça allait bien et puis au fur et à mesure j’ai recommencé mes crises de manières plus violente, plusieurs fois par semaine, mon budget courses servait uniquement à m’acheter des pizzas, de la charcuterie et du fromage alors que pourtant je raffole des légumes.j’avais juste besoins de me remplir le ventre avec des choses que j’aimais j’en avais besoins sur le moment ( couper du fromage, ouvrir le sachet de jambon ou faire chauffer la pizza). J’ai commencé alors à prendre beaucoup de poids et en même temps je commençais à assumer ma sexualité et à faire mon coming out vu que je suis gay (là dessus tout va bien, tout le monde l’a bien pris).

Et puis je suis reparti vivre en dessous de Lyon une fois mes études finies. J’ai pris un poste de responsable en restauration à 21 ans, j’avais maintenant un salaire, un logement à payer des impôts etc etc etc mais au fond j’en avais rien à foutre! J’ai commencé à avoir a des découverts plutôt énorme jusqu’à 800€ tout ça juste pour de la bouffe...en plus des repas fournis au restau, certains mois j’étais capable de dépenser jusqu’à 500€ juste en charcuterie fromage et quelques autres choses à grignoter de manière facile et rapide.
Je ne me suis jamais fait vomir à part 1 ou 2 fois car ce sentiment de trop plein me dégoûtait, je n’en pouvait plus d’avoir des choses bloquées dans mon estomac, qui m’empêche de dormir correctement, qui faisaient que ma respiration se bloquait certaines nuit car j’étais trop plein.
Je préférais tout garder à l’intérieur de moi, quelque part pour me punir et me dire bien fait, tu vois si tu fais ça, après il se passe telle ou telle chose...mais en fait non, rien ne change, les crises se succèdent les unes après les autres, plusieurs fois par semaine, à chaque fois je me dis que c’est la dernière que je vais m’arrêter, que je vais être fort mais non !
J’ai beau me regarder dans le miroir et me dire regarde moi ce ventre degueulasse, ces joues affreuses que tu as !! Rien ne marche, je suis même arrivé au point où je me dégoûte moi même et où je comprends que personne ne puisse aimer quelqu’un avec mon apparence !

Je suis revenu vivre dans le coin il y a presque 2 ans et demi, grâce à mon solde tout compte je me suis remis à flot, un nouveau travail et une nouvelle vie, c’est parti ! Et puis encore une fois je replonge, au bout d’un mois, la première crises revient et je me suis ca va c’est juste une fois et puis après une autre, j’ai beau lutté, rien ne marche rien ne fait effet !!! Je me dis que je suis un perdant en fait, je n’ai aucune force mentale !!! Et maintenant j’en suis de nouveau arrivé à un point où je me dégoûte !!! Je fais 1m80 pour xx kg

Je suis reparti dans des découverts tous les mois, je viens de faire un crédit pour me renflouer et rembourser mes parents pour l’achat de ma voiture mais j’ai peur !!! Peut de partir encore dans des extrêmes et être une nouvelle fois coincé financièrement ! Peur de dépasser de nouveau les xx kg (j’étais arrivé fin d’année 2015 a xxkg)
tous les été je perds entre xx et xx kg, été 2017 je suis descendu à xx kg j’étais ravi, en 8 ans c’était la première fois que je descendais la barre des xx kg et puis tout est revenu au galop ! Je ne contrôle plus rien, je n’arrive à rien! J’ai envie de laisser tomber mon travail, je n’ai plus le goût à rien, je n’arrive pas à prendre confiance en moi, même si quand vous me voyez je parais bien !

