Anorexie mentale

[PaulineFL]

Bonsoir à toutes,
Je tenais à écrire ce petit message pour les personnes qui, comme moi, souffre d'anorexie mentale. Je vais vous raconter mon histoire, et comment je me bats pour m'en sortir, afin d'aider les personnes qui souhaitent vraiment se sortir de ce cercle infernal.
Je m'appelle Pauline, j'ai 17 ans. Je souffre donc d'anorexie mentale. Je pèse actuellement [...] kg pour [...].
Pour ma part, l'anorexie est arrivée dans ma vie il y a environ 1 an, mais elle ne s'est pas déclarée tout de suite. C'est allé crescendo. Je n'ai jamais eu de kilos en trop. J'étais bien dans ma peau, avant. Puis j'ai commencé à complexer, à me focaliser sur le regard des gens. Donc j'ai décidé de faire attention. Juste pour être jolie. Donc j'ai arrêté les "cocheneries" (les fast food, la petite viennoiserie qui fait toujours plaisir, le chocolat...) donc je ne mangeais plus que des légumes. Mais je me maintenais à trois repas par jour. Donc rien de préoccupant.
Puis je me suis mise à faire du sport, mais étant donné que je faisais encore mes 3 repas par jour, personne ne s'est affolé. Je faisais juste attention.
Puis, j'ai commencé à me voir grosse dans le miroir. Donc mon but maintenant était de perdre du poids. J'ai arrêté de prendre mon petit déjeuner. Je me limitais à seulement un fruit le matin. Puis pareil pour le midi, avec seulement une salade avec une sauce allégé le soir. Ma maman travaillait la journée, donc elle ne pouvait pas voir ce que je mangeais, et surtout, à cette époque, je n'étais pas encore tombée dans la dépression. J'ai donc commencé à perdre du poids. Rien de préoccupant, seulement [...] voire [...] kg. Puis, j'ai commencé à trouver que la salade le soir c'était trop. J'ai commencé à développer des stratégies pour ne pas manger cette salade. Je cachais ma nourriture. Donc, je n'étais plus qu'à 1 yaourt 0% le soir avec un gâteau diététique.
Tout ceci a commencé à se ressentir sur mon humeur. Je ne sortais plus, à part pour faire du sport, j'ai mis de côté tous mes amis, je me suis isolée, renfermée sur moi même, avec ce besoin permanent de tout contrôler, d'être la meilleure en tout. J'ai arrêté d'aller en cours, mais je bossais énormément chez moi, j'avais le bac à préparer.
Puis un jour, ma soeur m'a vu cacher ma nourriture. Elle a tout de suite prévenu ma mère, qui me voyait perdre du poids. Je n'ai pas assumé tout de suite. Pour moi, je n'avais aucun problème. Mais si, j'avais un problème. A cette époque, je pesais [...] kg. J'avais donc déjà perdu [...]kg.
Ma mère m'a adressé à une psychologue, très gentille, le feeling est tout de suite passé. Mais je ne voulais pas guérir. Je ne voulais pas grossir. Alors mon état s'est dégradé. Plus de sport, encore moins de nourriture. J'ai perdu [...] kg en 2 semaines. J'étais déprimée, j'avais des idées noires, des idées de mort.
Puis un matin, j'ai décidé que ça suffisait. Parce que la maladie détruisait tout mon entourage. Alors j'ai décidé qu'il fallait en finir.
3 repas par jour, c'est l'objectif que je me suis fixée. Mais mes 3 repas par jour était fait à base de crudités. Rien de calorique. Et je continuais le sport, moins qu'avant, mais quand même. J'ai donc encore perdu du poids. Je suis descendue à [...]kg. On m'a menacé de me faire hospitaliser. Ca a été l'électro-choc. Hors de question.
Donc, je me suis dis qu'il fallait que je mange. Mais je suis tombée dans l'effet inverse. Je ne savais plus comment m'alimenter. Alors je mangeais énormément. Donc je me faisais vomir, me gaver de laxatifs. Je ne savais plus quoi faire.
Maintenant, je vais mieux. Je suis toujours à un poids très préoccupant, mais je me réalimente "normalement", c'est à dire sans excès (je mange ce qui me fait plaisir, en quantité suffisante, tout en sachant m'accorder un carreau de chocolat quand j'en ai envie par exemple.) La maladie essaye de reprendre le dessus, très souvent. Mais je me bats.
Pour ma mère, mes soeurs, et toutes les personnes qui me soutiennent. Je me suis crée des projets, pour quand je sens que je rechute.
Je vais m'en sortir, et vous aussi vous en êtes capables.
En espérant que mon message sera lu, ou si je pouvais avoir des témoignages en retour...

[IsaMore]

Bonjour
Je suis certaine que tu as été lue (le nombre de fois où le sujet a été ouvert en témoigne). Je te souhaite bon courage pour la suite en espérant que tu as des gens autour de toi pour t'aider. Concernant les témoignages, tu pourras en trouver des dizaines ici.... et voir combien ils sont différents et semblables à la fois. Je crois que tout le monde peut se comprendre ici

[katt]

bonjour,il y a longtemps que je suis pas revenu sur le site,mon histoire serais trop longue à écrire.Je nai jamais été au dessus de la norme mais détestais mon corps.Il m'a fallu un déménagement, quitter mes éducs pour que je bascule dans les tca et cela fais 13 ans,les vomissements sans faire de grosses crises,a priori il y en a peu,car je ne supporte pas la douleur ni estomac gonflé d'ou les crises en plusieurs fois .Jai eu une enfance compliquée,violence.J'ai fini par demandé mon placement après une énième ts..Je survis, je travail mais je me détruit autant, les dents ont subit trop de dommage et pourtant je n'arrive pas à stopper cela.Je me dis qu'on m'à pourri ma vie et les différents traumatismes sont là et je suis devenu mon bourreau comme si je ne méritais que cela! bon courage à tous

[Emmeste]

Bonsoir Pauline,

Je viens de voir ton message. J'ai exactement la même histoire que toi, c'est l'athlétisme qui m'a faite tomber encore plus dans les TCA et qui a accéléré la descente aux enfers.
Après une menace d'hospitalisation cet été, je vois une psy régulièrement et j'ai repris du poids (je pense car je ne peux pas me peser, ça m'angoisse trop). Je faisais plus que deux séances de sport par semaine et j'allais mieux mais la de nouveau je n'ai plus le moral, la nourriture me dégoûte, je me sens très seule et grosse. Je fais dix heures de sport par semaine, je m'epuise mais c'est plus fort que moi, sinon je ne mange pas.
J'ai envie de me débarrasser de cette fichue maladie.
Mes parents ne m'aident pas, ils me font toujours des réflexions qui me rappellent que je suis malade même s'ils ne font pas exprès et veulent bien faire....
Je fais beaucoup de cauchemar aussi et ça me réveille malgré les somnifères :/

J'ai un peu tout dit dans le désordre mais j'ai besoin de partager pour le sentir moins seule !