Proch débat: "La colère", le 17 et 18 oct

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PE
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Proch débat: "La colère", le 17 et 18 oct

Message par PE »

Amiens : jeudi 18/10/07– 19h30
Courbevoie : mercredi 17/10/07– 20h30
La colère dans les tca: Comment s'exprime ma colère? est ce que j'arrive à me mettre en colère ? Est ce que je regrette de l'avoir fait? La colère m'aide-t-elle à m'exprimer ? La colère envers moi, envers les autres
Merci d'avance pour vos témoignages et expériences, les parents peuvent aussi venir crier ici leur colère ou leur impuissance face aux tca.
dragonfly
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nous avons le droit d'être en colère

Message par dragonfly »

Personnellement, ma colère s'exprime par une énorme impatience. Cela m'aide t-il à m'exprimer? oui, si je peux écrire. Non, si je m'adresse à quelqu'un car la colère fera que l'on ne m'écoutera pas. On n'entendra qu'elle. Il n'empêche que nous avons le droit de nous mettre en colère, non?  :bad-words:
dragonfly
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Message par dragonfly »

je me souviens avoir été très en colère contre ma mère, allez disons mes 2 parents, parce que je ne me sentais pas entendue, pas reconnue, pas comme eux. C'était une colère contenue que je ne pouvais dire parce qu'elle était de toute façon injuste. Qu'est-ce que je t'ai fait me demandait-elle. Comment peut-on reprocher à qqn qui a fait de son mieux? mais il faut entendre la colère au delà, pas dans l'auto accusation stérile qui ne fera qu'accentuer la colère en retour. Tu es en colère contre moi? bien. Tu en as le droit, comme tu as le droit de ne pas être d'accord. A partir de là, je peux écouter...et moi, je ne retournerai pas cette violence contre moi...
J'aimerais bien discuter avec une maman sur ce sentiment de colère, comment elles le vivent elles?
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ZABETH
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Message par ZABETH »

La colère est me semble t-il une émotion universelle. Cependant, les règles d'expression ainsi que les motifs du déclenchement restent variable selon les cultures et probablement les époques. Dans tous les cas, il s'agit d'un sentiments, un état psychologique qui est la manifestation d'une frustration. L'évènement vécu ne se passe pas comme on l'avait prévu. On attend des autres qu'ils se comportent selon notre propre système de valeur. Celui qui nous permet de juger de ce qui est "normal" ou pas. La colère éclate contre soi, contre les autres, contre un objet. Elle peut également s'exprimer différemment selon le milieu social. Par exemple, face à une agression verbale, certains y répondront par la force (les gros bras), alors que d'autres considèreront que la colère doit-être maitrisée et la déplaceront en utilisant l'humour. Dans tous les cas, on peut regarder la colère comme un mécanisme de défense, une façon d'intimider l'autre, parfois de garder sa juste place. L'un nous agresse, l'autre se met en colère. Elle pourrait donc être nécessaire à notre adaptation dans la société. Tout le problème réside dans la gestion de la colère et y trouver la juste mesure. La laisser exploser, permet sans doute d'obtenir se que l'on veut plus rapidement. A contrario, l'inhiber oui ... mais pendant combien de temps !
En ce qui me concerne, non seulement je vis la colère comme un échec en terme de communication mais en plus elle me déclenche des sensations physiques  particulièrement désagréables. Je suis plutôt du genre, je ne dis rien, je ne dis rien , je ne dis rien et je fini par exploser quand je ne rumine pas . Je sais c'est pas bien du tout !!! Quand je me met en colère, je regrette toujours de ne pas avoir su rester zen. Je culpabilise. Quand je rumine, je m'abime l'estomac. !!! C'est compliqué...Mais je me soigne .....  Ce qui me semble intéressant c'est de s'interroger sur les motifs de sa colère, ce qui a provoqué cette frustration. Il faut toujours voir le côté positif des choses.!!  
Concernant les TCA, de la colère contre qui, contre quoi ? Contre la personne malade, contre les institutions, contre les médecins, la fatalité ? Il n'y a pas de fatalité. Par contre, je me suis souvent mise en colère contre les institutions qui ne savent pas nous entendre. PE parle d'impuissance face aux TCA. MOI je dis NON, NON et NON. NOUS NE SOMMES PAS IMPUISSANTS NOUS PARENTS. Au contraire, nous avons un rôle à jouer. Si l'on pense être impuissants alors, c'est la fin. Le chemin est parfois long mais jamais impossible à suivre.  
J'y crois pas je me suis mise en colère!!!  Et que c'est bon !!
dragonfly
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Message par dragonfly »

bonsoir zabeth,
Je lis toujours vos messages avec bcp d'intérêt.
Ce qui me semble intéressant c'est de s'interroger sur les motifs de sa colère, ce qui a provoqué cette frustration. Il faut toujours voir le côté positif des choses.!!  
Je me dis que la colère est le signe que qqch de nous n'a pas été respecté ou a été bafoué. Ma dernière colère était dû à une non reconnaissance de mon investissement dans mon travail. On me disait "chiante" alors que je donnais le maximum de moi pour faire avancer les choses mais apparemment ça dérangeait. :(  Ca s'est arrangé.... :?
PE parle d'impuissance face aux TCA. MOI je dis NON, NON et NON. NOUS NE SOMMES PAS IMPUISSANTS NOUS PARENTS. Au contraire, nous avons un rôle à jouer.
Je voulais parler de l'état d'impuissance dans lequel parfois des parents se trouvent face à l'anorexie et je les comprends. Bien sûr, ils ont un rôle à jouer mais ne vaut-il pas mieux d'abord accueillir cet état d'impuissance, la reconnaître afin de lâcher un peu du contrôle sur l'autre. Je constate que c'est qd les parents lâchent un peu, se reconnaissent impuissant à changer l'autre, quand ils se retournent sur eux-même qu'enfin l'enfant peut se prendre en mains et la relation changer. C'est très dur, paradoxal, je le reconnais, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne font rien...Se sentir impuissant ne veut pas dire qu'on l'est. C'est même souvent le contraire.
Je ne suis peut-être pas très claire, c'est ce que j'ai vécu personnellement, c'est pas forcément pareil dans toutes les situations et c'est pourquoi votre colère m'intéresse. Je me demande en fait ce que je suis venue heurtée maladroitement :( .
J'y crois pas je me suis mise en colère!!!  Et que c'est bon !!
 :-) au plaisir de vous lire alors
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ZABETH
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Message par ZABETH »

