Anorexie Mentale quand on est "adulte"

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Slowb
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Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par Slowb »

Salut,

Je suis tombée sur ce fo' en cherchant une sorte de soutient dans le marasme d'informations sur l'anorexie mentale, sur les TCA... !

J'en souffre depuis un bon moment... Mais le fait est que je suis une "adulte"... L'anorexie mentale est souvent jetée sur les adolescentes, plus rarement sur les adultes... De ce fait quand j'en parle on roule des yeux, me disant d'arrêter de jouer à l'adolescente.

C'est douloureux d'entendre ça, douloureux parce que les TCA et l'anorexie sont prégnantes dans ma manière de mener mon existence... Ma vie tourne autour de ce que je mange ou pas, de qui je peux voir ou non, si mes rituels quotidiens sont respectés...
Au moindre coup de stress tout explose et le contrôle se fissure et je fais une crise de boulimie.

Ma vie sentimentale est à son néant tellement je crains de faire flipper quelqu'un avec tout ça ! Doublé du manque de confiance en soi que tout ça engendre.

Bref, je serai ravis d'échanger un ou une adulte qui en souffre, parce qu'il me semble que c'est une pathologie qui va au-delà d'une peur d'un corps d'adolescente, d'un stress d'étudiant
giovan
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par giovan »

Bonjour,

Je vis aussi à peu près la même situation et je n'en parle à personne par peur d'être jugé. En tout cas je suis rassuré de savoir qu'il y a aussi d'autres personnes qui subissent la même souffrance. Je te comprends tout à fait et je suis là pour t'apporter aussi mon soutien.
blanchemed
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par blanchemed »

Bonjour,

Je me reconnais totalement dans ton témoignage car j'ai 47 ans et je suis comme toi depuis bien longtemps une adulte 8O
Effectivement, cela rajoute de la souffrance le regard des autres et les retours négatifs sur notre situation (vie sentimentale pas simple, TCA).
J'ai trouvé du soutien auprès d'un psychologue mais ça reste très compliqué au quotidien comme tu le dis de tout vivre en conséquence de notre maladie...
Toutes mes meilleures pensées pour toi, tu n'es pas seule :bye2:
Laurene1991
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par Laurene1991 »

Hello, possible de discuter ? Histoire de partager un petit peu nos histoires et nos conseils ? Je suis maman de 31 ans et j’avoue que la boulimie et l’anorexie font partie intégrante de ma vie seulement je ne fais pas grand chose pour y remédier enfin à vrai dire je ne sais plus quoi faire ni par où commencer !
A bientôt j’espère ..
axl77
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par axl77 »

Bonjour à tous ! L'anorexie chez l'adulte est plus rare et donc moins bien documentée que chez les adolescents. Cependant les dégâts psychologiques et physiques sont les mêmes...

Je vous invite à venir rejoindre mon nouveau groupe Facebook, axé sur le partage de nos expériences et si besoin une oreille attentive en message privé. Bien évidement, il s'agit d'une démarche totalement gratuite et désintéressée, le but étant d'aider au mieux.

https://www.facebook.com/groups/536752468180515/

Ne soyez pas effrayé par le nombre microscopique de membres et de publications...j'ai crée le groupe ce 28/12/22. :-D
lumi67
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par lumi67 »

Bonjour,

Je vois que cette discussion ne s'est pas prolongée dans le temps, c'est dommage... Je souffre également d'anorexie et d'importants troubles alimentaires depuis mes 15 ans, et j'en ai aujourd'hui 43... Aujourd'hui encore, tout tourne autour de la nourriture, et cela a de lourds impacts sur ma vie de famille et ma vie sociale. Je ne sais pas à qui en parler, j'ai l'impression que personne ne peut comprendre, comme si c'était une "maladie de la honte"...
Si certains ont encore envie de partager à ce sujet, si d'autres adultes sont aussi dans ce cas... ça me ferait du bien de me dire que je ne suis pas seule...
soso44
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par soso44 »