J’arrive à bout mentalement de ce que je peux supporter de moi, je me regarde sans me regarde, je vois juste un mec , un gros mec, un tas de gras qui ne pourra jamais sortir de ça.
En faisant de recherches j’ai vu que plein de monde était dans mon cas, l’hyperphagie ils appellent ça, comment en sortir ? Que faire ? Vers qui me tourner ?
J’ai vraiment besoin d’aide, juste parler avec des gens qui comprennent ce que je vis, qui pourraient trouver des solutions ou juste des pistes pour me sortir de cette merde. Je ne demande jamais rien, j’ai besoins de personne mais là je ne sais plus quoi faire, je suis perdu, je ne sais pas si j’arriverais un jour à en finir avec ce mal qui me ronge et me bouffe tous les jours.
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MorganAlix
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Re: Perdu...

Message par MorganAlix »

Bonjour C,

Tu es courageux de venir exprimer tes problèmes; c'est le début de l'éveil (même si le chemin peut être long).
As-tu déjà consulté un psychologue/psychothérapeute, ou même un médecin au sujet de ton mal-être? Je pense que libérer la parole fait partie de la guérison.

Je pense comprendre ce que tu vis, puisque je souffre de boulimie depuis 14 ans (j'ai 29 ans). J'ai aussi des crises sans vomissement, donc de l'hyperphagie. Ce besoin irrépressible de se remplir, combler un vide qui semble sans fonds, c'est quelque chose que je vis depuis fort longtemps. Mon poids a énormément fluctué, mais je n'ai jamais été en important surpoids. De toute façon, le chiffre sur la balance importe peu, lorsqu'on ne se fait pas confiance, lorsqu'on se sent perdu comme tu dis, lorsqu'on a l'impression que le reflet ne correspond pas à la personne à l'intérieur.

Si je peux me permettre de donner un conseil, c'est de ne pas se faire vomir. Je l'ai fait pendant des années, et mon estomac et mon œsophage souffrent de dommages peut-être irréversibles; c'est très dangereux de faire cela, donc c'est déjà très bien que tu n'ais pas cette tentation. Les vomissements ne règlent rien, et détruisent le corps à petit feu.

Au plaisir de te lire,

Morgane.
C64
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Re: Perdu...

Message par C64 »

Bonjour Morgane,

Merci beaucoup pour ta réponse...en effet, parler de ce sujet est hyper difficile pour moi, mes proches ne sont au courant que depuis quelques semaines et je n’ai pas l’impression qu’il se rendent compte à quel point c’est difficile de lutter contre ce mal.
Je n’ai jamais consulté de professionnel à ce sujet mais j’y songe de plus en plus même si j’ai beau retourner les choses je ne vois pas d’où il peut venir.
Le terme que je retiens en lisant ton message est l’expression « sans fond » car c’est vraiment la réalité...j’ai beau manger normalement durant les repas classiques (déjeuner et dîner) mais c’est surtout le soir que c’est difficile car c’est comme si j’avais le ventre vide alors que non...le fait est que j’ai l’impression de me sentir mal si je n’est pas l’estomac qui est plein...alors que lorsque ma crise arrive, l’apres est encore plus difficile...je dors mal, je me réveille durant la nuit car je suis gêné au niveau de mon estomac etc etc du coup mentalement c’est horrible car sur le moment lorsque je mange j’en me sens mieux mais après je ressens de la honte du dégoût et je me dis qu’une nouvelle fois j’ai fais de la merde !
Je me sens en confiance uniquement lorsque je suis avec mes amis et que je sors faire la fête ou alors durant mon service quand je suis en contact avec des clients...je me dis alors, mon problème ne viendrait-il pas de la solitude ? J’ai presque pas de temps pour moi alors comment en accorder à quelqu’un et vivre une relation ?
Concernant le fait de se faire vomir, j’ai essayé une fois mais rien n’est sorti et j’etais Encore plus mal mais je me dis autant tout garder et souffrir...je me dis c’est de ma faute et je mérite de me sentir mal vu que j’ai craqué.
Je suis perdu oui et non car je ne me poses pas énormément de question....la seule question existentielle qui revient constamment dans ces moments de crises et d’après crises c’est : est ce que ça va s’arrêter un jour ?