Bonjour Dragonfly,
Je souhaiterais, tout d'abord, parler de cet "état d'impuissance" qui est à mon sens plus un sentiment, mais peut empêcher d'agir et nous renvoi à l'incapacité à faire face à la situation de façon appropriée. Ce sentiment peut déclencher chez certains un état de résignation renforcé par la méconnaissance des TCA ou à une difficulté à faire appel aux autres parce que trop orgueilleux, trop timide, trop honteux..... Plus grave, il pose la problème de la responsabilité dans la guérison de notre enfant et peu légitimer un certain désengagement. Le sentiment d'impuissance est interne à nous et nous sommes les seuls à pouvoir le combattre.

"L'état d'impuissance" nous ramène également au sentiment de perte de "puissance" et de la difficulté à accepter de ne plus contrôler." Lâcher un peu du contrôle sur l'autre ", je suis tout à fait d'accord avec vous. Je l'ai expérimenté et les résultats ont été plutôt inespérés ! Mais là nous ne sommes plus dans l'impuissance, dans l'incapacité d'agir, au contraire, nous sommes actifs dans l'effacement, dans la patience, dans le combat face à nos peurs. Il semble que c'est par cet état d'activité intense sur nous-même que nous ne sommes pas "impuissant" à changer l'autre et à influer sur son comportement. Mais pour cela, il me semble nécessaire d'avoir la distance émotive suffisante pour combattre ses propres blocages et accepter d'être en perpétuel mouvement intérieur. Condition sine qua non pour surmonter nos colères qui ne sont que l'expression de nos frustrations générées par l'illusion de ne pouvoir rien faire ou d'avoir tout fait. Car l'action ne se résume pas à la mise en place de la logistique (soins, rv chez le psy, et la nutritionniste) qui sollicite notre énergie physique, demande du temps et nécessite de l'argent mais qui exclu le travail mental indispensable pour qu'un changement s'opère de façon subtil et sans heurt.
Je pense sincèrement que rien n'est impossible, que tout se surmonte et que les solutions résident dans notre capacité à s'adapter, à regarder les choses sans se figer à condition d'oublier son égo.
Apprendre à la voir sans la regarder, à la comprendre sans lui poser de question, ne pas avoir peur de ce que l'on voit, passe inévitablement par "la connaissance", la reconnaissance de la maladie.
Pourquoi cette "colère" (pas méchante rassurez-vous)parce que les solutions sont aussi en nous. Oui, nous (elle et nous parents) pouvons s'en  sortir et je le sais. Le combat se fait contre l'anorexie pas l'anorexique. C'est un combat "mental" contre "mental" et dans un même temps, c'est chacun le sien. Cette "colère" est née d'une frustration de ne pouvoir faire passer ce message à tous ces parents qui semblent "impuissants". Aujourd'hui encore je pense que "l'état d'impuissance" n'est qu'une illusion qui ne devient réalité que face à la mort.

Bon, et bien là je crois que je me suis défoulée !
dragonfly
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Message par dragonfly »

Bonsoir Zabeth,
Je suis bien d'accord avec vous, on guérit des tca, je n'en doute pas. Quand je parle d'"impuissance" (je n'ose plus utiliser ce mot), c'est du sentiment, je ne vais pas être tatillone  :cool: . Pour moi, c'est plutôt bon signe, car cela cela signifie qu'on bute et qu'on va essayer d'autres solutions. C'est en qq sorte le 1er signe d'un changement. Mais je crois que l'on s'est comprise.  :?
Une question me vient...jusqu'où irait votre tolérance (ou acceptation ou compréhension? C'est difficile de choisir le mot adéquat...  :-? ); par rapport aux tca? Je trouve que parfois les parents acceptent trop de choses, sont trop compréhensifs, trop tolérants par amour, par ex, donner de l'argent, de la nourriture.., ce qui peut-être n'aide pas l'enfant qui a peur, à se détacher...Car c'est en se confrontrant aux difficultés, aux obstacles que l'on découvre des forces inespérées en soi...comment faire autrement? Qu'en pensez-vous?
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ZABETH
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Message par ZABETH »

Bonsoir Dragonfly,

J' espère que je ne vous ai pas traumatisé tout de même ??! C'est vrai, je suis de temps en temps un peu à cheval sur les mots et ça peut être un peu agacent ! Alors...toutes mes excuses.

