les pas vers la guérison - groupe de Courbevoie et Marseille

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PE
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les pas vers la guérison - groupe de Courbevoie et Marseille

Message par PE »

[center]Compte rendu de la réunion de Courbevoie sur le thème « Les pas vers la guérison »[/center]

Nous avons reçu le témoignage d’Odette dont les parents sont morts à Auschwitz alors qu’elle avait 2 ans et demi. Cachée dans une cave, seule, de l’âge de 2 ans à celui de 4ans et demi, elle a vécu le pire dans sa vie. Elle a écrit un livre : « Orpheline de la Shoa » aux presses de la renaissance. Et pourtant elle en a tiré le meilleur et nous a montré « les pas vers la guérison »
Elle peint et ses tableaux éclatent de lumière et de vie

Elle le dit elle-même : «orpheline, dyslexique, obèse. Les fées ne s’étaient apparemment pas penchées sur mon berceau. Mais cette farouche envie d’exister, que chaque épreuve venait renforcer, et les quelques anges gardiens que j’ai croisés m’ont aidée à devenir celle que je suis : imparfaite mais vivante».

Elle a 4 frères et sœurs plus âgés qu’elle quand la guerre arrive.
Ses parents les cachent un peu partout avant d’être dirigés vers Auschwitz où ils sont morts
Seule dans une cave jusqu’à la fin de  la guerre, tel est son lot.
Puis, à la fin de la guerre, elle a alors 4ans et demi, elle est hébergée dans un orphelinat animé par les Rothschild et financé par des fonds juifs américains : Moissac.

Dans sa cave elle a toujours su que ses parents étaient morts. Arrivée à Moissac il y avait plein d’enfants qui pensaient voir arriver leurs parents : ceux là auront du mal avec leur vie. Elle nous livre ce message : "le silence tue. "

Puis elle est adoptée par des juifs américains qui la ramènent à Moissac au bout de quelques mois : elle est obèse, ne sait ni lire ni écrire. Elle ne sait plus parler non plus car elle en a perdu la parole.
Elle va dans une pension tenue par des religieuses catholiques. Elle refuse d’aller à la messe disant "je suis juive". Cachot pendant un mois, méchancetés multiples….Elle tient bon. Elle a une technique bien à elle pour tenir : elle tourne ses pieds bien à plat dans le sol comme si elle voulait faire corps avec la terre, se planter dans la terre. Et elle tient là où les autres ont plié.

A 13 ans et demi elle ne sait toujours ni lire et ni écrire. La baronne de Rothschild la confie à un orthophoniste. Miracle, elle sait lire. Le monde s’ouvre. Elle devient joyeuse avec la lecture.

Elle est bonne à tout faire, garde malade…Elle se marie, a un enfant. Son mari la bat, jusqu’à ce qu’elle soit hospitalisée, dans le coma. Elle prend son enfant sous le bras.
Mais elle ne sait pas être maman. Son fils a toujours souffert d’avoir une maman différente.

Une de ses patronnes lui fait rencontrer Steven Spielberg auprès de qui elle témoigne pour la fondation « survivants de la Shoa ». Et là le monde s’ouvre pour de vrai : enfin elle a pu tout dire, être entendu. Elle qui n’avait jamais peint se met à peindre avec des couleurs flamboyantes. « Les vannes s’ouvrent alors, un chemin de guérison devient possible : elle découvre la peinture et remplace les mots trop longtemps tus par des couleurs » »

Et c’est seulement après avoir visionné le cd et alors qu’il a plus de 30 ans que son fils accepte et montre l’affection qu’il a pour sa mère. Il n’y a pas 5 ans de cela.
Le silence tue encore dans sa famille où le fils d’une de ses sœurs qui s’était catholicisée se suicide peut après avoir appris qu’il était juif. Elle nous reparle de ces silences qui ne protègent personne.

Elle a rencontré des gens de tout format : une patronne lui a offert son appartement, elle vend un tableau alors qu’elle n’a plus un sous et va au resto du cœur….
Elle nous dit qu’à chaque fois il y a une porte qui s’ouvre et qu’il suffit de lâcher prise et d’écouter avec le cœur.
On est protégés, on a tous des anges gardiens si on accepte de les percevoir. Voilà sa conclusion.

Odette permet de peindre à qui veut dans son atelier moyennant une somme modique.

