Synthèse sur "L'acceptation de soi"

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Antoine
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Synthèse sur "L'acceptation de soi"

Message par Antoine »

Voici le premier compte rendu du groupe de parole Partage et Ecoute de Courbevoie du 3 mai 2006. Le thème de ce cette réunion était l'acceptation de soi.
Elodie a tiré plus vite que son ombre pour nous sortir ce compte rendu. Elle sait que l'acceptation de soi est au cour de la maladie. Elle a très bien mis cela en exergue. Merci Elodie et bonne lecture.


[center]Groupe de Parole " Partage & Ecoute " de Courbevoie du 3 mai 2006[/center]
[center]Thème : " L'acceptation de soi "[/center]  


Compte rendu de la réunion du mercredi 03 mai 2006-05-04
Thème de la soirée : l'acceptation de soi


J'illustre l'acceptation de soi par le parallèle avec un couple qui se constitue : au départ, on voit l'autre comme quelqu'un d'exceptionnel, puis au bout d'un certain temps, une certaine clairvoyance s'installe. Alors, 50% des couples divorcent. Puis on s'acharne à changer l'autre, et si on n'y parvient pas, cela amène une nouvelle vague de divorces. Mais si on passe toutes ses étapes, on accepte alors l'autre dans sa globalité et ça devient l'amour. Il faut arriver à avoir cette démarche avec soi-même.
S'accepter c'est passer, quelque part, de la conscience individuelle à la conscience collective. Il faut accepter d'être un être humain en marche.
" Chaque jour, il faut s'endormir plus grand que la veille ".
" Quand on est dérangé par soi, on ne doit s'occuper que de l'amour " (Père Brune).

Ma nous explique à quel point l'acceptation de soi est une souffrance, voire le cœur du problème : elle souligne la notion de souffrance qui est impliquée dans le fait de s'accepter ou non. Elle souligne que c'est quand il y a une souffrance que l'on se pose toutes ces questions. " Comment s'accepter si l'on souffre ? ".

Le débat a tourné autour de :

- le regard des autres
S. s'accepter c'est une clé pour s'en sortir. S'accepter, c'est faire moins attention à ce que les gens pensent de nous. Il faut faire abstraction de tout ce qui se passe autour.
Mu. le problème c'est le regard de ses parents.
MA . a du mal à s'accepter quand on s'est senti mal aimé.
Ma : " les parents, c'est l'amour suprême. Quand on est petit, on est obligé de se calquer sur leurs désirs pour obtenir à " manger ". Du coup, c'est quelque chose d'archaïque que de se formater à leurs désirs. "
E pense qu'au-delà du fait d'avoir été mal aimé, le problème vient peut-être d'un trop plein d'amour dans le sens que les parents, de plus en plus, ont trop d'attentes pour leur enfant. Ils veulent trop de bonheur pour leur enfant
MA : " comment s'accepter soi-même quand on ne nous a pas accepté tel qu'on est ? "

- le regard sur soi
S. S'accepter, c'est ne pas se juger.
MA ce n'est pas le regard extérieur qui la dérange, mais son propre regard.
B. avant de s'accepter soi-même, il faut savoir ce qu'on est. Il y a un travail à faire pour savoir qui on est soi-même.

- la loyauté, le deuil et les bénéfices secondaires
MA travaille le deuil symbolique d'avec sa mère, à défaut du deuil réel.
Rester malade pour rester fidèle à ses parents " on nous a aimé comme ça ". Comme on recherche l'amour absolu… !
Mu. il y a une sorte d'aliénation.
MA  une loyauté malsaine
Mu : c'est une emprise
S. et MA : il faut rechercher les bénéfices secondaires de nos actions et attitudes ; car si nous restons comme ça c'est que nous y trouvons notre compte quelque part.
J. on  peut " tuer ses parents ",  ce n'est pas une honte. Le rôle des parents, c'est de donner ce qu'ils peuvent, et de lâcher ensuite la grappe. Le rôle des enfants est de ne pas culpabiliser de lâcher la grappe, et ceci quels que soient les parents .

