Comment venir à bout de l’ambivalence ?

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Car.la
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Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Bonjour à tous,

Tout est dans le titre. Je souffre d’anorexie depuis 4 ans. Ça va désormais beaucoup mieux qu’au début, je suis sur la voie de la guérison mais je ne parviens pas à quitter cette ambivalence entre guérir et rester malade. Ça fait des mois que c’est comme ça et je ne sais pas quoi faire pour abandonner le « oui, mais » qui fait que je stagne.

Est ce que certaines personnes ont déjà été dans la même situation ? Et si oui, êtes vous parvenus un jour à décider de guérir complètement, à passer ce cap ?

Merci beaucoup
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Salut Carla,

J'espère que tu te portes bien.
Je n'ai pas de conseil spécifique mais plutôt une question : es-tu suivie pour ta maladie? Fais-tu partie d'un groupe de paroles ou qqch?
Je vais te citer un médecin nutritionniste franchement très mauvais que j'ai vu par le passé mais qui m'avait dit une chose importante quand je lui avais dit que je voulais maigrir (hyperphagique j'étais) mais que je faisais trop de crises (une ambivalence, donc): "ça n'est peut-être pas le moment pour ça".

Je trouve que le temps se déforme avec nos maladies. On devient vite impatient d'en finir, comme si les années de souffrance pouvaient se détricoter comme ça, vite, parce que ça commence à aller mieux. Peut-être que cette ambivalence doit être là et peut-être que ton dernier combat sera de la combattre, effectivement, de passer ce cap. Tout ce que je peux te conseiller c'est d'être patiente, et peut-être, quand tu es prête, quand c'est le moment, de passer à la "vitesse supérieure" de la meilleure des façons que tu pourras (rejoindre un groupe de paroles, aider d'autres malades et par là même trouver l'envie de te débarrasser de la maladie définitivement, reprendre un suivi psy si c'est pas déjà fait ou entamer une nouvelle forme de thérapie, etc.)
Tu perdras pas de temps en découvrant de nouvelles choses et en investissant dans ta santé, je pense.
En tout cas tu gères :)

Bien à toi,
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Un énorme merci pour ta réponse, je commençais à désespérer!

En effet, ce n'est peut-être pas le moment pour ça. Peut-être ai-je besoin de plus de temps. J'aimerais avoir du temps mais je vois que mes médecins arrivent au bout de leur patience et je me pose donc la question de la nécessité de voir des spécialistes si en fin de compte on ne veut pas vraiment guérir. Je crois que je ne mérite pas de guérir.
Je suis suivie mais je ne fais pas partie d'un groupe de parole. Peut-être que je devrais mais je culpabiliserais de voir des personnes qui se battent alors que moi je n'évolue plus. J'aimerais aider les autres malades et peut-être que ça m'aiderais moi mais encore une fois, je ne voudrais pas être hypocrite et donner des conseils alors que moi-même je ne les applique pas toujours.

Comme beaucoup d'entre nous je pense, je vis très mal ce confinement. Je suis très très angoissée par ce changement soudain. J'ai repris le sport chez-moi mais j'évite de trop en faire pour ne pas retrouver mes mauvais réflexes. Vivement le retour à la normale je n'en peux plus.

Bon courage à toi pour le confinement aussi. Et si ce n'est pas indiscret, où en es tu ? Es tu guérie ?

Bonne journée
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Salut Carla,

Pas de souci pour la réponse - on peut continuer à échanger si tu le souhaites, au moins pendant cette période difficile (où il faut faire d'indulgence supplémentaire...c'est pas facile et tout le monde va avoir plus ou moins des comportements compensatoires).
Mon intuition est que tu arrives à bien gérer ton comportement - tu as l'attitude et la discipline qu'il faut, et pour ça, franchement, un grand bravo.
Avec tes médecins, as-tu pu à un moment donné aborder des questions liées à ton bien-être plus général? Ou encore chercher les causes de ces comportements (dans tes rapports familiaux, sociaux, etc.)?
De ma propre expérience, ça m'a grandement aidée de me voir comme un être humain non défini par ses seuls TCA, mais avec des problématiques plus larges, plus complexes, liées à ma façon de m'attacher aux gens, de voir le monde. Peu à peu ça m'a permis de mieux me comprendre et ça a été essentiel pour me voir moi-même sous un oeil plus indulgent, plus tolérant. Ensuite, à force de cultiver ce regard là, plus doux envers moi-même ET les autres, j'ai pu construire doucement (et je continue à construire) un système qui vient contrer plus facilement mes idées noires, mes pensées négatives. Ma psy me dit tout le temps, "le progrès est dans la répétition". Chaque fois que tu répètes un comportement destructeur mais que tu reviens dessus, peu à peu, tu trouves les clés pour en sortir.

ça a l'air d'être du charabia dit comme ça, mais ce que je veux dire c'est qu'un vrai, long travail avec un psychologue qui me convient m'a permis de définitivement entériner certains apprentissages et de me libérer.
Aujourd'hui je peux te dire: je suis "guérie", j'ai assez peu de comportements destructeurs (pour ma part, j'ai eu de la chance, c'était une anorexie suivie d'une boulimie et d'hyperphagie pendant presque 3 ans, assez "peu" au final), j'aime encore pas mon corps des fois, mais souvent je finis par me dire, après quelques heures agonisantes, "ben en fait j'en ai rien à foutre parce que c'est moi et il faut que je vive". Et ne pas vivre a fini par avoir plus de conséquences négatives que de vivre.
Je te conseillerais donc de peut-être envisager de voir un professionnel qui va te permettre de mieux te connaître et te comprendre, puis t'acocmpagner dans les prochaines étapes de ta vie. Sans indiscrétion, tu as quel âge?

Bon courage en tout cas et n'hésite pas!

Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Avec plaisir, on peut parler ici. J'ai 25 ans, et toi ?

C'est gentil, j'arrive à plutôt bien gérer en effet, mais plus au niveau mental que physique. Je m'explique, je parviens à ne pas avoir d'idées obsessionnelles sur la nourriture ou sur mon poids, même en ce moment j'arrive à être tolérante avec moi-même un peu comme toi où je me dis tant pis il faut vivre ça sert à rien de se prendre la tête, mais chaque repas est très difficile car en ce moment physiquement j'ai envie de vomir à chaque fois, c'est pas dans ma tête c'est vraiment physique et je ne sais pas quoi faire pour que ça parte. Hormis vomir pour de vrai mais c'est hors de question. Tous les jours je me lève en me disant ça y est ça va revenir.

Avec mes médecins j'ai pu leur parler d'autres choses que de la nourriture mais ils restent quand même très focalisés là-dessus et moins sur le reste. Je pense que, comme toi, je devrais aller voir un psy dont la spécialité n'est pas les TCA pour pouvoir progresser sur le reste. Mais c'est pas facile en ce moment avec le confinement, j'aurais du mal à me livrer en visio conférence en plus...

Ce qu'a dit ta psy me parle pas mal, et aussi le fait que l'ambivalence est peut-être mon dernier combat. Je crois que c'est vrai.
Est-ce que c'est une psychologue ou une psychiatre que tu as vu ?

En tous cas c'est génial que tu sois sortie de tout ça, je n'ai jamais connue ni la boulimie ni l'hyperphagie mais ces combats ont l'air tout aussi durs à mener donc bravo à toi!

