cpte rendu réunions "je ne suis pas une maladie"

[PE]

Rencontre du groupe de paroles Partage et Ecoute à Niort Le 7 mars 2011
Le thème : "je ne suis pas une maladie »


Pour le groupe de Niort, la problématique proposée se présente d’abord comme une énigme.
En effet il y ambigüité dans l’intitulé même du thème : qui parle ? - le « TCA » ou la personne en souffrance ?

Si l’on part du principe que c’est la personne souffrant des symptômes de TCA qui parle, ne peut-on pas entendre :
« Je plaque un masque ( celui de la « maladie/mal-à-dire ») sur moi-même pour qu’on ne « creuse » pas, je me planque derrière. On ne saura pas qui je suis. Mon TCA est mon refuge. Ma peur, c’est de me sentir ballotée par le regard des autres... » ?

Discussion :

« - On n’a pas envie de se faire plaindre !
- Mais ce n’est pas de pitié que les parents parlent, mais d’intérêt, de soutien !
- Non, je n’ai pas envie qu’on s’intéresse à moi avec ça, c’est déjà assez difficile à gérer pour moi, et j’évite qu’on m’en parle.
- Avant, oui, je lançais des pics pour me faire remarquer. Maintenant j’ai envie qu’on oublie ce trouble et qu’on me voie comme une fille de 20 ans, joyeuse, normale quoi. ... Les mères sont chiantes !
- N’infantilisons-nous pas nos jeunes filles/femmes/souffrants ? le paradoxe est bien qu’elles veulent « grandir », s’émanciper, mais en même temps elles expriment des demandes de... bébés ! C’est comme s’il leur fallait tuer quelqu’un (symboliquement, le papa et la maman)
- – et c’est long
- – et c’est à petit feu –
- Les parents infantilisent par le biais de leurs peurs, évidemment. Vous avez peur et donc vous faites ce que votre fille vous demande, vous avez peur même de la contrarier : elle a envie de dormir dans le lit de Maman, Maman cède ...
- Comme les parents sont dans la peur – ils voient le danger, tout de même bien réel, lui ! – et ils ont souvent tendance à surprotéger.
- On se fait peur mutuellement, c’est un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir.
- Avec le recul, je comprends maintenant qu’en tant que mère, j’ai trop contrôlé. Désormais quand ma fille me dit « - t’es lourde ! », je comprends ! D’ailleurs la communication entre nous et avec son père, quand elle est bloquée, ne passe pas que par l’oral, mais aussi par l’écrit.
- Effectivement il faut absolument trouver un moyen de communiquer, autre que la parole directe, souvent chargée de trop d’émotions, à répétition.

[PE]

"Je ne suis pas une maladie " Vu du groupe de Courbevoie

Cette terminologie est tellement heurtante que la mairie, qui a la gentillesse d’afficher nos thèmes chaque mois, a affiché
« je ne suis pas une malade ». Et pourtant……

Ci après quelques phrases relevées au cours des échanges :

Qui est malade ?
- tout le monde est malade dans la fratrie
- de nous estampiller malade renforce notre culpabilité et ça me paralyse
- ma fille se considère comme une malade
-
Nécessaire reconstruction d’un dialogue
- il est temps de restructurer le dialogue avec le père
- ma fille s’en est sortie mais tout le monde a dû rentrer dans l’arène
- chacun, à sa manière, doit créer un vrai lien, une communication, un dialogue
- je suis dans ma bulle et j’ai besoin qu’on me mette des cadres

La recherche d’une originalité
- Faire des choses pas comme tout le monde

Abandon et contrôle
- la nourriture nous met en conflit tout le temps
- quand on ne s’occupe pas de nous on se sent abandonné ; si on s’occupe de nous, on se sent contrôlé
-
Une attente autre de la vie
- quand j’étais petite je me posais plein de questions philosophiques, spirituelles
- j’ai une bonne situation pro mais je ne me sens pas bien dans ma vie