Plus le temps passe et plus je me dis que ca va être difficile de s’en sortir...
Ou en es-tu toi dans tes démarches ? Quelle est ta situation actuelle ? Quelles sont les points sur les quels tu travailles ?

À très bientôt

C
feudeymon
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Re: Perdu...

Message par feudeymon »

En te lisant, mon dieu j'ai cru que je lisais mon propre message d'avant hier… Je me reconnais dans les moindres détails de ce que tu racontes. le besoin de se sentir plein, la honte derriere, les " allez demain j'arrete je me contrôle" et une fois dans les rayons du supermarché, si jamais tu as faim, c'est l'orgie. J'ai souri quand tu racontes remettre les choses à leur place pour qu'on ne se rende compte de rien. Je fais pareil, je rachete tout en double pour pas que mon copain s'en rende compte. Je mens au taff, je leur dis que j'ai des problèmes de thyroide alors que c'est faux. Je bosse dans la restauration, je suis responsable service dans la resto rapide. mais quand je mange avec quelqu'un ou des gens, je fais pas de crise. Mais une fois seul…. Quand on a un salaire et qu'on fait ses courses seul, pas de garde fou. On achete ce qu'on veux. Je me suis vu acheter 800 gr de fromage a raclette sachant que j'allais les manger le soir meme. Devant la caissiere, j'ai dit " j'espere que pour 4 ca va aller"... et je suis parti vite fait. J'etais un enfant obese, un ado obese, un post ado anorexique, un jeune homme anorexique et aujourd'hui je suis hyperphage.
Et nous les gays, avons cette image du corps parfait, du muscle. dans notre communauté, les gens en surpoids sont soit la " bonne grosse copine " soit le sujet de raillerie. Je suis en couple depuis 10 ans et ca ne m'empeche pas d'etre malade. Je suis tres psychanalysant alors j'ai essayé de comprendre pourquoi j'ai toujours eu un rapport conflictuel avec la nourriture. Je crois au symbolisme, apres peut etre que je me trompe. quand j'etais petit, 2 eme au milieu de 2 sœurs, issu d'une famille ultra Matriarcale où les hommes n'ont pas le droit à la parole, j'ai grossi pour attirer l'attention. Il fallait " que je prenne de la place" pour qu'on me remarque. Ca a trop bien marché, a 17 ans, [•••]. et quand j'ai assumer mon homosexualité, j'ai commencé a lire des magazines comme TETU et j'ai vu ce a quoi il fallait ressembler pour etre aimé. Et gros choc. Je plonge dans l'anorexie. ce qui a eu l'effet escompté puisque j'ai perdu enormément de poids. Je vivais dans la restriction de nourriture. et j'attirais l'attention… Victoire amere.[•••].
pendant 12 ans je me suis maintenu au gré des crises d'anorexie qui revenaient des que j'avais l'impression qu'on ne s'intéressait pas à moi.
Aujourd'hui je me remplis mais sans savoir pourquoi je ne comprends pas pourquoi c'est reparti dans ce sens la. Le jour ou tu as pris conscience que tu avais un probleme et que tu as demandé de l'aide, tu as compris que le degout de soi au final ne sert a rien. Car ce n'est pas ta faute. Oui c'est ta main qui amene la nourriture a ta bouche, mais ton esprit est corrompu par quelque chose.
Je cherche a comprendre ce que mes crises signifient. Ce n'est pas de la faim, ce n'est pas un besoin physiologique alors pourquoi. ok j'aime manger et pas toujours equilibré mais quand on ingurgite de telle quantité de nourritures c'est que notre inconscient n'a trouvé que ce moyen pour nous dire quelque chose. un psy pourrait nous etre utile tu crois pas?? ;) personnellement, j'ai toujours gardé pour moi ce que je ressens vis a vis des gens. Je n'arrive pas a etre cash, franc direct. Je garde ma rancœur et la rumine et je pense que la symbolique est la. Comme je me sens incapable d'exterioriser ce que je ressens, je suis frustré, je me sens nul, vide. Et donc je me remplis.
C64
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Re: Perdu...