Bonne journée!

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou à toi,

Merci pour ta réponse! J'ai 27 ans :)

ça doit être très dur de sentir que tu ne maitrises pas vraiment ton corps, tes signaux de faim ou tes réflexes.
Dis, une chose que j'ai oublié de te demander, tu disais que tu sentais que tes médecins arrivaient à bout de leur patience. Qu'est-ce qui te fait dire ça? Tu les vois, en ce moment, ou tu ne peux pas avec ce confinement? Est-ce que tu sens qu'ils t'aident encore, que cette prise en charge te convient.

Je vois une psychologue, pour ma part. Demain j'ai une visio avec elle, pour la première fois. Je te dirais si c'est vraiment bizarre. Après pour une première approche c'est vrai que c'est pas l'idéal, mais je reste convaincue que c'est un bon truc pour tout le monde et peut-être une stratégie que tu pourras utiliser pour compléter ou prendre le relai de ta prise en charge actuelle quand tu seras prête.

Mais parlons gestion de crise, là dans l'immédiat, est-ce que tu sens que tu as besoin de parler? Que c'est qqch qui pourrait te soulager et t'aider à réduire un peu l'angoisse qui doit nouer ton estomac encore plus que d'habitude?
Cette période est extrêmement anxiogène, je contrôle moi-même très peu mes symptômes physiques d'angoisse mais j'ai la chance d'être un minimum entourée. Tu es seule chez toi ou t'as ton entourage?

En tout cas j'ai l'impression que pour l'instant il faut travailler à relâcher un peu l'angoisse et après des stratégies de plus long terme seront pertinentes (et possibles...vu que là tout est à l'arrêt :( ), parce que là ton corps est en état d'alerte, comme la France d'ailleurs, et c'est difficile de même penser à sortir de l'ambivalence dans cet état. Mais franchement peut-être que toute cette période apportera son lot de bonnes choses aussi pour toi et ta guérison :)

Désolée c'est un peu fouillis je suis fatiguée!

Prends soin de toi,
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut!

Parfait on a presque le même âge :)

Je ne peux plus les voir jusqu’à la fin du confinement mais j’ai techniquement le droit de les appeler en cas de difficultés. Sauf que je n’ose pas le faire parce que je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne suis pas la priorité en ce moment et parce que je déteste le téléphone....
Et mon impression qu’ils perdent patience ça vient du fait qu’ils m’ont dit que ça ne servait à rien de continuer à les voir si au fond je n’étais pas prête à changer. Aussi parce que j’ai émis des doutes sur la possibilité d’une guerison totale. Tout ça n’a pas du leur plaire. Mais je les aime bien à part ça, je veux dire je pense que je n’ai pas fait le tour de ce qu’ils ont à m’apporter.

Je suis en famille donc pas toute seule heureusement mais mes proches sont un peu hors de tout ça, ils font pas mal l’autruche.
J’ai essayé de faire un peu de méditation et j’ai continué le sport. Le sport marche mieux pour évacuer le stress que la méditation j’ai remarqué mais je retenterai ça ne fait pas de mal. Je dois beaucoup bosser et j’ai souvent du mal à arrêter je suis une hyperactive du taff donc déjà je dois travailler là-dessus. Est-ce que tu as justement trouvé des techniques pour diminuer l’anxiété ?

Super pour ton rdv de demain, tu me diras en effet si c’est bien la visioconférence :)

En tous cas c’est vraiment adorable de ta part de prendre autant le temps de me répondre, c’est une aide précieuse.

Vu l’heure, bonne nuit!
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou à toi,

Arf, les gens, mêmes médecins, ne gèrent pas toujours bien leurs frustrations et les projettent sur toi. Tu prendras le temps qu'il te faudra pour guérir, l'essentiel est que tu continues à être honnête avec eux et toi-même comme tu le fais déjà si bien.
Je comprends que même sans la situation actuelle, il est difficile de faire le premier pas et de les contacter si tu n'as pas l'impression qu'il y a "du nouveau". Peut-être peux-tu leur suggérer, à la lumière du prolongement quasi certain du confinement, de ritualiser des points avec eux, je sais pas, toutes les 2, 3 semaines pour un check-up? Je suis assez surprise qu'il ne l'ait pas proposé/imposé. C'est quand même plus simple d'avoir un rythme obligatoire plutôt que d'attendre qu'une "difficulté" survienne sachant que c'est de base une maladie du secret et de l'exigence.

Mes techniques pour diminuer l'anxiété sont les mêmes que les tiennes: garder un semblant de normalité en travaillant, ayant ma balade/jogging quotidienne, un peu d'exercices de respiration et d'étirements et puis parfois lire des trucs un peu sur la spiritualité, qui me font prendre de la hauteur. Aussi, se dire immanquablement "ça va passer", mais pour cela encore faut-il avoir hâte de retrouver sa vie "normale". Je sais que certaines personnes dans mon entourage redoutent même la fin du confinement. Aussi, parler à mes proches! ça aide toujours. Une conversation où tu te mets vraiment "à nue" en vaut plus que 25 un peu superficielles. Y'a des gens de ta famille à qui tu peux parler plus que d'autres, peut-être? Ou un/une ami.e?

Pour le boulot, tu sens que ça t'est néfaste de beaucoup travailler? Est-ce que c'est un vecteur d'anxiété aussi? Car si ça te soulage et que tu te sens utile, même si c'est pas l'idéal, ça peut aussi être une bonne chose. ça dépend de comment tu le vois et quel effet ça a sur toi.

Bon courage pour ta journée :) ça me fait plaisir de parler aussi!

Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Hey!

Comment vas-tu ? Est-ce que la visioconférence a été bizarre ou bénéfique ?

Pour ma part, mon état est toujours le même que les autres jours, ni pire ni mieux, je me force à manger pour avoir des forces mais dur dur. J'angoisse à l'avance de manger et que ça me donne la nausée.

Pour les médecins, j'ai surtout peur de les contacter aussi parce qu'il y a du pire par rapport à la dernière fois que je les ai vu. Mais c'est justement parce que ça va moins bien que j'éprouve le besoin de les contacter donc c'est une raison valable de le faire... Ils vont voir que j'ai besoin d'aide et ils ne devraient pas me rembarrer. Enfin j'espère !
Je suis d'accord avec toi sur le fait que ça aurait été mieux que ce soit eux qui fassent un "calendrier" plus rapproché mais j'imagine qu'ils ont été réquisitionnés pour traiter les patients qui ont le coronavirus et ils ont donc moins de temps pour leurs "patients habituels". Je leur en parlerai quand je les aurais au téléphone vendredi.

Je suis contente de voir que je suis sur la même piste que toi niveau techniques anti stress, peut-être que je devrais aussi sortir un peu de la maison pour courir mais comme j'ai un jardin j'évite de sortir dehors. Moi j'ai hâte de retrouver une vie normale même si le retour à la normale va être un peu déstabilisant pour tout le monde au début, ce sera que du positif. J'ai déjà beaucoup de chance de ne pas passer ce confinement seule dans mon minuscule appartement, je ne sais pas comment j'aurais géré niveau alimentation et surtout de devoir faire les courses!
Je parle pas mal à ma mère quand même, et même si elle ne sait pas trop quoi me répondre en général, c'est déjà ça. Par contre je ne parle pas trop de tout ça à mes amis, je ne voudrais pas les embêter :/

Disons que si je ne bosse pas assez je culpabilise énormément, j'ai l'impression de gâcher mes journées. Donc je m'oblige à faire beaucoup pour au moins avoir cette satisfaction. Me sentir libre mentalement. Mais je sais qu'il ne vaut mieux pas que je compte là-dessus pour être bien ou pas.

