Mon avis, brutal, mais j'aimerais votre idée sur la question

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cilloux
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Mon avis, brutal, mais j'aimerais votre idée sur la question

Message par cilloux »

Bonjour à tout le monde,

voilà j'ai eu une période ano, puis bv durant 2 ou 3 ans qui s'est arrêtée très rapidement quand je suis partie de chez moi à 20 ans. Il faut dire que ma mère est décédée, mon père étant malade j'ai été vraiment seule face à la vie.

L'été dernier, dépression, anorexie, puis BV pendant 3 mois. Je pense que je tiens le bon bout, pas de crise depuis début janvier.

Mais durant tout ce temps, mon idée fixe a été "je m'en sors ou j'en crève".

Je n'ai personne sur qui m'appuyer.

Quand je lis beaucoup de témoignages, je ne peux pas m'empêcher de penser "oui, mais elles peuvent se permettre d'être aussi mal".

Car par exemple la semaine dernière, plus de chauffage, avec la responsabilité de mon petit père malade, je ne peux pas rester sans manger. Culpabilités, angoisses, idées suicidaires, peut-être, mais quand faut faire le boulot, le cerveau ne compte plus : il faut un corps fonctionnel. La graisse et les cuisses, le mal-être, les questions existentielles que j'ai pu lire sur ce forum, ben tout ça, ça s'évanouit très vite quand il faut prendre les problèmes à bras le corps.

Alors je ne sais plus. Je ne sais plus quoi penser de la dépression que je viens de traverser. Je ne sais plus si j'ai fait du cinéma, si j'ai fait ma petite comédie, si j'étais réellement malade.

Car attention, je ne jette la pierre à personne : je suis tombée sur un médecin qui m'a guidée vers la guérison tout en douceur et les coups de pied au c... n'ont jamais aidé personne. Ce n'est pas du tout ce que je veux dire.

Ce que je veux dire, c'est que les parents ou les proches doivent peut-être admettre que l'anorexique soit confronté avec ses vraies limites. A savoir la vraie faim, le vrai froid, la vraie solitude, sans dix mille personne derrière la porte prêtes à intervenir.

Je ne sais pas si je suis très claire, en tout cas je ne le suis pas dans ma tête.

Je tiens à redire que je ne jette pas la pierre car si quelqu'un s'est complu (heu, ça se dit, complu ?) dans la maladie, c'est bien moi.

J'irai jusqu'à dire que quand la complaisance est là, c'est que la vie est à nouveau possible.

J'aimerais bien avoir des avis sur la question car je me sens en marge des autres ano/boulimiques, étant plus vieille d'une part, et pas du tout dans le cas de figure de la majorité (avec une famille qui lorgne sur vos repas : moi si je ne mange pas, ben je ne mange pas puis c'est tout).

Merci
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so
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Message par so »

Pour moi c'est la même chose Cilloux, je n'ai personne pour me dire mange, fais ceci ou cela. J'ai des tas de questions existentielles mais si je veux vivre je dois continuer à travailler et pour travailler ben il faut un minimun d'énergie.
Je suis tout a fait d'accord avec toi: soit on décide de mourir et on n'en parle plus, soit on décide de vivre et alors il faut se bouger.
La dépression n'est sûrement pas du cinéma mais avec une devise: marche ou crève au dessus de la tête ben il faut faire des choix, prendre ses responsabilités
Nous n'avons personne et c'est peut être nous qui avons de la chance même si la souffrance parait souvent insurmontable.
Tu n'est pas hors norme, la solitude face à la maladie touche plus de personnes que tu ne le penses, ya moi déjà. En revanche pour l'âge, je peux pas trop te dire mais la moyenne d'âge du forum remonte peu à peu, ne t'iquiète pas :lol: . Et le plus important n'est pas l'âge de nos artères mais l'expérience que l'on a à partager.

