quelle serait ma vie sans les TCA ?la confiance en l'inconnu

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PE
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quelle serait ma vie sans les TCA ?la confiance en l'inconnu

Message par PE »

[center]Compte rendu de la réunion du groupe d’Allauch   La vie sans les TCA, l’après guérison[/center]


Tour d’abord nous avons reçu Mme TEUMA qui nous a expliqué ce qu’était la PNL
Vous en trouverez le compte rendu dans le thème quelles thérapies pour les TCA, aussi bien sur enfine que sur PE

Avant d’aborder le sujet du jour, Marie Christine nous informe de la création d’un 2ème groupe de parole de Partage et Ecoute sur Allauch qui, modéré par Cécile un vendredi sur deux, aura pour but d’alléger le 1er groupe et aussi de recevoir les enfants hors présence de leurs parents (s’ils le désirent bien sûr).  

                               [center] La vie sans les TCA, l’après guérison[/center]

Grand vide et angoisses à la place
CA .   Des fois mes TCA ne sont pas déclenchées par l’émotion, mais par la dépendance. J’ai essayé de ne plus être dépendante et j’ai ressenti un grand vide dans l’estomac. C’est quoi ce vide ?
MA 1.  En fait, c’est une protection car à la suite des événements de ma vie, je me suis rendue compte que plutôt que d’affronter la réalité, je me préoccupais de perdre des kgs. Donc je me trompe moi-même en faisant du remplissage (boulimie).
MC.    Mais alors que serait ma vie si je ne comblais pas le vide de cette manière là ?
EM.    Le plus dur c’est de ne plus se définir par cette maladie. J’ai réussi maintenant à me définir par autre chose, je peux dire « je suis professeur des écoles ».
RO.    Quand on est jeune, on a encore rien réussi (travail, famille etc) donc c’est plus dur pour certains de se définir autrement que par la maladie.
MC.     Donc on se dit « si j’arrête ça je serai une moins que rien ? »
SO.    On peut se valoriser en se donnant un autre but qui permette d’avancer et enfin remplacer ces TCA. Se dire « j’existe en dehors de la boulimie ».
EM.    C’est la quête de cet objectif (devenir quelqu’un) qui aide. Mais lorsqu’on y arrive, c’est dur encore….
CE.   Donc le but, c’est de se trouver face à ce que l’on voudrait c’est à dire trouver un objectif pour ne plus se rabattre sur la nourriture. Mais il est vrai qu’à 15 ans c’est plus dur de se trouver un but.
EM.   Derrière les TCA il ya une volonté d’anesthésier la souffrance. En fait, ma vie sans les TCA serait une vie sans angoisses.
RO.    Ca comble en effet les angoisses, mais ça en crée deux fois plus car ça culpabilise.
NA.     J’ai l’impression que si je n’éprouvais pas de culpabilité, je ne m’arrêterais pas de manger. C’est une barrière en fait.

Mettre son énergie ailleurs ?
PA.    Est ce que vous ne pourriez pas transposer « le contrôle » de la maladie sur sa guérison. C’est à dire « contrôler » son arrêt ? Et toute cette énergie que vous mettez à savoir le pourquoi du comment, pourquoi ne pas la mettre à profit pour s’en sortir ?
JA.   Des personnes restent dans la maladie car elles ne comprennent jamais pourquoi elles souffrent.
EM.   Mais même si ça prend du temps, il faut comprendre. Le dialogue avec d’autres personnes souffrant du même trouble peut nous y aider.
MA 3.     On vit tous avec un mal être mais souvent on a peur de savoir ce que l’on va découvrir. Il faut avoir du courage pour faire une psychothérapie.
MI.   On doit affronter ses problèmes en face pour pouvoir avancer. Ne pas faire l’autruche . On doit comprendre.
CH.   Ca dépend des personnes. Certaines ne vont pas chercher à comprendre en plongeant dans leurs problèmes, elles vont se dire « ok c’est arrivé, maintenant qu’est ce que je peux faire ? » . A chacun de trouver sa vérité et sa démarche.  

Retrouver le plaisir

EM.     Ce qu’il faut, c’est prendre plaisir à faire quelque chose. Les TCA enlèvent ce plaisir et l’envie. On n’aime plus la vie et on n’aime plus notre image. C’est pour cela aussi qu’on a tendance à s’occuper plus des autres que de nous-mêmes.
NA.    C’est vrai, on donne trop et on rassure les autres mais nous, personne ne nous rassure.
MA.1.    Les TCA, c’est l’excès en tout. Vomir, se priver, émotivité, donner etc…C’est un problème où il y a « trop » de « trop ». Et le côté émotionnel déborde aussi.
EM.      L’important c’est de dire «  je suis sur cette terre c’est pour essayer de faire quelque chose, pas pour souffrir ». J’ai traversé de nombreuses épreuves en parallèle à ma boulimie, mais au fond de moi j’avais quand même cette volonté de survie. J’ai réussi à me faire confiance. Aujourd’hui je veux dire à tout le monde « essayez de vous battre, ça vaut le coup ».
MA3.    En temps que parents, on a une colère en nous car on y croit….et ça retombe. On passe sans cesse de l’espoir au désespoir. Que penser ?
EM.     Je voudrais dire aux parents de ne pas se culpabiliser, de ne pas trop penser et … d’attendre.