Bonne soirée à toi :)
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,

ça va?

Moi je comprends ton besoin de discipline, peut-être à doser un peu car d'expérience quand on se met trop de pression au travail c'est précisément quand on commence à procrastiner et après on culpabilise. Je trouve que chez beaucoup de personnes souffrant de tca, il faut réapprendre ce que ça signifie la discipline, avec toute l'indulgence que ça devrait comprendre mais aussi la fermeté. De se fixer des objectifs tangibles, d'être indulgent les jours où il est difficile d'honorer tous ces engagements (il y en a beaucoup en période de confinement et je peux le dire, ça concerne beaucoup de monde), et puis penser à s'aménager des temps de repos pour sa santé mentale et pour sa créativité.

Pour ce qui est de sortir, je trouve ça très utile personnellement. Je ne sais pas où tu te trouves, personnellement je fais tous les soirs le même chemin, rien de ouf, mais c'est apaisant de voir le Monde :). La raison principale pour laquelle jsuis rentrée chez mes parents (et ça a pas été facile, comme décision haha), c'était précisément pour garder une forme de rythme alimentaire, de pas tomber dans mes spirales de déprime et d'indiscipline. Je commence à accepter que c'est comme ça quand je suis longtemps toute seule.
Tu arrives quand même à parler de choses et d'autres avec tes amis? Te changer les idées? Est-ce que ces relations amicales te font du bien et tout?
ça aide je trouve.

Quant à tes médecins, ta réponse est donc toute tracée :) tu peux les appeler. Un ptit coup d'essai. Si tu sens qu'ils sont trop occupés (ou pose leur la question ! ), tu pourras leur demander des alternatives, ou y réfléchir toi-même. Là aussi c'est une question de discipline, que de chasser les pensées où tu te sens de trop, et demander l'aide qu'on te propose et dont tu as besoin!!

Je fatigue du confinement, ces jours-ci. J'espère que ça va repartir, que le moral sera au rendez-vous, en tout cas je vais me battre pour pas me laisser abattre. En ce sens la séance de psy était très bien, pas pareil qu'en présentiel car au fond, et avec le temps, je sens que la présence de ma psy m'est vraiment très agréable et apaisante, mais c'était "déjà ça". C'est tout. Pareil que d'hab' en un point moins bien :).

Très belle journée à toi :)
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Depuis ce soir j’ai mal au ventre et je ne sais pas pourquoi donc ça m'inquiète un peu. J’ai pris un spasfon j’espère que ça va faire effet 😞 J'ai pas mal avancé sur mon boulot à faire aujourd'hui donc je suis contente ! Je vais essayer de me reposer un peu ce week-end. C'est vrai que l'exigence fait partie des points communs des personnes qui ont des TCA, j'ai fait quelques progrès par rapport à ça d'ailleurs heureusement, avant j'étais bien pire...

C'est sûr qu'à notre âge c'est pas toujours facile de revenir vivre chez les parents pendant un certain temps mais il faut qu'on se dise qu'on l'a fait pour la bonne cause, pour notre santé. Je trouve ça déjà bien qu'on arrive à s'auto discipliner par rapport à la nourriture quand on est chez nos proches car je sais que moi avant, qu'ils soient là ou pas, ça ne changeait pas grand chose, je faisais n'importe quoi. Enfin je veux dire que peu importe le lieu chez eux ou chez moi comme j'avais une peur bleue de grossir je ne mangeais ce que je considérais comme interdit sous aucun prétexte.

Oui avec mes amis je parle de tout le reste sauf de ça. Mais la vérité c'est que je flippe pas mal de donner des mauvaises idées aux copines en fait, comme si le fait d'en parler (même en disant tous les désagréments) allait inévitablement les influencer à tomber dans cette maladie. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, c'est assez étrange comme pensée. Et puis quand je mange avec elles je ne veux pas qu'elles se sentent mal par rapport à moi, je ne veux pas qu'elles s'imaginent que je les juge de manière négative parce qu'elles mangent des choses plus caloriques que moi etc. Ah c'est compliqué !

Oui j'appelle demain et je leur dis tout, ça va me soulager, j'en peux plus d'attendre.

J'espère que tu iras mieux :) Bravo pour ta combativité en tous cas, il y a forcément des hauts et des bas mais il faut se souvenir qu'on a connu pire que ça et que si aujourd'hui ça ne va pas, demain est un autre jour.
Tant mieux si la séance avec ta psy t'a fait du bien, je comprends que tu te sentes rassurée de savoir qu'elle est là. Quand est-ce que tu la revois ?

Bonne soirée à toi !

Carla
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Coucou Tatjana,

Bon... j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai appelé ce matin, je suis tombée sur l'une des infirmières qui m'a écouté parler puis elle m'a demandé si je voulais que mon médecin me rappelle pour lui parler. J'ai accepté, sauf que c'est un interne que je ne connais pas qui m'a rappelé car comme je le craignais ils sont actuellement en effectif réduit. Je n'ai donc pas pu parler à ma psy :( Au moins il m'a prescrit un anxiolytique donc j'espère que ça va marcher mais il m'a posé des questions comme un médecin, pas comme un psy. Je me sens vraiment merdique de ne pas avoir eu ma psy au téléphone. Je m'en veux énormément de me sentir comme ça alors que c'est pas de sa faute et qu'il y a tellement de gens qui souffrent bien plus que moi mais j'ai l'impression d'être lâchée dans la nature, que tout le monde s'en fiche si je vais mal. J'ai tellement eu un faux espoir quand on m'a dit qu'elle me rappellerait... mais bon il ne faut pas que je me laisse abattre.

J'espère que toi ça va et que tu passes une bonne journée !

Bon courage à toi
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,


Je suis désolée pour ma réponse tardive, j'ai un peu déconnecté ce week-end!

Tout à fait légitimes les émotions que tu ressens vis-à-vis de ton établissement de santé, c'est très dur de faire face à ce sentiment d'abandon. Je ne pense pas que tu doives chercher à relativiser ces émotions pour l'instant, tu as besoin d'aide et on te dit qu'on sera disponible pour t'en donner, et puis finalement oui mais dans des conditions qui compliquent la relation psy-patient (à savoir, ce n'est pas la même personne, et c'est une personne qui ne connaît pas ta situation et qui peut donc t'aider de manière limitée). Avec le temps ces émotions vont se relativiser toutes seules, mais pour l'instant (enfin peut-être moins après quelques jours) tu es en colère et je comprends...

J'espère néanmoins que les anxiolytiques t'aident un peu. Tu te sens comment ? ça a été ton week-end ou c'est plus compliqué les week-ends? Tu penses que tu vas les rappeler à un moment ou tu lâches l'affaire?

Bien du courage à toi! Pour ma part je vais plutôt bien, j'ai beaucoup téléphoné à mes amis ce week-end ce qui m'a fait grand bien. Encore un peu de stress...ça ira mieux.

