Synthèse "la Mort"

Cette tribune permet à l'association Partage et Ecoute, partenaire d'Enfine, de donner des informations sur ses activités et ses thèmes de réflexion.

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Antoine
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Synthèse "la Mort"

Message par Antoine »

Bonjour,
Voici le compte-rendu du premier des deux groupes de parole dont le thème se trouve être "la Mort". Organisés par l'association Partage et Ecoute, le premier a eu lieu le mercredi 15 juin 2005 et le suivant aura lieu le mercredi 22 juin 2005, toujours sur Courbevoie (en attendant Amiens et Marseille).
Un grand merci au duo de choc Vanessa / Aurélie, la première ayant brillamment modéré ce groupe de parole et la seconde ayant rédigée cette constructive synthèse.



[center]Groupe de Parole « Partage & Ecoute » du 15 juin 2005[/center]
[center]Thème : « La mort»[/center]

On peut définir la mort comme l'arrêt des fonctions vitales.
Les principales causes de la mort sont: les causes cardiaques, respiratoires (asphyxie), neurologiques.
Il y a trois formes de morts:
La mort naturelle, souvent à la suite d'une maladie.
La mort violente: accidentelle, suicidaire, criminelle.
La mort suspecte: non élucidée.


La confrontation à la mort:

Nous sommes presque tous confrontés à la mort dès l'enfance. Chacun d'entre nous a perdu une personne chère: un grand parent, un proche, un animal de compagnie, aux informations on apprend que des personnes meurent tous les jours.

La mort fait peur car elle est associée à la tristesse, la douleur et la souffrance de la perte.

Téo Angelopoulos dit: "nous deviendrons réellement libres lorsque nous aurons réappris à dépasser la mort, lorsque nous aurons franchi cette frontière mentale qui permet l'harmonie avec soi-même".

Les personnes qui ont été confronté à la mort et qui ont survécu n'en n'ont plus peur. Les témoignages de ceux qui ont expérimentés la vie après la mort ont la sensation de sortir de leur corps et d'observer ce qu'il y a autour comme un spectateur, ils sont parfois confrontés à un être lumineux différent par sa forme et sa représentation, mais la sensation de chaleur et de lumière est rassurante.


La mort par rapport aux TCA.

Pour V. la boulimie est comme un suicide à petit feu qui mène à la mort.
"on ne se rend pas compte des risques liés à ses actes mais les conséquences sont pourtant bien présentes".
"Pour moi la boulimie est la pire des addictions, car je ne peux rien maîtriser c'est plus fort que moi".

V. a eu besoin d'électrochoc comme par exemple de passer près de la mort pour comprendre certaines choses et lui permettre d'évoluer: ça a été le cas en ce qui concerne l'usage de drogues.


Les personnes qui ont pensé à la mort comme moyen de mettre fin à quelque chose.

V. "il m'est arrivé de penser une fois à la mort, dans une période très difficile, si j'avais eu la possibilité de mourir sans douleur, j'y aurai eu recours, mais je n'aurais pas eu le courage d'accomplir l'acte du suicide."

A " une amie m'a expliqué la raison de sa tentative de suicide: elle voulait mettre fin à une vie de souffrance, non de mettre fin à sa vie tout court, mais à celle qu'elle ne voulait plus supporter, elle avait encore une pulsion de vie, mais d'une autre vie, meilleure et qu'elle vit actuellement.


Ceux qui ont peur de la mort.

A. "j'ai peur de la mort alors j'ai envie d'apprécier la vie, ce qui n'a pas toujours été le cas par certains comportements auto destructeurs ex: des rapports sexuels non protégés. J'ai en quelque sorte flirté avec la mort sans en avoir réellement conscience, ou comme si je ne valais pas la peine de protéger ma vie des risques. Maintenant que j'ai pris conscience des risques que j'ai pris je suis beaucoup plus attentive et vigilante envers mes comportements.


Ceux qui n'ont pas peur de la mort.
Pour J. la mort c'est comme un mode de gestion de sa vie, depuis toute petite elle y est confrontée, ses parents allaient chaque semaine sur la tombe de son frère, elle a toujours été borderline avec la mort.

Aussi elle a vécu en Bretagne ou la culture de la mort est très présente et liée à la vie: on porte le deuil en noir pendant presque un an puis un petit morceau de crêpe noir accroché sur le vêtement, lors de mariages quand on jetait les dragées sur les mariés qui sortent de l'église les dragées retombaient sur les tombes qui se situaient à côté de l'église et les enfants les ramassaient.

D. n'a pas peur de la mort puisque qu'il n'aime pas tellement la vie, il croit à la réincarnation, cependant un acupuncteur lui a expliqué un exercice pour se familiariser avec la mort et ne plus la craindre c'est de s'imaginer sortir de son corps et de le contempler, l'observer, l'imaginer immobile et en train de changer.

B. non plus n'a pas peur de la mort car c'est quelque chose qu'il a intégré, lorsqu'il a accompagné son père dans la cessation d'activité d'une entreprise, de vivre une fin avec lui l'a rapproché et lui a permet d'accepter que quelque chose puisse se terminer.


La mort par rapport à la société.

La mort est un tabou dans la société.

