La colère

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PE
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La colère

Message par PE »

[center]Partage et Ecoute [/center]
[center] Réunion du 20/02/08 : [/center]
                          [center]     Sujet libre : « La colère » [/center]

En tant qu’anorexique ou boulimique, nous avons fréquemment des difficultés à extérioriser nos ressentis. Etre aimé de tous et offrir la meilleure image possible au jugement d’autrui semble être une constante également, ce qui nous conduit à fuir les conflits, comportement que l’on retrouve souvent parmi la gent masculine - d’ailleurs, le rapport des hommes à leur corps est différent, et leur rapport à l’anorexie-même varie de celui des femmes. L’anorexie masculine est en général plus liée à une pression professionnelle dans certains milieux liés au sport et à l’image corporelle.

L’équilibre est très difficile à trouver, car la notion de normalité est fluctuante, et ce sont nos handicaps qui nous permettent d’avancer et de rebondir. Cet équilibre s’étend à nos rapports aux autres, il faut faire la part entre l’expression de sa colère et l’amour que l’on ressent pour ses proches. Ce n’est pas parce qu’on est capable de dire les choses que l’on ne va plus être aimé. On a également peur de détruire par sa colère qui, si non exprimée, fait bien plus de dégâts en rongeant de l’intérieur, et en explosant de manière abrupte, souvent au mauvais endroit, au mauvais moment.

A une échelle différente, la procrastination, c’est-à-dire le fait de repousser toujours tout au lendemain, est proche de cette peur des sentiments. D’une certaine manière, c’est la même peur de rentrer dans la vie.
Or, il est nécessaire de rebondir face à cette peur. On peut avoir du mal à gérer ses émotions si nos parents ne nous ont pas appris à le faire. Actuellement, la société incite à refouler ses émotions, en stigmatisant le pleur et la souffrance. Ne vois-t-on pas souvent un adulte donner un bonbon à un enfant pour faire cesser ses pleurs: « Arrête de pleurer, prend un bonbon ». Au contraire, suivons le conseil de ce prêtre que j’ai un jour entendu dire au cours d’un sermon, à l’occasion d’un enterrement : « On dit souvent «ne pleure pas, ça va passer », eh bien moi je vous dis : «pleure, pour que ça passe ». Il ne faut pas renier le chagrin et la colère.

On retrouve par là le concept de résilience  cher à Boris Cyrulnik, selon lequel ce sont nos blessures qui nous font avancer et nous construisent : « On se fait un peu tous les jours, on ne trouve pas la solution dans une pochette surprise, mais parfois il y a des choses contre lesquelles on bute ».

On cherche certes tous à se faire aimer, le principal est de ne pas chercher la reconnaissance avant toute chose.
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