la solitude : un besoin ou un mal ? Comment la vivre ?

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PE
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la solitude : un besoin ou un mal ? Comment la vivre ?

Message par PE »

Bonjour à tous et bonne rentrée,

le thème de la prochaine réunion est :

La solitude: Comment je vis la solitude? comme un besoin, un abandon... M'est-elle nécessaire ou est ce que je la fuis.. Est ce un choix ou cela m'est-il imposé...Est ce que je me suis toujours sentie exclue...
Faut-il être seul pour être soi même ?

merci de partager avec nous.
Jacqueline
Cinnamon
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Message par Cinnamon »

La solitude était pour moi un moyen de vivre ma maladie, d'être seule avec elle...parfois elle me force à rester seule pour vivre des crises qui me sont encore nécessaires.

On se convaint que l'on a besoin de solitude. En réapprenant la vie, je me rends compte que je suis vraiment moi avec les autres, et que je suis le moi malade quand je suis seule...

On peut aimer rester seule de temps en temps, mais se sentir appartenir à un groupe fait davantage partie du domaine de la vie.

On cherche parfois à s'exclure nous même en n'étant pas agréable, en voulant rester cloîtré chez soi. S'ouvrir aux autres est compliqué mais tellement salvateur pour une avancée dans la guérison...ce sont les petits pas qui font les grands!
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ZABETH
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Faut-il être seule pour être soi-même ?

Message par ZABETH »

Bonjour,

Ce 1er thème m'inspire quelques réflexions dont je souhaiterais vous faire part, par écrit faute de pouvoir me déplacer compte-tenu des horaires et de la distance. Si bien que je me retrouve seule devant ma page blanche à méditer sur le sujet "Faut-il être seule pour être soi-même  ?"  Je suis donc seule. Sans contrainte, sans confrontation, sans obligation, sans concession, pas de partage, en un mot "LIBRE" sans retenue ni convention? C'est donc en quelque sorte une solitude choisie et temporaire. Mais la solitude peut-être également un style de vie que choisi le moine ou même l'ermite avec chacun ses propres raisons. Mais sont-ils pour autant vraiment seuls ? A un moment ou à un autre ils seront inévitablement confrontés au monde moderne, subiront l'influence de notre société et devront répondre aux règles de celle-ci.

La question laisse supposer qu'avec les autres l'on peut ne pas être soi-même. Dans ce cas, supposons qu'il soit possible de vivre totalement seul dans une société ou le regard des autres ne soit pas un élément déterminant à notre construction et ou on se serait soumis à aucune contrainte. Pourrait-on pour autant être soi-même ? (je n'ai pas de réponse. Je ne connais aucun type de société ou l'on ne puisse pas être interdépendant à un moment ou à un autre ....)

Mais peut-on être soi-même avec les autres ? Et dans ce cas par rapport à quoi, à qui et jusqu'où ? "Le soi est un moi objectif extériorisé sous le regard d'autrui" selon C.Godin(1). Fort est de constater que nous n'avons jamais été seuls et que nous nous sommes construit avec les autres et aussi grâce aux autres. Et ce depuis notre plus jeune âge. Cela s'appelle la socialisation. Les autres qui nous renvoient parfois une image sans concession de nous-même mais qui nous aident à avancer. (2)Pourquoi considérer les autres comme une entrave à sa propre évolution ou un obstacle à la quête de son soi, de son authenticité ? C'est bien connu, "L'enfer c'est les autres" JP Sartre. Pourquoi mettre les deux en opposition ? N'est-ce pas un peu présomptueux d'imaginer que l'on n'a pas besoin des autres. Ou est-ce un trop plein d'orgueil ? Etre soi-même, n'est-ce pas d'abord apprendre à vivre avec son histoire, la reconnaitre, l'accepter avec ses imperfection, ses manques, ses vides que l'on ne pourra jamais combler ?

Au fond, penser que l'on puisse un jour être totalement soi-même, seul ou dans n'importe quel type de société, n'est-ce pas une illusion ?

Je suis seule face à ces quelques lignes que je viens de rédiger, seule avec mes réflexions et sans contradiction, sans personne pour me reprendre avec le risque de rester figée, de m' engluer  dans ce que je pense avoir compris..........mais..........je ne doute pas d'avoir besoin des autres ........pour être moi-même. Comme disait Berkeley "Exister c'est être perçu".

