Il a plu quelques gouttes, pas beaucoup, juste de quoi stopper la température intérieure dans sa montée en flèche (tiens ça me rappèle d'autres chiffres mais eux cesseront-ils?)
j'aurais été chez moi je serais sortie dehors, sentir cette eau, la fraîcheur, l'humidité sur moi... en pleine ville ça parait trop suspect...
j'ai toujours aimé les orages, regarder les éclairs, écouter le tonerre, essayer de savoir où il est tombé. c'est toujours plus impressionnant chez moi, je dors sous les toits et je suis aux premières loges quand un de ces fameux orages de montagne éclate. j'aime ce danger qu'ils représentent, d'autant plus en ce moment, à plusieurs reprises je me suis retrouvée surprise par un de ces violents orages alors que je redescendais du refuge où je travaillais. jamais je n'ai attendu qu'ils passent pour finir mon chemin.
ce soir j'aurais voulu être sous cet orage, surprise dehors par un peu de fraicheur, avec ce risque, toujours là.... j'aurais voulu céder ce dernier souffle sous ce spectacle attirant, à un phénomène soudain et pourtant attendu sous cette chaleur.
seulement je n'étais pas là au plus "fort" de l'orage, enfermée où je ne devrais pas, à tenter de vider mes trippes, étouffant mes larmes sous cette horreur sans nom. à scrupter mes formes, à vouloir me taper la tête contre le mur..... mais aucune larmes....
il pleut dehors , comme en moi mais sur mon visage plus une larme, plus un cri, juste un silence. j'entends les gouttes taper sur les vitres, je sors, je suis là, face aux fenêtres, perplexe, abattue.
il pleut, l'odeur de la terre mouillée atteint à peine l'appart, il y a plus de bétume qu'autre chose au fond, ça me manque, les montagnes me manquent terriblement mais pas l'ambiance qui m'attend.
la fraîcheur aura eu le don de m'apaiser un peu ce soir, je m'occupe, je m'affaire au ménage maintenant qu'il fait moins lourd, je trie, je jette, je balance loin de moi tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la nourriture dans le coin. je sens ce poids à porter, trop lourd, alors je me hais....
il ne pleut plus depuis un petit moment, un feu d'artifice vient de commencer, ils doivent fêter l'été, je ne sais pas.... je pense à ces gens qui s'amusent, surement soulagés que la pluie se soit arrêtée.... j'aurais voulu qu'elle continue, qu'il pleuve encore, toutes ces larmes que je ne peux plus sortir, j'aurais voulu que la route se recouvre d'une fine pellicule d'eau, j'aurais voulu que ma nuit soit bercée par son bruit, j'aurais voulu qu'il pleuve encore et encore....
jusqu'à ce que je n'ai plus à pleurer, je ne puisse plus pleurer....
il ne pleut plus.... et moi j'ai toujours envie de pleurer, de m'écrouler, de m'arracher cette graisse.....
il ne pleut plus......
je ne pleure plus.....
