Synthèse sur "l'Alcool"

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Antoine
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Synthèse sur "l'Alcool"

Message par Antoine »

Comme vous le lirez il n'est pas rare que ceux qui souffrent de TCA aient aussi des problèmes avec l'alcool.
Vous noterez aussi que la méthode des objectifs donne de bons résultats.
Rendez vous le 3 Mars à Allauch : thème la faim.
Bises à tous et bonnes vacances aux marseillais qui ont la chance de partir
Marie Christine


[center]Groupe de Parole « Partage & Ecoute » d'Allauch du 10 février 2006[/center]
[center]Thème : « l' Alcool »[/center]  

Nous avons énormément de mal à parler de l’alcoolisme chacun préférant parler des TCA pour trouver une solution commune, le débat sur l’alcoolisme devient une sorte de comparaison entre les deux maladies que beaucoup considèrent comme deux addictions très ressemblantes.

Introduction

P : mon beau père est alcoolique de là découlent des problèmes dans le couple et dans la vie de tous les jours. Ses deux fils ont des « crises d’alcoolisme » ils s’alcoolisent de temps en temps.

Alcool et boulimie dépendance ou addiction ?

Cl : je ne suis pas concernée mais je crois que l’alcoolisme et la boulimie sont une même forme d’addiction. La différence c’est que le sevrage de l’alcool passe par le tout ou rien alors que la nourriture on y est tous les jours confrontés
A : oui c’est la même forme de dépendance
R2 : depuis que ma fille M veut faire une thérapie elle parle de cure de désintoxication, elle dit qu’elle ne peut rien contre la boulimie exactement comme un drogué ou un alcoolique
J : la différence entre alcoolisme et boulimie c’est que la nourriture on y sera toujours confronté
R2 : oui et l’alcoolisme on ne peut s’en sortir qu’en ne buvant plus une goutte de toute sa vie
M : le corps a une mémoire si l’alcoolique reboit il replonge alors que la nourriture c’est différent puisque c’est un trouble du comportement
J : j’aimerais boire pour le plaisir et me contenter d’un verre quand je bois un peu plus ça m’écœure pourtant je ne suis pas sortie de l’alcoolisme, j’essaie de ne plus boire seule et de prendre exceptionnellement un verre avec des amis pour que l’alcool reste un plaisir.
M : j’ai eu très peur quand j’ai réalisé que pour moi l’alcool n’était plus un plaisir partagé avec des amis mais quand c’est devenu un moyen pour être ivre j’ai rencontré la croix bleue et là j’ai pris conscience du fait que je devenais alcoolique. Chaque fois que je bois, j’éprouve le besoin d’aller plus loin. Je ne peux plus y toucher et comme j’arrive à me modérer en société, je ne bois qu’exceptionnellement en  compagnie d’amis et un seul verre.
Ro : Kessel disait dans les alcoolique anonymes qu’on ne devient pas alcoolique mis qu’on naît alcoolique . Certains pourront boire en société toute leur vie, d’autre ont un terrain favorable et ne pourront jamais boire une goutte d’alcool sans risquer de tomber dans la maladie.

Facteur génétique et héréditaire ou culturel ?

M : l’alcool est l’addiction dont on a le plus de mal à se défaire parce qu’on en trouve facilement et qu’on le partage entre amis et que le corps crée un besoin
J : j’essaie tout ce qui me permet de me détruire, je veux tout détruire par tous les moyens et l’alcool a été un bon moyen pour moi, j’aurais essayé la drogue si j’avais eu plus d’argent
A : je suis certaine qu’on ne connaît pas toutes les raisons qui poussent à s’alcooliser, il y a certainement des antécédents soit génétiques soit héréditaires
P : l’alcool est dû à un mal être je ne pense pas qu’il y ait des facteurs génétiques et héréditaires
M :à 30 ans quand je me suis retrouvée seule après mon divorce j’ai commencé à fumer , boire et mes crises de boulimie

Comment s’en sortir ?

S : j’ai fait 2 TS pourtant tout va bien dans ma vie mais j’étais étouffée par un mal de vivre incontrôlable. A présent , j’essaie l’auto suggestion, le matin en me réveillant je fais le point sur tout ce qui va bien et je me sens heureuse
S  est venue au groupe désespérée par ses crises de boulimie accompagnées de prises de poids terribles qu’elle ne parvenait plus à contrôler . Par la méthode des objectifs elle a décidé de se prendre en mains et prendre soin d’elle . Elle n’a pas fait de crise de boulimie depuis 3 semaines a perdu 3 kg et elle a dit qu’elle avait réussi ce tour de force grâce au groupe et pour le groupe :  « si je réussis à m’en sortir , ça fera boule de neige et j’entraînerai les autres vers une guérison ! »

Merci chère S pour ce tour de force et ce beau message d’espoir.