- des chemins pour s'accepter
MA : " il faut s'aimer avant tout pour pouvoir s'accepter "
Mu : " Mais qui nous donne ce droit de s'aimer ? "
Tous : " soi-même ! "
MA : "  soi-même, et il faut côtoyer des gens qui s'aiment "

Ma.  s'accepter, c'est aussi accepter d'être comme tout le monde. C'est accepter qu'on est un humain comme tout le monde, avec ses défaillances et ses forces.
Ma va mieux depuis qu'elle commence à accepter qu'elle est seule, Elle parle de rééducation.
S il ne s'agit pas de condamner ses parents ou quelqu'un d'autre, mais qu'il faut en faire quelque chose. Ne pas cultiver les mauvais sentiments dit MA.

Et en conclusion sont sorties les phrases suivantes :
J c'est dans l'espèce humaine que de mourir plus grand qu'on ne naît
Ma. confie qu'au lieu de se nourrir de trop de nourriture, elle se nourrit à présent d'elle-même. Elle nous donne du grain à moudre jusqu'à la prochaine réunion ! Merci à elle
alizee
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Merci!

Message par alizee »

Bonjour!
Je voulais te remercier pour cette synthèse si juste et vraiment poignante.
Je réalise à quel point le groupe avance!
Merci à tous! Vos synthèses me permettent d'approfondir des sujets qui me touchent beaucoup!

Bisous et encore bravo!

Céline (femme de B. Partage et Ecoute).
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Antoine
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Message par Antoine »

[center]Groupe de Parole " Partage & Ecoute " d'Allauch du 5 mai 2006[/center]
[center]Thème : " L'acceptation de soi "[/center]  

Ce soir nous sommes 13 personnes dont 3 hommes.
Nous sommes heureux d’apprendre qu’une d’entre nous va être admise dans un établissement de soins selon son désir.

Le poids de l’Education
 
  - MA.   Dans ma famille on m’a toujours indiqué ce qu’il était bon de faire ou de ne pas faire, et lorsque je suis arrivée à l’âge adulte j’ai eu l’impression de ne plus savoir par moi-même. Je pense manquer de caractère.
  - MC.  Tu as du caractère pourtant car tu as décidé de rentrer en clinique pour te soigner et tu as pris cette décision toute seule.
  - MA.  Mais je ne fais jamais de choix (même pour des petites choses de la vie courante) car j’ai trop peur que mon mari en souffre !
  - MI.   Pour moi, c’est l’extérieur qui est souvent négatif. Il faudrait arrêter d’écouter les autres car ils sont pleins de principes et de marche à suivre, mais chacun est différent. Il faut supporter ses propres défauts comme ses qualités pour s’accepter.

Plaire aux autres = Manque de confiance en soi ?

  - JO.    Pour moi, l ‘acceptation de soi va de pair avec la confiance en soi. Lorsqu’on en manque, on se fait bouffer par les autres. Je ne sais pas m’affirmer de peur de déplaire, et du coup je passe pour quelqu’un sans personnalité.
  - CH.   La personnalité c’est difficile à définir. Ca dépend de plusieurs facteurs (enfance, éducation, milieu etc…).
  - RO.   Moi aussi j’ai souvent eu à lutter contre ma timidité. Par exemple, quand je prends la parole en société, je rentre chez moi et en y repensant j’ai honte, je crois avoir dit des bêtises. Par contre, je reviens aux réunions et j’y reprends la parole. J’arrive à dépasser ma timidité et mon manque de confiance en moi car je m’accepte tel que je suis.
  - CH.    Le fait d’avouer sa timidité aux autres est déjà un pas vers l’acceptation de soi.
  - PA.     De toute façon le timide est obligé de jouer un rôle tout au long de sa vie.
  - MA.    Malgré  ma « grande gueule » je manque énormément de confiance en moi car je ne sais pas dire non. Pour moi, ne pas faire plaisir c’est de la méchanceté.
  - RO.     Oui être sincère c’est bien mais parfois ce peut être faux (sans qu’on le sache) car c’est dit dans l’instant, sans réflexion.
  - MC.     C’est cela la non acceptation en fait, dire quelque chose et le regretter ensuite.
  - SO.      Il faut accepter ses choix et s’y tenir, même si on doit dire non pour y arriver. C’est cela avoir du caractère.

