Synthèse sur "la Faim"

[Antoine]

La semaine dernière, chacun des 3 groupes de parole Partage et Ecoute ont travaillé sur des sujets différents. C'est pourquoi je vous propose de changer  vos habitudes en vous invitant à réagir a posteriori sur ce que nous livre le groupe d'Allauch (13&#41 qui s'est penché sur le thème de la faim.


[center]Groupe de Parole « Partage & Ecoute » d'Allauch du 3 mars 2006[/center]
[center]Thème : « La Faim»[/center]  

Ce soir, 15 participants dont 3 messieurs (pères et mari).

2 jeunes filles de 17 ans en terminale SMS sont  venues pour une étude car le problème des TCA les interpelle et elles ont décidé d’en parler autour d’elles dans leur lycée.


La Faim  « alimentaire »

Est-ce la faim qui régit tout et nous pousse à avoir des TCA ?

C.  Dans mon cas, ce n’est pas la faim qui me pousse à manger. Je n’ai  jamais faim. D’ailleurs je peux rester 18 heures sans manger. Par contre ce sont des crises d’hypoglycémie qui sont le signal, qui me forcent à m’alimenter et là …ça tourne en boulimie.  
S.  Moi je me conditionnais dans ma tête à ne pas avoir faim, et j’y arrivais.
C.  Moi aussi je me conditionnais au début pour ne pas avoir faim. Maintenant c’est devenu une habitude.
J.   J’ai toujours faim dans ma tête et non dans mon estomac. Ce n’est pas de la gourmandise mais un besoin de remplir un abîme.
S.  C’est normal, la nourriture peut être réparatrice.
MC. Pourquoi ne pas plutôt remplir ce vide, par autre chose que de la nourriture, de la connaissance par exemple ?


La Faim « culturelle"

S. En fait, lorsque j’ai eu mes enfants, la nourriture qui comblait ma faim a été remplacée par un autre réconfort, je me suis investie dans des associations et en m’occupant j’ai oubliée ma faim.
C. C’est vrai que grâce à la culture, j’arrive à repousser mes crises : celles du jour car j’ai repris mes études. Il faudrait maintenant que j’aie plus de relations sociales pour pallier également aux crises du soir.


La Faim « d’Amour »

S.  Le fait de m’investir dans des associations comble mon besoin d’amour car je donne mais je reçois beaucoup en échange.
C.  U n psy.  m’a dit un jour que le but de l’anorexie c’était redevenir enfant donc un besoin d’être protégé, choyé et je crois que c’est de cette protection dont j’ai le plus besoin.
S.  C’est exact, l’anorexie reflète le refus de grandir et le refus de la féminité. Par contre la boulimie aide à combler un vide.
M.  Je suis toujours en demande à mon mari : « est-ce que tu m’aimes ? est-ce que tu m’aimeras encore si je maigris plus ? »
C.(un mari)  Elle a toujours eu besoin de se rassurer sur l’Amour que lui portaient ses parents. Maintenant elle agit de même avec moi. Elle a toujours eu peur de l’abandon.
R.  Par ses questions et ses façons d’agir, je me suis rendu compte que ma fille avait vraiment un grand besoin d’Amour.
P.(un père)  Est ce que vous ne croyez pas que manifester ce besoin par des TCA c’est un peu égoïste par rapport à votre entourage qui ne comprend pas  et qui souffre aussi beaucoup? ne croyez vous pas que vous demandez beaucoup mais qu’en échange vous donnez peu ?
C.  Je pense que quelqu’un qui est malade ne se remet pas forcément en question parce qu’il existe un fossé dans la communication entre cette personne et son entourage.
S.  C’est vrai qu’avaler de la nourriture, c’est « faire écran » mais ce n’est pas égoïste, c’est juste un problème de communication et de compréhension.
M.  J’aime tellement mon mari que je souffre de le voir préoccupé par mon comportement. Je pourrais tout donner pour lui, même ma vie, mais me remettre à manger normalement …ça c’est l’Impossible !

[mariva]

La faim d'amour me rejoint énormément.

Je crois que je voulais maigrir (alors que j'en avais pas besoin) par amour pour mon père. Je voulais qu'il me remarque, qu'il fasse attention à moi. Dès que j'ai eu cette attention, il était trop tard...j'étais trop embarqué dans le processus d'autodestruction.

Mon père est la personne pour qui l'opinion est extrêmement importante.  Est-ce qu'il est conscient de ça  :?:
Non...je ne pense pas.