Message par C64 »

Salut feudeymon

Je viens de lire ton message et l’histoire de la raclette me fais rire même si au fond ça n’a rien de drôle... je fais exactement ce genre de choses, même devant mes amis si jamais ils voient ce qu’il y a dans mon frigo ou mes placards quand je reçois du monde...et je leur dis que c’est parce que j’ai un dîner de prévu ou un apéro dînatoire :(
Je ne fais jamais de crises devant d’autres personnes et concernant mon travail, j’ai craqué devant ma patronne et je lui ai tout avoué...le fait de commencer à m’ouvrir me permet d’evacuer Un peu même si le problème persiste car rien ne change..
J’ai toujours été en léger surpoids mais avec les années rien ne s’est arrangé, et en plus du reste mon papa a eu un cancer du coup je me suis réfugié encore plus dans la nourriture...heureusement aujourd’hui il est en rémission.
Je n’ai jamais été anorexique et vomir pour moi serait une facilité alors je préfère tout garder et souffrir comme ça :(
Je suis exactement dans la même opinion que toi concernant le milieu...les « gros » sont très mal vu et font office de bonne copine...il est vrai que dans ce monde le culte de l’apparence est primordial mais je constate aussi que ce culte rempli peu a peu tout le reste du monde.
Et pourtant j’ai été en couple plusieurs fois avec des hommes qui était bien loin de mon physique...même l’opposé, puisqu’ils étaient assez musclés et s’entrenaient de manière intense très souvent...et justement je n’ai jamais compris ce qui avait pu les attirer chez moi ( de manière physique) car en restant vraiment objectif on ne se met pas en couple uniquement avec quelqu’un dont le mental nous plait...le physique joue aussi alors je n’ai jamais compris.
Du côté de la famille je suis l’aîné et je n’ai pas eu de soucis vis à vis de ça...au fond ce qui était le plus dur c’était de cacher cette homosexualite que j’ai mis du temps à accepter moi même...
Je suis totalement d’accord avec sur le’ fait que le dégoût de soi-même n’en résout absolument rien...et je dirais même plus qu’il pourrait accentuer les crises car on se dit qu’au point où on en est, ça ne peut pas être pire...et puis un matin on se réveille et on se dit que c’est allé trop loin...du coup ok inverse sa manière de faire...ça dure quelques semaines et puis un fois qu’on est content et que l’on se dit que ça a l’air d’aller mieux on craque en se disant que ça va être un petit plaisir pour se « féliciter » mais malheureusement, tout reprend à ce moment là.

Je cherche aussi beaucoup de réponses, pourquoi je suis comme ça? Pourquoi je fais ces crises ? D’ou viennent y-elles mais rien n’y fait...je retourne constamment tout dans ma tête mais je ne vois rien.
Ma mère aussi penses que c’est mon inconscient qui tente de me dire quelque chose...mais quoi ?

De plus en plus je me dis que je devrais en consulter un, je réfléchis vraiment à savoir si ça serait utile...pourquoi pas essayer ? Après tout je n’ai rien à perdre...
Crois moi qu’exterioser ne change pas énormément de choses si ce n’est le poids de ta conscience...mes crises continuent toujours mais je suis soulagé du poids du secret et ça fait quand même un peu de bien.
Du coup si j’ai bien compris, ton copain n’est au courant de rien? Personne dans ton entourage amical ou familial non plus ?
Au plaisir de te lire

C
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MorganAlix
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Re: Perdu...