La bise,
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Comment se passe ton début de semaine? Tant mieux si tu as passé un bon weekend et que tes amis sont un grand soutien c'est précieux :) J'espère que ça ira mieux niveau stress.

De mon côté j'ai eu un weekend très difficile parce que les médecins ont oublié d'envoyer l'ordonnance à la pharmacie pour l'anxio donc j'ai dû faire sans et ça m'a beaucoup affecté. J'ai rappelé ce matin et on m'a dit qu'ils allaient le faire. Ils ne m'ont pas demandé comment j'allais ce qui renforce un peu plus mon sentiment d'abandon mais j'ai voulu, à tort, faire bonne figure. Comme d'habitude. Je ressens énormément de colère envers eux mais surtout envers moi-même, j'ai l'impression d'avoir provoqué ma punition, que tout ça est de ma faute et c'est très dur.
Je ne sais pas si je vais les rappeler, je rappelerai probablement si l'anxio ne fonctionne pas, j'espère que si parce que je supporte de moins en moins cette situation.

Bon courage pour ta journée! :)

Bises

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,

Cet échange tombe un peu à point nommé, je réfléchis beaucoup à la colère en ce moment, aux ravages qu'elle fait sur nous de plein de façons inattendues. Souvent nous les femmes on apprend à ne pas exprimer notre colère et on la tourne toujours contre nous-même - en fait pas vraiment mais vu qu'on s'est pas trop quoi en faire, parfois on se sabote.
Hier j'étais très en colère contre un collègue et j'ai tout de suite eu le réflexe de me ruer sur le chocolat :). C'est marrant. et puis après j'ai parlé de ma colère à une autre collègue, chose qu'habituellement je ne me permets jamais. Comme tu dis, j'ai laissé tomber le fait de faire "bonne figure". Et ça a aidé un peu (beaucoup), et je me suis aussi déconnectée des réseaux sociaux pendant quelques heures.

je te raconte tout ça pas tant par égocentrisme mais parce qu'au fond je pense que tu as raison d'être en colère. Et donc qu'il n'y a rien à faire, sinon de se dire : "voilà, je suis en colère car je me sens abandonnée par les gens qui ont fait la promesse d'être des soutiens". Et puis peut-être que ta colère envers toi-même vient tout simplement du fait que tu aimerais ne pas avoir besoin de cette béquille. Mais au fond, on a tous besoin des uns des autres. quand je te parle, ici, c'est pour aider, mais c'est aussi que j'ai besoin de ça, un peu. Besoin de me dire que je fais ma part pour aider quelqu'un d'autre et récolter ce que je peux en récolter. Et y'a pas de mal :)

Alors tiens bon, je pense que les choses vont s'apaiser peu à peu pour toi, avec l'aide de l'anxio et puis avec le temps.
Tu veux bien me raconter un détail positif depuis ton début de semaine? Quelque chose qui t'a plu? ça m'intéresse !!

La bise,
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Je n’avais jamais pensé à la différence de gestion de la colère en fonction de si on est un homme ou une femme mais c’est vrai que chez nous elle est moins admise même socialement. Et c’est encore plus dur chez les personnes souffrant de TCA étant donné le fait qu’on a dû mal à exprimer les choses avec les mots en général. On se punie ou on se console avec la nourriture et c’est un peu le danger...
Je pense que tu as bien fait d’exprimer à ta collègue la colère que tu ressentais ça soulage de parler tu as raison. Sinon on encaisse trop et on craque.
J’ai justement beaucoup discuté avec ma mère ces derniers jours, notamment à propos de la maladie et j’ai ouvert les yeux sur mon fonctionnement, enfin ça m’à permis de me poser des questions sur ce que j’attendais de mon suivi psy et d’y répondre. Je crois que j’ai d’autant plus de mal à supporter cet « abandon » que je m’attache très vite aux gens j’ai énormément besoin d’être rassurée même moi je me trouve fatiguante ha ha

Je ne peux toujours pas prendre d’anxio l’ordonnance n’a pas été envoyée je vais les rappeler vendredi... mais ça va quand même mieux au niveau des nausées car j’ai bien avancé dans mon travail donc je me sens moins stressée. J’ai juste beaucoup de mal à m’endormir ça me prend une heure et demi en moyenne donc je suis crevée mais j’imagine que l’anxio va régler le problème.

Pour le détail positif, j’ai appris à ma mère à faire du yoga et elle est fan du coup on fait nos séances ensemble après le boulot! Et toi, qu’as-tu fait qui t’as fait plaisir ?

Si nos échanges te sont bénéfiques tant mieux ça me fait plaisir aussi :)

Bonne soirée,

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,

Au fond tu m'as donnée un détail positif même avant ton détail positif: " J’ai justement beaucoup discuté avec ma mère ces derniers jours, notamment à propos de la maladie et j’ai ouvert les yeux sur mon fonctionnement, enfin ça m’à permis de me poser des questions sur ce que j’attendais de mon suivi psy et d’y répondre. Je crois que j’ai d’autant plus de mal à supporter cet « abandon » que je m’attache très vite aux gens j’ai énormément besoin d’être rassurée même moi je me trouve fatiguante ha ha "

Je trouve ça génial! tu t'es ouverte, tu as parlé à quelqu'un, c'est super important. En plus ça va renforcer vos liens (avec le yoga aussi!!!) même si au début c'est inconfortable de ouf! Le confinement va être long, c'est bien si on arrive à s'épancher un peu quand même :)
Je pense vraiment que quelque part cette période va être très bénéfique parce qu'elle nous sort tous de notre zone de confort. On se compare moins, on se recentre plus sur soi et ses tout proches, c'est une bonne nouvelle et ça va ouvrir des thèmes et des discussions importants.

Toujours des soucis de sommeil? C'est quoi qui te traverse quand tu vas te coucher? T'arrives à retracer ce à quoi tu penses? Même avec l'anxio jpense que ça peut être bien d'y réfléchir, enfin d'essayer d'activer ta petite voix neutre dans ta tête qui observe la partie de ton cerveau qui est en hyperactivité (un peu ce qui se fait dans la méditation ou certaines pratiques du yoga justement). Tu as réussi à avoir tes anxios (quelles péripéties!)?

Un détail positif de ma vie?
Euh... j'ai créé un blog sur mon confinement où je poste les photos du même trajet que je fais tous les soirs. ça me fait beaucoup rire, et je trouve que c'est une trop bonne idée hahaha. ça laissera une trace de tout ça!

Bonne journée à toi :)

Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Coucou Tatjana,

Désolée pour ma réponse tardive...

En effet il n'y a pas que des points négatifs à ce confinement, fort heureusement! Je suis bien contente de ne pas être restée toute seule chez moi, je ne sais pas comment j'aurais tenu honnêtement, peut-être même que je me serais laissée allée et que j'aurais rechuté... je préfère ne pas y penser.

La vérité c'est que la nuit j'ai faim ce qui fait que si je me réveille j'ai du mal à me rendormir à cause de ça. A moi de plus manger le soir, il va falloir que je me fasse plus violence. C'est pas évident puisque mes parents ne croient pas que je puisse avoir encore faim après le repas et je ne peux pas me permettre de dévaliser le frigo.
Et au moment du couché, je crois que c'est parce que j'anticipe le fait de ne pas réussir à dormir tout de suite, et je ne suis pas détendue à cause de tout ce que j'ai à faire chaque lendemain.

