Synthèse "le refoulement"

Cette tribune permet à l'association Partage et Ecoute, partenaire d'Enfine, de donner des informations sur ses activités et ses thèmes de réflexion.

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Antoine
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Synthèse "le refoulement"

Message par Antoine »

Hello, voici le tant attendu (vous me corrigez ? ;)) compte-rendu du groupe de parole organisé par l'association Partage et Ecoute le mercredi 30 mars 2005 et dont le thème était "le Refoulement".
Un grand merci à Celine pour cette remarquable synthèse.


Tout d’abord, je tenais à remercier toutes les personnes qui témoignent sur le site Enfine. Vous êtes d’une aide précieuse lors des groupes de parole. Encore merci !
Après ce petit intermède, revenons sur le thème de mercredi : « le refoulement ». Un mot qui a fait ressortir de nous tous de nombreux sentiments, des souvenirs souvent difficiles.
Bertrand a magnifiquement modéré le groupe qui s’est ouvert peu à peu.
Partons de la définition du refoulement (de Psychologie.com) : le refoulement est un mécanisme de défense du psychisme. Lorsque la conscience ne peut accepter certaines pulsions, certains désirs, nous vivons un conflit entre le principe de plaisir et le principe de réalité, entre la satisfaction et l’interdit. Une stratégie de défense se met alors en place, qui fait passer ces « indésirables » dans l’inconscient, en les effaçant même de la mémoire. Ils sont cependant toujours actifs et deviennent les moteurs cachés d’actes ou de comportements, qui substitueront au plaisir interdit un dérivé acceptable. On voit dans ces refoulements, que la psychanalyse s’emploie à rendre conscients, les causes de névroses, d’inadaptations, de conduites faussées ou ratées.

1) Des souvenirs à la réalité
Les souvenirs font partie entière de notre vie. Nous vivons dans le présent où le passé reste présent. Comme A. le dit « le refoulement, ce sont tous ces souvenirs qui menacent de revenir ». Nous parlons ici de souvenirs tristes et difficiles qui, en ressortant, perturbent notre existence.
Ces événements du passé ressurgissent brutalement. Pourtant oubliés, ils reviennent insidieusement dans notre vie. C. qui a subit un viol a refoulé ce cauchemar pendant 4 ans : « je voulais tellement que cet événement ne se soit pas passé, que je l’ai oublié jusqu’au jour où il est revenu torturer mes nuits, puis ma vie ».
R. a aussi oublié. Oublier et édulcorer son passé jusqu’au jour où elle s’est mariée : « tout est revenu » déclare t’elle.

2) Comment et de quelle manière le passé renaît
C. témoigne en nous disant que « tous les jours, j’ai des flashes de mon passé. A 40 ans, des souvenirs de ma tendre enfance reviennent ». J. a toujours su mais toujours oublié la mort de son frère. Elle se sentait coupable. « Après la mort de mon père tout a ressurgi. La mort m’entoure, elle est omniprésente ». O. s’est rappelée du décès de sa sœur quand sa fille est tombée malade.
Comme J. l’explique très bien « lorsque nous sommes confrontés à d’autres problèmes, ceux du passé reviennent en courant, nous rendant encore plus démunis ».
Aujourd’hui, une chose minime peut tout bouleverser, bousculer tant de choses que l’on s’était cachés…

3) Les outils pour refouler
Comment oublier ? Comment des événements indésirables s’effacent de notre mémoire et deviennent inconscients ?

a) La Carapace, le masque « conscient »
Se forger une carapace permet à C. de ne montrer à l’extérieur que ce qu’elle désire : « au travail, je montre que tout va bien dans le meilleur des mondes, alors qu’au fond de moi, c’est une guerre sanglante entre mon inconscient qui devient conscient ».
A partir du moment où les souvenirs réapparaissent, N. arbore « un masque conscient » : « le refoulement : c’est quand je prétends que tout va bien alors que je vais mal ».

b) La nourriture
A.M. nous fait partager son expérience : « j’ai compris que comme je refusais d’exprimer par la parole mes frustrations engendrées par le refoulement, j’enfouissais ce besoin sous des tonnes de nourriture ».
C. ajoute « en me remplissant le corps par des aliments je garde en moi toute les choses qui me font du mal ».
La nourriture est un exutoire, une manière de refouler. Mais se souvenir est-ce si négatif que nous le prétendons ?

4) La reconstruction

N. dit « ce qui serait intéressant, serait de chercher les moyens pour guérir le refoulement ».
Quand les souvenirs reviennent, notre présent se décompose. On se sent détruit. La psychanalyse est un moyen de tout disséquer, de tout mettre à plat…mais c’est à nous de tout remettre en place, de faire le puzzle pour nous reconstruire..

C. pense que « le fait de m’être souvenue de ce viol me fait travailler ; avec l’aide de mon psychothérapeute ; sur mon être. Je sais que je débute un chemin qui sera long ; mais mettre à plat tous mes problèmes me permettra de me reconstruire ».
En ne refoulant plus, en se rappelant des événements, de la mort de proches, d’attouchements sexuels, nous pouvons comprendre le pourquoi du comment et ainsi trouver les raisons qui nous ont conduites à la maladie.

Ainsi pourrons-nous nous construire sur des bases saines et solides…mais soyons réaliste ce sera dur et périlleux…et un jour la lumière couvrira cette pénombre qui est en nous….
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