On a déjà du mal à accepter la fin d'une entreprise, qu'elle puisse fermer, pour J. l'entreprise ressemble à un être humain dans le sens où: on la crée, elle naît (c'est comme un "bébé" quand on parle d'un projet), on la fait grandir, elle se développe, connaît son apogée, puis elle décline et meurt.

C'est le cours naturel des choses et de la vie, l'évolution inéluctable, à partir du moment où l'on naît on sait que l'on va mourir.

Dans les sociétés plus traditionnelles c'est complètement intégré, ritualisé, et accepté.

Maintenant la notion de mort devient plus floue abstraite, les rituels changent et sont moins perceptibles, (on ne s'habille plus forcément en noir à un enterrement, le rituel de la crémation est plus simple…)

Aussi la société dans laquelle nous évoluons laisse apparaître une peur de vieillir, qui est légitime, mais pas quand elle nous empêche d'accepter le cours naturel de la vie: des femmes plus âgées s'habillent comme les jeunes filles, la pratique de la chirurgie esthétique se répand, beaucoup ne veulent pas "faire leur âge" et le cachent au risque de modifier leur identité, de ce fait le malaise devient perceptible et on a plus de mal à accepter ce chemin qui nous amène vers la mort.

Pour conclure, par rapport au "tabou" que l'on pouvait appréhender sur le thème de la mort, tout au long de la réunion les échanges étaient intenses et décontractés, tout le monde a pu aborder librement la mort, si on en parle elle se démystifie et devient plus acceptable, puisque l'on y arrivera tous un jour.

Merci à tout le monde pour vos témoignages.
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Antoine
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Message par Antoine »

Et voici le second compte-rendu du groupe de parole ayant eu lieu ce mercredi 22 juin 2005.


[center]Compte rendu réunion Partage et Ecoute du 22 juin 2005
Thème : la mort[/center]


1 – les conséquences des morts mal intégrées dans l’histoire familiale
2 – le double langage de nos sociétés : mort en direct dans les médias et incapacité de la société à entendre parler de la mort de nos proches
3 – L’envie de mort qui se déclenche avec la perception de la souffrance de l’autre
4 – la honte de vivre quand la famille est mortifère
6 – vivre est une succession de deuils
7 – la mémoire cellulaire
8 - l’énergie et la matière – les mondes parallèles

Et la conclusion : que vaut cette société qui applaudit une gamine de 8 ans qui chante « plutôt morte que d’être banale » ?


1 – les conséquences des morts mal intégrées dans l’histoire familiale
Quand les morts sont cachées, mal digérées, on dirait que la mort rode. A. sent une présence non palpable qui lui fait avoir peur du noir. Ca va jusque la maison familiale qui suinte la mort, tellement qu’on a beau repeindre chaque année, ce n’est jamais clean.

2 – le double langage de nos sociétés : mort en direct dans les médias et incapacité de la société à entendre parler de la mort de nos proches.
Toute cette mort frontale, banalisée, alors qu’en fait la mort est taboue nous ancre dans la maladie. Et l’imagination fait son travail.
Cette infiltration de la mort fait du dégât. A. en est tellement imprégnée qu’elle se choisit des amies dépressives et suicidaires.

3 – L’envie de mort qui se déclenche avec la perception de la souffrance de l’autre
K. est tombée dans la maladie immédiatement après la lecture du journal d’Anne franck. Elle se refuse d’appartenir au monde des vivants.
Une autre, parlant de la mort, bifurque immédiatement sur la souffrance qu’elle sent chez sa mère.

4 – la honte de vivre quand la famille est mortifère
A. doit lutter pour aimer vivre alors qu’elle baigne dans le mortifère. Et cette lutte est très dure, la déchire. Elle y arrive cependant.

5 – vivre est une succession de deuils
Quand on est enfant « la vie est un long fleuve tranquille ». Adulte, chaque jour est un jour nouveau et ça c’est dur car chaque jour il faut changer de chemin, faire le deuil de petites choses qui nous tiennent à cœur.

7 – la mémoire cellulaire
Le corps ressent et stocke toutes les émotions qui n’ont pas été gérées.
Stigmates laissées par les générations qui ont vécu la SHOA et les camps de concentration des pays communistes ?

8 - l’énergie et la matière – les mondes parallèles
J. raconte tout ce qui lui est arrivé depuis le départ de sa fille (le répondeur, les téléphones, les odeurs…..).
La matière est énergie. La pensée peut devenir matière. Les écrits nous le disent, mais aussi de plus en plus de scientifiques (Jacqueline Bousquet…le champ quantique, la théorie des cordes …)
Et si ceux qui sont malades étaient plus éveillés que les autres et percevaient ces vies parallèles sans même pouvoir se les exprimer à eux-mêmes dans cette société de scientifiques stagnants ?

En conclusion K. a été beaucoup aidée par les livres d’Elisabeth Kubler-Ross et commence à envisager d’accepter de vivre depuis qu’elle fait de l’accompagnement des malades en fin de vie
Fabionino
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Re: Synthèse

Message par Fabionino »

Bonjour, l'association est toujours d'actualité ?
Delphina
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Re: Synthèse

Message par Delphina »

Bonjour,

Vu la date de publication de ces messages, je ne pense pas qu'elle soit encore d'actualité. Mais en vrai, c'est intéressant et j'aimerais bien participer à ce type de groupe de parole. Le thème est assez particulier, mais c'est très intéressant d'aborder ce sujet.
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