Bonjour, j'ai participé sur un autre fil de discussion, mais toujours partante pour échanger! J'ai 41 ans et je souffre d'anorexie restrictive depuis 24 ans. Début janvier, des problèmes de santé ont constitué l'élément déclencheur d'un engagement que je ne parvenais pas à prendre. Aujourd'hui, je suis suivie par une équipe médicale pluridisciplinaire et j'avance beaucoup, et vite. Je pars de très loin, mais comme je ne fais pas les choses à moitié... (on m'a tellement répété: "si tu mettais autant d'énergie à t'en sortir qu'à rester malade, tu soulèverais des montagnes" bah voilà, c'est fait!). Je ne vous cache pas que c'est très anxiogène, car le poids monte rapidement, mais je continue, car c'est le premier pas le plus dur. Je pense que quand on s'engage dans la voie de la guérison, il faut un peu y aller en mode bélier: on fonce, sans trop réfléchir (parce qu'à ce stade, c'est surtout la maladie qui biaise notre réflexion). Le principe est bête comme chou, on s'en serait douté... il suffit de... manger! :mrgreen: Mais puissance 1000, par rapport à ce que je mangeais avant, évidemment. Protocole à base de 6 repas/jour + 1 CNO. J'ai l'impression de passer ma vie à table, c'est pas particulièrement agréable, mais on n'a rien sans rien. Le plus dur, en fait, c'est ce sentiment de honte dont vous parlez. Cette impression de faire du grand n'importe quoi, de se gaver comme une oie, de faire un truc complètement pas naturel (bizarrement, le fait de bouffer moins de 1000 kcal par jour, ça me posait moins de cas de conscience... :-k ). Et le pire, c'est quand le doute me gagne, du style : "où courge, où vais-je, dans quelle étagère?" :lol: Je rigole mais pas tant que ça, en fait, parce que quelquefois, j'ai envie de tout lâcher et de retrouver le cocon de la maladie, bien me renfermer dedans et me "purger" de toute la nourriture qui s'entasse depuis mi-janvier (et des kilos qui vont avec). Dans ces cas là (rares, heureusement), je me pose et je réfléchis au pourquoi du comment: franchement, deux décénnies de maladie, y a plus folichon pour profiter de la vie. Et ces dernières années, faut pas se mentir, font partie des pires que j'ai vécues. Zéro vie sociale, libido au ras des pâquerettes, un intérêt qui se limite à penser à la bouffe, à la question métaphysique: " ai-je envie de m'en sortir? Comment m'en sortir? Où est la sortie?" et des angoisses de plus en plus handicapantes à force de plus sortir de chez moi. Et je parle même pas de mon corps, qui tient le coup on se demande encore comment. Mais bon, brave bête, il continue vaille que vaille. Alors, pour lui, pour moi, parce que je me dis que ça peut pas être pire, j'ai décidé de grossir, pour voir si l'herbe est plus verte avec 15 kgs de plus. Au mieux: je découvre une nouvelle existence, style monde des Bisounours (mais bon, ne rêvons pas trop quand même! Quoique...), au pire: c'est la loose absolue et (malheureusement), je sais très bien comment maigrir. Bref, je me dis que j'ai un peu fait le tour de la question et que je m'ennuie profondément sans challenge. Rester maigre, ça épate la galerie 5 minutes, mais ça plombe surtout les relations jusqu'à les réduire à peau de chagrin. Donc, je tente l'aventure. Ce défi (car c'en est un, et pas des moindres) a l'avantage énorme de redonner du sens à mon existence, qui n'était qu'une succession de journées mornes et sans autre but que de trouver une occupation pour faire passer les heures...
Slowb
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par Slowb »

Hello,

Je reviens après un silence depuis ce poste de présentation. Tout a été très difficile... Je voulais échanger mais la fin de mon année et le début 2023 ont été terribles. Je ne dis pas que ça va mieux maintenant, mais j'ai trouvé une stabilité dans la fosse on va dire XD

Je reviens sur ce que vous avez posté : je suis pareil pour tous ces cycles de binge et restrictions... Quand je vois que ça suit certaines depuis des années, je m'inquiète pour la suite chez moi

Concernant le dernier message, je sais que pour s'en sortir faut manger +
mais... Déjà que je me sens comme un gros tas quand je mange 1000cal/jour... J'ai essayé courageusement de faire une sorte de "reverse diet" pour augmenter mes calories, j'étais remontée jusqu'à 1200/jour (alors que je partais de 500/jour) et depuis peu les crises de bouffes se rapprochent, du coup tout a claquer au point que je mette en place d'autres verrous encore plus restrictifs, bref gé-nial.

Si quelqu'un veut parler en MP je suis ouverte, j'sais pas, j'ai besoin de voir les... les habitudes autres pour me rassurer ou juste partager !

A bon entendeur/lecteur !
soso44
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par soso44 »

