Boulimie et envie suicidaires
Modérateurs : Modérateurs, Membres actifs
Règles du forum
Merci de prendre connaissance de la Netiquette d'Enfine avant toute consultation ou utilisation.
Merci de prendre connaissance de la Netiquette d'Enfine avant toute consultation ou utilisation.
Boulimie et envie suicidaires
Bonjour à tous. Je suis nouvelle sur le forum. Mon histoire perso qui m'a emmenée à en arriver là serait trop longue et surtout ennuyeuse à raconter, mais je tenais à faire partager mon mode de fonctionnement vis à vis de la boulimie depuis maintenant des années :
Afin de ne pas grossir, je jeûne et fais deux à quatre heures de marche rapide chaque jour pendant quatre jours, puis le cinquième jours je m'autorise à manger absolument tout ce qui me plaît (je vous laisse imaginer l'orgie alimentaire que ça donne, affamée et épuisée comme je suis alors...). Ce mode de vie me coupe absolument de tout : vie sociale, amoureuse, accès à l'emploi (je touche une ahh depuis mes 22 ans, j'en ai 35 et n'ai jamais travaillé, chose qui me fait atrocement culpabiliser)... En résulte un épuisement général, des troubles de l'anxiété et une dépression déjà présents depuis l'adolescence décuplés et qui m'ont emmené à me demander chaque jour sans exception comment je pourrai en finir avec la vie en étant sûre de ne pas me louper (déjà fait un séjour en HP en quartier fermé, hors de question de revivre ça). Épuisement, faim, douleurs en tout genre (migraines récurrentes par ex.), crises d'angoisse, dépendance aux médicaments, et enfin soulagement... et rebelotte. C'est sans fin. J'ai un suivi : psychologue pas trop mal, éducateur génial chaque semaine et psychiatre tous les trois mois. Mais rien n'y change, ça tourne en rond, impossible de rompre mes habitudes, trop peur de regrossir (j'ai été obèse toute mon adolescence) tout en étant incapable de me passer de dévorer à volonté même si c'est juste pour une journée sur cinq. Voilà. Mon message est long et sûrement pas évident à comprendre, mais voilà comment je vis depuis des années.
J'aimerais échanger avec vous régulièrement
Bonne journée Anne
Afin de ne pas grossir, je jeûne et fais deux à quatre heures de marche rapide chaque jour pendant quatre jours, puis le cinquième jours je m'autorise à manger absolument tout ce qui me plaît (je vous laisse imaginer l'orgie alimentaire que ça donne, affamée et épuisée comme je suis alors...). Ce mode de vie me coupe absolument de tout : vie sociale, amoureuse, accès à l'emploi (je touche une ahh depuis mes 22 ans, j'en ai 35 et n'ai jamais travaillé, chose qui me fait atrocement culpabiliser)... En résulte un épuisement général, des troubles de l'anxiété et une dépression déjà présents depuis l'adolescence décuplés et qui m'ont emmené à me demander chaque jour sans exception comment je pourrai en finir avec la vie en étant sûre de ne pas me louper (déjà fait un séjour en HP en quartier fermé, hors de question de revivre ça). Épuisement, faim, douleurs en tout genre (migraines récurrentes par ex.), crises d'angoisse, dépendance aux médicaments, et enfin soulagement... et rebelotte. C'est sans fin. J'ai un suivi : psychologue pas trop mal, éducateur génial chaque semaine et psychiatre tous les trois mois. Mais rien n'y change, ça tourne en rond, impossible de rompre mes habitudes, trop peur de regrossir (j'ai été obèse toute mon adolescence) tout en étant incapable de me passer de dévorer à volonté même si c'est juste pour une journée sur cinq. Voilà. Mon message est long et sûrement pas évident à comprendre, mais voilà comment je vis depuis des années.
J'aimerais échanger avec vous régulièrement
Bonne journée Anne
Re: Boulimie et envie suicidaires
Bonjour Anne , moi c'est Léa , 28 ans ( et boulimique aussi youhou..)