Joyeux courage Cilloux


:soleil:
nad
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Message par nad »

"La graisse et les cuisses, le mal-être, les questions existentielles que j'ai pu lire sur ce forum, ben tout ça, ça s'évanouit très vite quand il faut prendre les problèmes à bras le corps"Tu as certainement raison, l'anorexie ou la boulimie sont très certainement des maladies de notre société de surconsommation. Mais hélas, ce n'est pas avec ces arguments que l'on peut soigner ceux qui en souffrent. Il s'agit également d'un mal être, d'un manque de considération et de confiance en soi. Alors faut-il un peu plus "secouer" nos enfants souffrant de ces maladies. L'argument qu'il y a plus malheureux qu'eux n'est pas forcément entendu. Je crois qu'avant tout, ils ont besoin de sentir utiles, d'être valorisés.
Mais avant tout, je veux saluer ton courage et ta lucidité et te dire que tu es très courageuse.
Bonne chance.
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Elodie
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Message par Elodie »

Je me suis vue plongée dans l'anorexie, je connaissais les symptômes par coeur, je connaissais la maladie pour prendre soin de patients en pédopsychiatrie, j'ai senti que je glissais... Une chute ennivrante, presque jubilatoire. Au début, j'ai nié la souffrance parce que je savais qu'il y avait plus malheureux que moi et que j'assumais mon "choix" et puis un jour, je me suis faite avoir parce que je ne savais pas que dans le mode d'emploi, il ne précisait pas comment en revenir, qu'à un moment on perdait le contrôle et puis un jour, je suis partie en rando avec 15 amis proches, ma fratrie de coeur. Là bas, t'as environ 10% de l'essentiel et si tu veux suivre, tenir le coup, finir le tour du beaufortin en un seul morceau sous la canicule des 10 premiers jours d'aout et avec un sac à dos dont le poids oscille entre 15 et 17 kilos et bien tu manges, tu bois et tu dors. Tu fais gaffe à toi, à ta santé. Tu prends soin de tes pieds et les chouchoutes pour pouvoir remettre tes pompes le lendemain, tu ne te dépenses pas inutilement parce que 140 kilomètres sous un soleil de plomb, ça suffit et puis tu manges pour pas tomber dans les pommes au bord d'une falaise ou ralentir ta bande de copains qui déjà a hésité à t'emmener au vu de ton état de santé... Bref, tu reviens aux valeurs essentielles : manger à ta faim et avoir suffisamment de calories pour ne pas crever de froid en pleine nuit et au milieu de nulle part, boire suffisamment, ne pas te mettre en danger inutilement et dormir assez...

Essayez, vous verrez, c'est jouissif ! Vous reviendrez en bien meilleure santé et avec des préoccupations nettement plus saines ("ça fait quand même un drôle de bruit une marmotte" ou "que peut-on faire pour éviter que les gens cueillent des edelweiss ?" au lieu de "y a combien de calories dans la compote ?" ou "faut que j'aille courir pour dépenser le demi yaourt 0% que je viens d'avaler...")

:lodie:
cilloux
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Message par cilloux »

Merci Nad pour les encouragements... Les médicaments, et une certaine philosophie, m'aident beaucoup. Un médecin compréhensif qui a lui-même "fait" une dépression (le verbe faire n'est pas vraiment le mieux choisi).

nad a écrit :Ce n'est pas avec ces arguments que l'on peut soigner ceux qui en souffrent
Justement : il ne s'agit pas de soigner avec des arguments, avec des paroles, avec des idées !

Les anorexiques sont déjà trop "dans leur tête" et pas assez dans leur corps.

Comment soigner un cerveau qui fantasme tout le temps ?

Il ne s'agit pas d'arguments. Il s'agit de ramener l'esprit de la malade dans la réalité. Et pour ça, quelle autre solution que de l'acculer à des problèmes purements matériels ?

Une amie atteinte d'une autre maladie (maniaco-dépressive) me citait un philosophe disant "je ne suis que réflexion".

Et j'avais envie de lui souffler dans les bronches : " les infirmières qui te soignent, le personnel qui s'occupe de ta bouffe, de ton lit, du ménage de ta chambre, le plombier qui répare les radiateurs... s'ils n'étaient pas là, tu serais dans la faim, le froid, la saleté. Ca te sortirait peut-être de ta réfléxion."

Quand je lis que certains anos se plaignent de n'être pas compris, je voudrais leur demander qui est-ce qu'elles comprennent, elles ?

Est-ce qu'elles considèrent que les autres sont aussi fragiles qu'elles, sont parfois aussi mal dans leur peau.

L'anorexique n'a pas le monopole de l'angoisse, du suicide, des larmes, des nuits blanches.


