Hospitalisation et scolarité...

[christounette]

Ma fille devant très certainement être hospitalisée dans les jours à venir, je me permets de venir demander à celles ayant déjà connu l'hospitalisation l'impact que cette période d'absence des cours a eu sur votre scolarité.

Ma fille est actuellement en seconde et son 1er trimestre s'est très bien passé (scolairement parlant, pour la reprise de poids, c'est autre chose!). La perspective de la savoir "coupée" du lycée pendant au-moins 2 mois la terrorise car elle ne voudrait surtout pas redoubler... Un suivi des cours en candidat libre ou par le biais des camarades de classe est-il selon vous envisageable?
J'ai souvent lu au contraire des témoignages dans lesquels les filles disaient avoir été interdites de tout contact avec l'extérieur et qu'il était donc impossible pour elles de suivre une scolarité "normale". L'année scolaire est-elle forcément perdue?
Cet isolement total est-il uniquement réservé aux patientes anorexiques refusant de s'alimenter? Je précise sur ce point que ma fille maintient malgré tout des repas normaux et ne vomit pas mais ne parvient pas à remonter, au contraire, elle baisse de manière permanente (à raison de 200 gr par semaine environ) et atteint désormais le seuil critique sous le 14 d'IMC...

Bien que la santé de ma fille soit primordiale et que la scolarité passe en second plan, ce point me semble malgré tout avoir toute son importance car je sais que l'idée d'avoir perdu son année (et surtout d'être séparée de ses amies) va l'anéantir et n'aidera en rien à sa guérison, son moral sera au plus bas...

Nous avons bien l'intention de "négocier" sur ce point avec le médecin lorsqu'il nous exposera les conditions du séjour mais je souhaitais recueillir vos témognages et vos expériences au préalable.

Merci d'avance

[coquelicot]

J'ai été confronté à ce problème, c'était durant ma terminale. j'ai été absente à partir de février jusqu'à la fin de l'année, j'avais mes cours et je bossais quand je pouvais mais j'étais limité pour ne pas que cela me prenne trop, j'étais pas la pour mes cours mais pour m'en sortir et je suis sortie pour passer le bac et je l'ai eu. Il ne faut pas t’inquiéter car c'est pas le plus important il vaut mieux penser à sa santé et les cours ensuite.

[sarahnach]

Bonjour,

c'est tres dure a dire mais, en fait pour que l'on veuille et que l'on prenne du poids il faut s'y sentir forçer, et pour votre fille, certainement que si elle ne peux plus suivre les cours, alors cela la forcera a voir les choses en face.
étant malade depuis 15ans, il est impossible(sauf si probleme métabolique, physique etc...) de perdre en mangeant bien, s'avez vous si elle abuse, ou prend des laxatifs, duirétique etc.....il n'y a pas que les vomissements.
Pour la non prise de poids cela est possible de le bloquer psychologiquement, mais perdre cela il y'a quelques choses, trop de dépenses physique, et quelques bouts de pains ou etc...parci-par la planquer amène a un gros bout de pains qui amène a bcp de kcalorie en moins etc....

Donc il faut faire confiance aux medecins, et essayer d'areter de vouloir faire des compromis avec lui, accepter de l'écouter, ne pas entrer dans le jeu de la maladie, cela se trouve il ne là privera pas de cours. Moi je n'ai eut aucune privation car j'étais déja isolée par moi-meme, donc franchement ne vous inquiètez pas avant de savoir....
Et plus on descend bas plus c'est dure psychologiquement d'accepter la reprise de poids(je suis déscendu a 10,5 d'IMC(il y'a 8ans) apres 15ans de maladie, je suis a 15 et c'est tres tres dure de voir autrement......

Apres il y'a les cours par correspondance......
Enfin
je ne vous ai pas trop aidez là....mais c'est tellement dure......

bon courage
sarah

[Milow]

Bonjour christounette,

Comme tu le sais je n'ai pas vécu personnellement l'hospitalisation, donc mon témoignage est à relativiser. Cependant, j'ai eu une amie anorexique au début du lycée (2nde et 1ère ; elle a redoublé sa 1ère et nous nous sommes perdues de vue parce que sa mère ne m'aimait pas... ?).

Elle a été hospitalisée aux vacances de Noël de notre 2nde ; donc une situation assez similaire à celle de ta fille. La directrice du lycée était au courant de sa maladie depuis la rentrée, elle était très bienveillante (lycée catholique) et lui demandait souvent des nouvelles, disait aux professeurs d'être plus doux avec elle, l'encourageait beaucoup... Je pense qu'elle l'aimait bien.

Sa mère a pris un rendez-vous avez elle au moment de son hospitalisation pour discuter des possibilités pour qu'elle poursuive son année. Suite à quoi moi et une amie avons étés convoquées par la directrice qui savait que nous étions les plus proches d'elle et qui nous a demandé si on voulait bien l'accompagner pendant son hospitalisation. Nous n'avions en effet pas le droit de la voir à l'hopital, elle avait un contrat en dessous duquel elle était complètement isolée de l'extérieur. Mais nous envoyions tous les cours dactylographiés à sa mère, qui les lui transmettait à l'hopital, et elle révisait tout depuis l'hopital. Elle nous a d'ailleurs avoué à la sortie que ça l'avait énormément aidé psychologiquement de pouvoir étudier et penser un peu à autre chose pendant qu'elle était là bas.