J'entends bien que cela te fatigue d'être comme ça. C'est pas facile à vivre . Moi ça fait des années aussi . J'ai fais le yoyo entre ronde anorexique ronde anorexique... Boulimique restrictive ou juste boulimie ( tellement manger que je m'endormais épuisée ) . Et parler a qui de ça c'est pas un comportement Normal du coup tu dis rien et tu fais comme ci ça n'avait pas d'importance au début . L'histoire est longue comme la tienne j'imagine ..
Je viens de m'inscrire ici parce que j'ai décidée de me prendre en main avec un nutritionniste et une psy . J'ai des rdv cette semaine .
J'espère vraiment que ça me changera la vie car comme toi c'est très dure moralement.
As tu déjà été suivi avec une ou un médecin nutritionniste ?
J'aimerai échanger régulièrement aussi si ça te dit :)?
A bientôt
Léa
J'entends bien que cela te fatigue d'être comme ça. C'est pas facile à vivre . Moi ça fait des années aussi . J'ai fais le yoyo entre ronde anorexique ronde anorexique... Boulimique restrictive ou juste boulimie ( tellement manger que je m'endormais épuisée ) . Et parler a qui de ça c'est pas un comportement Normal du coup tu dis rien et tu fais comme ci ça n'avait pas d'importance au début . L'histoire est longue comme la tienne j'imagine ..




Je viens de m'inscrire ici parce que j'ai décidée de me prendre en main avec un nutritionniste et une psy . J'ai des rdv cette semaine .
J'espère vraiment que ça me changera la vie car comme toi c'est très dure moralement.
As tu déjà été suivi avec une ou un médecin nutritionniste ?
J'aimerai échanger régulièrement aussi si ça te dit :)?
A bientôt
Léa
Re: Boulimie et envie suicidaires
Coucou. D'abord je te remercie infiniment d'avoir pris la peine de me répondre, tu es bien la seule ! Oui, j'ai déjà eu l'occasion y'a des années d'échanger avec une nutritionniste mais ça ne m'a strictement servi à rien dans la mesure où je sais parfaitement ce que je dois manger ou non, en quelles quantités, à quelle fréquence... Mon problème est d'ordre purement MENTAL; c'est une véritable mécanique que j'ai mise en place (au tout début sans m'en rendre compte biensûr) afin d'avoir enfin le contrôle absolu sur au moins UNE chose dans ma vie (ne pouvant ni travailler, ni avoir de vie sociale et encore moins amoureuse, que me restait-il d'autre ?). Mais je souhaite de tout cœur que tes entretiens psy associés à un suivi nutritionnel avec une pro te soient aussi utile que possible pour sortir de ce cercle infernal. Notre histoire perso et donc les raisons pour lesquelles on en est arrivé là chacune étant probablement ultra différentes, il se peut tout à fait (et je veux y croire de tout cœur te concernant
) que ce qui fut inutile pour moi te fasse un grand bien et soit la première marche vers une LIBERTÉ enfin retrouvée vis à vis de la nourriture. Je t'embrasse bien fort et espère avoir très vite de tes nouvelles pour savoir comment se passe ton suivi. À bientôt, gros bisous
Re: Boulimie et envie suicidaires
Bonjour Anne,
Ton message est très touchant.
Je me présente, je m'appelle Delphine et je n'ai plus de boulimies depuis des années. J'ai personnellement commencé par des toutes petites touches de changement. Par exemple, pourquoi ne pas un tout petit peu moins marcher et un peu moins manger le cinquième jour.
Sans dire que tu vas faire une vie sociale du jour au lendemain, pourquoi ne pas essayer d'avoir une relation ? même une fois par mois ?
ça paraît certainement insignifiant, mais comme dit le proverbe, un voyage de dix mille lieux commence par un premier pas.
Moi, je n'aurai pas la force de marcher autant que toi ! J'ai commencé quand j'étais boulimique à mettre des épices dans mes repas pour avoir plus de satiété.