CE.     C’est déjà très dur de gérer sans nos TCA alors il ne faut pas nous rajouter des pressions. Ce sont nos chemins et les parents ne doivent pas trop s’impliquer dedans. Le plus beau cadeau que ma mère m’a fait, c’est quand elle m’a enfin dit : «  Je te fais confiance, tu vas y arriver ».
PE
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la vie sans les TCA - Courbevoie

Message par PE »

[center]Quelle serait ma vie sans les tca ? Peur de la guérison ?
Que puis-je faire pour mon avenir ? Mes projets de vie - La confiance en l’inconnu ?
[/center]
[center]GROUPE DE COURBEVOIE[/center]
Le malaise engendré par les tca occupe une très grande partie de notre espace vitale pour ne pas dire tout c'est pourquoi il est difficile de s'occuper de son avenir et donc de concrétiser nos projets de vie .Il semble également que nous ayons de nombreux désirs mais notre mal être ralentit sans doute leur réalisation .

M: cite Dolto "le seul péché est de ne pas se risquer pour vivre son désir" La touche beaucoup parce que l'avenir sans les TCA, c'est justement peut-être oser vivre son désir.
D: préfère parler d'"handicap" plutôt que de maladie. "Je ne fais rien de ce que j'ai prévu de faire". Au moment de le faire, il y a un manque de motivation ou une perte de désir...Elle nous dit que vu son âge l'avenir est derrière elle, mais se rend compte que "la seule personne qui peut faire quelque chose, c'est moi-même". D a l'objectif de reprendre du poids en prenant conscience qu'il n'y a qu'elle pour y arriver...
Cl: "L'avenir est derrière nous qu'on ait 70 ou 18 ans"... Sartre disait "l'enfer, c'est les autres”.
L'avenir sans la maladie? Toujours chercher les mots justes.. .Par ex, pourquoi ne dit-on pas "il a” l'anorexie et non pas “il est” anorexique" comme si ce "il est" était une identité, quelque chose dont on ne pourrait pas se défaire contrairement à ce "il a" qu'on a la possibilité de perdre...
"Pour moi, je suis 2, mon âme est emprisonnée". Cl se voudrait diaphane. Avenir sans corps car corps trop pesant et nécessité de l'alimenter. Une âme n'a pas besoin de nourriture dit-elle. Nécessité aussi d'assumer une féminité que les autres nous renvoient, "belle, beauté" sont des mots à bannir...Ca veut dire qu’on n’est pas un être éthéré.... Où est ma place?
C: L'avenir? Je n'y pensais pas, j'étais au présent...au jour le jour... Plus difficile quand c'est pour sa fille que quand c'est pour soi car on ne peut pas maîtriser l'autre, on a aucun pouvoir...Projet d'avenir de sa fille? aller aux iles Canaries....mais se met projet en suspens tant qu'elle n'a pas retrouvé son poids idéal (c'est à dire plus bas....) or il y a des “dérapages” alimentaires...
Cl: Pourquoi ne pas prendre le problème à l'envers....se dire que les “dérapages” sont plus malsains que le petit repas que l'on va s'autoriser. C'est parce qu'il y a eu "dérapage", qu'il y aura privation ensuite...
C:nous explique comment sa fille et elle ont restructuré leur confiance réciproque (ne plus contrôler, lâcher prise, respecter….)
S: "Je ne contrôle pas du tout ce que je mange ni tout ce que je fais...Je me trimbale mon 3 tonnes 5". S. essaie de se libérer par rapport à la danse car il y a un lâcher prise par le mouvement.... Sans les TCA, la vie serait plus légère, pas besoin de compenser. Peur de la vie, pas peur de la guérison.... Veut s'en sortir. Chaque action tous les jours est importante, c'est un défi quotidien... “L'avenir, c'est vivre le moment présent, au jour le jour...y mettre de l'espace pour y mettre la vie... . “
P: L'avenir est loin, je suis dans une parenthèse de vie. ..Ca m'empêche de profiter des moments de bonheur avec les autres à cause de ce jugement permanent sur soi. Cette "maladie" gâche la vie qu'on espère, gâche notre avenir quand on a la chance d'en avoir un... Je n'ai pas l'impression que c'est grave, parce que ça se voit que quand on est seule, personne ne sait...
M: L'avenir? Sent la pression partout autour d'elle, ne se sent pas en état de travailler, se sent perdue dit-elle...Néanmoins, sait qu'elle désire travailler dans le domaine de l'enfance....
Cl: Quelque chose de magique qui te tomberait dessus, ce serait quoi?
M: le papa de Cl nous dit que l'avenir pour lui, c'est l'avenir de sa fille...même s'il sait aussi qu'il a un avenir en dehors de la maladie de sa fille.
Cl: “Si j’ai pas mon père, je meurs. Il est celui qui porte mon âme.”
S: Mes projets de vie? m'accepter, continuer la danse, voyager, aider les autres et créer....
P: M'accepter, m'installer près de Fréjus, 3 enfants mais mon désir le plus cher est de guérir pour ne pas leur “transmettre” cette maladie...
J: La nourriture n'est que le symptôme d'un malaise....

