jeuner pour se ronger l'intérieur...pffff

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Anorchidea
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Message par Anorchidea »

Merci à vous pour ces petits mots qui représentent beaucoup....
Cela fait plaisir de vous retrouver, sincérement.
J'ai eu peur pendant un temps d'entretenir ma maladie ici avec vous, mais aujourd'hui j'ai assez de recul pour faire la part des choses.
Je suis encore au foyer post-cure et essaie de maintenir un poids stable, même si c'est trop peu ça ne sera ni moins ni plus. Je sais que tout mon entourage voudrait me voir prendre des couleurs, des formes pour qu'ils puissent se rassurer en se disant que j'ai "l'air plus en forme". Je n'arrive pas  à leur expliquer que ce n'est que le début; j'ai passé l'étape du sevrage alcoolique, des drogues et aussi des scarifications, mais il y a encore un sacré boulot à faire.
Du mal à expliquer. Beaucoup. ça sort pas.
Alors leurs attentes se font désirer, et moi je me sens incomprise, et j'ai l'impression que l'on minimise mes efforts parcequ'ils ne sont pas visibles.

Je continue les expériences, ne plus me peser tous les jours, gérer les crises d'angoisse sans se faire mal, se rendormir aprés un cauchemar, se nourrir grace à l'instinct de survie, réflexe que j'avais perdu.

Je crois que tout cela va encore être long; je désespére parfois, même beaucoup, mais quelques pas ont déja été faits, et je dois dire que j'ai une super équipe de soignants, et que les liens tissés avec les proches sont très porteurs, même si j'ai toujours du mal à accepter l'aide, la tendresse et tous ces trucs "gentils" parce que gérer les affects c'est pas dans mes capacités, ça part toujours en vrille dès que les émotions me submergent...

Mais il n'y a plus de passages à l'acte, et j'apprends à maitriser la frustration sans m'emporter dans l'auto agressivité. Même l'agressivité tout court en fait.

Je reste donc encore quelques mois dans ma maison-foyer-hopital et reprendrai les cours par correspondance. Tout le monde me bassine avec ça parcequ'il parait que c'est hyper difficile, mais j'ai pas vraiment le choix; j'ai une contre indication médicale, en rapport avec les effets de la maladie, les cachets trop forts pour pouvoir prétendre arriver à être concentrée, et puis mon comportement et mes mauvaises habitudes....
"Vous êtes trop passionnée, trop entiére, trop exigente, trop perfectionniste, trop emotive, trop fataliste [...]"
Trop trop trop de toutes maniéres c'est toujours le même refrain.

TROP

Je ne sais pas si on trouve un jour le parfait équilibre aprés ces expériences qui sont plutôt douloureuses, mais ce qui est sûr c'est qu'après, on relativise et on profite du moment présent. Parce qu'on ne sait jamais si ça va durer.

Je vous embrasse et vous souhaite de croiser le désir, notamment celui d'être en vie...
Quand on regagne des envies, qu'on entrevoit la lumiére....c'est que l'on revient à la vie, un peu.
Take care
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