Compte-rendu du débat en présence de Virginie MEGGLE

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PE
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Compte-rendu du débat en présence de Virginie MEGGLE

Message par PE »

[center]Compte-rendu de la réunion de Partage et Ecoute qui s'est déroulée à Courbevoie le 18 avril dernier sur le thème :
Est-il "normal" de se sentir inquiet, jaloux, possessif ? L'orgueil : comment vivre avec ?
Avons-nous vraiment des remords et de l'angoisse ?
[/center]



La séance s’est déroulée en présence de Virginie Megglé - psychanalyste et auteur de Face à l’anorexie, le visible et l’invisible - venue spécialement pour l’occasion.
La discussion a, dans un premier temps, porté sur le thème défini au départ.
Puis, avec l’éclairage de Virginie Megglé, il a été question de définir l’anorexie et le rapport entre la personne souffrant de TCA et ses parents.  
Un point sur les solutions thérapeutiques  pour sortir des TCA a été fait en fin de séance.


L’orgueil, qu’est-ce que c’est ?

L’orgueil est souvent associé à l’idée de complexe de supériorité.
C’est un sentiment normal, tout à fait humain.
L’orgueil serait une des composantes de l’estime de soi. L’orgueilleux est celui qui ne s’estime pas et veut prendre le dessus.

L’orgueil dans les Troubles du Comportement Alimentaire :

Dans les TCA, il peut exister un lien entre l’orgueil et le contrôle du comportement alimentaire.
Dans la maladie, il y a des moments d’orgueil.
Selon une ancienne anorexique : « Contrôler son corps était jouissif : on se sent supérieur à l’Autre. »

L’orgueil, comment vivre avec ?

L’orgueil peut-être un moteur pour la survie, une réaction de défense pour ne pas être écrasé et exister. On peut alors parler d’ « orgueil sain ».

Est-il normal de se sentir jaloux, possessif ?

Ces sentiments sont normaux, humains mais parfois encombrants, s’ils débordent.
Comment faire pour ne pas retourner ces sentiments contre soi ou contre l’Autre ? Tout est une question de dosage, comme le dosage de la nourriture.
Etre possessif, par rapport aux TCA, renvoie à la difficulté à se détacher de l’un de ses parents ou de son enfant. Bien souvent, les parents d’enfants souffrant de TCA sont intrusifs.
Selon une maman présente : « être intrusif, c’est contrôler, ne pas laisser de liberté à son enfant, donc être co-dépendant. Etre intrusif, c’est être dans le jugement de son enfant et ne pas lui permettre de devenir adulte. »
Selon une autre maman : « un parent doit se soigner lui-même, se questionner pour pouvoir être un bon thérapeute pour son enfant. »
La jalousie entre une mère et sa fille anorexique peut être terrible. Il peut y avoir une rivalité, consciente ou non, entre les deux.

L’anorexie, qu’est-ce que c’est ?

C’est la difficulté d’adaptation lors d’un passage d’un milieu à un autre auquel peut s’ajouter un sentiment d’abandon. L’anorexie se développe à la faveur d’un choc.
Il y a trois types de causes à l’anorexie : les causes biologiques, psychologiques et/ou environnementales.
D’après B. :« Quand on est dans la maladie, on n’est pas dans l’ici et maintenant. On revit des choses du passé. »
Dans l’anorexie, il y a de la survie, un réel désir de vivre, cela veut dire : « donnez-moi ce dont j’ai vraiment besoin ».


Le rôle des parents face à un enfant souffrant d’anorexie :

Le rôle des parents  est de « savoir accueillir son enfant comme un invité, avec ses failles, ses différences… »
Si un enfant n’arrive pas à manger, on devrait lui dire : « si tu n’as pas faim, ne mange pas », le temps que l’appétit, le désir de manger revienne. La mère qui arrive à avoir cette attitude est celle qui arrive à ne plus avoir peur à la place de son enfant. Il ne faut pas rajouter de la gravité, dramatiser, ce qui est difficile pour un parent. Plus on renforce la gravité de l’état de son enfant, plus on amplifie le phénomène.
Quand on est dans la maladie, on recherche un lien d’amour et pas de l’angoisse de la part du parent.
Quand on montre à son enfant qu’on a confiance en lui, cela peut être bénéfique.
D’après une maman d’anorexique: « dédramatiser me donne le sentiment que çà l’aide ».
En tant que parent, il y a un effort à faire sur soi-même pour lâcher prise, ne pas entretenir ce climat « souffreteux ».

