Pas facile puisqu'on sait que c'est une "mal-à-dire" qui se construit depuis la naissance, fil à fil jusqu'à devenir pierre.
Mais tout de même avant que l'addiction ne s'installe bien, il y a des signes déclencheurs.
merci de ces partages
Jacqueline
Les premiers signes des TCA
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Bonjour,
Pas facile en effet.. Il y a une telle variabilité interindividuelle que l'on regroupe sous la dénomination "TCA" (et encore cartains spécialistes font appel au DSM IV et d'autres non d'où les ambiguités sous-jacentes et les sources de conflit potentiel..)
Je ne peux que vous évoquer mon "cas" qui n'est nullement généralisable..
-traumatisme dans l'enfance lié à une dépression maternelle: inversion du rôle mère/enfant dès l'âge de 4/5ans..
-fort investissement scolaire dès l'enfance pour "soulager" la mère et satisfaire à son perfectionnisme... transmis par là-même...
-"sage comme une image".. toujours pour soulager la mère.. pas le droit de dire, de souffrir, de se plaindre.. (elements mis au jour a posteriori evidemment!)
adolescence:
-gde angoisse, terrain anxieux..
-gestion difficile du paraître et de ce que l'on est vraiment à l'intérieur..
-investissement scolaire toujours important et source d'angoisse: perfectionnisme
-impression d'être en décalage (surtout au lycée), incompréhension et injustice de la part des amis et des personnes avec qui je tentais d'établir des relations
-complexes: "mal dans ma peau", "trop grosse", "jambes poteaux", "pas belle"..
Après le Bac: entrée en école sup et prépa intégrée
-beaucoup plus ouverte vis à vis des autres, intégration facile
-investissemnt scolaire important mais j'apprends à relativiser mes échecs ("je ne suis pas parfaite partout.. la preuve en est.. et les autres sont comme moi")
20ans
-départ du domicile familial et fin de la prépa intégrée (réussite et passage ds la spécialité)
-décision brutale et impulsive de commencer un "regime": radicalisation immédiate
-alternance jeun et crise de boulimie avec vomissement (une émission de Delarue m'avait montré que c'était possible de "se faire vomir".. Merci les médias..!!)
un an comme cela avec un éloignement familial, des excuses pour éviter les repas, l'arrivée d'une relation amoureuse, la réussite dans mes études avec l'annonce de ma sélection pour un départ en Erasmus, prise en compte de mon apparence (look plus féminin que je pouvais soigner corrélativement à l'amaigrissement) .. Bref, phase "euphorique"..
Fin de l'année scolaire, et des examens, je lâche "j'en peux plus, je suis énorme, j'en ai raz le bol".. Mes parents n'ont bien sûr pas compris la portée de ces paroles et moi non plus..
Départ en vacances, il fallait "radicaliser" un peu plus le "régime" pour se "sentir exister" et "maintenir le cap au cas où (prévoir de l'avance)".. et puis les boulimies n'étaient plus possible en famille..
Donc restriction pure.. puis départ en Erasmus comme prévu..
Isolement.. restriction.. Affaiblissement notable..
Je commence à réaliser de quoi je souffre.. je vais sur des sites.. et comprends qu'il s'agit d'anorexie.. la boulimie je n'ose l'imaginer.. c'est bien trop dur..
Personne n'a rien voulu voir à mon retour à la Toussaint.. Concours de circonstances.. Je suis repartie, triste.. "ayant raté mon effet".. Il fallait donc continuer pour qu'ils voient (là oui j'étais bien consciente de ce que je faisais..) Puis c'est trop dur, trop angoissant de se sentir si faible.. à des milliers de kms de sa famille à qui l'on destine ces maux..
J'envoie des messages d'abord sous-entendus à mes parents, par courriers, à ma mère puis explicitement par fax.. J'ai peur de mourir..
Ma mère prévoit de venir me voir dans ce pays.. Finalement je n'attendrai pas si longtemps et demanderait à mon père de venir me chercher en urgence pour me rapatrier en France.. "Il est choqué lorsqu'il me voit à son arrivée puis lors du trajet retour, il me dit l'avoir déçu par mon comportement".. Des paroles qui blessent à jamais..
