la folie

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mayaabudib
Petit enfinien
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la folie

Message par mayaabudib »

Le poids de la folie

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maya

7/18/2018

C’était un homme d’une cinquantaine d’années que la solitude avait épargné des désillusions de la société.
Son rythme de vie se limitait à une promenade quotidienne et la chambre qu’il occupait.
Mais un soir, accomplissant son rituel son regard fut attiré par un étrange paquet abandonné sur le sol qui semblait
Abandonné sur le sol.
Plus curieux qu’inquiet il se pencha, y découvrit un nouveau né. Cédant à une puissante impulsion il s’en empara.
Bousculant ses rituels, il se précipita dans sa chambre ménageant de son mieux le paquet, l’installa confortablement
Pour regretter aussi tôt car l’enfer commença.
Pris en tenaille entre son désire assoiffer de l’aimer et son désire maladif de le détruire.
Entre l’impulsion obsédante de le serrer entre ses bras et celle de le meurtrir.
Choisir la vie ou donner la mort.
A la seule lueur d’une lampe son esprit divagua dans les trames les plus obscures de sa conscience, ses instincts les plus primitifs
Ses pulsions les plus violentes.

Avait-il vraiment le choix ? En avait t il alors qu’il était comme possédé ?
Possédé par une autre qui se nourrissait de ses faiblesses, et avait déjà pris racine dans sa personnalité dés son âge le plus tendre

On peut vaincre un ennemi mais pas un fantôme.
On peut lutter contre un être en chair et en os, mais que faire contre la puissance insidieuse d’une pensée ?
A moins d’essayer de contrer un système de pensée par un autre système de pensée.
Il essaye de s’y concentrer malgré toutes ses difficultés, emporté par l’amour naissant éprouvé envers l’enfant

Substituer a une idée une autre idée
Ne pas faire basculer l’enfant dans le vide c’est éviter la fenêtre .Ne pas l assommer c’est s’éloigner de la statuette de marbre,
Ne pas le poignarder c’est éviter le couteau le couteau qui pourrait être utilisé.
SE concentrer d’abord sur sa main qu’il s’agit de contrôler tel un instrument pour éviter tout débordement irréfléchi,
Irraisonné. Ensuite, ne pas focaliser son regard sur le couteau qu’il finit par jeter loin de lui excédé et victorieux

Prendre le petit qu’il s’efforce de consoler comme pour mieux le rassurer, comme pour mieux se rassurer.
Le serrer entre ses bras qu’il espère devenus inoffensifs.
L’idée se calme, s’apaise, le nouveau né sourit, l’homme fond, s’attendrit.


Alors que tout semblait jugulé un détail d’abord subalterne attire son attention, les lèvres du petit
Elles sont rouges.
Rouges comme des pommes, symboles de vie, porteuse d’espérance et de promesses d’avenir
Mais le rouge est aussi, le rouge est couleur de…………….Le rouge serait-t-il ?
Il ne peut l’être.
Le petit gazouille, le petit est heureux, le petit rit, le petit est joufflu.
Joues rouges, lèvres rouges, petit bout de langue rouge

Un sentiment d’angoisse submerge l’homme le dépossédant progressivement de lui-même
Il devient autre
Il devient l’autre
Le rouge se fait intense, le rouge appelle le rouge, le rouge appelle le sang
Le couteau se charge de le répandre
A maintes reprises, mains levées, buste penché sur le nouveau né tétanisé l’homme réalise tout ce qu’il croyait avoir vaincu et ne
S’arrêté qu’à la fin épuisé.
L’enfant en un dernier râle assassiné

L’impulsion apaisée cède la place à la stupéfaction, l’horreur à la réalité.
Devant l’étendue du désastre, douleur, culpabilité et l’autre
Elle exploite sa douleur pour mieux le charger, mieux l’accabler, le tenaille dans les points les plus sensibles de son âme, l’écorche vif.
Ses insultes fusent, ses blâmes tombent, ses condamnations pleuvent.
Se justifier ne sert à rien
Le crime est le véritable témoin de l’horreur. Sa gravité ne trouve son origine que dans la lutte contre l’intensité
De la pulsion qui a finalement gagné.

S’amorce un véritable dialogue
L’homme recule, elle avance
Il devient gibier de potence, elle est le juge et le bourreau
Épuisé ; il abandonne, il s’abandonne

Mais au bout de l’enfer perce une sorte de griserie, un enivrant vertige.
Endossant littéralement l’habit de l’autre il adhère entièrement à son idée et jubila a la pensée de punir le grand
Criminel q ‘il est devenu
Qui a tué un innocent, qui a tué un enfant.

Tirant ainsi une ultime jouissance de sa propre destruction, en une dernière valse macabre, la silhouette penchée
De l’homme couteau retourné contre lui s ‘affaisse sur le corps gisant de l’enfant les unissant tous les deux dans les brumes de l’éternité

L’autre a gagné
L’autre c’est elle
L’autre est la folie

Mayaabudib

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