maman en detresse

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Elegna
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maman en detresse

Message par Elegna »

j'ai découvert votre site en cherchant des renseignements sur l'anorexie.
Ma fille 16ans, est depuis peu anorexique, elle a commencé un régime et ne sait plus s'arrêter.
jusqu'à présent elle refusait d'aller chez le médecin. Mais aujourd'hui étant à bout physiquement et mentalement elle veux bien mais aprés les fêtes de noël. sommes nous sur un bon départ ? elle veux également rencontrer un psy (j'en peux plus, j'en ai marre de me priver dit-elle)
Par contre elle ne veux pas reprendre un kilo, est-ce une réaction normale. Mon médecin conseille de ne pas la brusquer puisqu'elle accepte sa maladie mais j'ai peur quand 15 jours elle tombe encore plus bas où qu'il lui arrive le pire. Pouvez vous me renseigner. Merci
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Severine
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Message par Severine »

Bonjour Elegna!

Je ne sais pas si mes conseils seront des plus judicieux. Etant moi-même anorexique et boulimique, je ne peux que vous faire part de mon expérience et des "leçons" que j'en ai tirées.

Tout d'abord je pense effectivement que la prise de conscience de votre fille, son souhait de rencontrer un psy ainsi que votre soutien (très important) sont des bases saines pour lutter contre cette maladie.

Cependant (et là c'est mon expérience qui parle) pourquoi différer ce rendez-vous chez le médecin.

Je peux imaginer le souhait de votre fille de passer la période des vacances de noêl de la façon la plus agréable possible et donc de ne pas se confronter dès aujourd'hui à la réalité de ses difficultés... Vous le dites vous même ne risque t elle pas de perdre encore un peu de poids:l'anorexie ne prend malheureusement pas de vacances.

Je ne tiens pas à vous faire peur mais ayant vécu ceci je n'ai qu'un conseil à formuler: rencontrer un médecin dès que possible...

Je vous souhaite beaucoup de courage et de force à toutes les deux.

Séverine.
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milly
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Message par milly »

je serais du même avis que fanchon, pourquoi attendre?

je penses qu'on est beaucoup a avoir attendu, soi parce que personne ne le savais, sois par peur, honte, etc, et au final, on est tjs malade.

Au jour d'aujourd'hui, je me dis que si j'étais allée consulter dessuite, je ne serais plus entrain de me battre 6 ans après, je n'aurais pas arrêté les études, je serais en vie et heureuse

essayez de la persuader que le plus tot sera le mieux, sans la forcer mais en lui expliquant vos peurs par exemple

courage à vous
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babsye
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Message par babsye »

Enfin je pense que nous ne sommes pas non plus à 6 jours près.
C'est une sorte de compromis : D'accord maman, mais laisse-moi décider un peu aussi ; ce sera après les fêtes.
Elle accepte la main tendue, je trouve ca très courageux. Lui laisser 6 jours c'est lui dire qu'on lui fait quand même confiance, qu'elle à elle aussi ( et surtout elle!) son mot à dire.

Cela aurait été "dans 10 mois maman, quand je serais plus bas encore", je n'aurais pas conseillé d'attendre. Mais là, vraiment.... qu'est ce que c'est 6 jours qu'en on sombre depuis des centaines de jours?
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babsye
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Message par babsye »

wouahou.... c'était "quand".... pas "qu'en"....  8-O
Elegna
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les premiers pas sont difficiles

Message par Elegna »

Je n'étais pas revenu sur le forum mais merci à vous de vos témoignages.
J'ai donc emené ma fille chez notre médecin mais elle a mal pris ce qu'il lui a dit donc nous sommes allés voir quelqu'un d'autre 1 femme et le message est mieux passé.
Pour l'instant elle augmente ses petits dej tous les 2 jours le reste des repas ne bougent pas légumes yaourt le midi et soupe yaourt le soir.
Elle n'est encore pas prête à reprendre du poids. Le rdv du psy est pour le 25/01 c'est long je trouve mais elle a besoin de délai.
Je lui ai parlé d'une unité dans un CHS prés de chez nous car elle a du mal à faire le premier pas. A votre avis ces séjours sont ils bénéfiquent, dois je l'encourager et lui faire comprendre que ce serai mieux pour elle
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perseverance
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Message par perseverance »

Bonjour,

ces séjours sont souvent une horreur à vivre parce qu'on y cotoie beaucoup de gens malades, des zombies, auxquels on s'identifie ( et pour cause, avec les doses de neuroleptiques qu'ils vous donnent, soit en comprimés, soit en gouttes, soit en intraveineuse si vous n'êtes pas sage)...

