Comment j'ai surmonté ma boulimie vomitive

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Maxime
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Comment j'ai surmonté ma boulimie vomitive

Message par Maxime »

Bonjour, je m'appelle Maxime j'ai 34 ans.
(Toutes mes confuses si je poste au mauvais endroit du forum)

J'ai commencé à vomir et faire des crises de boulimie vers l'âge de 23 ans, après avoir quitté la fac et m'être retrouvé désœuvré.
Mes journées se résumaient à acheter à manger, le vomir, retourner acheter à manger, vomir, commander quand les magasins étaient fermés, et vomir, et je faisais ainsi 3 à 4 crises de boulimie vomitive par jour.

J'ai découvert qu'on pouvait vomir un peu au hasard, alors que j'entamais un régime parce que selon l'IMC je venais de franchir la barre de l'obésité. Je mesure [...], et de [...] kg, je suis tombé à [...] kg grâce à la boulimie vomitive. J'aimais mon nouveau corps, mais toute ma vie était consacrée à manger et vomir. Ce qui n'est pas drôle.

Au bout d'un moment je me suis décidé à consulter des psychiatres, mais à part me gaver de médicaments, ajoutant une addiction à une autre (me prescrivant des médicaments qui donnent faim ou font grossir !), ils ne m'ont jamais compris, et bien qu'ils fassent dix ans d'études, je crois qu'ils ne comprennent rien à cette manière de fonctionner et mon rapport à la nourriture. J'ai un psychiatre un jour qui m'a demandé si j'aimais vomir, j'ai failli le gifler. D'ailleurs, quand j'ai fini par en parler à mes proches, là aussi je n'ai jamais trouvé personne qui y comprenait quelque chose. Et jusqu'à présent, je n'ai jamais rencontré personne qui comprenait ce que je faisais.

Je parle au passé car depuis deux ans, la BV s'est estompée. Sans trop savoir pourquoi, j'ai cessé de vomir mes repas. Bien évidemment, n'ayant rien changé à mon alimentation, je suis revenu en surpoids. Puis j'ai entamé un nouveau régime. Mais cette fois, je me suis en quelque sorte improvisé nutritionniste amateur, en décidant de manger glucides, lipides et protéines comme il le fallait. Je ne sais pas pourquoi à un moment de ma vie j'ai voulu m'en sortir. Et je crois d'ailleurs qu'on ne s'en sort que parce qu'on le décide, et tout seul. Ainsi, en arrêtant d'acheter que des cochonneries d'usine et en mangeant sainement, j'ai perdu du poids, sans vomir, peut-être en étant un peu excessif par moments, mais je suis revenu à [...] kg.

Aujourd'hui, je n'arrive pas toutefois à me dire que je suis guéri. Déjà parce que je suis en régime permanent - j'aimerais encore perdre [...] kg mais ça cela devrait pas être la mort - et d'autre part j'ai conscience d'être très fragile. En effet je suis en colocation avec une amie, et quand elle ramène des "aliments boulimiques" à la maison, comme du pain, cela m'embête. Et c'est un peu la dictature avec moi à la maison, pas de fromage, pas de sucrerie, je lui impose un peu mon régime permanent. Malheureusement, sa mère amène parfois à manger à sa fille, et moi j'ai une avalanche de bouffe sous les yeux, et la seule solution que je trouve pour ne pas faire de crise c'est de lui dire de manger le plus possible les cochonneries de sa mère, puis je balance tout à la poubelle ou donne à mon chat. Je balance à la poubelle des quantités pas possible de plats cuisinés. Mais c'est mieux ça que de les manger et de les vomir.

Ma coloc m'a suggéré qu'on en parle à sa mère pour qu'elle n'amène que des fruits et des légumes, mais je lui ai dit de laisser tomber, parce que comme je vous ai dit personne ne comprend rien à cette maladie sauf celui qui en souffre. Et d'ailleurs j'ai de la chance d'avoir une coloc gentille qui accepte ma petite dictature (ce n'est pas qu'elle comprend, c'est qu'elle est gentil seulement).

D'autre part je suis encore très fragile parce que, si je mange dans ma famille, si par malheur il y a du fromage, je peux craquer et ensuite vomir à mon retour à la maison.

