Envie de me confier sur : la comparaison

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kArela
Petit enfinien
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Enregistré le : 19 févr. 2025, 11:58

Envie de me confier sur : la comparaison

Message par kArela »

A 13 heures j'ai sonné, la porte s'est ouverte. Elle m'a reçu et mon visage, rehaussé d'un sourire la seconde d'avant, s'est décomposé, entré en collision avec la honte, la morgue et le mépris. Cela m'était déjà arrivé. Depuis ma prise de poids, j'appréhende ce passage mensuel, de deux minutes tout au plus, le temps de déposer le dossier du mois passé. Cette fois-ci, je m'imaginais plus forte que les fois précédentes parce que j'étais dans mon cinquième jour sans crise... J'y suis allée avec une certaine confiance... explosée, frappée de plein fouet, j'ai été, par sa maigreur jalousée.

L'on me sermonne très régulièrement, non sans tendresse : "Arrête de te comparer."

Mais moi, est-ce que je rétorque avec autant de tendresse et de naïveté : "Arrête de chier." ?

La comparaison vit en moi et prend tout l'espace parfois, sans y avoir été invitée. Je ne suis pas allée la chercher, c'est naturellement qu'elle se pointe sans crier gare. Ce n'est pas moi qui la dirige, mais elle qui trouble ma clairvoyance et se joue de mes peurs.

A cela s'ajoute un passif avec cette personne : l'an dernier, lorsque j'avais significativement perdu du poids et me sentais particulière, admirée, intrigante de par ce physique (en bien ou en mal peu importe), au-dessus du commun des mortels (parce que oui, je pense l'avoir senti ce bien-être, cette volupté que l'on nomme "Lune de miel"), je notais, sans méchanceté, sans m'y attarder non plus, que son corps à elle était ordinaire pour moi.

Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se produit : quand je la vois, je me sens agressée, humiliée, médiocre. Je vois la silhouette filiforme que je n'ai plus. Mais j'observe chez elle aussi l'assurance, la fierté, la détermination qui me font défaut depuis que mon corps est devenu, à son tour, banal et pire : très, trop, gras et gros (il s'agit-là de jugements sur ma personne uniquement). Je constate les angles et le plat de ses formes pendant que je me sens impuissante face à mes contours qui s'élargissent, qu'on ne voit plus.

Une sorte d'affrontement s'est mis en place : elle est devenue mon adversaire.


Les mots écrit hier, en m'adressant à la Bouffe, n'ont déjà plus de sens :

"Aujourd'hui, je suis la plus forte."

Mais à la fin, je gagnerai, j'en fais la promesse.
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