Message par MorganAlix »

C64 a écrit : 17 juin 2018, 01:49 Ou en es-tu toi dans tes démarches ? Quelle est ta situation actuelle ? Quelles sont les points sur les quels tu travailles ?
Bonjour C,

Actuellement j'ai 29 ans, et je me considère en très bonne voie vers la "guérison". Je fais encore des crises d'hyperphagie parfois, mais je ne me suis pas faite vomir depuis trois ou quatre mois peut-être (le fait que je ne me souvienne pas vraiment est bon signe). Les crises sont maintenant moins violentes. J'avais l'habitude d'ingérer une énorme quantité de nourriture, mais maintenant cela reste raisonnable, tant du point de vue de la quantité que de la nature des aliments.
Je généralise bien sûr, cela ne signifie pas que mes crises sont définitivement bridées, mais en regardant sur une longue période de temps, la tendance est à l'amélioration. Il faut regarder sur le long-terme, car au jour le jour c'est difficile de voir si on s'en sort ou pas; chaque crise vient ébranler la faible conviction que l'on a. L'important c'est de rester convaincu qu'on va s'en sortir, même au plus sombre (et tu vas t'en sortir, c'est certain).

En ce moment je suis dans une phase où j'exprime beaucoup mon ressenti, que ce soit par écrit (sur un journal, ou ici), ou à l'oral (avec mon copain). J'ai suivi plusieurs embryons de thérapie, mais j'aimerais bientôt commencer quelque chose de solide avec un thérapeute. J'ai l'impression de m'en sortir, mais pour autant je ressens le besoin de renforcer ce processus par un dialogue suivi avec un psy. Je pense faire la démarche à la rentrée si mon emploi du temps le permet.

C'est vrai qu'on a du mal à comprendre par avance ce qu'une thérapie peut changer à notre problème; pourtant, c'est à l'usure qu'on parvient à appréhender ses propres sentiments. Ce processus est vraiment facilité par leur expression. Il n'y a pas de méthode universelle, mais l'essentiel se situe au niveau de la démarche. Depuis que j'ai décidé de prendre soin de moi, de m'accorder la bienveillance que j'accorde aux autres, de m'autoriser mes faiblesses, de me pardonner, ma vision du monde et de moi-même a beaucoup évolué. Ce n'est pas une décision qui se prend en un jour, surtout que notre plus grand problème est certainement le manque de confiance en notre propre valeur. Au début il faut s'en persuader presque malgré soi, puis au fur et à mesure, on se rend compte à quel point cela modifie en profondeur notre regard sur nous-même, pour le mieux. En tout cas c'est ce qui se passe pour moi.

Tu parles de la cause qui pourrait être l'origine de tes crises: j'ai aussi longtemps cherché une réponse définitive, mais maintenant j'ai abandonné cette idée. le psychisme est si complexe... On ne peut que cerner plus ou moins bien un ensemble de facteurs, sans forcément en isoler un seul, qui serait déterminant (sauf éventuellement pour des personnes qui ont vécu un traumatisme particulier, dans leur enfance ou plus tard).

Pour résumer, je travaille sur le lâcher-prise: lorsque je fais une crise, je me répète que ce n'est pas si grave; la culpabilité est un sentiment puissant, qui altère vraiment notre rapport au monde. J'essaie (ça ne marche pas toujours) de l'envoyer balader.
Sur un plan plus physique, je travaille sur mes sensations de faim et de satiété (elles reviennent à un moment; pour ma part c'est très récent). Encore une fois l'objectif n'est pas d'être absolu, mais de comprendre un peu mieux le corps et répondre à ses besoins.

En espérant lire de tes nouvelles,

Morgane.
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Re: Perdu...