Et puis j'ai conscience d'être un peu barge à noter tout ce que je mange dans un fichier excel, à me peser sans fautes tous les matins, à me gaver de tisane et de décaféiné... On m'avait dit que j'avais le goût de l'ordre, je crois que ce goût me sauve des crises de BV, et que c'est une clé pour s'en sortir, mais j'ai peur de rester toute ma vie dans un rapport pathologique à la nourriture.

Merci de m'avoir lu et au plaisir de vous lire.
Aidi
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Re: Comment j'ai surmonté ma boulimie vomitive

Message par Aidi »

Bonjour Maxime,

Ton message m'a beaucoup touché. Car, j'ai été boulimique vomitive pendant 11 ans. J'ai malheureusement aussi connu le schéma "acheter à manger, être dans sa bulle pour manger une quantité de folle de nourriture puis tout faire vomir."

Tout d'abord, bravo pour être parvenu à arrêter seul tes crises de boulimie. Je sais que ce n'est pas facile. Je n'étais pas parvenue à le faire !

Ensuite, en te lisant (peut-être que je me trompe, dans ce cas n'hésites pas à me le dire ;) ), j'ai l'impression que tu as peur de prendre du poids/ de grossir et de redevenir le garçon "en surpoids" pour reprendre tes termes, que tu étais avant. Cela expliquerai ton besoin de contrôler tout ce que tu manges et de te restreindre.

Par rapport à ce que j'ai vécu, j'ai compris que la restriction entraine la frustration et que la frustration entraîne le craquage alimentaire donc éventuellement des crises de boulimie.

A te lire, je pense qu'il serait judicieux de consulter un diététicien ou un nutritionniste pour t'aider à rééquilibrer ton alimentation. Tu apprendras à manger de tout sans te sentir frustrer. Et aussi te faire plaisir en mangeant. C'est important pour ne pas redevenir boulimique.

Voila, je ne sais pas si mon message réponds à tes interrogations. En tout cas n'hésites pas à écrire, si tu souhaites en discuter.

Bon courage,

Peut-être à bientôt sur le forum :)
gratingpmp
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Re: Comment j'ai surmonté ma boulimie vomitive

Message par gratingpmp »

me too in 10 years
Maxime
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Re: Comment j'ai surmonté ma boulimie vomitive

Message par Maxime »

Bonjour Aidi,

En effet j'ai la peur de prendre du poids, et à vrai dire j'accorde à mon poids une importance capitale. Si en me pesant le matin j'ai perdu, je vais être de bonne humeur, si j'ai grossi, je vais tirer la tronche.

J'aime la minceur, je trouve cela très beau, et en opposition le gras me degoute. Cependant je dis bien minceur et pas maigreur, car je suis descendu à un poids un jour où dans le miroir et bien je me trouvais maigre et je ne me plaisais pas. Mais cela dit, le poids que je sais idéal d'un point de vue esthétique m'est reproché par mon entourage comme trop faible. Alors l'IMC aide à déterminer si on ne menace pas sa santé, et mon idéal vis à vis de cela est d'être pile poil à la limite santé.

J'ai compris comme toi que la restriction excessive entraînait à coup sur un risque de crise. J'imagine ne pas être le seul à avoir tenter le jeûne, on sait très bien où cela mène : une crise de goinfrerie.

Pour ce qui est de manger de tout, je sais que c'est la meilleur alimentation humaine. Mais je comprends que des aliments provoquent un blocage psychologique. Une salade de mais au thon est peut-être bien plus calorique qu'un malheureux petit bonbon, et pourtant, si je touche un bonbon, c'est foutu. Alors que dans ma tête le maïs et le thon sont des légumes et viande maigre, donc sans danger.

Je veux bien travailler à faire tomber les blocages psychologiques de certains aliments. Mais pas au prix de grossir. J'ai besoin de ma dignité et d'un peu d'estime de soi, et c'est impossible si on est gras.

Désolé de répondre tant de temps après ton message, je n'avais pas de messages les jours qui ont suivi mon post alors je croyais qu'il n'y en aurait pas.

À bientôt, courage aussi
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