Elle ne pouvait passer aucune des interros, bien sur, mais elle avait eu d'excellents résultats à son premier semestre et la directrice savait qu'elle travaillait sérieusement tous les cours qu'on lui a envoyé. Donc, à la fin de l'année, quand elle est sortie (pour y retourner quelques mois plus tard...), tous les professeurs de la classe se sont réunis avec la directrice pour discuter de son sort. Tous l'adoraient et étaient persuadés qu'elle aurait déchiré son année sans tout ça donc ils ont décidé de la laisser passer.

Donc voilà il y a un contexte très particulier et spécifique mais je te conseillerais personnellement d'avoir la même démarche d'essayer de rencontrer la directrice/principale de son lycée et bien lui expliquer, demander si elle ne pourrait pas se faire envoyer les cours par ses amies, et éventuellement passer un petit "test" dans chaque matière à la fin de l'année pour la valider d'un coup ?

On n'est pas des bêtes, je pense qu'il est possible de trouver un compromis avec la direction si elle avait de bons résultats et était une élève irréprochable.

[christounette]

Ton témoignage me rassure énormément Milow, merci beaucoup, car la cas de ma fille présente en effet beaucoup de similitude avec celui de ton amie.

Il s'agit en effet de la même classe (la 2nde), dans un lycée privé également et je pense en toute modestie que ma fille a su s'attirer la symptahie de ses profs au cours du 1er trimestre compte tenu des appréciations apportées sur son bulletin (seul point noir, les maths, mais la prof "casse " tout le monde visiblement, alors...). Et je sais que ses amies ne demanderaient pas mieux que de la soutenir dans cette épreuve (rien qu'aujourd'hui, elles se sont toutes inquiétées du résultat de la consultation à l'hôpital, ça lui a fait chaud au coeur...).

Seule inconnue qui sera à définir avec le nouveau médecin qui va la suivre: en cas d'hospitalisation, accepte--t-il que les patientes se consacrent à leur travail scolaire ou au contraire les coupe-t-il entièrement de l'extérieur?

Quoi qu'il en soit, nous n'en sommes pas là puisqu'à priori , l'hypothèse d'une hospi est écarté pour le moment, au-moins jusqu'en mars-avril puisque l'unité ne doit ouvrir qu'au printemps... J'ose donc espérer que ma minette va tenir le coup jusque là,reprendre quelques centaines de grammes (je n'ose même pas raisonner en kilos!) et avancer ainsi un peu plus dans son année scolaire afin que le lycée puisse lui valider, surtout si les notes étaient bonnes!

Je croise les doigts mais le moral est meilleur ce soir, surtout avec des gentils messages comme le tien qui m'apportent des solutions envisageables...

Biz et prends soin de toi (tout en douceur, rappelle-toi!)

[Milow]

C'est amusant, mon amie aussi était adorée de tous les profs sauf celle de maths. Décidément.

Mais oui je pense sincèrement qu'il n'y a aucune raison qu'elle ne puisse pas avoir son année. Le médecin serait absolument abruti de lui interdire de réviser un peu, ça me semble peu probable. Et si, à côté de ça, elle a eu d'excellents résultats pendant les deux premiers trimestres, je ne vois aucune raison pour qu'elle redouble :).

Profitez bien de ces petites victoires, ce sont elles qui gagnent les batailles.

[Link]

Bonjour Christounette,

Je peux imaginer la situation dans laquelle vous vous trouvez, toi et ta fille. Je suis passé par là et je vais t'apporter mon vécu.

à 17 ans j'ai entamé ma dernière année du lycée.
Pour la plupart, le bac est la clé d'une porte sur l'avenir et les grandes écoles, pour moi ce bac allait m'amener vers un gouffre (la "terminale").
Je m'explique, je ne savais pas quelle orientation suivre malgré les tests, les discussions avec les conseillers, mes amis et mes parents. Le Bac était donc pour moi une échéance qui me faisait peur et à mesure que nous avancions dans l'année, il fallait faire des pré-choix (simulation de logement, de dossier de candidature, bourses). Je me suis réfugié dans les livres, le sport à outrance et les bonnes notes pour donner l'impression que je gérais mon année en dépit de mes incertitudes.
->Le premier trimestre s'est très bien passé (excellentes notes).
->En novembre, j'apparaissais maigre et puis je me suis retrouvé à l’hôpital un 24 décembre avec une maigreur très, très avancée. Je devais suivre une thérapie mais je ne savais pas pour combien de temps (contrat de poids de sortie)

La question du suivi scolaire s'est posée avec mes parents et mes médecins, je voulais rester deux mois maximum et REPRENDRE les cours. Je ne voulais pas redoubler, je trouvais ça cruel et mes notes étaient bonnes, et je passais mon temps dans mes livres. J'ai demandé à avoir mes cours à l’hôpital. Le médecin chef a décidé de me faire stopper mon année, je n'ai pas eu le choix. Pour le médecin, c'était sa méthode, la santé d'abord, le travail sur moi, la reprise de poids..."le reste on verra".
Moi qui pensait rester 2 mois, j'y suis resté 7 mois pour remonter la pente. Il fallait ce temps pour réapprendre à vivre, lâcher mes démons (sport dans la chambre, nourriture jetée), recontacter mes parents, revoir mes amis. Des causes sous jacentes sont apparues et cette période m'a permis de voir des questions autres que mon orientation scolaire.