Dans le groupe marseillais , nous avons Ma qui se sort petit à petit de la boulimie anorexie et recommence une vie en société , J ne boit plus , ou très peu elle est encore boulimique mais fait beaucoup moins de crises , Cl qui recommence à sortir de chez elle, elle attaque un stage , C qui a retrouvé du travail et recommence à sortir de chez elle même si de temps en temps elle ne peut pas , P et F retrouvent un espoir et un soutien dans le groupe et  prennent conscience de la maladie de leur fille.

Nous avons aussi Mi qui se bat comme elle peut mais replonge parce qu’elle est trop seule, les filles du groupe lui ont proposé de sortir avec elle et de lui garder ses trois enfants pour qu’elle puisse penser à elle.
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Antoine
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Message par Antoine »


Le groupe de Courbevoie a débattu de la dépendance à l'alcool et la ressemblance avec la maladie des TCA est frappante. Deux personnes du groupe ont demandé à prendre un engagement devant le groupe, considérant que c'était une aide à aller mieux. Dont acte.


[center]Groupe de Parole « Partage & Ecoute » de Courbevoie du 22 février 2006[/center]
[center]Thème : « l' Alcool »[/center]  

Mireille, ex-alcoolique, a eu le courage de venir nous expliquer son entrée et sa sortie de l’alcoolisme. Merci, merci beaucoup car ce n’est pas facile, surtout pour une femme.

Il est ressorti les points d’ancrage de la maladie :

  • - l’alcool ne laisse personne indifférent. Pour plusieurs l’alcool n’est jamais loin parce que c’est un produit festif. Certains disent leur tentation de s’y raccrocher quand ça va mal, notamment quand la peur d’être seule prend toute la place. Une autre, qui a vu son père ivre, déclare son rapport violent à l’alcool. Elle en arrive à retirer l’alcool de toutes les réunions, même quand elle n’est pas chez elle ! Une autre remercie son papa de s’en être sorti et avoue son admiration.
    - L’alcool médicament : c’est comme ça que Mireille est entrée dans l’alcoolisme, après son divorce. Besoin maladif d’être aimé des autres.
    - Boire caché : sa fille retirait toutes les bouteilles de la circulation. Aussi elle buvait sur le parking avant de rentrer chez elle. Mais aussi elle ne buvait pas pendant son travail, ni en société.
    - Continuation d’une histoire familiale ? Elle ne buvait que dans sa cuisine (parce que sa mère y était tout le temps et que ça lui a posé pb dans son enfance ?°
    - Tendance à l’isolement, voire isolement total
    - Que quelqu’un retire, cache l’alcool (comme la nourriture) augmente la frustration et donc ancre dans la dépendance.
    - Fuite de la vie, des responsabilités, peur de son ombre
    - On dirait que quelque chose me rattrape que je dois régler dit E. qui n’avait plus eu de rapport conflictuel avec la nourriture et l’alcool depuis 20 ans.


Comment elle s’en est sortie, des trucs utiles pour tous :
  • - un choc : son fils de 17 ans lui a laissé un mot : maman je pars vivre chez…. En attendant que tu reconnaisses ta maladie et que tu te fasses soigner
    - le lendemain elle a cherché un groupe de parole et, même sortie de la maladie, elle continue à y venir. C’est une famille, un lien affectif et solidaire fort. Aussi elle peut aider ceux qui sont dans la maladie.
    - Elle a accroché un calendrier et cochait les jours où il n’y avait pas d’alcool.
    - Chaque semaine sans alcool elle se faisait un cadeau. Il semblerait qu’il faille « être heureux dans son abstinence »
    - Elle a mis 3 mois à s’en sortir et sait qu’elle ne doit plus toucher une bouteille. N’en n’a plus envie.
    - Son entourage (ses enfants) remarquait ses avancées et la félicitait. Ca a été très déterminant. La confiance des autres est lente à revenir dit elle.

Alcool ou TCA tout le monde avait l’impression d’être dans la même dépendance affective.
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