Dans un premier temps je voudrais vous brosser un peu notre histoire. Notre fille à aujourd'hui 17 ans et demi. Entre le début de son "petit régime", qui a été le premier symptôme visible d'une anorexie restrictive et le retour de ses règles, il s'est passé un peu moins d' 1an et 1/2. Nous n'avons pas connu les rechutes à répétition, les faux espoirs, les traumatismes de l' hospitalisation, l' angoisse d'un geste désespéré, l'usure et les moments de  découragement face à une maladie qui peut durer longtemps.... Mon avis sur la question des TCA est bien entendu fonction de ce que nous avons vécu et pas connu. Mes sentiments face à ce problème restent basés sur des actions totalement empiriques et guidées par l' instinct.
Vous  posez deux questions très intéressantes, celui de l' autonomisation, et celui du comportement face à l'anorexie. Je ne rentrerai pas dans les détails, ni dans l' énumération d'une liste d'exemple qui serait bien trop longue.
Simplement, quand je voyais ma fille triller ses aliments ou  faire des pompes après chaque repas   c'est l'anorexie que je voyais pas mon enfant. J'avais la sensation qu'elle était habitée par "une chose" qu'elle ne pouvait maîtriser. C'est donc cette "chose" que nous nous sommes mis à combattre pas notre fille. Le fait de voir le problème sous cet angle nous a aidé à n' avoir aucune complaisance ni aucun état d' âme avec cette "chose". Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Nous ne combattions pas un être humain hypersensible mais quelque chose sans âme. C'est un peu difficile à expliquer.  Nous n'avons jamais minimisé le problème. Nous l'avons mis en face de la réalité. A savoir, que c'est une maladie très grave et parfois mortelle. Ça à été un combat de chaque jour, chaque heure, chaque instant. Ça l'est encore.  Nous avons continué à avoir une vie sociale, sortir, vaqué à nos occupations habituelles (avec quelques aménagements), recevoir des amis (avec des menus lights), j'ai pu aménagé mes horaires de travail pour me rendre disponible quand il le fallait.  A chaque fois qu'elle nous reprochait "de continuer à vivre", je ne manquais pas de lui signifier que son style de vie n'était pas le mien et que je ne pouvais vivre comme elle. Je ne voulais pas me laisser happer dans la  spirale infernale de  cette maladie et dans un même temps j' espérais  lui montrer que l'on pouvait avoir le choix de son existence même si tout n' était pas parfait .Je pense avoir été parfois très dure et lorsque je la laissais seule à la maison en pleurs  pour faire mes activités habituelles ce n'était pas sans une profonde angoisse, un peu de culpabilité, beaucoup de questionnement et des maux  d' estomac. Nous avons toujours pensé qu'il fallait se préserver pour être fort pour pouvoir l'aider ou du moins lui en donner l'impression. C'est compliqué, car je pense que tout est une question de dosage et ce qui convient à l'un ne convient pas à l'autre.

Concernant l' autonomisation.  La clé du problème réside probablement là ! L'autonomisation ne passe que par la frustration. "Comment faire autrement". Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas vraiment. A mon avis on ne peut pas faire autrement. L'apprentissage de l' indépendance ne peut se faire que par l' expérimentation avec des réussites et des échecs. "Car c'est en se confrontant ....forces inespérées en soi" oui, je suis tout à fait d'accord avec vous. Pour ma part, c'est un réel travail que je continue de faire. Fixer des limites, la mettre face à ces responsabilités, la laisser vivre les conséquences de ces actes l'on littéralement transformé. Ce n'est pas sans douleur pour moi, mais c'est un mal pour un bien.
Voilà donc ce que j'en pense.

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ZABETH
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Message par ZABETH »

Bonsoir Dragonfly,

J' espère que je ne vous ai pas traumatisé tout de même ??! C'est vrai, je suis de temps en temps un peu à cheval sur les mots et ça peut être un peu agacent ! Alors...toutes mes excuses.

Dans un premier temps je voudrais vous brosser un peu notre histoire. Notre fille à aujourd'hui 17 ans et demi. Entre le début de son "petit régime", qui a été le premier symptôme visible d'une anorexie restrictive et le retour de ses règles, il s'est passé un peu moins d' 1an et 1/2. Nous n'avons pas connu les rechutes à répétition, les faux espoirs, les traumatismes de l' hospitalisation, l' angoisse d'un geste désespéré, l'usure et les moments de  découragement face à une maladie qui peut durer longtemps.... Mon avis sur la question des TCA est bien entendu fonction de ce que nous avons vécu et pas connu. Mes sentiments face à ce problème restent basés sur des actions totalement empiriques et guidées par l' instinct.
Vous  posez deux questions très intéressantes, celui de l' autonomisation, et celui du comportement face à l'anorexie. Je ne rentrerai pas dans les détails, ni dans l' énumération d'une liste d'exemple qui serait bien trop longue.
Simplement, quand je voyais ma fille triller ses aliments ou  faire des pompes après chaque repas   c'est l'anorexie que je voyais pas mon enfant. J'avais la sensation qu'elle était habitée par "une chose" qu'elle ne pouvait maîtriser. C'est donc cette "chose" que nous nous sommes mis à combattre pas notre fille. Le fait de voir le problème sous cet angle nous a aidé à n' avoir aucune complaisance ni aucun état d' âme avec cette "chose". Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Nous ne combattions pas un être humain hypersensible mais quelque chose sans âme. C'est un peu difficile à expliquer.  Nous n'avons jamais minimisé le problème. Nous l'avons mis en face de la réalité. A savoir, que c'est une maladie très grave et parfois mortelle. Ça à été un combat de chaque jour, chaque heure, chaque instant. Ça l'est encore.  Nous avons continué à avoir une vie sociale, sortir, vaqué à nos occupations habituelles (avec quelques aménagements), recevoir des amis (avec des menus lights), j'ai pu aménagé mes horaires de travail pour me rendre disponible quand il le fallait.  A chaque fois qu'elle nous reprochait "de continuer à vivre", je ne manquais pas de lui signifier que son style de vie n'était pas le mien et que je ne pouvais vivre comme elle. Je ne voulais pas me laisser happer dans la  spirale infernale de  cette maladie et dans un même temps j' espérais  lui montrer que l'on pouvait avoir le choix de son existence même si tout n' était pas parfait .Je pense avoir été parfois très dure et lorsque je la laissais seule à la maison en pleurs  pour faire mes activités habituelles ce n'était pas sans une profonde angoisse, un peu de culpabilité, beaucoup de questionnement et des maux  d' estomac. Nous avons toujours pensé qu'il fallait se préserver pour être fort pour pouvoir l'aider ou du moins lui en donner l'impression. C'est compliqué, car je pense que tout est une question de dosage et ce qui convient à l'un ne convient pas à l'autre.

