Compte-rendu "la Peur"

Cette tribune permet à l'association Partage et Ecoute, partenaire d'Enfine, de donner des informations sur ses activités et ses thèmes de réflexion.

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Antoine
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Compte-rendu "la Peur"

Message par Antoine »

Bonjour, ce mercredi 5 janvier 2005 a eu lieu le 1er groupe de parole de l'année 2005 organisé par Partage et Ecoute. Le thème était "la peur" et vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de ce qui est dit et que vous devez à Céline :)

Nous voilà de retour pour le 1er thème de l’année 2005. Pour ouvrir le bal, le thème de la Peur ; (modéré par le brillantissime Frédéric) qui nous a tenu en en haleine pendant deux heures. Une très bonne séance dont nous souhaitons vous faire partager les réflexions et les idées émises mercredi 5 janvier.

Et avant tout, toute l’équipe de Partage et Ecoute vous souhaite ses meilleurs vœux de bonheur, joie et réussite !

La peur peut être ressentie et exprimée de différentes manières. La peur du futur, de l’avenir, la peur de vieillir, d’avoir des responsabilités. Auxquels s’ajoute la peur de vivre, de mourir, des échecs, du jugement des autres.

Peur de soi, peur de grossir, peur de la sexualité..et la liste est exhaustive.

Autant de sentiments que nous pouvons ressentir à tout moment. Ponctuelle ou continuelle, la peur est un sentiment humain. Mais peut-on vivre avec ? Comment démystifier cette sensation qui peut être lourde et prendre une grande part dans notre existence.

1/ la confiance

La maladie, la dépression accentuent la perte de confiance en soi. Ainsi que F. nous dit : « en perdant sa confiance, on développe la peur de faire, de donner et de recevoir, peur de la société, de la maladie et de toutes les peurs évoquées précédemment ». F. connaît l’impuissance contre la maladie qui augmente sa peur quand à l’avenir de ses proches.

S., quand à lui nous dit qu’il n’a peur de rien. C’est plus une règle vitale de ne pas rajouter aux problèmes de la vie : le travail, la pression. Mais comme tout un chacun, il a peur de deux choses même si elles ne le hantent pas quotidiennement. Etant motard, il a peur de la souffrance corporelle. La perte d’un environnement social est indispensable dans sa vie et il ne peut vivre sans. Il reste confiant, voyant que malgré la maladie de sa femme, il continue à vivre avec des hauts et des bas bien évidemment.

2/ la peur de tout= l’anti-confiance

De tous les témoignages, on retrouve chez chacun un niveau de peur différent :
a) peur de la métamorphose corporelle
b) peur d’aimer et peur de perdre son entourage
c) peur de la mort et d’exister

Nous allons traiter ses différents points :
a) le reflet de l’amour

La femme de S. a peur de tout : du poids affiché matin et soir sur sa balance, du reflet de son corps dans la glace ; comme V. et C. qui se trouvent grosses.
La balance devient leur Pire Ennemi.

b) la peur d’aimer d’être délaissé(e)
Ah l’Amour avec un grand A ! La femme de S. a peur d’avoir un enfant même si elle le désire. Mais la peur de grossir est trop forte. Elle aime son mari mais n’arrive pas à dépasser la peur du corps. Il est difficile pour elle de gérer amour et maladie. V. et K. ont peur d’être quittées et de quitter. Les relations amoureuses sont donc très compliquées et dures à gérer.

c) la peur de la mort et d’exister

- la mort physique
La peur de la mort de ses proches est très souvent répétée. F., B., A. et S ont peur de perdre leur proche malade de TCA.
C. et V., anorexiques, boulimiques ont peur également de la mort de leur mère, père, frères et sœurs et de tous leur amis.
Que l’on soit malade ou proche nous sommes tous pareils : la peur de perdre l’autre est plus que présente.

- la mort morale
La dure loi de la vie fait que pour de raisons sociales, nous pouvons perdre des amis (très proches). C’est normal ! La vie est ainsi : c’est la définition de l’évolution. Mais quand l’action d’éloignement est à sens unique (et sans être vraiment désirée), la vie est chamboulée et la perte de ses proches peut être vécue comme une trahison. Malheureusement, les hospitalisations sont des prisons où aucun contact n’est autorisé et quand nous sortons, nous avons l’impression que tout a changé (même si, pour nous, le temps s’est arrêté le jour de notre entrée à l’hôpital), dit C..

V., qui a vécu la perte de plusieurs de ses amis à différents moments de sa vie, a subi un harcèlement moral d’un garçon qui a tout fait pour éloigner ses nouveaux amis. Elle a vécu la trahison de sa meilleure amie. Après ces expériences, il est dur de ne plus avoir d’appréhension quand aux relations sociales : refaire confiance, surpasser ses peurs de perdre ou de dire des choses pouvant choquer et éloigner l’autre, ne pas parler de la maladie de peur de faire fuir. NON ! Un vrai ami est présent pour le pire et le meilleur et réciproquement. Il ne faut pas se mentir à soi même, et ENLEVEZ VOS MASQUES !

3/ les moyens pour s’en sortir : les remèdes de grand-mère

Nous ne nous disons pas experts en démystification de la peur, mais nous voulons vous faire partager l’expérience de chacun.

- Les difficultés de la vie peuvent avoir un grand impact sur la confiance. C.témoigne « au travail, peu sont les personnes qui félicitent leurs salariés pour leur travail bien fait ». Un mot gentil permettrait une remontée de confiance en soi.

M.C. ajoute « qu’au travail, il faut toujours faire ses preuves ». Alors essayez de faire au mieux et peut être serez-vous félicités ? Qui sait ? Dans tous les cas , félicitez-vous car VOUS LE VALEZ BIEN !!!!

- F. nous conseille de nous éloigner des personnes qui nous font du mal (sans vraiment le vouloir). Voir d’autres personnes plus ouvertes, plus prêtes à vous écouter et vous soutenir de façon naturelle et sans attente aucune (et elles sont nombreuses, croyez moi !) ; peut être un grand remède pour diminuer cette peur qui nous ronge. Après vous pourrez revoir sereinement les personnes que vous avez éloignées de votre vie.

- L’Amour : comme il peut créer une peur relationnelle si la relation aboutit à une rupture, il peut nous aider.

K. a remonté la pente grâce à l’amour d’un garçon : « j’ai repris goût à la vie ».

Au mieux il peut être un déclic dans la maladie et dans tous les cas une aide précieuse : ne plus être seule à se battre contre la maladie est bien plus facile.

Alors ne baissez pas les bras : il y a des remèdes pour combattre nos peurs.

La peur des proches peut se dissiper, même si elle restera présente. A. nous dit « être trouillarde et avoir peur pour sa sœur qui le ressent et ainsi l’écarte de sa vie. Mais avec des efforts, elle a réussi à moins montrer sa peur et renouer avec sa sœur ».

Que la confiance remonte au travail, de par l’aide des proches, grâce à l’amour : la vie est ouverte à la guérison.


Je finirai mon compte rendu par cette phrase qui résume très bien nos idées de peurs et de confiance.
Merci J. pour cette phrase si vraie et si réaliste : « D’habitude nous pensons que les gens courageux n’ont peur de rien, en fait ils sont intimes avec la peur ».
Alors nous pouvons être optimiste quand à l’avenir.

Merci à tous d’avoir partagé vos sentiments ! Et n’oubliez pas nous revenons dans deux semaines et aux personnes ayant témoigné sur Enfine merci de contribuer à faire évoluer la maladie.
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