Témoignage d'une boulimique

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Mamar
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Enregistré le : 08 janv. 2022, 23:47

Témoignage d'une boulimique

Message par Mamar »

Bonsoir,

Voici mon témoignage.

J'ai 28 ans et je souffre de crises de boulimie depuis 5 ans. Ca n'a pas été 5 années égales, j'ai connu des moments de répit et des rechutes.

Je suis suivie par un psychiatre qui m'a prescrit de la paroxétine, un antidépresseur, et par un psychanalyste freudien. J'ai mis 4 ans à accepter de me soigner par un médicament, et même s'il n' a pas eu d'effet "magique" pour atténuer mes crises, il me fait du bien au quotidien.
La psychanalyse, je ne sais pas quoi en penser. Elle a l'avantage de nous faire prendre le temps, chaque semaine, quoi qu'il arrive et quelque soit notre état, d'exprimer simplement ce qu'on a sur le cœur, ou sur l'estomac.
La psychanalyse n'a pas non plus été le remède miracle à mes crises. Mais elle m'aide à mettre des mots sur l'origine de mes crises : solitude affective, abandon.
Je ne comprends néanmoins toujours pas pourquoi je ressens si souvent ce sentiment, ni pourquoi il m'est si insupportable.
Comme tout le monde j'ai traversé quelques "épreuves" dans ma vie (la pression de la réussite, le sentiment de ne pas être à la hauteur, voir ceux qu'on aime souffrir), mais rien qui ne justifie de développer une maladie mentale à mon avis.
Lorsqu'on voit que des hommes ont survécu aux camps de la mort, à la perte violente de leurs proches, à l'injustice et j'en passe, on est en droit de penser que l'être humain est résilient.
J'en suis venue à me dire qu'une maladie mentale, comme une maladie "physique", touche au hasard certains d'entre nous sans qu'il n'y ait forcément d'explications. Il y a cependant des facteurs favorisants. Chez moi il s'agit peut-être de ma difficulté à me faire entendre.

En tout cas, refusez toujours de mettre une morale derrière votre maladie : non elle n'est pas le signe d'une faiblesse de caractère ou d'un tempérament méchant à punir.

Je viens de vivre une rechute, je n'en suis d'ailleurs pas tout à fait sorti. Pour la première fois j'ai eu envie de me tuer et je serais passé à l'acte si j'avais eu de quoi.

Je n'aurais jamais cru que cela pourrait m'arriver.

Le plus dur pour moi dans tout ça, au-delà d'assister aux transformations que je fais subir à mon corps (prise/perte de poids très rapide), c'est d'apporter du malheur à ceux que j'aime et qui mériteraient que je les rende heureux. C'est aussi la peur qu'ils ne veulent plus de moi. Ca m'est d'ailleurs déjà arrivé.

Alors pour tenir malgré les années qui passent et les traitements qui ne marchent pas, on vit cette maladie comme une épreuve à surmonter. Et le jour où on saura vivre avec, on se sentira si fortes qu'on pourra gravir toutes les montagnes et - enfin - donner et savoir recevoir l'amour.

Cette maladie n'est pas incurable.

Aucune vie n'est abîmée si elle est vécue dans l'amour.

Il n'est jamais trop tard.
MarieCoco
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Enregistré le : 10 janv. 2022, 02:24

Re: Témoignage d'une boulimique

Message par MarieCoco »

Bonsoir Mamar !

Tout d’abord belle et douce année à toi, et toutes les autres personnes présentes ici.
Je suis nouvelle sur enfine que je découvre ce soir même, via ton témoignage, sur lequel je suis tombée en faisant des recherches Google.. pendant une énième crise et un sentiment de solitude face à tout cela.. :’)
Merci d’avoir apporter ta vision des choses et de nous partager ton histoire Mamar.
Ton message est beau, comme ton cœur doit l’être.

Merci et bonne nuit 🌜
Mamar
Petit enfinien
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Messages : 6
Enregistré le : 08 janv. 2022, 23:47

Re: Témoignage d'une boulimique

Message par Mamar »

Bonsoir MarieCoco,

Merci pour ton message ! Il est touchant.

C'est vrai qu'ici, on se sent moins seules.
Mes proches (mes parents, mon copain, les rares amies à qui j'en ai parlé) n'arrivent pas à comprendre vraiment ce que c'est. C'est frustrant et agaçant.
Je ne sais pas si c'est de ça dont tu parlais aussi...?

Ce qu'on pourrait partager également, ce sont les méthodes qu'on emploie pour se guérir.
Comme je l'avais expliqué, je suis suivie par un psychiatre et un psychanalyste. Je suis sous antidépresseur (c'est plus commun que ce qu'on peut penser).
J'ai envisagé l'hospitalisation (mais en quoi ça consiste vraiment ? est-ce utile ?) ou de démarrer une thérapie comportementale et cognitive (mêmes questions).
Avez-vous des expériences à raconter sur ces points ?

Merci à vous et bonne soirée :)
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