Début des démarches médicales.. prises en charge hospitalière, rechutes et guérison 9 ans plus tard!!!
Pas facile en effet.. Il y a une telle variabilité interindividuelle que l'on regroupe sous la dénomination "TCA" (et encore cartains spécialistes font appel au DSM IV et d'autres non d'où les ambiguités sous-jacentes et les sources de conflit potentiel..)
Je ne peux que vous évoquer mon "cas" qui n'est nullement généralisable..
-traumatisme dans l'enfance lié à une dépression maternelle: inversion du rôle mère/enfant dès l'âge de 4/5ans..
-fort investissement scolaire dès l'enfance pour "soulager" la mère et satisfaire à son perfectionnisme... transmis par là-même...
-"sage comme une image".. toujours pour soulager la mère.. pas le droit de dire, de souffrir, de se plaindre.. (elements mis au jour a posteriori evidemment!)
adolescence:
-gde angoisse, terrain anxieux..
-gestion difficile du paraître et de ce que l'on est vraiment à l'intérieur..
-investissement scolaire toujours important et source d'angoisse: perfectionnisme
-impression d'être en décalage (surtout au lycée), incompréhension et injustice de la part des amis et des personnes avec qui je tentais d'établir des relations
-complexes: "mal dans ma peau", "trop grosse", "jambes poteaux", "pas belle"..
Après le Bac: entrée en école sup et prépa intégrée
-beaucoup plus ouverte vis à vis des autres, intégration facile
-investissemnt scolaire important mais j'apprends à relativiser mes échecs ("je ne suis pas parfaite partout.. la preuve en est.. et les autres sont comme moi")
20ans
-départ du domicile familial et fin de la prépa intégrée (réussite et passage ds la spécialité)
-décision brutale et impulsive de commencer un "regime": radicalisation immédiate
-alternance jeun et crise de boulimie avec vomissement (une émission de Delarue m'avait montré que c'était possible de "se faire vomir".. Merci les médias..!!)
un an comme cela avec un éloignement familial, des excuses pour éviter les repas, l'arrivée d'une relation amoureuse, la réussite dans mes études avec l'annonce de ma sélection pour un départ en Erasmus, prise en compte de mon apparence (look plus féminin que je pouvais soigner corrélativement à l'amaigrissement) .. Bref, phase "euphorique"..
Fin de l'année scolaire, et des examens, je lâche "j'en peux plus, je suis énorme, j'en ai raz le bol".. Mes parents n'ont bien sûr pas compris la portée de ces paroles et moi non plus..
Départ en vacances, il fallait "radicaliser" un peu plus le "régime" pour se "sentir exister" et "maintenir le cap au cas où (prévoir de l'avance)".. et puis les boulimies n'étaient plus possible en famille..
Donc restriction pure.. puis départ en Erasmus comme prévu..
Isolement.. restriction.. Affaiblissement notable..
Je commence à réaliser de quoi je souffre.. je vais sur des sites.. et comprends qu'il s'agit d'anorexie.. la boulimie je n'ose l'imaginer.. c'est bien trop dur..
Personne n'a rien voulu voir à mon retour à la Toussaint.. Concours de circonstances.. Je suis repartie, triste.. "ayant raté mon effet".. Il fallait donc continuer pour qu'ils voient (là oui j'étais bien consciente de ce que je faisais..) Puis c'est trop dur, trop angoissant de se sentir si faible.. à des milliers de kms de sa famille à qui l'on destine ces maux..
J'envoie des messages d'abord sous-entendus à mes parents, par courriers, à ma mère puis explicitement par fax.. J'ai peur de mourir..
Ma mère prévoit de venir me voir dans ce pays.. Finalement je n'attendrai pas si longtemps et demanderait à mon père de venir me chercher en urgence pour me rapatrier en France.. "Il est choqué lorsqu'il me voit à son arrivée puis lors du trajet retour, il me dit l'avoir déçu par mon comportement".. Des paroles qui blessent à jamais..
Début des démarches médicales.. prises en charge hospitalière, rechutes et guérison 9 ans plus tard!!!