Inquiétude et sentiment de culpabilité

Espace d'échanges et d'entraide destiné à la famille, aux amis et aux proches de personnes souffrant de Troubles du Comportement Alimentaire (anorexie, boulimie).

Modérateurs : Modérateurs, Membres actifs

Règles du forum
Merci de prendre connaissance de la Netiquette d'Enfine avant toute consultation ou utilisation.
Répondre
Avatar du membre
vera
Enfinien aguerri
Enfinien aguerri
Messages : 764
Enregistré le : 10 déc. 2004, 01:00
Localisation : au-delà du mal-a-dit
Contact :

Inquiétude et sentiment de culpabilité

Message par vera »

L'inquiétude et le sentiment de culpabilité
inspiré de la lettre d'enfine de février 2008, article de Christine Riquet
S'il y a une cause à chercher au malaise de la personne, seule, elle, souffrant a les moyens de le faire. Tout le travail de guérison va passer par l'abandon d'une certaine image d'elle même (...) pour cheminer vers plus d'authenticité

Au cours de ce cheminement, l'attitude de l'entourage sera déterminante :

- pour redonner à la personne malade la responsabilité de sa vie (un proche perdu dans sa culpabilité est une façon de sénier à l'autre la possibilité de prendre sa vie en charge.

- pour lui renvoyer une image authentique mais généreuse : un proche qui se sent coupable attend toujours au fond de lui une punition ou une absolution, ce qui le rend moins disponible pour écouter la souffrance, il va chercher en permanence des preuves de ce qu'il a bien fait ou mal fait, être tenté de se justifie et oublier d'écouter ce que l'autre dit de lui, ce qu'il explique.

- Pour l'aider enfin à s'accepter tel qu'il est, un proche qui se re-proche de n'avoir pas été à la hauteur entretient vis à vis de la personne malade l'idée qu'on doit être parfait, infaillible et sans reproche.
Accepter sereinement que tout n'est pas parfait dans la vie et qu'on ne maitrise pas tout, accepter qu'on peut faire de son mieux et ne pas obtenir ce qu'on imaginait (un enfant en bonne santé, heureux, autonome...), accepter que faire de son mieux n'est parfois pas suffisant, est souvent ce que l'anorexique ou la boulimique ne peut faire.

Au fond, c'est la plus grande preuve d'amour que l'on puisse donner à un autre être humain : accepter qu'on ne peut faire le chemin à sa place, accepter que c'est sa vie qui est en question, accepter que c'est sa vie dont il est question et que lui seul, peut en disposer, accepter qu'il ne soit pas comme "je veux" mais comme il veut (desagreable, absent, malade, faible, destucteur...), lui donner le droit d'explorer toutes les facettes de son existence, même les plus ingrates


C'est une attitude intérieure qui n'empêche ni de prendre soin de la santé physiologique d'un proche , ni de son inconfort, sa souffrance, son mécontentement ou sa colère;
Bien au contraire, c'est l'authenticité indefectible et assumée de l'entourage qui permet à la personne malade de trouver la force de sa propre authenticité.
Morale : l'inquiétude est humaine, le sentiment de culpabilité n'est pas aidant.
A moi et à ma mère qui se sentent toujours coupables.

J'espère que ce texte pourra aider les familles et proches de malades. :voeux:
lolagag
Enfinien confirmé
Enfinien confirmé
Messages : 55
Enregistré le : 21 mai 2006, 00:00

Message par lolagag »

Je trouve ce texte criant de verité et vais dès que possible le faire partager aux personnes qui m'accompagnent dans mon cheminement ; Elles seront surement soulagées d'etre 'disculpées ' d'1 quelconque responsabilité et je pense que c'est une belle preuve d'amour et de confiance réciproques que chacuns acceptent de rester à une place sans vouloir absolument garder une illusion de controle et de chimériques certitudes.
Merci Vera d'avoir transmis cette reflexion pleine de justesse
giles
Nouvel(le) Inscrit(e)
Nouvel(le) Inscrit(e)
Messages : 1
Enregistré le : 13 janv. 2010, 01:00

Message par giles »

Merci pour ce texte. J'ai une amie anorexique, que je n'ose pas voir (elle pèse le poids de ma fille de 7 ans, fine, alors qu'elle en a 30!), mais nous nous écrivons beaucoup par mail. Je ne sais comment lui écrire, quoi lui dire. J'ossile entre le soutien et la volonté de hurler tout ce que j'en pense. Je l'ai d'ailleurs fait une fois, mais j'ai peur de rompre le contact. Si après elle était guérie.. Mais j'ai aussi peur qu'après, elle soit morte. Je vais tenter de mieux adapter mon attitude, car j'ai l'impression de la porter, et c'est très  lourd.
Répondre