Bonjour, voici déjà le compte-rendu du groupe de parole organisé par l'association Partage et Ecoute le mercredi 6 avril 2005 et dont le thème était "le Vide".
Un grand merci à Aurélie pour cette enrichissante synthèse.
Chers toutes et tous voici le thème qui a été abordé cette semaine avec notre adorable Céline en tant que modératrice qui a très bien présenté les différentes formes du vide.
Le vide c'est d'abord concrètement l'absence d'espace, de son, de présence, de sensation, c'est le rien, le néant.
Les différents aspects du vide qui existent sont:
Le vide moral : à l'intérieur de soi, l'absence, la sensation de d'être rempli de rien, "je suis remplie de vide". L'impression de ne pas exister, de disparaître, d'être invisible.
Le vide physique: la sensation physique, concrète, d'être vide et que l'on remplit par la nourriture pour compenser le vide moral, mais cela ne remplit rien en fait et au contraire on se sent coupable d'avoir ingurgité autant de nourriture.
L'activité frénétique et aussi un moyen d'essayer de combler ce vide moral.
Le vide du cœur: le manque affectif, le manque de "nourriture affective" (Boris Cyrulnik). Ou le fait de ne pas être aimé "correctement": l'amour "pourri" le seul que l'on reçoit de certaines personnes (parents, amant(e)s, amis) qui nous fait souffrir et on croit qu'on ne mérite que ça, d'où le vide de ce cœur qui est mal ou trop peu aimé.
Le vide du point de vue de la personne qui en souffre:
C. ses parents n'ont pas su "aimer"comme elle l'attendait, ils étaient "omniprésents", mais pas au bon moment, ni pour les bonnes raisons, par exemple au niveau de la sexualité, il n'y a eu aucune communication, alors qu'elle a été témoin du comportement sexuel de ses parents ce qui a été déstabilisant. Actuellement sa vie sexuelle se résume à rien, ce qui est dur pour sa vie de couple. Si C. fait aussi autant d'activités, c'est aussi pour combler le vide, alors qu'elle a plus besoin d'un soutien affectif de son entourage.
Pour K. ce qui a déclenché la maladie justement c'est le vide, "on se réveille un matin et on ne sait plus le sens de sa vie, toutes les questions existentielles ressurgissent, à quoi on sert, qu'est-ce que l'on va faire de son avenir? …." et quand elle tombe dans la maladie elle est "anesthésié, on ne ressent pas l'amour autour de soi, ce qui est dur alors c'est de retrouver un élan de vie".
V. a ressenti vraiment ce vide lorsqu'elle est partie toute seule en Angleterre, elle était coupée de toutes les personnes qu'elle connaissait et c'est là qu'a commencé la boulimie. Le problème était plus ancien mais au moment de ce vide affectif le mal-être a ressurgi.
V ressent la nourriture comme une obligation, elle ne ressent aucun plaisir depuis 16 ans, "le vide c'est moi", elle pense qu'elle est juste physiquement apparente mais à l'intérieur il n'y a rien.
Pour B la maladie est apparue parce qu'elle a perçu qu'elle passait toujours "après" tout pour ses parents.
Le vide du côté des parents et des proches.
Quant à F, s’il y a un vide chez sa fille, il sait que c'est négatif et qu'il faut le combler, par l'amour, l'attention. Cependant sa fille essaie de combler le vide de la vie des autres, donc elle se crée son problème, son vide. Aussi le petit frère de F fait le vide autour de lui et dit après que ça ne va pas, qu'il est seul.
Le compagnon de MF se sent "happé" par le vide de sa belle fille. C'est aussi ce que ressent le compagnon de B, il lui tend la main quand il la voit plonger, et si elle n'accepte pas cette aide, lui se sent tiré vers le bas aussi et préfère mettre ses distances pour pourvoir se préserver donc mieux l'aider.
Idées abordées pour diminuer cette sensation de vide.
B. a compris que c'est en apprenant à se connaître: ses qualités comme ses défauts, elle s'est rendue compte qu'elle existait et qu'elle n'était pas remplie de "vide", apprendre à faire des choses pour soi, l'écriture l'aide beaucoup?
Aussi de savoir que l'entourage est là, malgré toutes les difficultés vécues, cela veut dire que l'on vaut au moins quelque chose que l'on existe à leurs yeux.
De plus retrouver l'étincelle qui redonne le goût de la vie, ce n'est pas facile, ça se travaille.
La sœur de K. a su développer par le vide, la solitude, un monde imaginaire, par ses lectures ses activités seule, ce qui permet de développer sa richesse intérieure, son monde intérieur.
A. n'a pas le temps de penser à son vide par ses activités de la journée, mais quand cela arrive parfois le soir, elle se dit "tiens y a personne!" alors elle met de la musique, lis un bon bouquin, et elle passe un bon moment quand même.
Aussi J. a apporté une idée intéressante, qui fait partie de la formation, des moines tibétain, c'est la méditation: cela consiste à accepter le vide sans" peur", ne penser à rien et là c'est le début de la construction de soi.
Car "pour que j'entende un son, il faut un silence", pour construire quelque chose on a besoin d'abord d'un vide, du rien, pour que quelque chose puisse en surgir: la création, l'idée.
Et si on rentre dans un processus de création, ne serait ce que d'une idée, on est déjà dans la construction de soi.
Dans le contexte social actuel il est difficile d'accepter ce vide propice à la méditation, car la société de consommation veut tout combler par des biens "matériels concrets", des images, des sons… car on nous apprend à avoir peur du vide.
Le livre de Jiddu Krischnamurti " La révolution du silence" explique très bien le processus de la méditation et son bien fait. Aussi "cette lumière qui est en nous".
Ce n'est pas le vide qui est en nous c'est la lumière, il faut apprendre à la trouver malgré la souffrance.
Merci à vous tous pour votre témoignage et bonne quinzaine!
Synthèse "le Vide"
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C'est genial... Je n'vais jamais vu les choses comme ca. Merci!accepter le vide sans" peur", ne penser à rien et là c'est le début de la construction de soi.
Car "pour que j'entende un son, il faut un silence", pour construire quelque chose on a besoin d'abord d'un vide, du rien, pour que quelque chose puisse en surgir