Enfin, ce que je critique, ce n'est rien d'autre que mes propres défauts, j'en ai conscience. Jamais je n'ai vu chez les autres un défaut qui ne soit pas le mien. Le mal que je vois sur autrui, c'est le mien et c'est pour ça qu'il m'est insupportable.
cilloux
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Message par cilloux »

Elodie tu es un livre de sagesse tibétaine
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Elodie
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Message par Elodie »

:blush: :merci: :blush:

Je ne crois pas être cela mais si mon post a résonné en toi, tant mieux !
Bises,
Elo.
philippe
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Des idées... sur la question...

Message par philippe »

Bonjour,
Je suis un papa... (Evénement ?)... et je viens de m'inscrire sur ce forum que je consulte très régulièrement...
Mon idée sur la question ? ... L'anorexie bien sur...
Et bien il s'agit d'une maladie tout simplement... et pour ma part je tiens à apporter un principe de réalité :
. Contre les complicités pathologiques qui consistent à mettre inconsciemment la maladie au coeur de la relation... Ma fille, anorèxique a besoin d'être soutenu dans son objectif de guérison et il me semble utile de sauver les espaces de rencontres (repas, courses...)... Bien-sûr que cela peut faire peur, à l'enfant malade ou au parent "insistant"... Mais je veux et je garderais ma responsabilité...
A mon sens :
- Parents : principe de réalité, les repas (qu'elles qu'ils soient) se prennent ensemble, faire suivre la personne malade par un médecin pour les aspects physiques et permettre l'expression de la parole dans un lieu adapté pour le malade (psy...)... Etre solidaire, exprimer son amour... sans pour autant faire de complicité pathologique qui consisterait a attenuer ses propres peurs,
- Enfants malades : vous n'êtes bien sûr pas responsable... Il s'agit d'une maladie difficile qui apporte souffrance et danger pour votre intégrité physique...Je reste intimement persuadé qu'au bout du compte, vous devez vous battre (choisir de guérir) et prendre le temps en usant de l'environnement qui vous entoure... Alors bon courage... tout le monde ici aime tout le monde... personne n'est méchant, ni gentil... Chacun fait tout ce qu'il peu...
Je vous souhaite de tout coeur bon courage ! et bravo pour ce forum...
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carolange
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Message par carolange »

:coeurkibat2: bienvenu papa philippe :coeurkibat2:





;)
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perseverance
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Message par perseverance »

Bonjour Philippe,

je n'ai pas d'enfant alors je suis mal placée. La seule chose dont je sois sûre et certaine, c'est que la souffrance et la violence (morale) sont toujours néfastes. Il ne faut jamais jamais faire souffrir votre fille, même si vous considérez que "c'est pour son bien".

J'aimerais tellement faire comprendre ça. La souffrance est un cercle vicieux, quand les autres vous font du mal (pour votre bien - toujours), vous cherchez à vous en sortir en vous faisant du mal aussi (ben oui, puisque c'est comme ça que les gens qui nous aiment agissent).

Enfin, je ne me fais pas d'illusion, on ne me croit jamais. Mais pensez-y la prochaine fois que vous aurez les nerfs contre votre fille.

Et vous aussi, réclamez que personne, elle non plus, ne vous fasse souffrir. C'est toujours gratuit la souffrance, ça ne sert à rien.


Bon courage, j'espère qu'elle va aller mieux et vous aussi.
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milly
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Message par milly »

pers

moi je te crois. On nous fait souffrir avec des remarques, des questionnements, des regards, alors on décide d'agir limite contre notre gré. Du coup, on souffres encore plus, ....
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perseverance
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Message par perseverance »

En fait il faudrait que je trouve des exemples concrêts de violence morale que l'on subit, pour faire comprendre.

Par ex quand j'ai été à l'hosto, le psy du service m'a sorti
"depuis dix ans vous n'avez pas avancé".

Ca fait super plaisir.

Je sais pas, moi ça ne me viendrait pas à l'idée de dire ça à quelqu'un. C'est débile. En 10 ans, tout le monde avance. Même les grand malades mentaux, même ceux qui ne savent ni parler, ni manger, ben ils avancent quand même. Alors entendre ça de la part du chef de service...

Mais je vais essayer de trouver d'autres exemples. Je suis sûre que chacun et chacune en a des tonnes de cas concrêts, des brimades au quotidien, par les parents, la famille, l'entourage et les médecins.
philippe
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Message par philippe »

milly a écrit :pers

moi je te crois. On nous fait souffrir avec des remarques, des questionnements, des regards, alors on décide d'agir limite contre notre gré. Du coup, on souffres encore plus, ....
Agir limite contre son gré... C'est certain que l'environnement formule la réalité... Elle est sans doute terrible et peut être effrayante ?!!! Mais n'est ce pas là son rôle à cet environnement (pére, mére, médecin...)...? C'est un choix responsable en tout cas... A part cela, je suis entièrement d'accord : on n'agit pas contre son gré... Agir ou être agit ? il s'agit bien d'un choix qui appartient à chaque individu...