N'hésite pas à me contacter
Ton message est très touchant.
Je me présente, je m'appelle Delphine et je n'ai plus de boulimies depuis des années. J'ai personnellement commencé par des toutes petites touches de changement. Par exemple, pourquoi ne pas un tout petit peu moins marcher et un peu moins manger le cinquième jour.
Sans dire que tu vas faire une vie sociale du jour au lendemain, pourquoi ne pas essayer d'avoir une relation ? même une fois par mois ?
ça paraît certainement insignifiant, mais comme dit le proverbe, un voyage de dix mille lieux commence par un premier pas.
Moi, je n'aurai pas la force de marcher autant que toi ! J'ai commencé quand j'étais boulimique à mettre des épices dans mes repas pour avoir plus de satiété.
N'hésite pas à me contacter
Re: Boulimie et envie suicidaires
Bonjour Delphine. Merci pour ton message. Tout changement dans mon fonctionnement me terrifie. Quand au fait d'avoir une relation c'est tout bonnement impossible : trop de traumas et de complexes par rapport à ce corps abîmé par les régimes yoyo. Ma seule "pensée refuge" comme j'aime l'appeler reste le suicide. Tout ce qui me retient est la peur de me manquer et de finir interner d'office. Pas un jour ne passe sans que j'imagine des scénarios : prise de médicaments avec alcool, pendaison, chute dans le vide... C'est une frustration horrible.
Re: Boulimie et envie suicidaires
Bonjour Anne,
Je suis si désolée que tu penses au suicide ! Moi aussi, j'y pensais quand ça n'allait pas fort avec la boulimie.
Si tu n'arrives pas à un peu moins marcher et un peu moins manger le 5ème jour, peux-tu penser à des choses que tu aimes faire qui n'ont rien avoir avec la nourriture ?
(Regarder la télé, bronzer, écouter de la musique, lire un magazine...etc) et quand tu manges normalement que manges-tu, aimes-tu les aliments que tu manges ?
Arrives-tu à décompresser, te faire du bien de temps en temps ?
Tu dis que le changement te terrifie, tu ne seras pas forcément plus grosse si tu marches 1km de moins. Si tu n'y arrives pas, essayes peut-être de te faire plaisir après la marche avec un massage ou une douche agréable.
Bon courage, Anne, je reste disponible, Delphine
Je suis si désolée que tu penses au suicide ! Moi aussi, j'y pensais quand ça n'allait pas fort avec la boulimie.
Si tu n'arrives pas à un peu moins marcher et un peu moins manger le 5ème jour, peux-tu penser à des choses que tu aimes faire qui n'ont rien avoir avec la nourriture ?
(Regarder la télé, bronzer, écouter de la musique, lire un magazine...etc) et quand tu manges normalement que manges-tu, aimes-tu les aliments que tu manges ?
Arrives-tu à décompresser, te faire du bien de temps en temps ?
Tu dis que le changement te terrifie, tu ne seras pas forcément plus grosse si tu marches 1km de moins. Si tu n'y arrives pas, essayes peut-être de te faire plaisir après la marche avec un massage ou une douche agréable.
Bon courage, Anne, je reste disponible, Delphine
Re: Boulimie et envie suicidaires
Je ne mange que lors de mes crises, jamais "normalement". Merci de ta gentillesse, ça me touche tellement. Le "plaisir" en dehors de la nourriture je ne sais plus ce que c'est, je ne ressens plus d'intérêt ni de sens à quoi que ce soit depuis longtemps. Plus rien de me rattache à la vie. Pas de travail, pas d'avenir, prisonnière de mes "habitudes" du matin au soir, éternellement seule... Si seulement quelqu'un pouvait m'ôter la vie.
Re: Boulimie et envie suicidaires
Bonjour Anne,
Je ne pense pas que tu doives te culpabiliser de ne pas travailler. Ce n'est absolument pas le moment ! L'urgence est que tu retrouves goût à la vie.