Concernant l' autonomisation.  La clé du problème réside probablement là ! L'autonomisation ne passe que par la frustration. "Comment faire autrement". Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas vraiment. A mon avis on ne peut pas faire autrement. L'apprentissage de l' indépendance ne peut se faire que par l' expérimentation avec des réussites et des échecs. "Car c'est en se confrontant ....forces inespérées en soi" oui, je suis tout à fait d'accord avec vous. Pour ma part, c'est un réel travail que je continue de faire. Fixer des limites, la mettre face à ces responsabilités, la laisser vivre les conséquences de ces actes l'on littéralement transformé. Ce n'est pas sans douleur pour moi, mais c'est un mal pour un bien.
Voilà donc ce que j'en pense.

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Message par dragonfly »

ZABETH a écrit :Bonsoir Dragonfly, J' espère que je ne vous ai pas traumatisé tout de même ??!
 
8-) ça va, sur le coup je me suis demandée si vous n'étiez pas dans l'enseignement.. :lol:
ZABETH a écrit : Dans un premier temps je voudrais vous brosser un peu notre histoire. Notre fille à aujourd'hui 17 ans et demi. Entre le début de son "petit régime", qui a été le premier symptôme visible d'une anorexie restrictive et le retour de ses règles, il s'est passé un peu moins d' 1an et 1/2. Nous n'avons pas connu les rechutes à répétition, les faux espoirs, les traumatismes de l' hospitalisation, l' angoisse d'un geste désespéré, l'usure et les moments de  découragement face à une maladie qui peut durer longtemps....
Pour moi, début à 17-18 ans, je faisais un peu plus attention à ce que je mangeais mais sans plus, je veux dire pas de grosse privation...le pb est que j'ai vite perdu du poids, c'était narcissisant (je ne sais pas si ça se dit) et le cercle vicieux s'est enchainé avec le "toujours plus, toujours plus loin"...ça aurait pu s'arrêter là si je n'avais pas échoué à mon concours, ça a été une telle frustration que j'ai compensé en contrôlant encore plus mon corps, en le martyrisant, comme on tape sur un sac de boxe. Il faut croire que je n'avais rien d'autre pour compenser?
ZABETH a écrit :Simplement, quand je voyais ma fille triller ses aliments ou  faire des pompes après chaque repas   c'est l'anorexie que je voyais pas mon enfant. J'avais la sensation qu'elle était habitée par "une chose" qu'elle ne pouvait maîtriser. C'est donc cette "chose" que nous nous sommes mis à combattre pas notre fille. Le fait de voir le problème sous cet angle nous a aidé à n' avoir aucune complaisance ni aucun état d' âme avec cette "chose". Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Nous ne combattions pas un être humain hypersensible mais quelque chose sans âme. C'est un peu difficile à expliquer.
Bien sûr, je comprends, vous vous disiez que "cette chose", ce n'était pas votre fille...alors mtnt de l'autre côté, voici ce que je peux dire de mon vécu...savoir l'amour de ma mère m'a permit de ne pas passer de l'autre côté, je ne voulais pas lui infliger cette souffrance, je me disais que tous les autres allaient pouvoir supporter mais pas elle...je pense qu'effectivement il faut mettre des limites, tenir bon et nous laisser gérer notre malaise avec l'aide d'un thérapeute par ex. C'est peu et c'est énorme à la fois. Les limites que vous mettez sont des gardes fous et c'est peu dire, les repères de la "normalité", c'est à dire ce qu'est un repas "normal", ce qu'est le plaisir de manger, etc...Me vient une phrase d'Amelie Nothomb dans metaphysiques des tubes "le plaisir m'apprend que je suis moi".
ZABETH a écrit :Je pense avoir été parfois très dure et lorsque je la laissais seule à la maison en pleurs  pour faire mes activités habituelles ce n'était pas sans une profonde angoisse, un peu de culpabilité, beaucoup de questionnement et des maux  d' estomac.
Je crois que c'est dans ces moments de profonde tristesse et de solitude que l'on essaie de changer.
ZABETH a écrit :Fixer des limites, la mettre face à ces responsabilités, la laisser vivre les conséquences de ces actes l'on littéralement transformé. Ce n'est pas sans douleur pour moi, mais c'est un mal pour un bien.
Pousser en avant et etayer...M mère me retenait constamment...pour divers raisons, genre trop loin, trop fatigant pour moi, etc..et c'est quand je suis partie que je suis allée mieux. Pas tt de suite, un peu après....Je constate aussi parfois et je l'ai également ressenti, un défaut de reconnaissance ou une mal reconnaissance de ce que l'on est, de nos valeurs...comme si l'enfant n'était pas reconnu là où il voudrait l'être. Par exemple, encore aujourd'hui, ma mère ne saurait trop dire quels genres d'étude j'ai pu faire, quel métier je fais...Les parents, et c'est tt à leur honneur évidemment, aiment leur enfant comme ils sont, dans la reussite comme dans l'échec, mais moi, je l'entendais comme "tu ne crois pas en moi puisque ça t'est égal".