Nous avons tous la prétention de souffrir beaucoup plus que les autres. 'Honoré de Balzac'
Un conseil, pour moins souffrir : ôte-toi de la cervelle que tu as le pouvoir de gouverner ta vie. Laisse aux autres cette illusion. 'Henri gougaud'

A bientôt
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perseverance
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Message par perseverance »

Bonjour Philippe,

heu, malgré le fait que j'aime beaucoup votre prénom, je n'ai pas compris ce que vous avez écrit :
l'environnement formule la réalité
Est-ce que votre message veut dire que vous êtes d'accord :D ou que vous n'êtes pas d'accord 8-O avec Milly et moi ?
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milly
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Message par milly »

Est-ce que votre message veut dire que vous êtes d'accord ou que vous n'êtes pas d'accord avec Milly et moi ?
euh, j'suis comme pers, j'ai pas tt compris... mais c'est tôt, c'est peut-être pour ça!!!
philippe
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Message par philippe »

voui...Disons que je suis d'accord... "L'environnement formule la réalité"... veut dire : parfois les autres disent des choses qui sont difficiles à entendre parce qu'elles font peurs... mais ils me semblent que c'est souvent assez proche de la réalité...
Je pense aussi qu'il faut accepter les "mots", tels qu'ils sont prononcés... et c'est valable dans tous les sens...
Bon voilà, j'espére que je me suis fais comprendre :-)

Bonne journée a vous !
philippe
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Message par philippe »

Et les smilies délirent toujours...
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Message par milly »

les autres disent des choses qui sont difficiles à entendre parce qu'elles font peurs... mais ils me semblent que c'est souvent assez proche de la réalité...
je suis d'accord avec vous papa Philippe sauf sur ce point :-P
Les paroles de notre entourage peuvent être d'une violence extrême et peu justifiées [-X !!! Cela n'arrives pas pour tout le monde et heureusement mais lorqu'on entend dire "si t'es malade c'est de ta faute" de la bouche de son propre père, on a du mal à le digérer!!! :cry: :cry: :cry:

Puis ce sont des mots difficiles en entendrent car on est dans un idéal trompeur, celui de la maigreur (je parnes que pr les anos là). On ne se rends pas vraiment compte de notre état et c'est finalement ce qui nous sauve.

P.S: les smilies déconnent aussi avec moi ;)
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perseverance
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Message par perseverance »

Papa Philippe,

vous vous sentez fort, vous êtes sûr de vous, vous pensez que vous devez tenir pour le reste de la famille etc...

Ben si vous voulez tout savoir, c'est le jour où vous allez craquer que ça va se décoincer pour votre enfant. Alors ne soyez pas trop dur avec lui/elle (?) pour l'instant, ça lui évitera d'être dur avec vous lorsque vous aurez craqué.

La violence n'engendre que la violence. Les mots "durs", ce n'est pas à un père de les dire. Il en entendra toute sa vie.

Un père et une mère sont les deux uniques êtres au monde à donner de la douceur (une épouse ensuite, alors ça fait trois êtres au monde). Ne jouez pas au gros dur.

L'anorexie n'a rien à voir avec la faiblesse mentale, ou le refus de voir la réalité, ou je ne sais quoi.

Faites lui confiance d'abord. Quand il/elle se plaint ou dit quelque chose, ne lui tournez pas le cerveau à l'envers en interprétant n'importe quoi, puis en le/la culpabilisant de mentir, de manipuler, parce que vous aurez lu ça dans un livre.

Bah puis j'ai l'impression de parler dans le vide. Si vous aimez votre enfant pour l'affection qu'il vous apporte, vous l'enfermerez derrière l'étiquette d'enfant méchant qui fait souffrir ses parents (voyez la culpabilité qui plane dans tous les messages d'anorexiques)

Si vous l'aimez comme une personne à part entière, libre de ses choix, de ses questionnements, alors là il/elle aura une chance de s'en sortir.

Et de grâce, essayez de changer votre attitude à vous avant de changer la sienne. Et allez voir un psy vous même avant de l'envoyer chez les psys.

