ma fille vient d' etre transferer dans le secteur pour anore

[myriam_31]

Bonjour, ma fille vient d' etre transferer dans le secteur des personnes souffrant d' anorexie cette après midi. Nous l' avons appris cette après midi, je redoutais ce moment de séparation. Je la revoie demain avant la coupure. J' ai peur de craquer devant elle, que puis- je lui dire pour la rassurer? Elle ne voulait pas aller là bas, elle avait peur, on lui avait dit que c' était une prison dans ce secteur.Dans l' apres midi, elle m' a envoyé un message en me disant, c' est horrible là bas. J' ai peur qu' elle soit déprimée, elle remangeait depuis lundi soir, j' ai peur qu' elle ne fasse plus d' effort pour manger, elle qui voulait s' en sortir mais reprendre du poids lui faisait tres peur. J ' espere qu' ils vont bien s' en occuper et ne pas lui donner n' importe quoi comme médicaments. Je pense à notre séparation, ils vont lui enlever son portable, plus de messages, nous ne pourrons plus la voir pendant un certain temps, ça va être très difficile ....j' ai peur de déprimer moi aussi et de ne pas arriver à faire face.

[lélou]

Bonjour Myriam,
Je repond a ce message ayant été a la place de votre fille il y a un an, ayant ete hospitalisée contre mon gré sans que mes parents puissent reelement faire quelque chose. Au debut la phase d'acceptation est extremement difficilen elle va en vouloir a ses parents aux medecins puis a elle meme. Peu a peu elle comprendra que c'est pour elle. Il faut lui donner des objectifs, lui montrer sans trop en parler ce qui l'attend dehors et surtout quel soutient elle a, de ses amis de sa famille des gens autour. Je me rapelle que mon pere me racontait lorsque des gens lui demandaient de mes noyvelles et ca faisait vraiment du bien.. Les lettre sont egalement d'un grand soutient , de qui que ce soit et ca permet de les relire et de puiser la force de continuer car elle n'exagere pas, c'est un veritable enfer. Il faut lui montrer qu'elle est un grand manque sans faire de repproches surtout et ne pas craquer devant elle..elle culpabilisera.. Je sais qu'on me parlait du lycee des activites que j'allais reprendre et tout cela me motivais. Surtout de retrouver ma famille. Je suis sortie au bout de 2.5mois.

J'espere vous avoir aidé comme j'ai pu..pardon pour les fautes, mon clavier connait quelques defaillances en ce moment !

Beaucoup de courage a vous deux..

[VERGNE Danièle]

Bonjour Madame,

Je viens de lire votre message et je sais exactement ce que vous ressentez.
Ma fille était anorexique/boulimique depuis l'âge de 14 ans et a mis fin à ses jours le 26 novembre 2007 à l'âge de 21 ans.
Je vous rassure tout de suite, toutes les anorexiques n'en n'arrivent pas à cette situation extrême et ce n'est pas pour cela que je vous réponds.
Je sais que ce que vous vivez est très dur. Nous n'avons jamais été obligés d"enfermer" Anne-Sophie et de nous priver de la voir alors qu'elle a été hospitalisée à plusieurs reprises. Elle, comme nous, ne l'aurions pas supporté.
Il existe en effet 2 écoles dans ce domaine: certains médecins sont partisans d'une coupure avec les parents et d'autres y sont hostiles.
Personnellement je trouve cette coupure inhumaine et pas plus efficace, si non que l'on me donne les chiffres.
Je me permets de vous donner un conseil : vous devez agir en votre âme et conscience et en fonction de la volonté de votre fille.
Nous avons été des parents très présents pendant toute la maladie de notre fille. Bien évidemment certains médecins vous diront qu'il faut laisser de côté l'aspect affectif. Mais comment faire: eux sont médecins et NOUS sommes PARENTS et AIMANTS avant tout.
En ce qui nous concerne la tragédie que nous avons vécue avec la disparition de notre fille est quelque chose d'inimaginable et qui nous poursuit chaque jour. Cependant nous nous rassurons en nous disant que nous avons tout fait pour elle, que nous ne sommes pas allés contre sa volonté et qu'il régnait un climat de confiance absolue entre nous. Malheureusement la maladie a eu le dessus. Tous les médecins psychiatres que j'ai rencontrés m'ont affirmé que l'anorexie était la maladie mentale la plus difficile à soigner à l'heure actuelle (ex. Pr Marcel Rufo).
A la suite du décès d'Anne-Sophie j'ai moi-même été hospitalisée à plusieurs reprises, mais j'ai trouvé une sorte de paix intérieure en rédigeant un témoignage sur la vie et la maladie de mon enfant. Ce témoignage a été publié et j'ai reversé les bénéfices de la vente à une association qui oeuvre pour le bien être des jeunes en hôpital psychiatrique.
Aujourd'hui ma fille me manque toujours autant, et me manquera toute ma vie. Je ne peux plus travailler car je souffre de fibromyalgie. C'est une maladie extrêmement invalidante mais j'évite de m'apitoyer sur mon sort car je ne peux imaginer les souffrances de ma fille qui l'ont conduite à la mort. Malgré mon handicap je vais essayer de créer une association sur les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) car je veux être utile pour tous ces jeunes en souffrance et essayer d'aider les parents.
Madame, ne perdez pas espoir, votre fille est là, maintenant c'est à vous et non pas aux médecins de savoir ce qui est le mieux pour elle. Par expérience je sais qu'ils ne détiennent pas le savoir absolu.

Je vous souhaite beaucoup de courage et suis de tout cœur avec vous.

D.V.