« Parent » vient du mot « parer », ce qui veut dire protéger.
Quand un enfant souffre de manque, il va tenter d’être le bon parent de son parent (en veillant à son bien-être) dans l’espoir que ce dernier finisse par devenir le bon parent qu’il attend - il y a alors inversion des rôles. Mais si cela ne se passe pas, l’enfant peut passer toute sa vie et s’épuiser à vouloir jouer ce rôle car il ne doute pas des capacités de ses parents, en particulier de sa mère.

Les solutions pour en sortir :

Quand on aborde les TCA sous l’angle de la maladie, on est uniquement dans la recherche de la bonne santé. On ne prend pas en compte le bien-être, qui passe bien avant la bonne santé.
Or, le système médical recherche uniquement la bonne santé alors que les thérapies aident à comprendre pourquoi on souffre, pourquoi on fait çà et comment accéder au bien-être.
Toutes les sortes de thérapies sont possibles pour s’en sortir.

Selon Virginie Megglé : la psychanalyse, c’est « accepter que l’autre sait, qu’il y ait des transferts entre le psychanalyste et le psychanalysé », en sortant du dogme . « Le psychanalysé est le premier à savoir ce qui est bon pour lui. »


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CR est il normal de se sentir jaloux, possessif...remords...

Message par PE »

[center]Compte rendu du 26 Avril 2007 – groupe d’Amiens[/center]

[center]Est-il « normal » de se sentir inquiet, jaloux, possessif ? L’orgueil comment vivre avec ? Avons-nous vraiment des remords et de l’angoisse ? [/center]


Etre jaloux, inquiet ou possessif relève bien souvent d’un manque de confiance en soi et d’une mauvaise estime de soi.
Etre possessif envers l’autre peut devenir une dépendance affective.
Définition de l’orgueil : opinion trop avantageuse de soi même - sentiment élevé de sa valeur : fierté.
Définition de remords : malaise moral dû au sentiment d’avoir mal agit.
L’angoisse peut se traduire par un mal être physique ou psychologique.

S ressent de la jalousie ou un esprit possessif avec les personnes qu’elle aime. Elle a peur d’être abandonnée et de perdre sa relation fusionnelle avec sa mère. Se sent délaissée quand sa mère sort, »c’est tout ou rien, soit tout pour moi, soit rien »
Pour S être jaloux c’est ne pas avoir confiance en l’autre.

F aussi se sent abandonnée quand son ami fait du sport ou travail. Elle nous dit avoir donné sa confiance entière au départ de cette relation et pense avoir perdu sa confiance en elle. »Etre jaloux avec ceux qu’on aime c’est normal ! »Elle dit absolument tout a son ami pour qu’il ait confiance en elle.

S se dit jaloux si son amie avait des sentiments pour un autre homme mais pas jaloux si elle avait des contacts physiques avec un autre tant que les sentiments lui restent. Selon lui l’homme n’est pas fait pour etre fidèle ; il nous parle de l’instinct animal et pense que la différence réside dans la conscience qu’a l’être humain.

F se sent fière d’elle et de sa personne mais ne s’aime pas. Elle en voit toute la contradiction de cette affirmation !. Pour elle l’orgueil est synonyme de « paraitre », pour cacher celle qu’elle est vraiment.

En résumé la jalousie, la possessivité, et l’inquiétude seraient des preuves d’amour, un intérêt trop important pour ceux qu’on aime.
L’orgueil serait une carapace pour se montrer autrement aux autres, ne pas révéler sa vraie nature par peur d’être blessée.
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