Synthèse "la Dépendance affective"

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Antoine
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Synthèse "la Dépendance affective"

Message par Antoine »

Bonsoir, avec un peu de retard, voici le compte-rendu du groupe de parole organisé par l'association Partage et Ecoute le mercredi 16 février 2005 et dont le thème était "la Dépendance affective".
Mes remerciements à Aurélie qui a modéré la réunion et qui s'est occupée de faire cette synthèse.


Cette semaine nous avons abordé le thème des dépendances affectives.

Pour commencer je citerai cette phrase d'Antony sur Enfine:
"L'homme ne peut vivre seul sinon il devient fou…"

Cela explique bien la nécessité des "nourritures affectives" comme dit Boris Cyrulnik, être aimé et recevoir de l'affection est vital. Il nous permet de nous épanouir, d'éprouver des émotions, de nous sentir exister.

Dès le ventre de la mère le fœtus perçoit les émotions, les sensations les odeurs les sons, c'est là que le premier lien affectif se crée et dès que le bébé naît il a besoin d'amour, d'attention et de soins, sinon il se laisse mourir.

Mais à partir du moment où il y a un lien affectif, il y aura forcément une dépendance plus ou moins marquée: quand la personne est là on est baigné par son affection, son amour, ses attentions, mais lorsqu'elle n'est pas là on ressent le vide et le manque.

Donc si l'affection est nécessaire la dépendance qui en découle doit être limitée.

· La part de l'affection des parents envers leurs enfants.

Pour F. la dépendance affective c'est juste avant la fusion, c'est donc déjà trop. Il aime ses enfants mais il leur apprend l'autonomie, la responsabilité de leurs actes, sans les juger et en restant tout près à la moindre chute, pour les aider à se relever.
Et il ne faut pas se servir de la dépendance affective avec ses enfants pour avoir un contrôle, une emprise sur eux.

A partir du moment où l'autre n'est pas soi, il aura des pensées, des choix, une identité différente, aimer c'est laisser la place à l'autre et accepter sa différence même si c'est notre propre enfant.

F. fait en sorte que sa fille n'aie pas de dépendance affective avec lui, qu'elle puisse se débrouiller seule, mais dès qu'il revoit le "vide dans ses yeux" il est là pour l'aider, lui apporter son soutien et son amour.

K. reconnaît aussi qu'il faut que l'enfant apprenne à se séparer de ses parents, même s'il doit rechercher l'affection auprès d'autres figures parentales, un professeur, un médecin, des grands parents, pour grandir et se rendre autonome.

· Comment atténuer les dépendances affectives.

M. dit qu'il faut être autonome affectivement pour vivre des relations affectives sans dépendance. Ce que l'on peut attendre de l'autre il faut d'abord l'obtenir par soi, en développant son amour propre, son attention envers soi, en écoutant ses propres désirs indépendamment de ce que pense l'autre ou ce qu'il attend de nous.

Aussi si la dépendance affective est à sens unique, c'est à dire si on recherche l'amour d'une personne qui ne nous accorde aucune attention, ce qui a été le cas de R. avec sa mère, elle a subi les pires souffrances de la part d'autrui dans l'espoir d'obtenir la reconnaissance et l'amour de sa mère, qu'elle n'a jamais reçu.

A ce moment là il faut renoncer, faire le deuil de cet amour qui ne viendra jamais, même si on l'espère au plus profond de soi et que l'on s'auto-détruit.

Il y aussi la possibilité de fractionner son affection et multiplier les "micro-dépendances affectives" avec ses grands-parents, ses cousins proches ou éloignés, ses amis, amies, ses professeurs, collègues, son petit ami, sa petite amie, plutôt que de laisser une seule personne avoir le monopole de cette affection.

Tout en restant dans la relation vraie et de confiance.

F. "Libre à chacun d'aimer qui il le veut et comme il le veut".

"On choisit pas sa famille, on choisit ses amis". A partir de là on peut accepter de renoncer à un amour qui ne viendra pas et accepter l'amour que l'on nous porte et qui vient d'autres personnes que sa famille. On choisit ainsi "d'adopter" des personnes pour leur affection, et de "désadopter" des personnes qui nous font souffrir ou ne nous aiment pas en retour.
Modifié en dernier par Antoine le 06 mars 2005, 22:05, modifié 1 fois.
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Antoine
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Message par Antoine »

Coucou Diaphana, content de te revoir parmi nous :-D Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais en effet, ce concept de micro-dépendances est intéressant et il se pourrait bien que ce soit l'une des clés de notre équilibre.
Sukjung
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Message par Sukjung »

intéressant ce compte rendu.. :)
tigresse
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Message par tigresse »

Je suis assez d'accord avec la dépendance affective...c'est une chose lorsqu'on attend l'amour d'1 personne & cela en est une autre lorsqu'on recherche l'appréciation et l'amour de notre entourage...j'ai appris qu'il faut relativiser...me concernant, je me suis construite 1 monde d'apparence...je montrai une facette de ma personne..."Je vais bien...tout va bien...j'arrive à gérer...dire oui quasi à tout...vouloir sauver le monde"...pourquoi? Pour être aimée et me sentir aimée!!! Mes amis, mes parents, mon frère m'aiment...mais on ne peut pas être d'accord sur tout et à force de vouloir protéger nos proches...on le étouffe et ils finissent par prendre un peu le large...conséquence: incompréhension, blessure...Pourquoi??? Ce besoin de sentir que l'on est apprécié, aimé...A force de chercher l'Amour, on ne se rend pas compte de tout l'amour que l'on reçoit sauf qu'il n'est pas absolument comme dans notre imagination...Une chose est vrai, il faut apprendre à s'aimer soi-même, à être un peu égoïste, prendre du recul et se reconcilier avec son corps et sa tête pour s'en rendre compte. Je n'y suis pas encore mais j'y travaille.
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perseverance
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Message par perseverance »

je reste figée sur le terme "micro-dépendances affectives"...jamais pensé à ça. Intéressant.
Merci Antoine.
Dia
Bonjour Coralie,
d'abord, je suis heureuse de te croiser.

Pour les micro-dépendances, j'aurais tendance à dire qu'elles ne sont pas si micro que ça.

J'ai constaté que chaque micro-dépendance renforce les autres, de sorte qu'on se retrouve finalement au centre d'un réseau de macro-dépendances.

Et que c'est de plus en plus nourrissant, pour soi, et pour les autres.

Et je crois bien que c'est le coeur de la vie, cette histoire...

Le tout, c'est d'oser lacher les copines chiantes pour aller vers les gens qui nous font du bien. Sans culpabiliser de les ennuyer. Parce que nous aussi, on leur apporte beaucoup, et pas ce qu'on croit leur apporter. On serait surpris d'apprendre tout ce que les autres recoivent à notre contact.

Tu serais surprise, Coralie. Et oui, moi aussi, à ton contact...
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