à la sortie de l’hôpital, j'allais beaucoup mieux, j'ai repris une deuxième terminale pour obtenir un BAC avec mention,
Le "choc", le "coté amer"du redoublement a été digéré petit à petit.
Aujourd'hui j'ai un bac plus cinq, et j'ai fait la moitié de mon cursus à l'étranger.

Dans la structure ou j'ai été soignée, des anorexiques pouvaient suivre leurs cours ou avaient des contrats de poids plus rapides. J'ai vu des gens reprendre du poids très rapidement pour retourner à l'école. Certains (pas tous) revenaient peu de temps après car ils restaient fragiles, c'était trop tôt. D'autre reprenaient leur scolarité de manière très épanouie.
Cela va donc dépendre du protocole établi mais il faut en parler aux soignants pour se rassurer et faire le meilleur choix, la santé avant tout et mettre au tapis cette maladie une fois pour toute.
Il y a toute la vie qui attend, les amis attendront aussi il ne faut pas avoir peur de cela.

Je vous souhaite plein de courage dans cette épreuve. 2013 verra, j'en suis sur, un bonheur retrouvé.

Link

[Mathilde64]

Bonjour à toutes ,

Je suis sincèrement désolée pour tout ce qui vous arrive actuellement , mais je tiens à vous dire que ce n'est qu'une impasse dans la vie et que bientôt , tout sera terminé . Ça prendra le temps que ça pourra , mais vous y arriverez .

Je vais vous raconter mon histoire , qui , je l'espère , parviendra à aider les jeunes filles anorexiques qui n'ont que 14 d'IMC .

Je suis anorexique depuis 11 mois maintenant . A la fin de l'été 2012 , mon IMC était de 14,34 , il fallait absolument que je reprenne du poids . Mon psychiatre m'a dit :
"Maintenant , tu choisis , soit c'est une reprise de poids en ambulatoire , soit c'est l'hôpital . L'idée d'être coupée de tout me terrifiait , et comme je n'arrivais pas à reprendre du poids de moi même , mon docteur m'a prescrit des compléments alimentaires . J'ai repris grâce à eux 3 kilos , que j'eus beaucoup de mal à accepter . Alors , j'ai arrêté de les prendre , et j'ai reperdu 1 kilos . Mes parents étaient désespérés .

Un soir , j'ai vu un reportage sur les sondes gastriques que l'ont mettait dans le ventre des personnes en sous alimentation à l'hôpital . Les malades pleuraient , criaient , il y en avait même qui mordaient les infirmières . Mais , au final , les médecins arrivaient à les bloquer et à les endormir , pour leur mettre la sonde . De plus , j'ai beaucoup appris sur la composition des aliments qui se trouvaient dans la sonde . Beaucoup peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé , ne faisant qu'augmenter le poids des malades , mais ne leur soignant pourtant pas leur carences . A la sortie de l'hôpital , les anorexiques disaient qu'ils étaient les plus malheureux du monde , que s'ils savaient ce qu'on allait leur faire subir , ils auraient préféré remanger par eux-mêmes . Ils avaient l'impression d'être des oies qu'on gave , et , la plupart du temps , retombaient très vite dans l'horreur qu'est leur maladie .

Ce reportage m'a fait beaucoup réfléchir , et c'est grâce à lui que j'ai réussi à un peu augmenter mes rations alimentaires .

Et j'ai repris du poids , c'était douloureux , mais ce n'était rien comparé aux anorexiques hospitalisés .

Maintenant , mon IMC est de 18 . Et je n'ai qu'une envie , c'est de maigrir . Je ne pense qu'à ça , je ne cherche qu'à m'affamer et à faire du sport par excès .

Mais je me bats , je repense à ce terrible reportage et c'est ça qui me donne encore plus envie de guérir .

Ma guérison va peut être être longue , mais je n'ai qu'un seul rêve : que cette maladie infernale se termine . Je veux vivre à nouveau . Je veux vivre et profiter de la vie comme avant .

Et je vais tout faire pour y arriver . Alors , battez-vous , vous êtes bien plus fort que ce que vous ne pouvez imaginer .♥♥♥

[coquelicot]

Continue à te battre Mathilde tu vas y arriver, tu as l'air d'en vouloir, oui c'est long mais on peut le faire. Je suis sortie de ça j'ai été pendant de nombreuses années anorexique.