On observe finalement que chacun a des projets de vie sans les TCA donc le désir de s'en sortir, un désir de vie très concret, avoir des enfants, travailler dans le domaine de l'enfance, continuer la danse,...Pour certaines, ce désir peut se dire, pour d'autres il porte quelque chose de honteux mais il existe quand même. Pourquoi ce sabotage?
PE
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Amiens et la vie sans les Tca

Message par PE »

[center]Compte rendu du groupe d'Amiens [/center]
[center]Quel serait ma vie sans les tca? Peur de la guérison ? Que puis-je faire pour mon avenir? Mes projets de vie, la confiance en l'inconnu ?[/center]

A, (que nous remercions d'avoir admirablement préparé le sujet) introduit le débat :

TCA=maladie=refuge=violence. Puisque l'union fait la force : pourquoi ne pas faire qu'un entre le corps et l'esprit ?
Avoir une identité propre=être soi
Admettre l'inexistence de la perfection
Peur de l'avenir met celui ci en péril avec les tca
Il faut accepter la mission que nous confie mère-nature, trouver des passions, loisirs....pour échappatoire et « rééducation »
Enfin elle nous dit que cette bulle (dans laquelle nous nous enfermons avec les tca) ne nous protège pas, elle nous asphyxie !!!

PLUSIEURS PERSONNALITES en nous mais aussi dans chacun

A. ressent un dédoublement de personnalité, elle a parfois l'impression d'être possédée.
B. nous explique comment elle a réconcilié sa dualité : avant il y avait B et "la grosse". Maintenant elles ne font qu'un ! Après avoir fait le tour de toutes les formes de médecine elle sait que la guérison est en soi, en elle ; elle suit des stages, des journées d’échange qui la grandissent  (autonomie affective….)
V. nous dit que quand son amie est aux prises avec une multiplicité de personnages, il s'écarte pour se protéger.
J. explique que pour se sortir de ses addictions, il faut pratiquer le dialogue intérieur, travailler les différents personnages qui nous habitent et les faire parler. Regarder ce que l'on a mis en place pour se protéger. Utiliser aussi des techniques pour faire parler le corps (danse thérapie par exemple)


LES LIMITES :

C. (mère) nous dit que la maladie domine tout et qu'il n'y a pas de limites avec les tca de sa fille.
A. ressens aussi cette absence de limite dans la maladie.

POURQUOI TANT DE VIOLENCE?

F. (père) nous dit que nous ne méritons pas le mal que nous nous faisons. Les malades ont une force extrême, utilisée pour se détruire. Il faudrait inverser cette force et l'utiliser pour un bien être !
A. nous parle de cumul de troubles, mais nous dit qu'il n'y a pas de honte à s'aimer.


DIRE NON :

C. nous explique que savoir dire non signifie exister, s'affirmer en tant que personne.
B. nous raconte qu'apprendre à dire non lui a procuré un gain d'estime. Elle a été capable de dire non a la "grosse" et aux autres
J. affirme que dire non c'est de l'amour pour soi comme pour les autres.
C. nous explique qu'en apprenant a dire non, elle s'est sentie mieux!

ACCEPTER l'amour des autres :

F. nous dit qu'il faut apprendre à accepter que les autres nous donnent ce qu'ils veulent bien ou ce qu'ils peuvent.
N. nous explique qu'il est difficile d'accepter l'amour des autres. On pense souvent ne pas être a la hauteur de l'amour que l'on nous donne.
F. répond qu'il est pourtant tout simple d'accepter !


En conclusion, F. nous dit que la vie est belle et qu'il faut s'aimer. A. nous dit que chacun a une mission, un rôle sur terre. Chacun a sa place parmi les autres.
Le groupe remercie chaleureusement Catherine et Fréderic qui sont venus de Paris et ont apporté ouverture, aide et espoir.
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