Si vous saviez comme j'admire les parents qui écrivent ici...
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ZABETH
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Message par ZABETH »

je ne voulais pas lui infliger cette souffrance, je me disais que tous les autres allaient pouvoir supporter mais pas elle.
Concernant notre histoire,  notre fille était consciente que la situation n'était pas très confortable pour nous. D'ailleurs, au début de sa maladie elle me l'a clairement exprimée. Elle se sentait coupable de nous "causer des soucis", de nous "faire du mal". Je me souviens lui avoir répondu que la vie était faite de hauts et de bas avec des moments plus ou moins difficiles et que bien que cette situation ne soit pas très agréable, tout cela faisait  parti aussi de l'existence . Que l'on était tout à fait à même de faire face à cette difficulté . Qu'elle n'était aucunement responsable et que c'était tout simplement comme ça.
Je ne sais pas ce qui a  aidé notre fille, mais je pense que je n' aimerais pas que se soit  uniquement pour ne pas faire de mal à sa mère. Ce que je cherchais et ce que je cherche encore aujourd' hui, c'est qu'elle apprenne à faire  les choses pour elle sans avoir à se soucier de moi. Ce n'est pas à ma fille de me consoler. Si je souffre d'une situation, alors charge à moi d'y remédier sans elle. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire.  L' autonomisation, c'est aussi apprendre à faire les choses pour soi et pas pour faire plaisir à ces parents ou leur éviter des déceptions.  Apprendre à assumer ces choix quitte à prendre le risque de déplaire. C'est évidemment un travail à faire des deux côtés. L'une et l'autre ayant chacune peur de ne plus être aimée par l'autre. C'est cette peur qu'il faut  peut-être essayer de  briser dans notre histoire....je sais pas ...
M mère me retenait constamment...pour divers raisons, genre trop loin, trop fatigant pour moi, etc..
Votre phrase me fait penser à un des livres d'Aldo Naouri. (1)
Ce que j' essaie de faire encore aujourd' hui, c'est qu'elle prenne conscience qu'il n' y a aucune raison d'avoir peur de quitter ce cocon confortable, protecteur et sécurisant que l'on peut trouver dans le foyer familiale.  Nos changements  de comportement se sont opérés par petites touches. Par exemple : ouverture d'un compte en banque, gestion de son forfait bouygues, on lui donne de l' argent pour ces vêtements charge à elle de le gérer au mieux. Tant pis si elle se trompe. De mon côté, mon travail c'est de ne pas "craquer" et de ne pas  rattraper le "coup".  Intervenir le moins possible dans ces choix.  Lui faire confiance et ne pas porter de jugement dans ces décisions mais la laisser découvrir les conséquences de ces actes(mauvais choix dans ces achats, bureau en désordre, linge pas mis au sale etc..) On la laisse seule le week-end de temps en temps, on sort sans elle etc.. et évidemment sans lui téléphoner 15 fois dans la soirée pour savoir si tout va bien. Difficile pour moi qui avait crée un univers très protecteur pour lui éviter les écueils de la vie !!! Quelle erreur !! Je comprends que grandir l' angoisse !
encore aujourd'hui, ma mère ne saurait trop dire quels genres d'étude j'ai pu faire, quel métier je fais...
En tant que mère  et avec ma propre histoire, il y a des conversations que j' évite d'aborder avec ma fille et en particulier les études. Non pas que je m' y désintéresse, mais tout simplement parce que je sais que je suis parfois trop impliquée émotionnellement et que mon intervention ne pourrait  être que néfaste. Aussi, je préfère le retrait  pur et simple (mais qui ne reste qu 'apparent) Je m' informe de la situation, je donne des conseils ou des idées  via mon mari.  L'inverse se produit également. Dans certaines situations, c'est mon mari qui choisi le retrait.
Les parents, et c'est tt à leur honneur évidemment, aiment leur enfant comme ils sont, dans la reussite comme dans l'échec,
Alors là, je pense que je vais vous agacer et peut-être même déplaire à certains ! L' amour des parents pour leur enfant, n'est pas à mon sens un sentiment inné quoi que l' on puisse penser et pas inconditionnel quoi que l' on dise.(2) .  Oui, c' est terrible, terriblement douloureux pour l'enfant qui lui aime ces parents d'une  façon inconditionnelle même s'ils n'ont pas été à la "hauteur" ou maltraitants.  Les questions aux parents pourraient être : Comment se manifeste l' amour que je porte pour  mon enfant ? Pourquoi je le manifeste de cette manière ? Comment aimer d'un amour non toxique ?  Qui de l'une ou de l'autre a le plus besoin de l'autre ? Ou quelque chose dans ce style .....

(1) Les pères et les mères -Aldo Naouri
(2) L' amour en plus -Elisabeth Badinter (un peu ancien, mais il doit exister d'autres travaux sur l' amour maternel)
Un ouvrage que j'ai également trouvé intéressant : Adolescences -Repères pour les parents et professionnels de Philippe Jeammet[/quote]
dragonfly
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Message par dragonfly »

Je ne sais pas ce qui a  aidé notre fille, mais je pense que je n' aimerais pas que se soit  uniquement pour ne pas faire de mal à sa mère..
Je me dis qu'elle vous a cru quand vous lui avez répondu que vous étiez capable de faire face à cette difficulté.
Ce que je cherchais et ce que je cherche encore aujourd' hui, c'est qu'elle apprenne à faire  les choses pour elle sans avoir à se soucier de moi

Je me dis que là aussi, elle a besoin de vous croire et de vous entendre le dire aussi souvent qu'il est nécessaire
L' autonomisation, c'est aussi apprendre à faire les choses pour soi et pas pour faire plaisir à ces parents ou leur éviter des déceptions.  Apprendre à assumer ces choix quitte à prendre le risque de déplaire. C'est évidemment un travail à faire des deux côtés.