Message par C64 »

Bonjour Morgane,

Ravie d’avoir de te lire de nouveau
Je suis très content de lire ton message et de voir que c’est en bonne voie pour toi.
J’ai eu retour de ma mère aujourd’hui qui a fait appel avec mon papa a un magnétiseur à distance qu’ils connaissent très bien et le simple de voir qu’ils essayent de trouver des solutions et de m’aider me fait beaucoup de bien...j’ai l’impression qu’ils comprennent vraiment maintenant à quel point je vis mal’cette Situation.
Ma dernière crise remonte à lundi soir...je viens de rentrer chez moi(mercredi soir minuit passé donc jeudi matin) et je n’ai pas cette sensation de faim...je sais que je pourrais manger oui et que tout passerait mais je ressens vraiment ce gros manque et cette sensation...est-ce du au travail du magnétiseur ? Est ce le mental du fait que je sache qu’il a fait quelque chose ? Je ne sais pas...en tout cas je dois l’apeller Vendredi après midi afin de parler plus précisément de mon problème et d’aprofondir Ma situation actuelle ainsi que lui parler de mon passé. Crois tu en ce genre de « médecine » ?
Je suis exactement dans la même situation que toi en ce moment, j’ai besoins d’en parler et dire ce que je ressens...
Concernant la thérapie je vais voir mais je pense que si le travail du magnétiseur ne fonctionne pas, je m’occuperai de prendre rendez vous a la rentrée...car pour moi c’est le début de la saison au travail et jusqu’à septembre je vais être très peu disponible. Je ne sais pas vraiment non plus si une thérapie pourrait réellement m’aider mais je pars du principe que maintenant je veux m’en sortir et guérir alors autant tout essayer...
Même si j’ai accepté ce que je suis (hyperphage), je n’arrive pas encore à m’accorder cette importance de bien être au niveau de la nourriture...je suis plutôt dans une recherche continue de bien être mental afin de ne pas penser à ça, à la nourriture, à être le moins souvent seul chez moi afin d’eviter Les crises...je ne sais pas si c’est vraiment la bonne solution étant donné que j’ai l’impression de fuir le problème plutôt que de le prendre à bras le corps.
Concernant la cause du problème je ne sais pas si je trouverais la réponse un jour, mais je sais qu’au fond, quelque chose fait que je suis comme ça...donc abandonner cette recherche pour moi, c’est un peu tôt encore été ça ne m’aiderais pas forcément...du moins pour l’instant.
Concernant les crises et le sentiment de c’est pas si grave pour moi c’est bien le contraire car c’est toujours ce que je me suis dis...mais quand je me vois grossir, je me dis que oui c’est grave et que ça ne peut pas durer....
Je suis aussi en recherche de comprendre mon corps mais j’avoue qu’en y réfléchissant bien, c’est quelque chose qui me dépasse...sans me vanter, quand j’ai une personne en face de moi, il me faut moins de 10 min pour la cerner et lors de soiree ou d’événements, il m’est arrivé de dire à des gens certaines choses que seul eux ou leur entourage proche pouvait savoir ou alors de parler de choses privées naturellement et de pouvoir donner mon avis à ces personnes de manière très naturelle... et j’apprenait Par la suite que mes conseils ou ma vision des choses était écoutée et appliquée...sauf que pour moi personnellement, c’est un mystère...je comprends beaucoup de monde mais moi je n’y arrive pas.
À voir avec le temps’et Ou une aide extérieur si je peux changer ça...
Tiens moi au courant de l’avancee De tes rendez vous si ce n’est pas trop indiscret et que tu Es à l’aise pour en parler...
À très vite
Ps : je m’appelles Clement
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MorganAlix
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Re: Perdu...

Message par MorganAlix »

Bonjour Clément,

C'est vraiment très bien si déjà tu reconnais le problème, et surtout, que tu as envie de t'en sortir, c'est le premier pas.

