Le détachement et le refus des émotions

Cette tribune permet à l'association Partage et Ecoute, partenaire d'Enfine, de donner des informations sur ses activités et ses thèmes de réflexion.

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Antoine
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Le détachement et le refus des émotions

Message par Antoine »

Après le succès qu'a eu le premier thème de réflexion, dont nous vous remercions pour avoir chacun apporté votre petite pierre, voici le nouveau sujet sur lequel nous vous proposons de réfléchir : "le détachement et le refus des émotions". Il sera abordé de vive voix le mercredi 8 juillet 2004 lors du groupe de parole organisé par l'association Partage et Ecoute.

Mesdemoiselles, mesdames et messieurs, à vos claviers ;-)
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crosmarion
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quel sujet

Message par crosmarion »

tres bon sujet cher ami !!!!, y a plus qu a reflechir maintenant ???? :cry:
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sabine
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Message par sabine »

il est tard mais jvais essayer de pondre qqchose...

:SAB:
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elween
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Message par elween »

le refus d'être heureuse et de me faire plaisir :oops: :oops: :oops:
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gwendolune
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Message par gwendolune »

ça, c'est quelque chose que j'ai toujours eu du mal à m'expliquer, cette anesthésie des sentiments, cette incapacité à pleurer ou meme à parler parfois, que certains prennent pour un manque de coeur. Pourquoi, alors meme que l'on souffre comme on n'a jamais souffert? Ne serais-ce pas tout simplement du à quelque chose d'hormonal?
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perseverance
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Message par perseverance »

Ben si les émotions empêchent la vie sociale normale, on les refoule. Difficile de pleurer des heures durant (avec cris étouffés si possible) quand on est en cours ou au boulot. Alors l'émotion...

Sinon j'avais lu qu'on empêche les petits garçons de pleurer et les petites filles de se mettre en colère.

Après le reste se construit de travers.

NB : mon message "pistes de réflexions", je n'avais pas fait gaffe qu'il aurait plus sa place ici... Navrée.

Si vous voulez le déplacer.

Pers.

(sinon ce qui est intéressant c'est de définir ce qu'est une émotion d'un point de vue "psy")
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elween
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Message par elween »

détachement vis à vis des autres pour ne pas les faire souffrir...
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milly
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Message par milly »

Le refus des émotions...

c'est le refus de se montrer telle que l'on est, de dévoiler ces faiblesses, ses peurs, ses angoisses.

Une personne qui ne montre pas ses émotions se cache, c'est une protection vis-à-vis de soi-même.
Montrer ses sentiments, c'est dire qui l'on est, se que l'on ressent. Tout le monde ne peut pas y arriver car cela dépend selon moi de notre environnement familial, lié à la petite enfance. Un enfant qui n'a jamais vu pleurer ses parents ne pleurera pas plus tard devant car se serait un signe de faiblesse.

Antoine, J'ai fini mon petit discours mais je voudrais savoir ce que tu entends par détachement.

bisous
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petipiou
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Message par petipiou »

" Le détachement des émotions, leurs refus..." , ça me parle énormément, je me sens vraiment concernée.

D'abord le détachement, ce qui fait que lorsqu'il m'arrive quelque chose de "triste", je m'en détache ou mieux encore j'occulte complètement. Je tourne en dérisions les choses graves. C'est comme si ce n'était pas à moi que c'était arrivé, comme si quelqu'un d'autre avait vécu ça à ma place, quelqu'un que je ne connaîtrais pas ou très peu... je fais de mon histoire un fait divers. Je ne l'a raconte pas parce qu'elle est passée, parce que les mots se sont envolés avec le temps.

Et puis le refus des émotions, celles que j'ai cru pouvoir contrôler, repousser, parce qu'elles me font peur, qu'elles me dépassent parce que je ne sais pas les gérer. Et puis elles prennent leur place petit à petit et je me sens submergée mais elles sont bien là... obligée de les surmonter. Apprendre à vivre avec parce qu'on ne peut pas vivre sans, parce que tout être humain à des émotions, à mon grand regret je ne suis pas insensible car personne ne l'est, même un coeur de pierre 8-) .