Il y a peut-être la peur de décevoir mais il y a aussi la peur de ne pas être là comme si on avait la vie de nos proches entre nos mains, ce qui est évidemment stupide et assez mégalo  :oops: et la peur de la mort aussi qui m'a angoissée très tôt sans qu'on sache pourquoi...mais en y travaillant on y arrive un peu...à lâcher je veux dire aussi de notre côté...
L'une et l'autre ayant chacune peur de ne plus être aimée par l'autre.
je crois que c'est même plus fort que ça, c'est la peur de perdre ceux qu'on aime. Je parle souvent du deuil nécessaire à faire, le deuil de soi...est-ce que ça vous parle?
Nos changements  de comportement se sont opérés par petites touches. Par exemple : ouverture d'un compte en banque, gestion de son forfait bouygues, on lui donne de l' argent pour ces vêtements charge à elle de le gérer au mieux. Tant pis si elle se trompe. De mon côté, mon travail c'est de ne pas "craquer" et de ne pas  rattraper
oui ça fait parti des limites constructives..
Difficile pour moi qui avait crée un univers très protecteur pour lui éviter les écueils de la vie !!! Quelle erreur !! Je comprends que grandir l' angoisse !
oui, on fait trop bien, vous n'avez pas à vous en vouloir, c'est une expérience pour vous aussi.
En tant que mère  et avec ma propre histoire, il y a des conversations que j' évite d'aborder avec ma fille et en particulier les études. Non pas que je m' y désintéresse, mais tout simplement parce que je sais que je suis parfois trop impliquée émotionnellement et que mon intervention ne pourrait  être que néfaste.
POurquoi pensez-vous cela, il ne faudrait pas non plus aller dans l'excès inverse et se croire "mauvais"?? Si vous êtes angoissée par ses résultats, pourquoi ne pas le lui dire et préciser que vous savez que vos réactions sont exagérés...mais on peut se demander pourquoi c'est si important pour vous? Tout dépend aussi comment votre fille investit la reussite de ses études. Je sais que pour moi c'était très important et je n'ai pas senti de soutien, ou un soutient maladroit...mais bon c'est comme ça...si bien que quand j'ai échoué à mon concours, j'ai gardé ma désolation pour moi, sans en parler à personne...personne n'a rien vu...sinon l'anorexie qui a débuté qqs temps après...Je me dis aussi que peut-être ça devait se passer comme ça, qu'il y avait autre chose en jeu comme la peur de dépasser ses parents par ex...ce n'est qu'une hypothèse...à laquelle je n'adhère toujours pas...
L' amour des parents pour leur enfant, n'est pas à mon sens un sentiment inné quoi que l' on puisse penser et pas inconditionnel quoi que l' on dise.(2)
cela dit les références ne font pas tout....les livres ne disent pas non plus systématiquement la vérité, ça fait juste réfélchir...je vais le lire, l'auteure me dit qqch... Malgré que l'on entende souvent que la plus grande souffrance d'une mère c'est de perdre un enfant...alors oui on peut se demander quel type de lien il se noue là...mais je crois que cela dépend de la problématique de chacun...de ce que représente l'enfant dans l'esprit de la mère et si elle peut investir autre chose à côté...son travail, son mari...Je pense que de toute façon l'amour d'une mère n'a pas besoin d'être parfait mais juste suffisant de temps en temps.
Comment se manifeste l' amour que je porte pour  mon enfant ? Pourquoi je le manifeste de cette manière ? Comment aimer d'un amour non toxique ?  Qui de l'une ou de l'autre a le plus besoin de l'autre ? .....
 oui.
Vous avez lu "mère-filles" de C. Eliacheff?
Ou "la relation mère-fille, entre partage et clivage" , collection de la SEPEA, c'est un discours psychanalytique mais apparemment vous connaissez...N'étant pas mère moi-même, je ne peux m'avancer et ne parler que d'expériences s'y rapprochant. N'empêche que je m'interroge autant que vous sur ce fameux lien qui par ailleurs nous a fait complètement dépassé le thème en question sur "la colère"  :lol:
Je me dis que dans mon expérience, la relation mère-fille a été inadaptée plutôt que défecteueuse mais quelle mère aurait pu faire mieux avec le caractère qu'était le mien. La question est plutôt qu'est-ce qui a fait que je n'ai pas pu trouvé les ressources nécessaires pour m'adapter comme le font bon nombre d'enfants dans un environnement plus défaillant que le mien. Suis-je née anxieuse? je ne suis pas loin de le croire... :?
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ZABETH
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Message par ZABETH »