On en ressort parfois dégouté de l'espèce humaine, méfiant plus que jamais (la prochaine fois, au lieu de mourir à petit feu, je me balancerai sous un train).

Si vous tenez à l'envoyer là-bas, gardez contact avec elle le plus possible, qu'elle n'ait pas le sentiment que vous l'abandonniez à d'autres, mais que  vous vivez l'épreuve avec elle.

Attention, souvent, il y a une période où on veut séparer à tout prix la malade de sa famille. Je n'ai jamais pigé pourquoi, à mon avis ce sont des méthodes barbares et les soignants ne sont pas toujours des lumières.

Celà dit, pour certaines personnes, ça a marché, grâce à des "amitiés", des "coup de foudres" envers certains soignants. Mais les amitiés, il vaut mieux se les faire en dehors de ce contexte hospitalier.

Sinon, j'aimerais bien préciser que ça n'a rien à voir avec le côté "édulcoré" qu'on peut voir dans les émissions de Delarue (devant la caméra, tout le monde est gentil, bien sage, plein d'attentions).
En réalité, on se fait chier toute la journée et on finit par manipuler les médecins pour avoir de plus en plus d'autorisations de sortie. J'y ai également connu des trafics de médicaments, des vols, et dès que l'un d'entre eux a un téléphone portable, tout le monde se jette dessus, assoiffé de pouvoir communiquer avec "l'extérieur".

Pour ce que j'en ai vu, ça n'a guère changé avec la psychiatrie des années 1850. Comme dit mon médecin "il n'y a pas de barreaux aux fenêtres ni de gardien". En effet, les fenêtres ne s'ouvrent pas et de toute façon, en pyjama, on ne va pas bien loin.

Gardez-là à la maison, comme votre instinct maternel vous l'indique certainement, et laissez-lui la liberté de guérir "à sa manière à elle".

Pour moi, je me suis promis d'avaler du cyanure plutôt que d'y retourner.

Bien sûr, pour certains, ça marche, parce que ça fait un tel électrochoc qu'on voit la réalité changer brusquement. Seulement à ce stade, il y  a quelque chose qui meurt : on n'a plus jamais confiance dans l'être humain.

L'anorexie est une recherche de liberté. Laissez la librement régler ses conflits intérieurs, aidez là à dire merde quand des gens se foutent de sa gueule, ne lui imposez pas le rôle de la "gentille petite fille bien sage et appliquée". Bref, faites pour elle ce que vous aimeriez qu'on fasse pour vous. En fait, demandez-lui sans cesse ce qui peut l'aider à moins souffrir, et petit à petit (ça peut être une période de régression, biberons petits pots, ne plus sortir, pyjama toute la journée... ou laisser tomber une année d'études sans en faire un drâme).

Je ne sais pas si je suis très claire et de toute manière, celles qui ont été brutalisées vont soutenir la méthode brutale en disant que ça marche très bien. Alors j'ai l'impression de prêcher dans le désert. Mais je m'accroche. Pour moi, j'ai repris 13 kilos par ma propre volonté, parce que je l'avais décidé, parce que j'avais conscience que ma vie serait meilleure avec ces kilos en plus. Et pas parce que des autorités extérieures m'ont menacée. Des menaces, on en a assez comme ça.

Bon courage.
Cécile (32 ans)
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vivalavie
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Re: maman en detresse

Message par vivalavie »

mais j'ai peur quand 15 jours elle tombe encore plus bas où qu'il lui arrive le pire.

Permettez moi cette remarque tout à fait personnelle. Remarque que j'ai souvent entendu de ma mère et encore tout récemment, fin décembre dernier, quand je lui ai dit que j'étais anorexique. Ah !!!  Elle avait bien deviné que j'étais tombée dans cette maladie, mais m'a en quelque sorte, forcée à lui dire, forcée à l'avouer. La première chose qu'elle m'a dite, enfin qu'elle s'est écriée,  c'est : Ah ! je le savais. Mais tu sais que tu peux mourir de cela ?

Pourquoi être pessimiste à ce point ?

Ce que cette phrase engendre pour moi, c'est tout d'abord un complexe d'infériorité, je ne suis pas capable à ses yeux de m'en sortir, je vais mourir, au lieu de me faire confiance, un sentiment de culpabilité car elle s'est montrée désemparée, plus malade que moi, sentiment de culpabilité de l'avoir rendu malade.........