:petipiou:
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Sab
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Message par Sab »

j'ai longtemps pleuré seule. Parce que je voulais faire croire que "tout va bien". Ma mère me disait "tu dépérris; tu t'en rends compte au moins?" moi je restais impassible. Je ne voulais plus aimer,car j'avais en moi la certitude que ce que j'etais en train de vivre etait plus fort que tout . J'etais consciente que ça pouvait m'emmener vers la mort, mais je n'essayais pas de lutter. C'etait plus fort que l'amour. J'etais soumise corps et âme à ma maladie. Ainsi je ne voulais plus aucune attache, pour que personne ne me regrette quand je serais morte.Je voulais être effacée. Je ne ressentais plus rien.Je protegeais en faisant du mal.
Puis je sentais que le froid envahissait jusqu'à mon coeur,mon âme. Je n'etais plus moi même. Tout s'engourdissait, pas seulement le corps.Mes sentiments n'existaient plus,se cristallisaient dans le focille. Et la maladie avait pris ma place.
Les émotions reviennent petit à petit, quand on gagne du terrain face à ELLE..
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Antoine
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Message par Antoine »

Milly, j'ai vu que tu demandais ce que l'on entendait précisément par "détachement". Et avec un peu de retard, je vais tâcher de te répondre car ce n'est effectivement pas une notion très facile à cerner. De plus, elle est assez vague. Ceci a l'avantage que chacun perçoit le sens de ce mot différemment. De part votre vécu, il ne raisonne pas en vous de la même manière. Et c'est intéressant de voir les différentes idées qu'il suscite. Mais revenons en au sujet.

Tout d'abord, en regardant dans le dictionnaire, j'ai trouvé la définition que voici : "Etat, comportement de celui qui est détaché; indifférence, désintérêt."
La 1ère question qui me viendrait à l'esprit serait détaché de quoi ? de la vie ? des autres ? des sentiments ? de l'amour ? de l'humanité ? Ensuite, je me demanderais comment fait-on pour s'éloigner de la réalité ? quels en sont les moyens ? les intérêts ? le pourquoi ? la finalité ? qu'est-ce qui vous y a poussé ? Puis enfin, comment faire pour revenir dans le monde réel ?

Pour conclure, voici une ficheau format Word regroupant un premier jet des idées émanant de Partage et Ecoute lorsqu'ils ont proposé ce prochain thème.
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milly
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Message par milly »

merci Antoine, je lirais la fiche plus tard, qd j'aurais répndu à cette question.

Pour moi, le détachement est principalement lié aux autres.
Se détacher, c'est s'éloigner, nier tout attachement, tout lien.
Le lien qu'entretiennent deux personnes entres elles peut être fort, solide, ou à peine existant. Mais chaque amitié, chaque liaison fait souffrir à sa manière.

Se détacher, c'est se protéger pour ne pas souffrir, pour ne plus subir. L'attachement à un tiers peut être trés destructeur, il n'est pas toujours sain. Il peut nous amener à faire des choses impensable car un lien est créer et de peur de décevoir la personne, on agit par rapport à sa demande.

Si un lien existe, il peut être source de manipulation, de chantage, de perversion, en définitive de souffrance.

Le détachement, du moins l'éloignement, préserve la vie d'autrui, car dans la vie, en cas de problème, on est souvent tout seul. Et lorsqu'à ce moment précis on se rends compte qu'il n'y a plus personne pour nous porter secours, on se sent trahi car on a bati un lien que l'on croyait indestructible, présent à toute épreuve...
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ange
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Message par ange »

Personnellement, je ne dirai pas que je ne ressens plus d'émotions...mais c'est plutot camoufler dans mon moi...

Je me masque pour que rien ne m'atteingne....pour que je sois tranquille dans mon petit monde...

Mais parfois la cocotte minute peut exploser et là...c'est une catatrophe...

Ce qui me fait du mal c'est quand ma soeur me dit ke je suis froide...je suis pas très caline....et je supporte pas kon me touche...c'est vrai mais je ny peut rien je ne controle pas ça....
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Antoine
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Message par Antoine »

Les émotions sont une des composantes de la nature humaine. Au cours de notre vie, joie, tristesse, affection, douleur, peur, désir, envie, nostalgie ou encore émerveillement viennent ponctuer notre quotidien. Nous ne sommes pas maître de nos émotions qui arrivent par le fil de notre vécu. Et comme elles peuvent faire autant de bien que de mal, comme certains refusent d'être heureux et d'autres ne veulent pas souffrir, dans ces 2 cas de figures, ne pas avoir d'émotions devient un ojectif commun. De quelle manière y arriver ? Et bien soit en s'isolant puisque l'interraction humaine engendre une majorité des émotions. Soit en forçant son coeur à devenir de glace. Que ce soit par un chemin ou un autre, intentionnellement ou non, il me semble que l'on soit condamné à se détacher de tout sentiment.

J'étais insensible à tout. Les faits les plus tragiques ne m'atteignaient plus. Et cela, bien qu'au fond de moi, je me savais non dénoué de sentiments. Seulement, j'étais ailleurs, loin de ce Monde et loin des Hommes. Pleurer est quelque chose qui ne m'arrivait plus. Et, au sortir de la maladie, j'ai eu l'effet inverse : je pleurais très fréquemment.
Enfouir en moi mes émotions et ne pas les montrer me permettait aussi d'avoir un masque. Je pouvais ainsi cacher non seulement mon mal être mais aussi cette peur du regard des autres qui pourrait me juger en lisant sur mon visage ou à travers mes paroles, les émotions que l'on a.