Je ne sais pas si ça peut aider, mais je reviens vous donner des nouvelles. J'ai pris 4 kg depuis mi-janvier et en relisant ce que j'avais écrit, je m'aperçois que j'avais quelques craintes. Celles-ci ont complètement disparu. Mon corps commence à changer et c'est que du bonheur. J'ai trouvé mon rythme de croisière pour ma prise de poids qui ne génère absolument aucune angoisse. Je reste vigilante pour éviter de stagner. Les bénéfices de la renutrition sont réels. Comme quoi, les témoignages que j'avais pu lire à l'époque n'étaient pas surfaits. Clairement, le cerveau fonctionne bien mieux, avec une nette diminution des ruminations (j'ai oublié la dernière fois où j'ai ruminé), les obsessions pour le poids et les calories... Et à l'inverse, une humeur plus joviale, une meilleure faculté de concentration dans tous les domaines dont la sphère sociale (être là à 100% avec les gens qu'on aime) etc.
Donc, je le répète, guérir est une expérience, ça se vit au quotidien. Mais pour découvrir tout ce que ça apporte, pour le RESSENTIR, pour en apprécier la valeur, il faut se lancer. C'est un parcours personnel, mais qui relie à la vie. Et pour se lancer, il faut parvenir à se persuader que toutes nos pensées sont "fabriquées" par la maladie. De ça aussi, on en prend conscience relativement tôt, et de plus en plus au fur et à mesure de la reprise de poids. C'est bluffant, d'ailleurs, de se rendre compte à quel point on a été manipulé(e) par la maladie, à quel point nos peurs étaient irrationnelles, à quel point on se trompait sur tout. En regagnant du poids, c'est de la liberté qu'on gagne. On s'affranchit des diktats de la maladie et on revient sur Terre, dans la vraie vie.
Bon courage.
Slowb
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par Slowb »

Hello soso44,

j'a une question : comment tu as fait pour ça ? tu as demandé à ton médecin ? Passée par un psy ? Un nutritionniste ?
J'ai voulu me lancer dans ce chemin, mais j'ai paniqué et j'ai tout envoyé valser :/
soso44
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Re: Anorexie Mentale quand on est "adulte"

Message par soso44 »

En fait, lorsque j'ai pris la décision de franchir le pas de la guérison de façon certaine, et non pas comme les fois précédentes où, je m'en rends compte maintenant, mes angoisses étaient bien trop importantes pour me permettre de réaliser l'important travail de reconstruction, j'ai en tout premier lieu fait appel à mon médecin traitant. C'est une personne extraordinaire en qui j'ai toujours eu toute confiance, car elle a une vision holistique de l'être humain et voit "plus loin" que la symptomatologie. D'ailleurs, quand je suis arrivée dans son cabinet, je n'ai même pas eu à m'expliquer, c'est elle qui m'a parlé la 1ère pour me dire qu'on allait "se voir désormais très régulièrement"! J'ai su que j'avais fait le bon choix. Donc, j'ai commencé par être suivie chaque semaine, mais dès la 2è semaine, elle m'avait trouvé un diététicien qui avait accepté de m'aider, malgré mon poids qui me classait "en danger vital". Le truc, c'est que je savais que pour que mon rétablissement soit pérenne, il me fallait guérir "par moi-même". Etre suivie, oui, mais pas être passive, sinon, je risquais à coup sûr de retomber dans l'écueil de ma dernière hospitalisation. Mais j'avoue que c'était un pari TRES risqué et que mes soignants ont vraiment engagé leur responsabilité en ne m'envoyant pas à l'hôpital. Récemment, mon diététicien m'a avoué que lorsqu'il avait discuté de mon cas la 1ère fois avec mon médecin, "ça avait été chaud!". Puis, les semaines passant, un suivi très lâche (1 fois par mois) en hôpital s'est aussi mis en place, surtout pour rassurer mon médecin et mon diététicien avec l'appui d'un "spécialiste". Personnellement, je suis assez mitigée quant à ces consultations, dont le bénéfice que j'en retire reste encore à démontrer... J'ai beaucoup plus d'atomes crochus avec mes deux autres soignants.
C'est un véritable travail d'équipe, renforcé par une confiance mutuelle totale et une transparence complète de chaque côté: mes soignants communiquent tous entre eux, s'échangent les infos mais PAS derrière mon dos. Ce qui fait que ça fonctionne, car je suis une personne très méfiante quant au corps médical, suite à mon expérience hospitalière désastreuse.
J'ai oublié de te dire que je suis aussi suivie chaque semaine par un psy, qui fait partie de la team, mais que je vois depuis des années, donc de ce côté, ça n'a pas vraiment changé, sauf qu'il est désormais beaucoup plus impliqué.
C'est une grande chance d'avoir ces personnes précieuses à mes côtés. J'ai compris l'essentiel: on ne peut pas s'en sortir seul, car on a besoin d'être épaulé, soutenu, guidé, rassuré, surtout au début, quand notre quotidien se retrouve chamboulé par la nécessité de manger plus et plus souvent, quand on doit lutter contre nos pensées toxiques et nos ruminations...
Maintenant, après 4 mois, je suis déjà plus autonome, les rv se sont espacés et, ça aussi, témoigne de la confiance qu'ont mes soignants dans mon investissement. C'est très gratifiant!
Voilà, n'hésite pas à me poser des questions, je tenterai d'y répondre avec plaisir!
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