Pour ce qui concerne les médecines parallèles, je ne sais pas trop quoi en penser. D'un point de vue purement scientifique, non, je n'y crois pas, mais par ailleurs je suis assez attirée par la spiritualité en général, donc je n'y suis pas réfractaire. Si on parle d'efficacité mesurable en laboratoire, je ne pense pas que cela "marche", mais du point de vue du ressenti du patient, cela peut être tout autre chose, et avoir des effets insoupçonnés. C'est une espèce d'effet placebo (ce n'est pas péjoratif); autant dans le cas d'un cancer par exemple, je trouverai ça dangereux de se remettre totalement à ces types de médecines, autant pour les maladies psychiques je pense que ça peut apporter quelque chose. Car si notre ressenti s'améliore, c'est toute notre personne qui s'améliore. En psychologie la perception que l'on a de soi, et de la manière dont on s'occupe de soi, a une grande influence (évidemment je ne parle pas des troubles psychiatriques plus graves, ou là il faut aussi s'aider avec un traitement, c'est primordial.)
Bref, si tu penses que ça peut t'aider, fonce.

Pour revenir sur la perception de soi, j'ai l'impression que les mots que l'on utilise pour parler de soi-même sont révélateurs du jugement que l'on se porte, et ont beaucoup de pouvoir. Dire de soi-même que l'on est "gros", "gras", "laid",ou dans un registre plus abstrait, "faible", "nul" etc... c'est aussi une forme de blessure qu'on s'inflige à soi-même, en même temps que la blessure due à l'ingestion de nourriture (avec vomissements ou pas).
J'essaie donc de travailler sur ça aussi. S'il a été nécessaire à un moment je reconnaisse mon trouble en disant "je suis boulimique", maintenant que je suis dans une autre phase de mon chemin, j'essaie plutôt de dire "je souffre de boulimie", c'est-à-dire que cela de détermine pas ma personnalité, c'est une maladie, une névrose qui s'est attachée à moi, mais dont je suis en passe de me débarrasser. J'ai lu qu'on peut aussi en parler au passé, pour "convaincre" son psychisme, du style "j'avais l'habitude de faire des crises de boulimie", sous-entendu ce n'est plus le cas.. Mais bon, je trouve ça un peu hypocrite. ^^

Ce que tu dis de ta facilité à cerner les gens montre que tu as une grande sensibilité. On est toujours plus vulnérable lorsqu'on est capable d'absorber et de traiter plus facilement les informations qui nous entourent. Le revers c'est d'avoir peut-être une plus grande tendance à souffrir que la moyenne. en tout cas cela veut dire que tu as les outils en toi pour mieux te comprendre toi-même et te considérer.

J'espère que tu entames un nouveau chapitre qui te sera plus bénéfique. Tu vas y arriver, même si c'est long!

Morgane.
PS: Je tiendrai au courant de mes recherches d'un psy pour la rentrée.
aÿlress8
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Re: Perdu...

Message par aÿlress8 »

Bonjour à tous,

C'est la première fois que je viens sur un forum ( ça me fait une deuxième raison d'être perdue... )

Alors voilà, j'ai 17 ans et ça fait un moment que je vois une psy par rapport à mon hypersensibilité qui me pose souvent problème, autant avec les autres qu'avec moi-même mais j'ai beau appliquer tous les conseils qu'elle me donne, rien ne change. Encore aujourd'hui j'ai compensé avec la nourriture, et je n'en peux plus... De manger compulsivement, d'être vue comme LA grosse etc. parce que cela devient de plus en plus difficile de me regarder, de m'apprécier, de m'habiller... J'en ai vraiment pris conscience aujourd'hui parce que je me le suis dit ( après 2mn de réflexion, j'ai trouvé ça choquant )... Donc lorsque j'ai lu tous vos messages, notamment sur la perception de soi, le déclic n'en a été que plus évident.
Cependant, je ne sais pas quoi/comment faire donc je me tourne vers vous...
J'imagine que des personnes ayant été dans le même cas seront plus à même de me conseiller... Bien qu'au final, tout repose sur moi...

PS : Vous avez tout mon soutien. "La vie ne doit être qu'une succession de victoires personnelles" dixit un ami......
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