Bien à vous

(1) Petit lexique de la bêtise actuelle - Christian Godin - Chapitre : Soi
(2) Une semaine de philosophie - Charles Pepin - Chapitre Qu'apprend-on vraiment à l'école , [/i]
dragonfly
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Message par dragonfly »

Bonsoir Zabeth et Cinnemaon et merci pour vos témoignages qui viennent enrichir cette discussion.

Ce que je pense de la solitude? Elle m'est nécessaire, je ne sais pas si cela est normal ou pas, elle me permet de me ressourcer, de me poser. Bien souvent, j'ai à peine assez des 2 jours du week end pour me retrouver. Je ne m'ennuie jamais. Je ne vois pas le temps passer. Je suis une couche-très-tard, j'aime ce silence après minuit ou très tôt le matin quand tout le monde dort encore.

A l'adolescence par contre c'était plus difficile, la solitude, je la subissais, déjà à l'école. Non pas que je me sentais exclue, mais plutôt pas à ma place à parler des fringues, des mecs, des stars...tout cela ne m'intéressait vraiment pas et je ne voyais d'ailleurs pas l'importance qu'on pouvait y porter, je ne comprends toujours pas...Je n'ai pas la TV, je n'achète jamais aucune revue people, je pense donc ne pas chercher à copier de modèle, n'y à compenser ma solitude à travers la vie des autres.
J'aime la solitude mais je n'aime pas me sentir seule. Je ne pars jamais en voyage seule par ex, je trouve trop dommage de ne pas s'émerveiller, de partager avec quelqu'un. Comme lorsque je vais à des conférences, je preferre y aller accompagnée pour pouvoir discuter ensuite.

Faut-il être seule pour être soi-même? oui et non. Oui, car l'introspection qui est une recherche de soi, se pratique seule et non parce que les autres nous apportent la nourriture psychique dont nous avons besoin, un enrichissement, une remise en questions de ce que nous croyons et c'est bien.
L'idéal serait pour moi que les nuits soient plus longues... :D

Je vous pose cette question: pensez-vous qu'aimer être seule, c'est ne pas aimer les autres?
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ZABETH
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Message par ZABETH »

Pensez-vous qu'aimer être seule, c'est ne pas aimer les autres ?                

"L'homme seul est un rêve. L'homme seul est une illusion. On rêve dans une solitude emblématique mais les hommes font semblant d'être seuls. C'est un leurre. On les appelle des fauves, mais les fauves sont seuls. Sans doute sont-ils fauves dans l'arène, ailleurs, ce sont des animaux domestiqués. " Il s'agit du 1er paragraphe du livre de Yasmina Reza 'L'aube le soir ou la nuit".

La question posée m'amène à m'interroger d'abord sur " qu'est-ce qu'une relation et comment elle s'articule".
Quand on vit une relation amoureuse ou amicale, c'est me semble-t-il presque toujours prendre des risques. Le risque de décevoir (personne n'est parfait), d'être déçu, de perdre ses illusions, de ne pas se sentir capable. C'est savoir également donner du temps, une écoute, partager des moments uniques; Mais pour donner il faut savoir aimer. Ce qui n'est pas toujours facile pour celle ou celui qui n'a pas appris ou qui ne se sent pas digne d'être aimé (estime de soi). Dans une relation on se trouve, se retrouve. Il y a un échange.
Alors pourquoi ce besoin de solitude (celle qui est choisie comme mode de vie) alors même que nous sommes nés d'une relation ? Même si certains diront "qu'il vaut mieux vivre seul que d'être mal accompagné", essayer de trouver le bonheur dans la solitude n'est-ce pas une illusion ? Ils n'y trouveront, à mon sens, que le reflet d'eux-même. Apprendre à s'aimer un peu, c'est ne plus avoir peur des autres. "Ce qui rend l'Homme sociable, est leur incapacité à supporter la slolitude et donc eux-mêmes" Arthur Schopenhauer. Ne dit-on pas également "souffrir de solitude".
Au fond, je ne pense pas "qu'aimer être seule" c'est ne pas "aimer les autres". Ne serait-ce pas plutôt ne pas savoir aimer ? (ce qui me conduira à votre prochain thème "donne et tu reçevras ")
Bonne nuit.
dragonfly
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la solitude

Message par dragonfly »

Bonsoir Zabeth,
Peut-être avons nous simplement beoisn de moments de solitude pour mieux aimer les autres, être plus disponible? :-?
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