en faim de chemin

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petitepoussedemais
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Enregistré le : 04 mars 2014, 00:05

en faim de chemin

Message par petitepoussedemais »

Bonjour à toutes, et à tous!

Je me présente, je m’appelle Anaïs. D'ailleurs j'aime pas vraiment le "is" en fin de prénom, mais je me suis toujours dis que je m'inventais des liens qui n'existaient pas, c'est ridicule.
Je suis là à 23 heures, mordue d'angoisses au fond de mon lit, à essayer de trouver une lueur d'espoir que je dois certainement avoir sous le nez car si j'y pense bien, j'ai tout pour avoir une vie merveilleuse.

J'ai quelques peu de mal avec les dates car depuis un, deux, trois ans, si ce n'est pas plus, je ne dois plus etre callée sur la meme frequence.
J'ai 16 ans, j'ai toujours rêvé d'en avoir 14, j'arrive sur mes 17 tout en ayant bloqué sur mon age, dans le temps, sur la période, dans ma tete.
J'ai l'impression de ne plus vivre, qu'il n'y a aucunes valeurs dans ce qui me touche, n'etre qu'un objet ou une lingette antidécoloration qui prendrait tout les problemes et les bougiboulgas des autres. J'ai l'impression d'avoir deux etres; celle que je suis avec les autres et celle que je garde. Celle qui est avec les autres n'est que paraître, pour faire croire je meriterais un diplome, dissimuler, mentir, manipuler... Et cet etre là, n'est dirigé que par l'autre parti de moi qui s'autojuge à chacun de ses faits et gestes. Je me trouve si amere de dire ça, mais tout me semble abjects, depourvus de saveurs, je ne sais jamais si ce que je ressens est véritable au fond tant je me suis perdue.
C'est comme si quelque chose m'avait touché un jour et que depuis je me sentais si différente, je suis beaucoup plus sensible, émotive, chagrinée, et là je ne fais que le dire.
Je peux totalement faire un compte rendu sur mon comportement tant je me suis observée et controlée, je sais que les mots que j'écris là sont pensés pour vous plaire et en meme temps je prends plaisir à écrire. En fait tout serait plus simple pour moi si je vivais seule, la presence des autres m'épuisent.
Ou sinon tout arreter, tout oublier, pas un suicide non mais tout oublier, ou partir et recommencer ailleurs.


En 5 eme mes parents divorcent, il y a toujours eu des problemes alimentaires dans ma famille et moi j'étais rondelette, bonne fourchette. Je vais pas recommencer toute l'histoire, j'imagine que chaques personnes qui ont multes fois changées de suivis comprendront combien c'est assommant de tout reraconter, surtout que chacun fait des liens differents, bref.
De la 5 eme à la 3 eme c'est betises à la cons, refus d'autorité, auto mutilations mais chaques personnes qui m'a connu pourrait vous dires combien ils esperent retrouver cette personne vivante, trop vivante/

Ce divorce, j'aimerais l'effacer ou le modifier. Ce fut, c'est et ce sera un long chemin d'emmerdes, de cris, de prises de tete. Je pars vaincue d'avance? non j'ai trop esperé. J'ai espéré pour les autres alors que l'espoir de paix n'est qu'illusion car derriere ils doivent quand meme en tirer un bénéfice second pour faire durer ça des années.

Mon premier amoureux, ma premiere fois, ma premiere folie, 13 ans, me quitte. Tout le monde dit 'oui c'est de sa faute ton anorexie', je sais pertinemment que non, et si un jour tu lis ce texte sache que je t'ai jamais accusé en rien, et que tu n'auras jamais en rien à te sentir responsable.
Je passe de quasi [...kilos à ... (Perte de poids)] de fevrier/mars à juin, perte de regle.
Je me stabilise en gardant des tocs, en surveillant alimentation, et en me dépensant constamment.
Alimentation vraiment très saine, point de vue jeune fille en régime.
Rentré en seconde, je vais sur mes 15 ans. Je tombe amoureuse d'une personne formidable, qui m'a vraiment tout apporté, du mieux qu'il a pu, et je serai éternellement reconnaissante.
Cependant, je dois avouer que mes troubles alimentaires persistaient, des crises de boulimie, variation de poids de [... à ... ]kilos, et que je me scarifiée trop.
Fevrier: hospitalisée à [...]kilos,trouble alimentaire et depression en HP. J'avoue qu'à un moment je voulais y aller pour mettre fin à mes crises, que j'en avais marre de faire plus de 6 crises vomitives par jours.
Tout s'aggrave, car à coté des vomissements j'avais toujours un minimum d'alimentation "sain" et un coup de main leger sur les vomissements, et en me retrouvant là bas je pouvais pas manger des pommes à tout mes repas, et je suppose que l'ennui, le renfermement sur sois a contribué à retrouver ma joie dans les crises dissimulées sous un repas copieux, et dans les vomissements excessifs, à se remplir d'eau encore et encore, vomir toujours plus, et si il restait un petit bout ?
J'ai l'impression d'écrire des pages pour rien, je sors de là à [...(perte de poids)]kilos, puis Mai, je suis sous sonde pour carence de potassium à l'hopital.
Je dirais que j'ai du atteindre mon poids le plus critique, càd vers [...] kilos pour [...] environ.
Menacée sonde car j'allais pas passer l'été, j'accepte les complements alimentaires. Et ce fut un long travail, à la fois de sevrage de crises, mais aussi pour apprendre à manger.
J'en ai bavé, j'en ai pleuré mais au moins là je ressentais un truc, j'étais plus inconsciente.
J'avais pas ce regard complement las et degouté que je peux avoir sur moi meme.
Je reprends les cours en septembre 2013, je retrouve à peu pres mes [...] bons kilos, meme [...] je crois, j'arrete mes antis depresseurs car ils me rendent un peu "ailleurs".

