synthèse sur nos démons

Cette tribune permet à l'association Partage et Ecoute, partenaire d'Enfine, de donner des informations sur ses activités et ses thèmes de réflexion.

Modérateurs : Modérateurs, Membres actifs

Répondre
PE
Enfinien avancé
Enfinien avancé
Messages : 238
Enregistré le : 16 mai 2006, 00:00
Contact :

synthèse sur nos démons

Message par PE »

[center]NOS DEMONS selon le groupe d’Amiens[/center]

Pour C. qui souffre de TCA son démon est sa spontanéité
Elle aurait envie de faire ce qui lui plait mais ne peut être autre chose qu’une personne à l’apparence rigide et stable. Du coup elle ne se reconnaît qu’une qualité : la logique.
N. recherche aussi le chemin d’une certaine insouciance.
C. ne sait pas être raisonnable comme une femme doit l’être : mariée, apprendre à la boucler…

Pour V., compagnon d’une malade, son démon est la culpabilité
Il a toujours envie que les gens l’aiment bien. Donc ne manifeste jamais de colère.
Il culpabilise beaucoup de ne pouvoir aider sa malade.
Il reconnaît un bénéfice secondaire à la maladie de sa compagne : ça lui a permis de mieux comprendre ses parents et de découvrir que son propre père avait souffert de TCA !
Et d’autres rajoutent :
- culpabilité de vivre et d’avoir des besoins vitaux
- culpabilité d’être un « enfant stérilet »
- la société cherche toujours un coupable

N., qui souffre de TCA, nous explique que son démon est de ne pas savoir recevoir
- ne mérite pas les cadeaux – n’en vaut pas la peine – se sent redevable
- se sent bien quand elle donne

MH ne sait pas dire non
Ne sachant dire non elle s’installe dans le paraître et…la recherche de la perfection, comme sa sœur qui souffre de TCA lui fait remarquer quelqu’un. Chacun la traduction de son démon !

A. absorbe trop la souffrance des autres

Pour C. et N. c’est de ne se sentir qu’une merde
- droit de vivre que si je ne fais que des choses bien et qui font du mal
- droit de vivre si je subis
- se forcer, toujours se forcer jusqu’à se créer des maux physiques
- tout est calculé en fonction des crises

Et apparaissent : la recherche de perfection, la dépendance affective, l’histoire familiale
- l’une se dit dépendante de sa mère : sa maman souffre de TCA jamais travaillés. Si je me soigne moi, j’ai peur que ça se manifeste chez ma mère
- peur de se retrouver seule

Certains se sont armés :
A. est une gueularde mais ne se sent pas coupable de ses colères. Elle se trouve toujours une excuse. Et  pourquoi n’en ferions pas autant ?
A. essaie de pratiquer le détachement dans l’amour
C.  fait tout elle-même comme ça elle n’est redevable de rien.
C. recherche la solitude
N. la perfection n’existe pas. C’est courir après du vent. Elle se sent mieux depuis qu’elle raye le mot perfection de son vocabulaire
Et V. nous donne sa conclusion : tout le monde se déteste et voit l’autre mieux que lui !
Avatar du membre
Antoine
Administrateur
Administrateur
Messages : 361
Enregistré le : 03 avr. 2003, 00:00
Localisation : Compiègne
Contact :

Message par Antoine »

[center]  Compte rendu sur le thème « nos démons »  - groupe de Courbevoie[/center]

Comme d’habitude nous reprenons, pour démarrer la réunion, les points forts des dialogues des enfiniens :
Un peu de sémantique : démon laisse entendre une dimension de toute puissance, une dimension qui n’est pas la bonne. Il semblerait que fragilité soit plus juste.
Le point qui ressort est surtout cette satanée culpabilité qu’on n’arrive pas à surmonter. « c’est un cercle vicieux non ? tu manges parce que tu culpabilises, ensuite tu culpabilises d’avoir mangé… »

Le regard des autres, le monde extérieur
D. souffre du regard des autres parce qu’ils jugent
M. dit la même chose
D. les démons c’est les autres, surtout les proches. Elle ne peut expliquer aux autres ce qu’elle ressent.  Elle envoie des signaux (ne pas téléphoner…) mais les autres ne les comprennent pas
MA lui renvoie que les autres, en face, sont aussi retranchés dans l'impossibilité de comprendre ce qui n'est pas clairement dit.
MA Il faut qu’on me comprenne sans que je le dise. Il faudrait que les autres devinent ce qu'on ressent
C. a l’impression de tromper tout le monde
Plusieurs fois sont revenus les thèmes de la séparation ainsi que celui du passage difficile de l’adolescence

La colère refoulée qui bloque – le triangle colère-culpabilité-juge intérieur
Pour S. la colère contre elle s’associe à son juge intérieur.
S. Trop se juger nourrit la culpabilité : « un poison qui nous enchaîne » dit elle.
Pour accéder à l’amour il faut arracher la boule de colère qui est en nous.

La procrastination
MA Cette incapacité à faire rend la vie difficile car ça oblige à être toujours dans le défi, en lutte avec soi même pour avancer..
Elle parle d’un manque de fluidité.
S. Je remets au lendemain car je ne sais pas inscrire les actes de ma vie, par absence de sens
J’ai une belle voiture mais je lui crève les pneus.
Recherche de quelque chose de plus fort pour vivre ? recherche spirituelle ?
C. vit la procrastination comme une peur de mourir. Donc il faut à tout prix se garder des buts sinon c’est la mort. Et, comme beaucoup mais à tort, elle associe mort et vide.

Sa propre impuissance
Mi mon démon c’est mon impuissance à ne pouvoir aider ma fille

Le démon c’est moi
C. est son propre démon. Faire disparaître son démon c’est se faire disparaître soi même dit-elle
Elle est sa meilleure ennemie
Elle nous dit devoir partir pour débarrasser la terre du démon qu’elle est hait?.
Elle nous lâche : « mon âme se pourrit »
MA a peur de contaminer l’autre par sa mauvaiseté si elle devient trop proche de lui

Le corps
C n’aime pas sentir son corps en mouvement. Aussi elle s’arrange pour rester figée
C nous parle de ces TOC qu’elle subit depuis qu’elle a 8 ans

Le côté positif des démons qui permet de remporter des victoires...et des trucs qui ont permis à certains de gagner des parties
MA Les démons ont aussi un côté positif : chaque faiblesse a son revers positif, c'est un indice qui nous renseigne sur qui on est...Par ex, la colère que l'on ressent lorsque qqch de nous n'est pas respecté ou bien la tristesse quand on se sent abandonner... ça permet de ressentir des émotions.
S. s’est mise à danser et à travers le mouvement cherche à se réapproprier le corps; du coup, avec les gestes, la colère se réveille en particulier dans les moments de grandes souffrances
S., toujours : aimer c’est recevoir, accueillir ses émotions. La relation à l'autre s'en trouve améliorée. Aussi j'essaie de recevoir ma colère sans me juger, je me répète "je reçois, je reconnais et j'accepte"
J’accepte mes zones d’ombre dit une autre
Plusieurs disent qu’elles vont mieux depuis qu’elles s’observent sans jugement, simplement pour comprendre la mécanique et se parlent dans leur tête
Y. essaie de toujours être dans le positif

Et l’un d’entre nous sort une phrase à méditer : la vie c’est un combat ; c’est tout et c’est rien

Un merci tout particulier à C. qui a beaucoup apporté aux débats mais n’a pu participer à ce compte rendu. Ce n’est que partie remise !
Répondre