et la peur de la mort aussi qui m'a angoissée très tôt sans qu'on sache pourquoi..
La grande question que se posait ou se pose encore ma fille, c'est : "Que vais-je faire toute seule, sans mes parents ? Comment vais-je faire face à leur mort alors que je suis fille unique ? Comment gérer ma tristesse seule ? J'ai vu ma mère pleurer sa mère lors de son décès. Mais ma mère avait mon père, ses frères, ses amis pour la consoler  " J'ai souvent ressenti son angoisse face à cet événement qu'elle sait à présent inéluctable . Oui, les parents sont mortels. La seule réponse que j'ai pu lui donner, c'est qu'elle aussi elle aura un mari, des enfants, des amis et qu'elle pourra ne pas être seule. Mais cette réponse reste fragile puisqu'elle est exempte de garantie ..........et elle le sait. A ce stade, je la renvoie à sa liberté, à son choix de vie... et la liberté c'est angoissant..........car on est souvent seule face à ses décisions !! Elle est  donc face à  l' inconnu et sans le filet protecteur des parents car nous sommes dans l' incapacité de maîtriser son avenir.   Je ne sais pas si mon analyse est la bonne,  mais c'est un peu comme cela que je ressens la situation. Je n'ai pas de solution autre que celle de la mettre devant la réalité. A elle de trouver sa réponse et de faire ses choix.
e deuil de soi...est-ce que ça vous parle?
????? non. Mais développer svp.
c'est une expérience pour vous aussi.
quitte à choisir j'aurais préférer une autre expérience !! Mais puisque celle-ci c'est présentée, alors je la mets à l' actif de mon bilan dans "capital expérience".
cela dit les références ne font pas tout....les livres ne disent pas non plus systématiquement la vérité, ça fait juste réfélchir..
Tout à fait d'accord avec vous. Simplement n'ayant pas fait de thèse sur "l' amour maternel" je ne peux que me référer  à des études faites par des gens sérieux et aussi  à mes propres constatations.
si elle peut investir autre chose à côté...son travail, son mari..
Oui, je pense qu'il est effectivement important que l'enfant puisse avoir l'impression et qu'il ne soit pas  le pilier de la famille ou celui d'une mère, car la question risque fort  d'être "que vont faire mes parents sans moi ? " et développer un sentiment de culpabilité qu'il l' empêchera de se détacher. ( thème sur la culpabilité). D'autre part, des parents heureux ne pourront, à mon sens, que transmettre un sentiment de sécurité et développer une confiance en l'avenir.
Vous avez lu "mère-filles" de C. Eliacheff?
Non, mais il est dans la pile ...!
c'est un discours psychanalytique mais apparemment vous connaissez
Je n'ai pas ce sentiment et encore moins la prétention. Je reste une simple novice qui flirt aux abords du mental et qui de temps en temps se risque à y mettre timidement un pied !!

nous a fait complètement dépassé le thème en question sur "la colère"  
Oui,  c'est vrai et pour ceux qui se mettront en colère de lire que  peu de chose sur ce thème , auront-ils au moins le loisir de s'interroger sur le motif de leur frustration ou simplement se joindre à nous.  :)  :idea:
Dans tous les cas je me réjouis d'avoir cet échange fort intéressant.
avec le caractère qu'était le mien
Ah bon ???!!! #-o
je n'ai pas pu trouvé les ressources nécessaires pour m'adapter comme le font bon nombre d'enfants dans un environnement plus défaillant que le mien.
Alors là, voilà un sujet très compliqué mais tellement passionnant. Je pense que  vous faites référence à la "résilience". Nous sommes  aussi dans le domaine de l' inné et de acquis. Oui la question se pose. Je pense que la réponse se trouve peut-être dans cette envie naturelle  qu' on certains êtres humains de vivre  plus que d'autres.  Lorsque l'on voit les prématurés lutter pour vivre alors qu'ils sont encore vierges de toute éducation, je pense que l'on peut y voir de l' inné. Peut-être est-ce aussi l' instinct de survie  que certains garderont plus longtemps que les autres, parce que la lutte restera incessante. Ils le cultiveront, l' entretiendront  pour continuer à supporter parfois l' insupportable. L'environnement, une bonne rencontre ou tout simplement le fait de tomber amoureux viendront modifier leur capital et  les renforceront. Je crois que Cyrulnik a fait quelques travaux sur ce sujet. Je n'ai encore rien lu de lui. (ça va être aussi dans la pile !)