Pour l'hopital je ne peux rien dire, on n'y va pas comme ça... mais allez quand même y passer une après-midi, tout seul, sans votre épouse, comme un grand garçon que vous êtes. Faites le pour de vrai
En sortant, le soir, vous aurez quelques éléments en plus pour vous faire une idée. (et si vous trouvez cette démarche trop difficile, alors questionnez vous sur ce que vous souhaitez imposer à votre enfant).



Pers.
philippe
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Message par philippe »

milly a écrit :
les autres disent des choses qui sont difficiles à entendre parce qu'elles font peurs... mais ils me semblent que c'est souvent assez proche de la réalité...
je suis d'accord avec vous papa Philippe sauf sur ce point :-P
Les paroles de notre entourage peuvent être d'une violence extrême et peu justifiées [-X !!! Cela n'arrives pas pour tout le monde et heureusement mais lorqu'on entend dire "si t'es malade c'est de ta faute" de la bouche de son propre père, on a du mal à le digérer!!! :quote]

C'est effectivement pour ce genre de propos que je précisais :"souvent assez proche de la réalité"... car il est évident que "si t'es malade c'est de ta faute"... c'est un propos imbécile doublé d'une anerie...
philippe
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Message par philippe »

perseverance a écrit :Papa Philippe,

vous vous sentez fort, vous êtes sûr de vous, vous pensez que vous devez tenir pour le reste de la famille etc...

Ben si vous voulez tout savoir, c'est le jour où vous allez craquer que ça va se décoincer pour votre enfant. Alors ne soyez pas trop dur avec lui/elle (?) pour l'instant, ça lui évitera d'être dur avec vous lorsque vous aurez craqué.

La violence n'engendre que la violence. Les mots "durs", ce n'est pas à un père de les dire. Il en entendra toute sa vie.

Un père et une mère sont les deux uniques êtres au monde à donner de la douceur (une épouse ensuite, alors ça fait trois êtres au monde). Ne jouez pas au gros dur.

L'anorexie n'a rien à voir avec la faiblesse mentale, ou le refus de voir la réalité, ou je ne sais quoi.

Faites lui confiance d'abord. Quand il/elle se plaint ou dit quelque chose, ne lui tournez pas le cerveau à l'envers en interprétant n'importe quoi, puis en le/la culpabilisant de mentir, de manipuler, parce que vous aurez lu ça dans un livre.

Bah puis j'ai l'impression de parler dans le vide. Si vous aimez votre enfant pour l'affection qu'il vous apporte, vous l'enfermerez derrière l'étiquette d'enfant méchant qui fait souffrir ses parents (voyez la culpabilité qui plane dans tous les messages d'anorexiques)

Si vous l'aimez comme une personne à part entière, libre de ses choix, de ses questionnements, alors là il/elle aura une chance de s'en sortir.

Et de grâce, essayez de changer votre attitude à vous avant de changer la sienne. Et allez voir un psy vous même avant de l'envoyer chez les psys.

Pour l'hopital je ne peux rien dire, on n'y va pas comme ça... mais allez quand même y passer une après-midi, tout seul, sans votre épouse, comme un grand garçon que vous êtes. Faites le pour de vrai
En sortant, le soir, vous aurez quelques éléments en plus pour vous faire une idée. (et si vous trouvez cette démarche trop difficile, alors questionnez vous sur ce que vous souhaitez imposer à votre enfant).



Pers.
Je comprend votre propos...
Mais ce message semblerait indiquait que vous me connaissez intimement, puisque vous parlez de mon épouse, de ma vie... me conseillez d'aller voir comment cela se passe à l'hôpital, d'aller voir un psy... C'est très gentil et j'accepte tout ces conseils... simplement ils s'appuient sur des suppositions... Ne généralisez pas.... relisez mes propos je précisais que "les autres renvoient souvent une réalité" ce qui ne veut aussi dire que certains disent des imbécilités... Un père qui dit "si t'es malade c'est de ta faute" c'est effectivement une ânerie...
Alors vous qui me semblez si en colère, permettez moi de vous rassurer : la seule certitude que j'ai c'est que j'aime ma fille... pour les reste, je n'ai que des questions et un souhait : participer à la guérison de mon mieux avec ma fille, les gens qui l'entourent et la réalité de cette belle vie... J'ai confiance simplement... pas de certitude mais une croyance en elle, en moi et en tout ceux qui ont décidés de se battre et de guèrir... .
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Message par perseverance »

Pardon et merci, Philippe,

merci de ne pas vous être énervé contre moi, d'avoir mis des gants pour me répondre.