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Antoine
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Message par Antoine »

[center]Groupe de Parole " Partage & Ecoute " d'Amiens du 4 mai 2006[/center]
[center]Thème : " L'acceptation de soi "[/center]  

Suite à des problèmes d’ordre logistique le groupe d’Amiens a travaillé en même temps sur l’image et sur l’acceptation de soi.
C’est Naïma qui a ouvert le débat ; bien ouvert d’ailleurs vue la qualité des échanges. Elle lance le débat :
- on peut toujours modifier l’image corporelle de soi (sport, régime,…) mais quand l’image est faussée par la vision que nous en avons avec les TCA, c’est compliqué,
- ça se complique encore plus quand on recherche la perfection et que pourtant on n’a pas envie d’être dans les normes,
- et la peur de devenir adulte lie le tout.
et nous donne la parole sur cette phrase : qu’est ce que l’enveloppe corporelle quand on souffre d’un mal être intérieur ?

Le débat laisse ressortir les points suivants :

- la sexualité
- le sentiment d’avoir été mal aimé
- la comparaison avec les frères et sœurs (surtout les sœurs)
- les autres
- le caractère de chacun compte dans le développement d’un TCA – la preuve par 9 que ne nous ne voyons que ce que nous voulons
- TCA, alcool, drogue….même dépendance
- quelques actions qui aident

la sexualité
B. est tombée dans l’anoboul avec ses premières règles
N. nous parle des mannequins qui donnent l’apparence d’être nubiles des femmes-enfants

le sentiment d’avoir été mal aimé
O. nulle, pas belle. Sa maman fière des ses autres enfants et pas d’elle. Milieu familial froid
O. aurait été mieux si elle avait pu se mettre en colère contre sa mère
B. Les parents font comme ils peuvent. Elle le comprend maintenant qu’elle a un fils de 20 ans qui ne va pas toujours bien.
Elle nous parle de sa famille bourgeoise, froide, tout dans les apparences et…incestueuse. Elle nous explique l’avantage qu’il y a à pardonner à l’autre et à l’autre soi-même.

la comparaison avec les frères et sœurs (surtout les sœurs)
A. idéalise sa sœur
C. pensait que l’éducation et l’amour suffisaient. A élevé ses 2 filles de la même manière, mettant en exergue leurs qualités personnelles. L’une est malade, l’autre pas.
N. acquiesce quand sa mère parle de jalousie par rapport à sa sœur.
A. était persuadée que sa famille idéalisait sa sœur. Elle sait que c’est dans sa tête.
Ca a commencé par des comparaisons de tous ordres. Puis ça s’est focalisé sur le physique. Dès qu’elle est angoissée son corps va mal. Quand l’angoisse est domptée son corps redevient harmonieux.

les autres
A. ça a commencé par la comparaison aux autres. Maintenant c’est elle avec elle
O. à honte de se faire soigner pour des TCA et de venir dans des groupes
C. idem pour elle qui va mieux depuis qu’elle a dépassé cette honte.
N. nous parle de cette foutue balance, cette autre juge

le caractère de chacun compte dans le développement d’un TCA – la preuve par 9 que ne nous ne voyons que ce que nous voulons
R. selon son humeur on se sent plus ou moins bien. Ce qui prouve que c’est bien l’amour de soi qui est en jeu.
A. nous parle du rituel de la balance et reconnaît que selon le verdict on se sent plus ou moins bien.
An. Dit que le caractère de chacun intervient dans la problématique et qu’il est donc important de s’aimer soi

TCA, alcool, drogue….même dépendance
M. a été alcoolique et comprend sa fille qui est dans les TCA
P est éducateur et remarque qu’il entend les mêmes douleurs de ceux qui sont dans d’autres dépendances.

quelques actions qui aident
M. a commencé à aller mieux quand elle s’est dit « qu’est ce que je risque à m’en sortir », quand elle a accepté ses limites et surtout depuis qu’elle accepte sa différence aux autres
O. est reconnue dans son travail, ça l’aide
M. se réjouit de voir qu’un livre porte le titre « imparfait – libre et heureux »
Plusieurs du groupe disent que la lecture les a beaucoup aidés.
A. a retiré les piles de la balance
Et prenons cette phrase de C. pour conclusion : la beauté c’est ce qui se dégage : un sourire, une expression…

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Une maman très angoissée a interrogé le goupe et il est intéressant d’en avoir le retour :

Est-ce que d’agiter l’échéance possible de la mort aide à s’en sortir ?
Réponse conjointe de A et de N. : on ne ressent pas la peur de la mort. On a tellement mal à l’intérieur que l’enveloppe du corps n’a pas d’importance

Est-ce que de prendre la personne en photo aide ?
Réponse de A. oui car on ne se voit jamais dans l’environnement. On se focalise sur un point ou un autre du corps et il prend des dimensions énormes.
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