Il est bientot minuit, je croyais que l'année de mes 15 ans serait AFFREUSE mais unique et qu'apres ce serrait finit, or, je suis là à écrire mes malheurs.


Grosse rechute vers decembre, pas qu'alimentaire cette fois. J'en ai trop bavé pour reprendre du poids pour encore devoir tout remonter. Je dois peser [...] kilos, vomissements reguliers mais je me maintiens en ne mangeant que des petits pots bledinas et des pommes et encore parfois je me déçois en les regurgitants.
Les scarifications de plus en plus violentes, des crises de paniques (ha oui j'avais oublié d'en parler, ces fameuses crises d'angoisses, de craintes, de terreur...) et une consommation excessive de produits dangereux.

En gros, je reviens là, de deux reveils à l'hopital sous sonde en moins de deux semaines à cause de surdosage, et je ne me souviens plus de rien vraiment, tout est flou depuis 1 ou 2 mois?
Et putain je suis là, assise sur un lit, à me dire "tu vas arreter Anais, tu es grande, tu vas t'en sortir", mais je prends peur car depuis que je suis revenue j'ai un reel degout pour la nourriture, et j'ai plus assez de ventre pour bien faire mes crises. J'ai peur de passer encore dans le trip anorexie restrictive, que je trouve beaucoup moins sympas que les crises vomitives.

Alors j'ai tout en main pour etre heureuse, j'ai des aides partout, une mere et un beau pere qui me tiennent la main depuis toujours, j'ai plus de contact ou seulement tres peu et conflictuels avec mon pere. ET JE PENSE MEME QUE LA PLUPART DE MES TROUBLES VIENNENT D'UNE EVOLUTION AU SAIN D'UNE FAMILLES AUX RELATIONS DESTRUCTRICES
ET PERVERSES. (je l'avoue dans leur dos, en face j'ose jamais)

Et aussi perdue que je suis, avec toutes ces questions sur mon existence, ou plutot la raison meme de mon existence.
je suis tellement angoissée que je pourrais meme vous demander tout de suite "si un homme ne serait pas plus conscient de la vie qu'il mene si il avait lui meme mis en oeuvre sa naissance (ovipares par exemple)".
Comment expliquer cette marge qu'il y a entre moi dans la vie courante et dans ma tete, je psychologise trop les choses, on me la souvent reproché.
Mais avant on me reprochait d'etre trop "excitée" et "euphorique".

Je vis plus merde, et je ressens le néant et la lassitude, la sécheresse et la désolation.
J'ai quoi? Comme si je me contentais plus des choses quotidiennes d'une vie d'ado.
L'etre humain ne peut vivre sans un autre, moi j'y crois pas car je suis mieux isolée, j'ai un raisonnement erroné ? peut etre

J'ai l'impression d'avoir ouvert les yeux sur ce que valait une vie, du moins la mienne et que pour me prouver que je suis en vie, je dois frôler la mort du bout de doigts ?

Moi je sais plus, je suis perdue, je dors meme pas, tout est plus simple quand on est drogué et seul.

Je sais au fond de moi que je le fais car il y a ma mere et qu'elle y croit, elle. Et que dans son regard je vois qu'elle a réussi à sortir la tète du trou et que pour rien au monde elle me laisserait disparaître, que je lui en ai fais trop de la peine pour abandonner alors que je ne souhaite que ça.

Modifié en dernier par Dragid'amour le 04 mars 2014, 04:05, modifié 2 fois.
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Méduse
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Re: en faim de chemin

Message par Méduse »

Je ne peux pas te répondre longuement en ce moment. Je voudrais juste te dire qu'il faut que tu t'accroches. Courage
Méduse
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