C'est bon pour l'ordonnance, maintenant c'est la pharmacie qui était fermée quand mes parents y sont allés pour moi, j'irai demain. Décidément tout est fait pour que je ne les prenne pas ces fichus anxios ha ha!

C'est cool ça te fera un souvenir! Je trouve ça bien qu'on garde des choses matérielles de tout ça, pas que des souvenirs dans nos têtes :)

Comment ça va toi ?

Je te souhaite un bon dimanche ensoleillé, c'est hyper agréable ça remonte le moral.

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,

Oui ne pas y penser c'est bien aussi. Je trouve pas que ce soit du déni dans le sens où évidemment, tout le monde est plus vulnérable lorsqu'il est seul chez lui, dans un environnement un peu déprimant. La raison n°1 pour laquelle je suis rentrée chez mes parents est le fait d'avoir une routine alimentaire. Et j'en ai une et en soi ça fait beaucoup de bien, je pense qu'il faut pas se priver de prendre les positifs de cette situation :)

Dis, est-ce que tu fais des crises de boulimie/d'hyperphagie? Est-ce qu'il est envisageable que tu es un peu de nourriture dans ta chambre (qqch de très simple) à conserver pour quand tu as un creux la nuit. Est-ce que tu t'empêches de manger la nuit pour tes parents ou aussi parce que tu as du mal à manger tout court, même quand tu as faim?
Je pense qu'il faut que tu te trouves une petite stratégie même si elle te paraît "anormale" (genre manger dans sa chambre la nuit en dehors des repas) mais on s'en fiche, l'important c'est que tu essaies petit à petit de manger quand tu as faim. Pas non plus complètement obliger d'en parler à tes parents peut-être...

Quant au coup d'avoir peur avant de dormir je comprends...compter les heures, avoir peur de pas être en forme le lendemain... c'est dur mais c'est encore ton corps qui a l'air de réagir à la pression énorme que tu te mets j'ai l'impression. On n'est pas des machines à produire :) même si la société nous traite comme ça parfois.

Tu as eu tes anxios?

Personnellement je vais bien, il y a des jours plus équilibrés que d'autres mais j'essaie vraiment d'adoucir les angles. L'autre jour j'ai vexé une amie, j'ai cru que c'était la fin des haricots... et puis au final je me suis dit "mais ça aussi c'est la vie". C'est fou comme les gens qui ont/ont eu des TCA ont cette tendance délirante à la culpabilité. Ca reste ma réaction par défaut mais contre laquelle je me bats toujours.

La bise à toi, bon courage pour le boulot :)
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Coucou Tatjana,

Oui exactement! C'est peut-être un peu perso comme question, désolée si je vais trop loin tu me dis, mais est-ce que tes parents t'ont soutenue quand tu avais des TCA?

Non je n'ai jamais fait de crise de boulimie ou d'hyperphargie, même quand j'étais au fond du trou je n'y arrivais pas. Je pourrais faire ça en cachette ça ne coûte rien d'avoir quelque chose dans ma chambre c'est vrai mais honnêtement je ne sais pas si je serais capable de manger en dehors des repas, ça ne m'arrive jamais parce que j'ai l'impression que ce n'est pas contrôlé. Quand je n'arrive pas à dormir, je prends au max un verre de lait pour m'aider, souvent ça marche, mais parents ou pas, j'évite vraiment de remanger après le dîner. Mais les collations ne sont pas interdites et je le sais donc il faudrait que je mette ça en place.
C'est difficile parce que je ne mange jamais à ma faim même pendant les repas normaux parce que je n'ai plus du tout la sensation de satiété et si je cherchais à atteindre vraiment cette sensation, je mangerais des quantités bien supérieures à ce que je mange déjà, qui sont des quantités normales, ce qui est déjà compliqué avec mes nausées. Déjà que quand je sors de table et que je dis que j'ai encore faim mes parents me répètent que j'ai suffisamment manger et que ce n'est pas possible d'avoir encore faim...

J'ai enfin les anxios! J'en ai pris un avant-hier mais ça ne m'a pas vraiment détendu, juste donné envie de dormir. Bon au moins j'ai super bien dormi pour une fois.

Oh comme je te comprends pour la culpabilité, je suis exactement pareille! Et l'hypersensibilité aussi, non? On se fait souvent des montagnes pour pas grand chose mais c'est sûr que ça se travaille et c'est super que tu le fasses. En tous cas tu as l'air de vraiment bien prendre du recul sur les choses en général et j'en suis admirative. :)

Il est tard et je ne vois même plus ce que j'écris ha ha désolée

Merci et bon courage à toi aussi,

Bises

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla!

T'inquiète! Et bien mes parents avaient sensiblement la même réaction que les tiens concernant mes TCA : ils étaient maladroits, peu informés et essayaient de m'imposer leurs habitudes et consommations alimentaires sans comprendre que les miennes étaient fondamentalement différentes/anormales sous bien des aspects. Du coup, c'était pire. Je me rappelle que mon père m'avait hurlée dessus en m'expliquant que je n'étais pas boulimique mais que je m'ennuyais et que c'était pour ça que je mangeais trop (c'était à l'époque où j'étais revenue vivre chez eux pour une courte période pour me soigner, justement). C'était très difficile.

J'avais toutefois la chance d'avoir ma mère qui ne comprenait pas mais qui ne jugeait pas non plus. Je me cachais pour manger hors de leur regard. Aujourd'hui encore, quand je finis une assiette de fruits et de chocolat dans ma chambre, j'ai honte, j'aimerais qu'ils ne le voient pas, je cherche le moyen de la dissimuler. J'ai profondément peur des remarques de mon père. Ils m'en a faite une l'autre jour et je l'ai rembarré - et ben tu sais quoi, ça fait du bien ! Pouvoir dire "écoute, ici est ma limite, et je n'accepte pas que tu la dépasses". Bon c'était moi joliment dit que ça mais ça a aidé.

J'ai comme l'impression que tes parents dépassent une limite aussi. Je sais que tu dois certainement la relativiser dans ta tête en te disant "c'est normal, ils ne comprennent pas", mais c'est quand même douloureux et décourageant pour toi. Je sais que le scénario idéal ça serait qu'ils te soutiennent et qu'ils comprennent mais c'est visiblement pas le cas - à toi donc de prendre soin de toi et de prendre ta guérison en main en réajustant peut-être tes repas et collations. Bon je dis ça comme si c'était facile.
C'est vraiment dommage que tu n'aies pas contact avec tes médecins parce que je pense qu'ils seraient une voix d'"autorité" bien utile dans cette situation pour toi, un vrai soutien.

Mais déjà bravo à toi de continuer à manger des quantités normales même avec cette nausée. Est-ce que tu es capable de revenir sur ton parcours et de te dire que tu as fait de gros progrès? Je trouve que ça aide beaucoup aussi :)

Hallelujah pour les anxios :). C'est franchement déjà bien que tu dormes, petit coup de pouce physiologique pour aller un peu mieux psychologiquement, espérons!