Du coup, maintenant, je vous fais confiance... J'espère que tout va bien se passer.

Bon courage pour vous aussi. Je ne me représente pas du tout ce que vous souffrez, et je sais que vous vous en moquez bien de souffrir ou non.

C'est beau, un père qui aime sa fille.

Pers.
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d'accord... pas d'accord!!

Message par philippe »

j'ai une hypothèse à vous soumettre...
j'opposerais aux "d'accord... pas d'accord" / "comprendre... pas comprendre...
Il me semble que nous sommes tous dans "l'erreur partiel" la vérité étant forcément une représentation personnelle, un point de vue... et à chacun sa vérité...
Pourquoi est ce que je m'attache à des éléments liés à "la raison"... Effectivement pour me rassurer et parceque c'est plus simple... mais aussi parceque je pense qu'ils sont des dénominateurs communs, notamment en termes d'objectifs et de souhaits de guérison...

Sur le reste, et notamment les aspects affectifs, émotionnel et psychique ma vérité n'engage que moi et je ne cherche pas un "accord" mais revendique l'expression de ma pensée...
Pourrions nous tous envisager d'accepter des points de vue qui sont différents dans des domaines intellectuels... et s'accorder sur des dominateurs communs raisonnables en matière de guérison... ?

Alors, voilà ma pensée pour laquelle je ne cherche pas d'accord :
. Les TCA semblent marquer une image de soi altérée... une fausse image qui pousse à la maladie et oblige à une lutte permanente pour guérir... "je c'est une image"... dans certains cas j'irais même jusqu'à dire que les TCA semblent marquer le désir de plaire à l'autre "je c'est l'autre..."... Alors qu'une des démarches utiles (il me semble), serait de vivre sa maladie en formulant "je c'et moi"... Je suis responsable des mes choix, de mes objectifs...
Provoquant ? Oui, certainement... On se fache contre des amis ?, des parents, contre un médecin ? contre une connaissance ou quelqu'un qui passe dans la rue ?...
Certains sont maladroits... d'autres méritent la potence... Je comprend, il est vrai que "l'humain" est fait de qualités mais aussi de défaut...

Exercice de positionnement à partir du désir d'être... et avec les mots suivants : être, servir, agir, avoir...
. Servir pour avoir ?
. Avoir pour agir ?
. Avoir pour être ?
. Servir pour être ?
... Y'a pas mal de combinaison...
Moi, j'aime bien celle là : Agir pour être...

Agissons tous du mieux que nous pouvons... donnons nous le droit de "ne pas comprendre", Agir... pour vous seul.. car vous êtes tous des "être" unique, exceptionnel...

A bientôt...
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Message par milly »

Agissons tous du mieux que nous pouvons... donnons nous le droit de "ne pas comprendre", Agir... pour vous seul.. car vous êtes tous des "être" unique, exceptionnel..
agir pr soi-même??? C'est là le vrai défi de chacun... mais ds les tca, bien peu de personnes ont la "capacité" à agir seule et pr soi-même...
perso, je ne supportes pas ttes ces remarques que je trouves déplacées mais si personne n'était là pr me dire que je fais de ma vie une vrai connerie, où serais-je à présent??? Surement ds un état rachitique, à 2 doigts de ma mort physique... alors agir seul, c'est bien mais impossible ds de trop nbreux cas...
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perseverance
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Message par perseverance »

Oh la vache ! Ben vous, vous aimez les conceptions abstraites...

Bon bref.
"je c'est l'autre..."... Alors qu'une des démarches utiles, serait de vivre sa maladie en formulant "je c'et moi"...
On ne peut pas nier que l'image que nous renvoient les autres est très importante.
On a besoin d'être estimé, encouragé, apprécié. C'est vital. On a besoin de voir les gens sourire quand ils nous voient et pas pousser des soupirs d'ennui. Malade ou pas, c'est pour tout le monde pareil : on a besoin du regard gratifiant des autres.

Bon.

Ce regard, à part chez quelques personnes gentilles et rares, il ne vient pas comme ça. Il faut le susciter.

Il faut susciter des réactions positives chez les autres pour que la relation soit "nourrissante".

Ca c'est toujours valable pour tout le monde, malade ou pas.

