Synthèse sur "la Colère"

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Antoine
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Synthèse sur "la Colère"

Message par Antoine »

Pour ses premiers pas le groupe d’Amiens a préféré traiter du thème de la colère. Voilà les grandes lignes de ce qui s’est dit au cour du groupe de parole en espérant que rien n’a été oublié car imaginez vous que, tellement c’était fort, et bien personne n’a pris de note ... Vive la mémoire et merci à Aurore.
Maintenant le groupe d'Amiens rentre bien sagement dans le rang et suit le programme commun à Courbevoie et Marseille.


[center]Groupe de Parole « Partage & Ecoute » d'Amiens du 2 mars 2006[/center]
[center]Thème : « La Colère»[/center]  

Merci à Aurore qui a ouvert le bal de la colère et nous a aidé à conjuguer les mots mal-à-dire, mal-à-vivre, maladie avec cette foutue colère.

Après nous avoir donné une définition du mot colère (la colère est une émotion de mécontentement, généralement à l’égard d’un acte, d’une organisation ou d’une idée. Il  arrive parfois qu’un personne éprouve de la colère contre elle même) elle nous a conduits sur le chemin de son expérience et des dégâts provoqués par la colère. Voici :
           - la colère : une cause des TCA
En colère contre nous-mêmes, d’être ce qu’on est, de ressembler à ce que l’on ressemble, à avoir la vie qu’on a, de vouloir tout contrôler, de craquer quand on ne parvient pas à tout gérer, qu’on ne se comprend plus nous même. Alors toute cette colère refoulée s’exprime dans les TCA ; ne plus manger pour s’oublier, ne faire que manger pour oublier.
           - la colère : une conséquence des TCA
Dit ou non dit, les malades veulent s’en sortir mais sont coincés dans ce cercle vicieux des TCA. D’où une colère contre la maladie de leur faire vivre l’enfer journellement, mais aussi une colère contre eux de ne pas réussir à s’en sortir, malgré une énorme volonté.

I. nous explique que pour elle la colère est la source des TCA
A. pense que c’est plutôt une conséquence. Elle dit aussi que le mot est trop faible. Le vrai mot est de l’ordre de la haine, du mépris, du dédain. Elle n’est que vide. Elle en a tellement assez qu’elle ne garde espoir que pour ne pas inquiéter sa famille et qu’ils soient fiers d’elle. La colère est là, mais bien gardée.
P. nous dit qu’il est en colère mais c’est plutôt de la hargne de ne pas réussir à montrer à sa fille comment on ouvre les portes de la vie.
L. parle de cette colère (elle utilise aussi le mot angoisse)  qu’elle ne peut expliquer avec des mots et qu’elle retourne contre elle. Contre elle parce qu’elle ne vaut rien ; alors ça de plus ou de moins ! Mais surtout pour ne pas culpabiliser ses parents. Elle reconnaît que c’est moins dur depuis qu’elle leur a parlé de sa maladie.
Pour N. et G. ce thème est tellement sensible et douloureux qu’elles ne peuvent s’exprimer.
N. est en colère contre ces parents qui semblent ignorer sa maladie depuis qu’elle est mariée. Ils semblent uniquement préoccupés de se trouver de nouveaux compagnons/compagnes pour combler leur propre solitude suite à leurs divorces (jeunisme des parents ?)
A. explique comment elle a commencé à aller mieux quand, au lieu de retourner la colère contre elle, elle réussit à la verbaliser. Elle y arrive très bien en famille (sa maman, ses enfants…) mais c’est plus dur au travail.
E. a dû fuir pour échapper au viol par un proche ; puis, attouchée par un médecin elle est en colère contre la justice (société ?) qui a prononcé un non lieu. Depuis elle fuit devant les évènements de la vie et ne se lie qu’avec des gens qui la culpabilisent.
F. explique comment la colère accompagne normalement sa vie, sans que ça ne lui pose de problème particulier. Quand ça déborde elle se dompte, mais c’est simple et facile.
A. nous dit sa colère contre la société d’aujourd’hui. Elle nous dit sa souffrance du divorce de ses parents, de la nouvelle séparation de sa maman. Elle nous dit surtout sa peur que le petit noyau familial qui subsiste ne vole en éclats. Peur accentuée par le décès récent de son père.
X. « la colère entravée à laquelle je me suis habituée…se reflétant sur moi-même…et avec chaque larme il y en a mille autres qui devront suivre pour que je puisse remonter des ténèbres… »

Ceci nous a conduits à discuter :
- des TOC, faux calmants
- de la suractivité tant physique qu’intellectuelle pour perdre quelques grammes
- de cette habitude de ménage. L. nous explique qu’elle ne cesse de faire le ménage chez les autres (la maison de ses parents) mais que sa chambre (elle) est un vrai bordel.
- De cette balance qu’on voudrait tant éloigner et qui accompagne 10, 15…25 fois et plus par jour.
- De cette prise de tête permanente qu’est le TCA. Non ce n’est pas un problème de volonté : c’est une deuxième personne, un diable, qui nous habite.
-  Est-ce que si on partage avec ses parents ça va mieux ? Il semble que oui car sinon l’agressivité,  l’angoisse et leur sœur la colère pallient à l’absence de communication du cœur.

Puis, Aurore nous a donné une petite phrase à méditer pour la quinzaine à venir :
                       « la colère est comme une avalanche qui se brise sur ce qu’elle brise » (Sénèque)
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