Oui, culpabilité, hypersensibilité... beaucoup de traits "borderline" pour ma part aussi. au début j'étais dans le déni et maintenant que je l'accepte plus(encore merci à ma psy), les montagnes russes se calment bien. Un truc utile qu'a vraiment cherché à me rappeler ma psy, c'est de ne pas se coller d'étiquettes. Aujourd'hui, on a tous cette tendance à dire : "je suis borderline"; "je suis une hypersensible"; etc. Mais en fait, c'est un spectre, certains de nos traits tirent vers ces extrêmes, mais ça n'est pas nous, ça n'est pas tout ce qu'on est. Ce sont des marqueurs pour se comprendre, mais derrière il y a toute la richesse de nos personnalités (si tant est que cela existe, aussi), notre histoire, nos passions, etc.

Bref désolée c'était long haha j'étais inspirée (inspirée à ne pas travailler ouais! haha)

Bise,
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir répondu plus tôt, je déteste faire ça! :(

Oh la la oui j'imagine bien que ça a dû être difficile et que ça a fait tout le contraire de t'aider :/Je trouve ça dommage que les parents ne se renseignent pas sur la maladie parce qu'ils pourraient être un appui formidable. Je me suis toujours dit que si j'étais à leur place j'aurais épluché tous les bouquins sur le sujet ha ha mais bon je ne suis pas mère donc peut-être que moi aussi je n'aurais pas eu la bonne attitude je ne sais pas.
C'est bien que ta mère ne te fasse pas de remarque, que tu puisses quand même compter sur elle un peu. :)

Au moins j'ai tellement pas envie de me prendre de remarque que je mange à peu près normalement quand je suis chez eux, c'est chez moi quand je suis toute seule que ça dérape parce que je sais que personne ne peut rien me dire! Et du coup je suis sur la bonne voie en ce moment parce que j'ai plein de mauvais réflexes chez moi (comme utiliser Yuka tout le temps) que je ne fais plus ici et je pense de moins en moins à le faire. J'ai même mangé du chocolat de Pâque sans problème donc c'est top!
Je note tous les jours ce que je mange à chaque repas depuis le début du confinement pour voir le chemin parcouru et pour pouvoir dire les progrès que j'aurai fait à mes médecins.
Comme toi, ma mère est moins dans la critique donc heureusement que je l'ai elle.

J'ai pris un anxio que deux fois parce qu'en fait ça va beaucoup mieux au niveau du stress, je dors mieux aussi et je n'ai pas trop de nausée en ce moment donc j'évite au maximum d'en prendre, pourvu que ça dure! Aujourd'hui j'ai décidé de souffler un peu, pour la première fois depuis le confinement j'accepte de ne rien faire, c'est pas facile mais je vais m'y tenir.

Ah oui les traits borderline... je crois en avoir quelques uns aussi. Ce que tu dis sur le fait de se coller des étiquettes est intéressant parce que j'ai remarqué qu'avant qu'on me dise que je souffrais d'anorexie je ne pensais même pas être malade, je ne me trouvais pas légitime à consulter, et je voulais vraiment retrouver ma vie d'avant alors que depuis que je sais que j'ai cette maladie, j'ai commencé à être attaché à elle. D'où l'ambivalence dont je parlais au début. Mais ta psy a raison, on est bien plus que ça, il faut juste arrêter de voir la maladie comme une partie de soi et moi c'est ce que je fais encore un peu. Il faut absolument que je travaille sur ce point.

Profite bien de ton lundi et désolée moi aussi c'est long!

Bises

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla!

Tu vois je suis pas beaucoup plus ponctuelle que toi :D
Surtout réponds quand tu en as l'envie et la disponibilité d'esprit - je préfère répondre quand je sens que je suis constructive que quand je suis crevée ou que j'ai envie d'autres choses, faut pas se frustrer :)

Oh tu sais si un jour tu as des enfants, je pense qu'effectivement tu éplucheras tous les bouquins qui parleront de leurs problèmes, mais parce que tu l'as vécu. Plus ça va plus je suis intimement convaincue que ce qui fait de nous des gens bien, c'est pas d'avoir été irréprochable mais d'avoir eu des épreuves qu'on a réussi à traverser parce qu'on donne plus d'attention aux autres quand ils traversent des épreuves aussi.

C'est super ce que tu dis, tu avances pas à pas (vive le chocolat!), je sais que souvent avec ces maladies on a envie que tout s'arrange d'un coup et qu'on ait plus ces pensées mais malheureusement le progrès c'est souvent tout doucement, c'est souvent d'abord dans les habitudes et après la pensée se transforme peu à peu aussi, donc tiens le cap, même si tu tombes c'est pas grave.

Alors, qu'est ce que tu as fait quand tu n'as rien fait? Haha souvent je remarque que quand on se pousse beaucoup, on a besoin de temps libre dans un premier temps pour vraiment ne rien faire voire s'abrutir (netflix <3), mais c'est tellement nécessaire pour ton cerveau, j'espère que tu arrives à pas être trop dure avec toi-même dans ces moments-là. Pour moi aussi c'est un point difficile. On vit dans les diktats de la productivité après tout.

Ta remarque sur les étiquettes est intéressante et me fait un peu revenir sur ce que j'ai dit :D. Les étiquettes sont vraiment nécessaires si elles permettent de te diagnostiquer et de t'aider. C'est important. Peut-être même que quelque part la maladie fait partie de toi, certainement. Mais peut-être aussi qu'on a besoin de mettre en évidence d'autres parties de soi. Je sais que pendant 3 ans je n'ai vécu que par et pour mon rapport à la nourriture, je ne pensais à rien d'autre au final, mais c'était sûrement nécessaire pour en sortir. Par contre c'est vrai que penser à développer d'autres choses dans ma vie m'a aussi aidée à en sortir ... et peut-être que c'est même ça, sur le long terme, qui m'a tirée de l'ambivalence (qui s'exprime parfois encore en conflit dans ma tête entre ce que je pourrais faire/être, physiquement, et ce que je suis/fais réellement).
Et quand je dis développer d'autres choses c'est à la fois prendre conscience qu'à travers mes TCA, c'était d'autres choses profondes qui s'exprimaient et puis aussi découvrir ce que j'aime, ce que je pense, etc. Franchement c'est super long comme process, pour être honnête.
Mais ça vaut le coup!


Bisous :)
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Salut Tatjana,

Ce que tu dis sur le fait d'être quelqu'un de bien par rapport aux épreuves qu'on traverse est sûrement vrai et cela me réconforte quelque part, parce que ça donne un sens à tout ça, je me dis qu'au moins on en fait quelque chose. :)

Je continue à manger du chocolat et c'est un grand progrès mais je le fais plus parce que j'ai vu que j'ai pris du poids et je me dis à quoi bon vu que je suis déjà grosse de toute façon. Je sais pas en ce moment je me sens énorme, je suis un peu déprimée, je remets toute ma vie en question, même faire du sport ça me gonfle parce que ça sert à rien. Donc je crois que je ne vais plus en faire du tout parce que si j'en fais régulièrement mais pas autant que je voudrais, je culpabilise les jours où j'en fais pas. Désolée c'est pas gai tout ça et je pensais vraiment que j'allais moins faire attention à mon poids pendant le confinement mais maintenant que c'est concret et que je vois que j'ai pris, même si c'est qu'un tout petit peu, bah je le vois direct :( Je m'en veux parce que je devrais être contente d'avoir pris mais c'est toujours jamais le cas...