Dans le cadre des TCA, on a un problème pour "susciter un regard positif". On croit que c'est avec le corps (minceur, beauté) ou bien avec la maladie (pitié).

Le protocole de guérison, à mon avis, c'est
- premièrement : identifier le traumatisme qui a déconnecté ce mode de communication (un pervers dans l'entourage ? une dépression ? des relations malsaines ?...)

-secondement : se rééduquer socialement : rechercher les vraies méthodes pour être apprécié : être sympathique, s'intéresser aux autres etc...

Bon c'est un peu court mon histoire : le premièrement est quand même le plus important.
Il faut que l'anorexie soit clairement identifiée (c'est à dire expliquée avec des mots simples, compréhensibles par tout le monde, et non pas avec un jargon psy qui en fout plein la vue mais qui ne correspond à rien de réel) et que le facteur qui a déclenché la maladie soit tout simplement désamorcé.

En lisant les messages de certaines personnes sur ce site, le facteur déclenchant est très net, visible, certaines le savent, mais la pression sociale (famille, rigidité des proches...) est trop forte pour que la petite malade puisse changer le contexte.

Ce que je dis est très théorique, mais il est indispensable de donner une application concrête à toutes ces phrases.

Par exemple :
Un entourage rigide, ça peut être un père qui veut absolument que tous les membres de la famille soient réunis à tous les repas, bien sagement, autour de la table...
Pour lui, c'est un principe incontournable. Et bien c'est ce genre de rigidité là qu'il faut remettre en question.
Il y a des familles où chacun mange à ses heures et ce n'est pas grave du tout. C'est peut-être moins folklorique, mais si la santé d'un enfant est en jeu, on peut sacrifier ce folklore.

Vous comprenez ce que je veux dire : il faut que tout le monde se ré-organise socialement, de façon à ce que le/la malade cesse de subir un traumatisme constamment, chaque jour, ou bien chaque semaine...

Voyez le nombre de mères qui refusent d'abandonner le sacro-saint coup de téléphone quotidien. C'est une attitude rigide qui maintient leur fille dans la maladie. C'est une pression énorme qui suffit à entretenir un malaise insupportable. Imaginez votre mère vous appelant tous les soirs ! Et pourtant, l'entourage refuse à remettre ça en cause. La mère préfèrera voir sa fille malade plutôt que se résigner à lui fouttre la paix.

(il y a là derrière un malaise psychologique chez la mère, qui a besoin de se sentir utile, et qui entretient inconsciemment la maladie de sa fille pour garder son rôle maternel ...)

Bon ça c'est de la psychologie de comptoir mais ça repose sur du vrai quoi qu'on en dise.

Maintenant je m'arrête, j'ai perdu le fil. Ah si c'était pour dire de se remettre en cause concrêtement : qu'est-ce que votre fille vous reproche le plus souvent ? Ecoutez là, ne cherchez pas à interprêter et essayez de changer.

Oh là là... mon attitude s'appelle la "dominance" : c'est le fait de donner des leçons. Brrr si un jour j'ai des gosses je ferai moins la fière. :-?
philippe
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Message par philippe »

perseverance a écrit :Oh là là... mon attitude s'appelle la "dominance" : c'est le fait de donner des leçons. Brrr si un jour j'ai des gosses je ferai moins la fière. :-?
non... non, je comprend... et je n'ai pas le sentiment de reçevoir une leçon... lololol...

Mais, au vu des réponses à mon message... je tiens à préciser que seul(e) ne veut pas dire "faire seul(e)"... Je pense qu'au bout du compte (et dans toutes démarches), nous choisissons c'est tout...
Alors parfois quand la peur est trop forte, il est humain de choisir de ne rien faire, de se protéger de cette peur...
mais effectivement il ne faut pas "faire seul(e)"... s'entourer, user de son environnement... bon...je vais essayer d'être moins "conceptualisant" au risque que vous me trouviez par la suite très "cartésien"... lololol...

A bientôt.
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milly
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Message par milly »

perseverance a écrit:
Oh là là... mon attitude s'appelle la "dominance" : c'est le fait de donner des leçons. Brrr si un jour j'ai des gosses je ferai moins la fière.
c'est pas donner des lessons ... c'est exprimer son avis !!! puis, je ne sais pas pour les autres, mais tu m'apprends beaucoup

bisous pers
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Message par perseverance »

Merci Milly
tu n'as rien à m'envier...
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