A la suite de ce témoignage, plusieurs personnes du groupe on ressenti les douleurs d’Odette mais ressentaient encore plus fortement les douleurs de son fils.
Modifié en dernier par PE le 13 juin 2006, 08:19, modifié 7 fois.
Ellaile
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Message par Ellaile »

Bouleversant.
PE
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les pas vers la guérison selon le groupe de Marseille

Message par PE »

On avance ferme à Marseille.  Ma se débat avec courage et volonté à la clinique, aux dernières nouvelles , elle continue sa thérapie, elle a réussi à ne pas faire de crise depuis son admission à la clinique. Mi continue une vie plus apaisée en société, elle gère mieux le quotidien et ne défoule plus ses angoisses avec la nourriture. Ma qui travaille depuis quelques mois a eu une petite récidive mais elle a réussi à se battre et continue son chemin vers l'amélioration. O accepte sa maladie et n'est plus dans le déni, c'est un grand pas vers le chemin de la guérison. C continue à dépasser ses angoisses en écrivant. Cl  a réussi à bosser seule chez elle en prenant des cours par correspondance et vient de passer des exams , nous attendons les résultats, (on croise les doigts pour toi). MC lache prise par rapport à sa fille qui, de ce fait, se sent plus à l’aise avec sa maman.
[center]Autant de PAS VERS LA GUERISON, le sujet du 2.06 à Marseille[/center]  

Malade ou non ? Prendre conscience avant de pouvoir guérir

   Certains disent que ce n’est pas une maladie
D’abord, il faut définir si on est malade ou pas. Pour moi, tant que ça n’empêche pas les contacts sociaux, ce n’est pas une maladie. Ce n’est pas trop gênant et donc on peut vivre avec dit l’une
Moi je parle plutôt, de trouble, d’état d’esprit, dit l’autre.

    D’autres que le psychique entraîne le physique ou vice-versa
On peut tenter de dissocier maladie de l’esprit et maladie physique, mais l’un entraîne l’autre. C’est donc lié.
Ca commence souvent par une dépression. En fait, c’est comme un appel au secours qui serait déclenché par notre inconscient.

    Puis on aborde le problème du déni
C’est exact, au début on ne se rend pas compte. On ne s’aperçoit pas que l’on est malade dit Mi. Et le groupe d’en débattre : C’est aussi une question de connaissances. Souvent on en prend conscience par les émissions télévisées qui traitent de ce sujet.
Pour moi non, lorsque je regardais ce style d’émissions, je ne me sentais pas du tout concernée. Il a fallu que je sois en face de quelqu’un qui avait le même problème que moi pour que je réalise que j’étais pareille. Cette personne a vécu quelques temps chez moi et ça a été le déclic….elle était mon miroir !

    Les TCA - la volonté et le déclic
Ce qui est terrible dans ces TCA  c’est la maîtrise, la volonté de fer dont on fait preuve.
On se dit «demain si je veux j’arrête », mais c’est faux et lorsqu’on en prend conscience, on craque et c’est peut-être là le déclic.
Qu’est ce qui déclenche vraiment le fait d’accepter ce problème et de pouvoir en parler ? Faut-il atteindre le gouffre ?
Oui il faut toucher le fond, et là on prend conscience des lacunes et cela nous donne la force de remonter à la surface (de le vouloir du moins).
Oui un jour on ressent « enfin » un grand ras le bol.


Accepter d’aller vers la guérison

    C’est un combat intérieur.
Oui il ne faut pas refouler ses peurs, mais  au contraire, faire l’unité avec les 2 côtés qui sont en nous.
On ne change pas du jour au lendemain. On y arrive petit à petit. On doit surtout s’accepter.
C’est le mal être subi depuis l’enfance qui ressurgit dans le corps. Pour moi, on peut s’améliorer mais pas guérir.
Maintenant j’accepte le passé, même si je culpabilise encore par rapport à cette période. Je suis contente de moi.

    le déclic et l’adoption d’un autre mode d’expression
Avant je refoulais mes sentiments, puis je me suis mise à l’écriture. J’arrive à exprimer mon angoisse avec des mots et non plus à l’aide de nourriture. J’ai réussi à déplacer mon problème.
« Notre fille écrit pourtant beaucoup, mais elle continue à intellectualiser et l’écriture ne lui apporte rien pour l’instant » dit un papa.
On lui répond que peut-être elle est encore jeune. Ce sont des étapes à franchirr. Moi j’ai maintenant le recul nécessaire pour me relire et apprécier le chemin effectué.
De toute façon même avec toute l’aide extérieure (docteurs, entourage), elle ne s’en sortira que si elle a elle-même le déclic.
Moi, lorsque j’ai eu ce grand ras le bol, j’en ai eu marre de ne plus voir personne, j’ai eu envie de vivre et j’ai décidé de cesser mes crises.
En fait, la notion du « lâcher prise » revient dans le fonctionnement des pas vers la guérison. Car lorsque je me fixais des buts, je retombais toujours une fois le but atteint. Puis le « lâcher prise » pour moi ça a été de me connaître et d’accepter de ne pas être parfaite.

Le plus important : communiquer

Il faut retrouver une image positive de soi. Mais de toute façon se faire mal (par les TCA) c’est se prouver qu’on existe.
Pour pouvoir guérir, il est essentiel de pouvoir parler. Et surtout de s’avouer à soi-même ses faiblesses. Après c’est un long cheminement …
Pour moi les pas vers la guérison passent avant tout par la communication. Déjà le fait de participer à ce groupe de parole ça fait du bien à tout le monde.
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