Quand je fais rien, je culpabilise toujours un peu, mais ça va. Je regarde des films et série sur Netflix aussi, j'écoute et fais de la musique, je bronze dans mon jardin... En fait si je ne fais pas de choses utiles (pour m'améliorer moi) j'ai beaucoup de mal à être tranquille avec moi-même mais j'essaye vraiment de travailler là-dessus!

Je pense en effet que c'est difficile de se sortir des TCA si on n'a pas d'autres choses à côté car on est beaucoup plus vulnérable et on se dit que ça ne sert à rien de quitter la maladie puisqu'elle est la seule chose qu'on a. Je te rejoins un peu, dans le sens où, pour ma part, je ne suis jamais tombée trop bas dans les TCA (je veux dire niveau poids ça aurait pu être bien pire, même si je partais d'un poids relativement bas) car j'ai eu beaucoup de choses qui m'ont retenues, comme le fait de ne pas vouloir laisser tomber mes études si j'étais trop faible par exemple. Donc je comprends que d'avoir d'autres choses qui t'ont éloignées des TCA t'as beaucoup aidé et c'est génial mais ça ne m'étonne pas que ce soit long! Il y a la problématique de savoir qui on est, qu'est-ce qu'on veut réellement être dans la vie et j'ai encore pas mal de soucis avec cette question ha ha mais ça non plus on ne peut pas y répondre du jour au lendemain.

J'espère que tu vas bien, bon courage pour le boulot!

Bisous

Carla
Peuimporte
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Coucou Carla,

ça va? Le temps se fait long, nan? J'ai du mal à occuper mes journées en ce moment sans être maintenue dans un espèce d'état de nervosité constant, c'est pas facile cette période.

Je pense qu'il faut que tu fasses ce qui est le plus prudent pour toi, et si c'est arrêter le sport ben c'est arrêter le sport. Je comprends, j'ai déjà eu ça. C'est marrant comme quand on guérit de boulimie ou d'anorexie, on s'attend à ce que la guérison soit aussi absolue que la maladie elle-même : c'est noir ou blanc, soit on fait beaucoup de sport soit pas du tout, on veut tout guérir d'un seul coup, vite et fort et complètement, comme dans les états de crise...enfin, moi ça me fait beaucoup ça. Je me bats encore aujourd'hui pour "mettre de l'eau dans mon vin", essayer de voir la guérison comme un travail de longue haleine et les nuances et ratés comme des parties intégrantes de la vie.

A part ça je trouve ça super que tu arrives à parler des choses en des termes simples: tu te trouves grosse, tu as pris et au lieu d'être contente tu es triste et déprimée. C'est bien que tu le dises. C'est vrai qu'il y a quelque chose de tellement satisfaisant à perdre du poids, comme un sens du devoir accompli...c'est dur d'accepter l'inverse. C'est le prix de tout ça sur le long terme qu'on devrait garder en ligne de mire, mais il y a des jours où c'est difficile.

Pour tout te dire, aujourd'hui je n'y arrive pas non plus. Il y a des noeuds dans ma tête et j'ai pas tant envie de compulsion que j'ai envie de résolution - j'ai envie de trouver LA solution à la déprime, et maintenant. Je sens que je suis tyrannique avec moi-même et tout à la fois j'ai l'impression de ne pas l'être assez.
Tu vois, moi non plus c'est pas joyeux :)

Quant à ton dernier paragraphe...souvent, parce que je ne suis pas tombée si bas, je me disais "et bien j'en ai marre de tout ça, j'ai envie de tout lâcher", de tomber plus bas pour que le Monde me voit et me prenne en pitié et me prenne au sérieux. J'en ai marre de cette pression. Mais en fait la pression elle vient de moi, c'est moi qui appuie et qui l'autorise. Est-ce que tu as déjà ressenti quelque chose comme ça?

J'espère que tu arrives à te reposer. Très cool que tu fasses de la musique :). Hier il y a un très bel album qui est sorti, d'une chanteuse qui, tiens justement, a souffert d'anorexie. Fiona Apple - Fetch the bolt cutters. Je te le conseille, je sais pas si c'est ta came haha.

Je me suis un peu épanchée dans ce message, j'espère que tu m'en voudras pas :).

Un joli week-end à toi!
Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Coucou Tatjana :)

Oh que oui ça commence à faire long même si je trouve que les journées en elles même passent vite. Plus que 2 semaines et demi mais je commence quand même à appréhender un peu ce retour à la normale qui ne sera pas normal justement, et c'est ça qui me fait flipper. J'ai pas envie de me balader tout le temps avec un masque ni d'avoir peur chaque fois que je sors. J'ai tendance à avoir des peurs irraisonnées à l'approche des gens, je ne suis jamais tranquille, tout le temps sur le qui-vive. J'espère qu'avec le temps ce sentiment s'atténuera car c'est très angoissant.

Je suis toujours aussi dans l'état de nervosité permanent. Est-ce que toi aussi c'est parce que tu as peur de ne pas faire assez de choses dans ta journée ?

Je me sens moins seule par rapport à ce que tu dis pour le sport et le ou tout ou rien ! Tu as raison, guérir ça passe aussi par les "rechutes" et ce qu'il faut se dire c'est qu'elles ne sont pas inutiles dans le processus, on en tire forcément quelque chose.
J'avoue ne pas être parvenue à arrêter le sport, je m'y suis remise un peu entre temps, pas autant que je voudrais mais c'est mieux que rien. En fait la perspective d'en faire m'angoisse énormément bizarrement, je vois ça comme une montagne à surmonter et puis quand j'en fais et une fois que c'est fait je me sens tellement bien que je comprends pas pourquoi j'ai toujours cette peur avant de faire ma séance.

J'ai reçu un appel surprise de mon interne pour savoir comment je gérais le confinement. Ça m'a fait beaucoup de bien. Je vais aussi avoir d'autres appels de mes soignants pour m'aider à gérer les quantités de nourriture et le sport, on verra bien ce que ça donne. J'espère tellement pouvoir les revoir bientôt.
Au moins oui je suis lucide, le déni est derrière moi depuis un moment maintenant donc c'est positif ! Je lutte contre l'envie de réduire les quantités et remanger plus sainement, j'essaie de me dire que bientôt je retrouverai une activité physique normale et que mon poids se régulera tout seul. Il faut tenir bon.

Et toi comment ça va depuis vendredi ? Tu as passé un bon weekend ? As-tu pu reparler à ta psy en visio ? Je pense qu'il faudrait que tu lui dises tout ça. C'est déjà super que tu n'aies pas envie de compulsion, continue comme ça :) Je crois que, même si la solution miracle à la déprime n'existe pas, c'est en étant plus indulgente avec toi même et en écoutant tes besoins que tu réussiras à l'éloigner. Je ne t'apprends rien en disant ça mais c'est bien de le garder en tête. Les fois où je suis le plus déprimée c'est quand mes attentes sont trop élevées par rapport à la possibilité de les réaliser.

