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Phasme2pomme
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Enregistré le : 22 mai 2015, 08:48

besoin d'avis, et de votre aide...

Message par Phasme2pomme »

Bonjour à vous,

Je me décide à écrire, à jeter une bouteille à la mer dans l'espoir que quelqu'un l'ouvre et lise mon message...
J'ai 26 ans. Il y a presque un an, le 28 mai 2014, j'entamais un régime amaigrissant dans le but de m'affiner. [...]. A cette époque je rédigeais mon mémoire de fin d'études, une épreuve assez dure, voire douloureuse. Même si j'étais entourée et encouragée par mon ex compagnon et ma famille, je me retrouvais seule face à un sujet qui ne me passionnait pas et que je devais traiter dans le but de décrocher le sésame, à savoir, mon master. J'ai d'ailleurs pris une année supplémentaire pour le faire, mais bien entendu j'ai repoussé les échéances jusqu'à me retrouver quasiment coincée face à un échec que je sentais imminent.
Voilà donc décrit le contexte dans lequel j'ai entamé ce régime. Je me trouvais vraiment trop grosse, pas désirable et je ne me plaisais pas. Les six premiers mois la perte de poids a été progressive. Je précise que j'étais alors suivie par mon médecin généraliste qui est aussi spécialiste en nutrition. J'ai alors perdu jusqu'en décembre près de 8 kilos. Je suivais et suis toujours un régime que j'ai fait évoluer au cours des mois mais qui reste le même: jambon fromage et pain le matin, protéines et légumes avec une pomme le midi, le soir idem avec soit un yaourt soit une pomme. Je mange presque toujours les mêmes choses, prends plaisir à me faire à manger et à intégrer scrupuleusement les ingrédients selon les proportions indiquées par mon médecin que je n'ai pas revu depuis décembre.

Depuis l'an dernier, les choses ont changé et pas seulement physiquement. J'ai perdu progressivement le goût aux choses de la vie. J'avais initialement beaucoup d'angoisses et peu de confiance en moi. Avec mon régime, cela n'a fait que se confirmer voire s'accentuer ou se décaler. Je ne m'épanouis vraiment dans rien: ni ma relation (aujourd'hui terminée), ni mon travail car je suis au chômage (enfin diplomée,j'ai réussi à valider mon master en septembre), ni dans mes activités extérieures. Tout tourne autour de choses très primaires, et la nourriture est ma principale obsession. Ma vie est régie par les repas et ce que je vais manger, comment je vais équilibrer mes menus, etc... Depuis mars 2015 j'ai trouvé un travail, sans mauvais jeux de mots, un travail "alimentaire" dans l'alimentaire...En somme je bosse dans un snack à tartines, sandwichs, et pâtisseries. Un domaine nouveau pour moi, puisque je suis plutôt issue du monde du théâtre à la base. J'ai développé (je ne sais pas si c'est concommittant ou antérieur) une passion pour la nourriture, même si je suis devenue rigide dans le choix des aliments qui entrent dans mon estomac. Depuis que je suis confrontée aux réalités du travail ou plutôt des difficultés à en trouver dans mon domaine, je songe sérieusement à une reconversion dans la cuisine et en particulier la pâtisserie. Si cela peut sembler un choix par défaut, je ne crois pas que cela soit le cas. Préparer, donner envie aux autres de manger des bonnes choses est un vrai plaisir pour moi (même si moi je n'y goûte pas ou très peu). En outre, ce nouveau job, bien que transitoire et pas vraiment en adéquation avec mon envie du moment est formateur, même si éthiquement, il me confronte à des choses qui me dérangent (abus et façons de manager qui me rebutent).

En avril 2015, après plusieurs mois à me demander si je suis encore amoureuse de mon compagnon je le quitte. Nous vivions ensemble dans son studio depuis que j'ai décidé de libérer mon appartement en octobre 2014, au cas où je trouverai un emploi dans une autre ville. Après plusieurs mois, j'étouffais de cette situation dans laquelle la routine s'était installée. Nous partagions un quotidien. je prennais plaisir à lui faire à manger, lui préparer des choses à manger, des choses que je ne mangeais d'ailleurs pas avec lui. Je lui préparais ses repas mais m'en préparais d'autres pour respecter mon régime. J'ai conscience que je compensais mes frustrations en prennant plaisir à lui faire à manger, presque mécaniquement. Je ne supportais pas qu'il vienne en cuisine, ou qu'il me regarde faire. à part ce quotidien, nous n'avions quasi plus d'échanges ou de liens à partager et cela s'est évidemment ressenti dans notre sexualité. Le plus souvent je me forçais pour lui faire plaisir, mais ça devenait de plus en plus compliqué, jusqu'à ce que j'en sois dégoutée. Je ne supportais plus son corps contre le mien, je ne prennais que rarement plaisir à la chose. Tout était là encore mécanique et je m'ennuyais profondément en plus de déprécier l'acte en lui-même.

Après un week end éprouvant dans ma famille lors des fêtes de Pâques, je suis rentrée chez mon compagnon avec la volonté de lui révéler mon intention de vivre, de nouveau, seule. Cette annonce a précipité la fin de notre relation. Mais ce fut une vraie libération de mon côté. Je ne voyais plus aucun avenir entre nous. J'ai alors emménagé en urgence et depuis un peu plus d'un mois dans un nouvel appartement où j'aspire à me retrouver, à rassembler mes billes...
J'ai encore perdu du poids depuis décembre. L'accumulation de tous les changements récents certainement...[...]. Ma famille, mes amis, m'interpellent sur mon apparence et ma perte de poids. Je ne démords pas de mon régime. Je ne souhaite pas pour autant maigrir plus, mais j'ai tellement peur de reprendre ces kilos perdus que je ne peux pas m'en défaire. Chaque petit écart est vécu comme une offense, un drame, une menace sur mon poids obtenu et que je ne veux pas voire augmenter. Les repas lorsqu'ils ne sont pas préparés selon mes principes m'angoissent. Ce qui m'amène à éviter de me retrouver dans une situation qui pourrait nuire à mon poids.

Je me rends compte que le récit est long et que j'oublie un tas de choses au passage...En l'occurence le déclic qui m'a poussé à écrire ce message est cet écart survenu hier soir: après avoir mangé 6 asperges, 1 tomate, 2 fines tranches de jambon fumé, 2 blancs d'oeufs, et un reste d'escalope de poulets, j'ai mangé une pomme, puis six fraises et ai croqué dans une tartelette au chocolat que j'ai mangé qu'en partie. Je sentais l'envie en moi d'y retourner...j'en ai repris mais j'ai craché ce que j'avais en bouche et =me suis empressée d'aller jeter et déposer ma poubelle dans le contener de mon immeuble...

Je n'arrive pas à savoir où je me situe dans tous les troubles alimentaires qui existent, mais j'ai conscience de mon problème. J'ai besoin d'aide, même si je suis suivie par mon psy auquel je parle de plein de choses mais avec lequel nous n'avons pas vraiment creusé le sujet même si nous l'avons abordé. Je ne sais pas si une personne aura eu le courage de me lire jusqu'ici, mais si tel est le cas, son avis m'intéresse... Merci d'avance pour les réponses qui arriveront et même celles qui n'arriveront pas...
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