Je pense aussi que l'on est tellement obsédé par la nourriture, par maigrir, par les crises, bref par notre maladie, qu'il n'y a pas plus important pour nous et que tout le reste nous apparaît comme étant un détail. D'ailleurs, c'est elle qui régie nos émotions et conditionne notre existance.

Pourtant des émotions, on en a. La satisfaction d'avoir perdu quelques centaines de grammes, e n'avoir rien mangé de la journée, de s'être bien dépensé, nous met de bonne humeur.
paloma
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Message par paloma »

Antoine a écrit :
Enfouir en moi mes émotions et ne pas les montrer me permettait aussi d'avoir un masque. Je pouvais ainsi cacher non seulement mon mal être mais aussi cette peur du regard des autres qui pourrait me juger en lisant sur mon visage ou à travers mes paroles, les émotions que l'on a.
Wouuaahhhh!!!
Qnd j'ai lu ton post,j'ai eu l'impression q c'etait moi qui parlais... "Le masque" cela fait 15 q je le porte!!! La mort de mon pere a ete insurmontable pour moi... La degradation physique, sa lutte acharnee pour vaincre son cancer et son envie de vivre, hantent mon quotidien... Puis ainsi d'autres deces ont suivi...Aujourd'hui il ne me reste que ma mere et mon copain... Ma mere apres tt de souffrance,est ultra fragile et vie en permanence en parlant des morts qui ne sont plus la... Alors "le masque" est devenu vital pour moi... Cacher ma boulimie,mes souffrances, mes traumatismes c'etait ma maniere d'etre tjs la efficace,et hermetique au monde exterieur... La 1ere personne qui est au courant c'est ma psy et seulement depuis peu...
Aujourd'hui,je prefere me detacher des gens,par peur de souffrir...Regards des gens,attachements etc... J'ai mis longtemps a accepter mon copain ds ma vie,de peur aussi de le perdre un jour ...C'est idiot,mais ds ma tete,mon pere l'avais fait qnd j'avais 12 ans,alors pourquoi ps lui!!! Aujourd'hui,en plus de mes problemes professionnels,mes TCA,j'ai l'impression de vivre ds l'ombre de la mort... Ts les jours j'ai peur pour ma mere qui n'est plus tte jeune...La perdre serait insupportable pour moi... Les images lourdes de mon pere mort sont gravees ds ma memoire a jamais...Je suis passee des pleurs a rien du tt...L'insensibilitee totale,a croire q mon coeur et mes larmes ont seche...
Le manque de mon pere 15 ans apres est comme le 1er jours et ca me tue... J'ai l'impression que tte ma vie j'ai vecue ds l'ombre de mes proches qui ne sont plus... Et affronter tt ca seule,ss amis,m'a tranforme en une face masquee,boulimique, ss estime, en essayant de vivre car il le faut bien...
Paloma
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WingedKefka
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Message par WingedKefka »

Qu'ajouter apres tout ceci?
Beaucoup de choses ont été dites mais je vais essayer d'apporter quelques nouveaux éléments:

Mon masque est celui de la gentillesse, j'ai appris à détourner les conversations sur les autres afin de ne pas avoir a trop parler de moi, et en même temps être une de ces gentilles personnes à qui on ne cherchera pas d'ennuis.
Ensuite, j'évite de m'attacher aux autres, de ressentir quelquechose pour eux par peur des conséquences, et parce que je ne sais pas faire confiance à ce que les autres peuvent devenir. Il m'est souvent arrivé auparavant de mle confier à quelqu'un qui ensuite s'est servi de ce que je lui ai dit contre moi, et çà refoidit pas mal çà.
Enfin il y a quelques rares exceptions, mais ces personnes-là je les adore tellement que j'en suis presque dépendant :-?
Et pour finir: j'ai tendance à faire ressurgir mes émotions une fois seul, pour décompresser et exprimer tout ce que je n'ai pas pu exprimer en étant dehors avec les autres. Et c'est aussi pour çà qu'il est presque vital que je me retrouve seul au moins une fois par jour, parce que j'ai déjà fait l'expérience de la cohabitation 24h/24, et j'ai rapidement commencé à me sentir mal et à chercher un endroit où je pourrai m'isoler.
paloma
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Message par paloma »

WingedKefka a écrit : Il m'est souvent arrivé auparavant de mle confier à quelqu'un qui ensuite s'est servi de ce que je lui ai dit contre moi, et çà refoidit pas mal çà.
AHHHH!!! :cry:
Ceci m'est arrive plus d'une fois!!! C dur a gerer... Et sur des gens sensibles et fragilises comme ns, c'est comme une bombe a retardement :???: On garde ttes nos emotions,on les cachent derriere nos "masques"...Puis petit a petit cela ns ronge de l'interieur...
Bizz
Paloma :papillon:
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