Je me reconnais totalement dans ce que tu dis : "et bien j'en ai marre de tout ça, j'ai envie de tout lâcher", de tomber plus bas pour que le Monde me voit et me prenne en pitié et me prenne au sérieux. J'en ai marre de cette pression. Mais en fait la pression elle vient de moi, c'est moi qui appuie et qui l'autorise."
Je pense que c'est les TCA qui nous font penser ainsi. On essaie d'exister à travers eux, d'où notre précédente conversation sur l'identité je pense. C'est pour ça que c'est si difficile de se débarrasser de cette pression, c'est parce que c'est nous-même qui nous l'infligeons sans cesse.
Chaque fois que je me dis que j'aurais aimé tomber plus bas, je pense aux conséquences irréversibles d'une telle chute et ça me calme direct.

Je vais écouter l'album, j'ai oublié ce weekend!

Désolée je parle trop, j'ai du mal à synthétiser tout ce que j'ai en tête... ne te sens pas obligée de répondre à tout, je comprendrais il n'y a pas de problème ;)

Bisous

Carla
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Peuimporte »

Salut Carla,

Je suis désolée d'avoir un peu disparue de la circulation ces 10 derniers jours. Je trouvais plus tant l'inspiration pour écrire ou être présente - ça arrive. Mais je le regrette!
Le temps est toujours long long long, n'est ce pas? Comment tu te sens ces jours-ci? L'état de lutte interne/de nervosité est toujours présent de mon côté - toutefois quelque part ça me rassure, je préfère ça que les obsessions, mais je sais que cette nervosité à un rôle à jouer dans les obsessions/compulsions. Cette espèce d'instabilité originelle...après tout c'est pas facile d'être humain, avec tout le vide que ça comporte et les moments d'angoisse.

Très bonne nouvelle pour ton soignant :). C'est rassurant, cette attention, j'dirais même que c'est la base de l'aide. Tu l'as eu de nouveau, depuis? Comment tu t'en sors sur la régulation de ton quotidien disons "alimentaire"?

C'est marrant car je me souviens avoir lu ton message et m'être dit "ouaip, c'est exactement", à cet endroit: "Les fois où je suis le plus déprimée c'est quand mes attentes sont trop élevées par rapport à la possibilité de les réaliser". Décidément on revient souvent à cette question d'idéal/d'exigence dans notre conversation, le balancier entre l'excellence, parfois si tu es comme moi même une forme de fierté ou de joie, et puis le désespoir quand ça disparaît, parfois la haine de soi. ça s'est beaucoup apaisé pour moi ces dernières années mais y'a pas à dire - ma tendance naturelle est aux extrêmes. Et ça aussi, je crois que tu connais haha.

" Chaque fois que je me dis que j'aurais aimé tomber plus bas, je pense aux conséquences irréversibles d'une telle chute et ça me calme direct."
Je trouve ça bien que tu dises ça. C'est à quelles conséquences que tu penses ? (enfin, si tu as des choses précises en tête). Et ça me rappelle le paradoxe énorme : on se mutile parce qu'on veut se sentir vivre, et pourtant on se détruit. Et on se sent du coup, avec l'érosion du temps, de moins en moins vivre. C'est pour ça que c'est difficile après d'apprendre à vivre avec le rien, le vide, le temps libre, le temps pour soi. C'est une lutte constante.

Mais bon je suis extrêmement optimiste et je dirais même convaincue qu'on s'en sort. Je le sais qu'on s'en sort! Mais c'est clairement une lutte.

J'espère que tu trouves des choses qui t'inspirent, un peu tous les jours. Je trouve que c'est important, d'être inspirée. Et que toi aussi, tu n'es pas trop dure avec toi-même et tu t'autorises cette indulgence.

Belle soirée à toi et excuse-moi encore de cette réponse si tardive!

Tatjana
Car.la
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par Car.la »

Coucou Tatjana,

Je suis également désolée pour ma réponse très tardive. Je me suis éloignée quelque peu des problèmes alimentaires et donc du forum qui traite de cette question...

En fait, plus mon angoisse par rapport à l'épidémie s'intensifie, moins les troubles alimentaires ne prennent de place dans mon quotidien. Je suis en ce moment obsédée par la peur d'être malade, ce qui, je pense, me faire avoir des réactions psychosomatiques (avoir du mal à respirer alors qu'il y a vraiment très très peu de chance que j'ai le corona). Je suis très très préoccupée par ma santé, ça dépasse tout et j'avoue que je le supporte de moins en moins.

L'avantage c'est que je me prends du coup beaucoup moins la tête par rapport à la nourriture parce que j'ai peur de me rendre fragile en étant en sous-poids donc je m'efforce de garder un poids normal pour être sûre de ne pas être à risque.
J'ai même eu un genre de déclic récemment où j'ai eu l'impression de ne plus être dépendante de mes médecins. J'ai eu la sensation pour la première fois en 4 ans, de ne plus souffrir de TCA. Je me suis beaucoup laissée aller la semaine passée et ça m'a fait plus de bien que de mal : j'ai bien vu que mon poids n'avait pas augmenté et je n'ai pas eu d'obession. Bon après, une fois que j'ai re été en contact avec mes médecins par téléphone, je me suis dit qu'ils m'avaient quand même manqués ha ha

Quand je parlais de conséquences irréversibles, c'est le fait de fatiguer le corps à force de lui faire subir tout ça jusqu'au jour où il en aura marre et là les problèmes de santé vont vraiment arriver. Et c'est ça qui me fait très peur... Je sais pas si tu as déjà ressenti ça aussi ?


Et toi comment vas-tu depuis tout ce temps ? Est-ce que tu réussis à gérer le déconfinement ? Et est-ce que ça a apaisé ton état de nervosité permanente dont tu parlais la dernière fois ?

J'espère en tous cas que tu vas bien et que tu as pu trouver un peu de répit.

Je ne sais pas si tu souhaites poursuivre cette discussion maintenant que le confinement est terminé. Si ce n'est pas le cas, je le comprends tout à fait, il n'y a pas de problème. Encore désolée pour cette absence prolongée...

Je t'embrasse.

Carla
belchat
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Re: Comment venir à bout de l’ambivalence ?

Message par belchat »

Salut !

Je suis désolée d'entendre que tu te sens ainsi en ce moment. La période de confinement et les restrictions liées à la pandémie peuvent être très difficiles à gérer, surtout lorsque l'on a déjà des préoccupations comme les TCA. Il est compréhensible que tu te sentes déprimée et que tu remettes en question différents aspects de ta vie.

Il est important de te rappeler que ton poids ne définit pas ta valeur en tant que personne, et que prendre soin de toi va bien au-delà de l'apparence physique. Manger du chocolat et faire des choses agréables pour toi, comme regarder des films, écouter de la musique et profiter de ton jardin, sont des aspects importants de l'estime de soi et du bien-être.

Il est également normal de ressentir de la culpabilité lorsque l'on ne fait pas ce que l'on pense être "utile", mais il est essentiel de se rappeler que se reposer et se détendre sont tout aussi importants pour la santé mentale. Prendre soin de toi de manière globale, tant sur le plan physique que mental, est la clé pour surmonter ces moments difficiles.

N'hésite pas à chercher du soutien auprès de professionnels de la santé mentale si tu en ressens le besoin. Tu es sur la bonne voie en essayant de travailler sur toi-même, et chaque petit progrès compte.

Prends soin de toi, et n'hésite pas à me parler si tu en ressens le besoin.
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