Questions d'un jeune pris dans l'engrenage

[Despair]

Bonsoir à toutes et à tous,
Jeune homme de 20 ans, je viens de m'inscrire en urgence car je crois être tombé dans l'engrenage de l'anorexie mentale. Je souffre d'un trouble de la personnalité d'ordre narcissique, diagnostiqué par le professeur du service où j'ai été hospitalisé en 2007 suite à une tentative de défenestration en plein cours d'espagnol. Je souhaite vous faire savoir que cela ne s'exprime pas dans mon cas par un égo surdimensionné et un culte de ma personne, bien au contraire. Ma pathologie se manifeste par une extrême fragilité et par un manque d'estime et de confiance en moi maladif. En conséquence, je m'impose un niveau d'exigence et une pression qui m'ont ruiné. J'ai toujours été un brillant élève, mais à quel prix. Je préfère toujours en faire trop plutôt que pas assez, ai fait ma tentative de suicide de 2007 suite à une simple mauvaise réponse donnée à une question orale de mon professeur d'alors et suis hypersensible à tout jugement que l'on me porte. Aujourd'hui, je me remets à nouveau en danger en ayant plongé dans l'enfer des troubles alimentaires et cela principalement du fait d'une épreuve d'économie de mon Diplôme de Comptabilité et Gestion pour laquelle mes impressions sont mitigées. Je m'en suis tellement voulu que la descente a été rapide [...], le tout à coup de quelques laxatifs, de trois ou quatre vomissements provoqués mais non-systématiques car je déteste cette sensation et cet arrière-goût, particulièrement de privations importantes et de vélo d'appartement en mode intensif. J'ai mal, très mal, les études me tuent à petit feu et je crois que je ne m'en sortirai pas pour le moment. Surtout si j'apprends que je n'ai pas au moins validé ma matière. J'essaie de me rendre à des pic-nics organisés par des amis du parti politique que je fréquente, je me force à aller vers les autres car je n'avais plus aucun contact auparavant, cette nouvelle socialisation étant très importante pour moi. Je ne m'enferme donc pas pour le moment avec mes TCA car après avoir été isolé si longtemps, j'ai besoin de recréer du lien, notamment à travers le militantisme. Cependant, en fin de compte, je n'arrive pas à manger, refuse systématiquement ce que les autres me proposent, ne les accompagne plus dans leur dégustation. C'est plus fort que moi, je suis pris dans l'engrenage et n'arrive plus à manger autre chose que trois pommes, une seule barre de chocolat pour calmer mes rares envies de sucré, un ou deux Activia, tout cela par jour. Cela fait des semaines que je ne sais plus ce qu'est un vrai repas. Mon horloge biologique est déréglée et j'ai d'ailleurs sèchement renvoyé une fois de plus mes parents désemparés qui essayaient en vain de me faire venir manger. Pardonnez-moi d'avoir été si long mais auriez-vous des conseils à me donner ? Est-ce vraiment de l'anorexie mentale sachant que je ne suis pas encore en sous-poids et que je ne nie pas mes troubles ? J'ai tellement souffert de mon hospitalisation que je m'opposerai de toutes mes forces à cette alternative tant j'en garde un mauvais souvenir, en priant que mes parents ne signent pas une HDT. Si je continue à perdre du poids comme ce sera certainement le cas car je ne contrôle plus rien, auriez-vous des solutions de soins à domicile ou en ambulatoire tant la méthode de traitement de la maladie par les HP me paraît inadaptée ?
Merci de votre écoute et de votre compréhension,
Despair

[maki]

Bonjour !

Tout d'abord une question, tes parents connaissent ce que la pression des études te fait subir ?
As tu déjà pensée à aller voir un professionnel qui pourrait t'aider à faire un travail sur toi même au niveau de ton estime?
J'ai l'impression que c'est plutôt toute cette pression qui te pousse à ne rien manger plutôt qu'une envie de maigrir nan ?
As tu déjà pensé à une année sabbatique avec tour du monde etc :) C'est une idée, et peut être un moyen de te réaliser et de prendre confiance en toi.

Bon courage !