Tu sais, on peut être seule et bien dans sa peau. (et puis, il vaut mieux être seule qu'avec des personnes perverse ou mal intentionnées).
Personnellement, j'ai encore quelques petites séquelles de la boulimie. La nuit, alors que je suis endormie, je me lève pour manger, c'est pas grand chose, 1/4 de baguette, un petit pot de fromage blanc, une compote. Mais ça suffit à mal me faire dormir.
Le matin, je ne me rappelle de rien, je remarque juste les cadavres de pot de fromage blanc et de compote
Alors, je me force, je me force à découper une mangue avant de dormir pour manger quelque chose que j'aime ( car j'adore la mangue).
A me faire un plateau repas de nuit "bonne santé" pour préparer des aliments que je vais facilement digérer et qui seraient trop caloriques.
Pour toi, je dirais la même chose, tu dois te forcer, te forcer à mettre en place des moments de vie où tu retrouves du bien être.
C'est tellement plus naturel pour toi apparemment que je ne vois pas d'autre solution.
Par exemple, une heure par jour, tu pourrais te dire là, je pense pas à la bouffe, au sport pour maîtriser mon poids mais je lis, je regarde la télé, je me fais du bien. Si t'essayes pas, tu peux pas savoir si ça te fait du bien.
D'après ce que je comprends, tu as mis en place tout un rituel où tu manges pas et après tu manges beaucoup pendant une journée.
Pourquoi, tu mettrais pas un rituel qui te correspond mais qui n'est pas néfaste pour la santé même un tout petit peu dans la journée.
En tout cas, ça doit énormément te fatiguer si tu ne manges pas du tout pendant plusieurs jours. Il serait recommandé de faire un bilan médical pour voir si tu as toutes les vitamines qu'il faut et que tu ne serais pas en carence, ce qui te déprimerait d'autant plus !
Bon courage Anne, ne te laisse pas abattre par ces idées suicidaires, Delphine
Je ne pense pas que tu doives te culpabiliser de ne pas travailler. Ce n'est absolument pas le moment ! L'urgence est que tu retrouves goût à la vie.
Tu sais, on peut être seule et bien dans sa peau. (et puis, il vaut mieux être seule qu'avec des personnes perverse ou mal intentionnées).
Personnellement, j'ai encore quelques petites séquelles de la boulimie. La nuit, alors que je suis endormie, je me lève pour manger, c'est pas grand chose, 1/4 de baguette, un petit pot de fromage blanc, une compote. Mais ça suffit à mal me faire dormir.
Le matin, je ne me rappelle de rien, je remarque juste les cadavres de pot de fromage blanc et de compote
Alors, je me force, je me force à découper une mangue avant de dormir pour manger quelque chose que j'aime ( car j'adore la mangue).
A me faire un plateau repas de nuit "bonne santé" pour préparer des aliments que je vais facilement digérer et qui seraient trop caloriques.
Pour toi, je dirais la même chose, tu dois te forcer, te forcer à mettre en place des moments de vie où tu retrouves du bien être.
C'est tellement plus naturel pour toi apparemment que je ne vois pas d'autre solution.
Par exemple, une heure par jour, tu pourrais te dire là, je pense pas à la bouffe, au sport pour maîtriser mon poids mais je lis, je regarde la télé, je me fais du bien. Si t'essayes pas, tu peux pas savoir si ça te fait du bien.
D'après ce que je comprends, tu as mis en place tout un rituel où tu manges pas et après tu manges beaucoup pendant une journée.
Pourquoi, tu mettrais pas un rituel qui te correspond mais qui n'est pas néfaste pour la santé même un tout petit peu dans la journée.
En tout cas, ça doit énormément te fatiguer si tu ne manges pas du tout pendant plusieurs jours. Il serait recommandé de faire un bilan médical pour voir si tu as toutes les vitamines qu'il faut et que tu ne serais pas en carence, ce qui te déprimerait d'autant plus !
Bon courage Anne, ne te laisse pas abattre par ces idées suicidaires, Delphine