J'ai écrit ce texte à ma sortie de l'hôpital, ou je suis restée deux mois pour mon diagnostic d'anorexie. J'ai repris mon poids, mais il est terriblement difficile de m'accepter et je continue de lutter tous les jours parce qu'elle tourne autour et me rappelle...Soyez fortes les filles, je vous aime!!!
Pour mes amies, à St-Justine
À toi, mon amour et ma haine,
J'étais assise sur le bord du gouffre, incapable d'affronter la vie, le pont qui me mènerait à l'âge adulte. J'étais vulnérable, je voulais être maître de moi-même, je voulais la perfection. Tu en as profité, me faisant croire que tu m'aiderais à l'attiendre et que tu faciliterais ma traversée en me tenant la main. Alors que je cherchais un sens à ma vie, une fâçon de survivre et d'exister, je t'ai fait confiance et me suis laissée prendre.
Les premiers pas ont été ceux d'un bonheur à double-tranchant, une victoire pour toutes les deux, un signe de force. Mais tu étais remplie de malices et pendant que tu me sourais en me tenant la main pour éviter que je ne tombe, tu tentais de me pousser de l'autre, afin de me donner à la mort.
Tu m'as permis de faire un bout de chemin et je t'en remercie, mais je m'aperçois maintenant de ton double-visage. Làche-moi la main, je dois continuer la route seule, selon mes propres volontés, et non transportée par cette morbide façon d'exister. Je t'ai aimé, mais une seule d'entre nous doit franchir ce pont, et ce sera moi.
Tente de me rejoindre si tu le désires, mais je trouverai les armes pour te repousser et de l'autre côté, se trouve une armée qui me protègera. Je ne suis plus seule maintenant, je trébucherai sûrement, mais j'y arriverai.
Maintenant, c'est toi qui est seule sur le pont et même si je pleurerai de te perdre, douce espoir, je souhaite de te voir tomber. J'existe, que tu le veuilles ou non, et même si tu me manqueras, je ne veux te ressentir qu'en souvenirs. Je t'en prie, lâche ton étreinte et retourne dans les profondeurs d'ou tu provenais.