Je parle en tant qu'enfant d'une mère, mais aussi en tant que mère de 3 enfants et par conséquent je ne peux qu'imaginer l'angoisse que l'on ressent en tant que maman. Mais il ne faut surtout pas faire ressentir cette angoisse à l'enfant.

Votre fille réagit, Super. C'est déjà un bon point. Montrer lui surtout que vous avez confiance en elle.

Courage, il faut du temps, beaucoup de temps.
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camille
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Message par camille »

Je suis en accord avec perseverance pour ce qui est des hospitalisation...

Oui, la méthode chantage brutale, on me l'a faite...ce que j'y ai gagné ? Quelques kilos pour sortir, puis des mois et des mois d'angoisses, parcequ'il fallait pas que je reperde, parceque sinon, c'était enfermement a nouveau...et puis, j'y ai gagné la peur des medecins, et la conviction que finalement, ils ne peuvent rien pour moi...

Voila, quatre hospitalisations différente, et la seule méthode qui a vraiment "marché" pour me sortir un peu de l'anorexie, c'était juste qu'on me foute la paix, en fait...
pounette
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désespoir et cri du coeur

Message par pounette »

Bonjour à tous et à toutes, vous parents qui angoissez, êtes fatigués, épuisés et surtout impuissants devant cette maladie qui nous désarme. Je suis consternée de m'apercevoir que le milieu médical n'est finalement pas à la hauteur ! Ma fille, 16 ans, s'aprête a y partir sur Bordeaux et vu les témoignages, elle commence a trembler. Elle est fragile, où peut-être la vois-je fragile car finalement pour endurer les gens autour d'elle qui ne comprennent pas il faut être costaud.
Personnellement l'hospitalisation, je la voyais un peu comme une chance vers la guérison, mais là j'avoue que ça me fait aussi peur qu'elle. Ce sera sa première et j'espérais la seule mais apparemment je constate qu'une hospitalisation finalement est suivie d'autres derrière ! Comment suit la scolarité dans tout ça ? Que vont devenir ses espoir d'être un jour assistante vétérinaire ? C'est pas tout rose l'avenir ! ....     Amitiés à tous et courage !
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vulcane
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Message par vulcane »

Bonsoir,

Il ne faut pas généraliser.
Chaque personne est différente.  
Une hospitalisation peut être nécessaire et utile quand le risque vital est jeu.

L'important est qu'elle se passe de préférence dans des structures qui connaissent bien les TCA.

Effectivement, l'hospitalisation en soit n'est pas la solution, elle est un tremplin parfois pour continuer en ambulatoire, car le plus dur est de tenir derrière sans reperdre le poids pris ou ne pas basculer dans des conduites boulimiques.

Tout reste à faire derrière via la psychothérapie et d'autres formes de soutien.

J'ai été hospitalisée de nombreuses fois, parfois ce fut un échec car la méthode ne convenait pas à ma personnalité et aussi car je n'étais pas d'accord avec cette décision.
Mettre en échec une hospitalisation, c'est très facile aussi quand le désir d'aller de l'avant n'est pas là.

D'autres m'ont aidé voire m'ont sauvé la vie.

Votre fille se fera sa propre idée.
Ne vivez pas cette hospitalisation comme un échec, ou une punition.

Quant à ses études, prendre 1 année de retard ce n'est rien comparé à la souffrance à traîner les TCA pendant des années.

Une prise en charge adaptée au début des TCA, chez une jeune fille a de grandes chances d'aboutir.

Par exemple sur ce forum, nous sommes 3 (enfin 2 maintenant) avec un vécu différent dans  le même service et les mêmes soignants.
Et moi même, mes 2 hospit dans ce service ont été différentes aussi car j'en étais à un stade différent de mon évolution.

L'important est de soigner avec ou sans hospitalisation q soit le type de traitement du moment que cela permet au malade de s'en sortir.
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vera
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Message par vera »

J'ai trouvé un blog sur une mère d'anorexique qui raconte son ressenti :

http://nixon.blogs.psychologies.com/ma_ ... anorxique/
Jeanne
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Message par Jeanne »

Bonjour,
je viens de publier notre enfer sous le topic " si c'était à refaire "
lisez notre histoire .
Et oui il faut que votre fille voit un psy et un nutritionniste spécialisé ds les TCA pour lui expliquer l'enfer qu'il l'attend et les conséquences sur son corps. pour la fille d'une connaissance se fut un électrochoc ... La jeune fille a réussit à se raisonner à temps.

courage
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