Synthèse "l'obession"

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Antoine
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Synthèse "l'obession"

Message par Antoine »

Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu du groupe de parole organisé par l'association Partage et Ecoute le mercredi 2 mars 2005 et dont le thème était "l'obession".
Jacqueline s'est occupée de modérer le groupe de paroles et c'est à Céline que vous devez cette synthèse.


Tout d’abord, définissons l’obsession : « les obsessions, ce sont des pensées, des idées ou des images qui font irruption dans la tête de manière récurrente et persistante. Elles s’imposent et se répètent sans laisser l’esprit en repos. Souvent les obsessions ont un contenu douloureux, inacceptable, dégoûtant et anxiogène. La personne les trouve généralement absurdes et s’efforce de les chasser ou de les neutraliser mais la lutte et la résistance sont souvent inefficaces. Cela génère une anxiété et une détresse importante.»

On retrouve dans cette définition le côté moral mais n’y a t’il pas également des obsessions purement physiques…

1- Les obsessions physiques :

Comme C. nous dit : « je suis obsédée par la balance, par le chiffre qui va s’afficher, quelques grammes de plus me décomposent, de moins me rendent heureuse ». MC se pèse 10 fois par jour. V. qui s’est débarrassée de cet outil de malheur, se pesait à chaque fois qu’elle avalait quelques choses. O. nous révèle que sa fille est totalement dépendante de cet objet et peut devenir hystérique si la balance n’est pas à sa place.

Certaines en arrivent à dépendre des calories notées sur les aliments achetés, passant des heures dans les supermarchés pour trouver des produits les moins caloriques possibles.

Je sui obsédées par mon corps nous révèlent C. : « voir que mon ventre est gonflé ou au contraire qu’elle voit ses os saillants : quel bonheur…. ».
C., quant à elle est obsédée par la dégradation des dents de sa fille ; les vomissements les ayant réellement abîmées.

Les obsessions physiques découlent bien évidemment d’un contexte moral plus qu’important.


2- Les obsessions morales…un enfer !

« L’obsession quand tu nous tiens… »

- La perfection :
K. aimerait que tout soit parfait : sa vie professionnelle et sentimentale, ses relations avec les autres. Elle a l’impression de ne pas être aimé, que tout le monde lui en veuille.
C. a toujours peur de faire mal : elle pense toujours à ce que les gens vont penser d’elle et vit dans la culpabilité de faire du mal à ses proches, de dire le mot de trop qui va tout faire basculer.
L’obsession devient un calvaire et nous enferme dans un monde de souffrance : comme lâcher prise, arrêter de penser que tout ce que l’on dit et fait est mal.

Y. témoigne : « elle prend toute la place, l’obsession nous ronge et on fini par s’oublier pour ne plus vivre qu’à travers elle ».

- L’obsession du silence et du bruit :

Blaise Pascal a écrit « Toute le misère de l’être humain provient du fait qu’il est incapable de se retirer seul dans le silence ».

Mais le silence peut obséder : C. est toujours aux aguets. N’ayant jamais entendu sa fille vomir, elle a toujours peu qu’elle continue à le faire. Mais l’anorexie boulimie est « la maladie du silence » comme nous dit C.
E. dit très humanise l’obsession : « c’est un animal qui se glisse doucement…et nous chuchote de doux mots.. ». « cet animal prend toute la place sans bruit, il nous attache et on ne pense qu’à travers lui » ajoute C ;

Pour J., l’obsession est une musique, musique qui lui rappelle la mort d’être chers. Ce bruit par ces notes la rend triste et nostalgique…ces sons sont un calvaire…et font remonter tant de souffrance…

3 - S’en sortir : comment ?

J. pense que la respiration est un moyen de palier aux obsessions : « apprendre à faire attention aux pensées qu’on entretient, la respiration nous permet de nous recentrer sur soi ».
Effectivement, B. pense qu’il faut arrêter d’être obsédé par la maladie qui détruit son amie. Car en lui montrant sa souffrance, il ne fait qu’augmenter la culpabilité de la femme qu’il aime.

Les TCA sont obsédées par tout, ne rajoutons pas notre propre souffrance, montrons lui qu’elle ne doit se sentir coupable de faire du mal aux autres.
A., après un travail sur elle a réussi à prendre sur elle la souffrance de voir se sœur se détruire. Aujourd’hui, elles entretiennent des relations beaucoup plus seines et A. ne lui montre plus sa peur et essaye de montrer à sa sœur qu’elle peut se confier à elle et qu’aucun jugement viendra d’elle : elle veut l’aider, l’aider en la laissant venir à elle et en ne lui forçant pas à parler de sa maladie.

K. nous fait partager son expérience : « Il faut arriver à trouver un équilibre en allant vers les choses bien et non les petites difficultés que l’on rencontre ».

Proches, penser à vous, arrêter de montrer votre souffrance à la personne malade car vous n’engendrerez que de la culpabilité. Vous n’êtes coupables de rien pas plus que la personne malade.
Mais elle a besoin de vous, de votre soutien et de ne pas voir dans votre regard cette culpabilité qui la ronge tous les jours !!
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Anorchidea
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Message par Anorchidea »

C. a toujours peur de faire mal : elle pense toujours à ce que les gens vont penser d’elle et vit dans la culpabilité de faire du mal à ses proches, de dire le mot de trop qui va tout faire basculer.
L’obsession devient un calvaire et nous enferme dans un monde de souffrance : comme lâcher prise, arrêter de penser que tout ce que l’on dit et fait est mal.
:tourneenrond:

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