Suis-je née anxieuse?
Pensez vous que  votre anxiété soit innée ou est-ce le résultat d'une éducation ? Si ce sentiment est inné, alors il peut être traité par la médecine, s'il est la résultante d'un éducation, alors ce sera l' affaire du spy ! Personnellement, je pense plutôt que l' anxiété trouve son nid et se développe dans un environnement insécure.  :idea:
dragonfly
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La grande question que se posait ou se pose encore ma fille, c'est : "Que vais-je faire toute seule, sans mes parents ? Comment vais-je faire face à leur mort alors que je suis fille unique ? Comment gérer ma tristesse seule ? J'ai vu ma mère pleurer sa mère lors de son décès. Mais ma mère avait mon père, ses frères, ses amis pour la consoler  " J'ai souvent ressenti son angoisse face à cet événement qu'elle sait à présent inéluctable
oui, c'est je crois la question de la perte, du deuil...ce n'est pas qu'un deuil de l'autre c'est aussi un deuil de soi qui ramène au deuil de l'autre..il faudra de toute façon passer par une perte j'espère pas trop douloureuse...Mais aujourd'hui vous êtes là bien vivants ici et maintenant...et c'est cela qu'il faut voir. Profiter du temps qui nous est accordé ici et maintenant et où tout est encore possible. Ne la laissez pas se fermer des portes, se mettre des limites...
e deuil de soi...est-ce que ça vous parle?
????? non. Mais développer svp.
Comme dit plus haut, ce n'est pas qu'un deuil de l'autre, c'est aussi un deuil de soi, comme si on devait perdre des parties importantes de soi, c'est pourquoi il est si difficile d'aller de l'avant. Cela se rapporte aussi aux limites que l'on s'est imposée.
D'autre part, des parents heureux ne pourront, à mon sens, que transmettre un sentiment de sécurité et développer une confiance en l'avenir.
oui  :D
Vous avez lu "mère-filles" de C. Eliacheff?
Non, mais il est dans la pile ...!
 :-)
c'est un discours psychanalytique mais apparemment vous connaissez
Je n'ai pas ce sentiment et encore moins la prétention. Je reste une simple novice qui flirt aux abords du mental et qui de temps en temps se risque à y mettre timidement un pied !!
oui, idem pour moi, mais ça fait plaisir de rencontrer des gens qui s'intéressent aux memes choses... :D ça vous dirait d'aller à des conférences?
Dans tous les cas je me réjouis d'avoir cet échange fort intéressant.
moi aussi :-)
avec le caractère qu'était le mien
Ah bon ???!!! #-o
ben oui... :oops:  
Je crois que Cyrulnik a fait quelques travaux sur ce sujet. Je n'ai encore rien lu de lui. (ça va être aussi dans la pile !)
J'ai lu je crois "un merveilleux malheur", je dis je crois parce qu'il m'arrive de ne pas finir les bouquins, j'en lis 3 ou 4 en même temps en général quand l'envie est là mais certains prennent le pas sur d'autres... :) Je suis allée voir hier "un secret", vous savez, le film avec Patrick Bruel...Je me suis dit qu'il y avait là peut-être un exemple de résilience ou de refoulement du traumatisme, le mari qui perd sa femme et son fils et pourtant peut s'investir dans un autre amour aussitôt mais qui 50 ans plus tard s'effondre à la mort de son chien.
Suis-je née anxieuse?
Pensez vous que  votre anxiété soit innée ou est-ce le résultat d'une éducation ? Si ce sentiment est inné, alors il peut être traité par la médecine, s'il est la résultante d'un éducation, alors ce sera l' affaire du spy ! Personnellement, je pense plutôt que l' anxiété trouve son nid et se développe dans un environnement insécure.  :idea:
J'espère en effet que ça n'est pas inné  :? mais il est vrai que ça remonte à tellement loin...Je me suis tout le temps connue comme cela si bien que j'ai l'impression que ça a toujours existé...il y a aussi une sorte d'intolérance à la frustration, j'ai beaucoup de mal à patienter, à supporter les incohérences, à ne pas trouver de réponses adéquates, les mots adéquats  pour dire ma pensée, à supporter les autres aussi parfois, à supporter "les faux semblants", les "non dits", mêmes le bruit, les odeurs des autres m'agressent.., à supporter mes limites... :-?
Il y a dans tout cela, la question aussi de la relation à l'autre, il est dit que les tca sont une difficulté de relation...A vrai dire, je n'en suis pas sûre, c'est vrai que je ne suis pas à l'aise dans les relations sociales mais ça m'exaspère de rester en surface avec les gens...je me dis que souvent ce sont eux qui ne veulent pas entrer en relation...J'ai une envie immense de connaître les autres mais de ne pas trop me dévoiler, c'est assez paradoxal, non?[/quote]
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La grande question que se posait ou se pose encore ma fille, c'est : "Que vais-je faire toute seule, sans mes parents ? Comment vais-je faire face à leur mort alors que je suis fille unique ? Comment gérer ma tristesse seule ? J'ai vu ma mère pleurer sa mère lors de son décès. Mais ma mère avait mon père, ses frères, ses amis pour la consoler  " J'ai souvent ressenti son angoisse face à cet événement qu'elle sait à présent inéluctable
oui, c'est je crois la question de la perte, du deuil...ce n'est pas qu'un deuil de l'autre c'est aussi un deuil de soi qui ramène au deuil de l'autre..il faudra de toute façon passer par une perte j'espère pas trop douloureuse...Mais aujourd'hui vous êtes là bien vivants ici et maintenant...et c'est cela qu'il faut voir. Profiter du temps qui nous est accordé ici et maintenant et où tout est encore possible. Ne la laissez pas se fermer des portes, se mettre des limites...
e deuil de soi...est-ce que ça vous parle?
????? non. Mais développer svp.
Comme dit plus haut, ce n'est pas qu'un deuil de l'autre, c'est aussi un deuil de soi, comme si on devait perdre des parties importantes de soi, c'est pourquoi il est si difficile d'aller de l'avant. Cela se rapporte aussi aux limites que l'on s'est imposée.
D'autre part, des parents heureux ne pourront, à mon sens, que transmettre un sentiment de sécurité et développer une confiance en l'avenir.
oui  :D
Vous avez lu "mère-filles" de C. Eliacheff?
Non, mais il est dans la pile ...!
 :-)
c'est un discours psychanalytique mais apparemment vous connaissez
Je n'ai pas ce sentiment et encore moins la prétention. Je reste une simple novice qui flirt aux abords du mental et qui de temps en temps se risque à y mettre timidement un pied !!
oui, idem pour moi, mais ça fait plaisir de rencontrer des gens qui s'intéressent aux memes choses... :D ça vous dirait d'aller à des conférences?
Dans tous les cas je me réjouis d'avoir cet échange fort intéressant.
moi aussi :-)
avec le caractère qu'était le mien
Ah bon ???!!! #-o
ben oui... :oops:  
Je crois que Cyrulnik a fait quelques travaux sur ce sujet. Je n'ai encore rien lu de lui. (ça va être aussi dans la pile !)
J'ai lu je crois "un merveilleux malheur", je dis je crois parce qu'il m'arrive de ne pas finir les bouquins, j'en lis 3 ou 4 en même temps en général quand l'envie est là mais certains prennent le pas sur d'autres... :) Je suis allée voir hier "un secret", vous savez, le film avec Patrick Bruel...Je me suis dit qu'il y avait là peut-être un exemple de résilience ou de refoulement du traumatisme, le mari qui perd sa femme et son fils et pourtant peut s'investir dans un autre amour aussitôt mais qui 50 ans plus tard s'effondre à la mort de son chien.
Suis-je née anxieuse?
Pensez vous que  votre anxiété soit innée ou est-ce le résultat d'une éducation ? Si ce sentiment est inné, alors il peut être traité par la médecine, s'il est la résultante d'un éducation, alors ce sera l' affaire du spy ! Personnellement, je pense plutôt que l' anxiété trouve son nid et se développe dans un environnement insécure.  :idea:
J'espère en effet que ça n'est pas inné  :? mais il est vrai que ça remonte à tellement loin...Je me suis tout le temps connue comme cela si bien que j'ai l'impression que ça a toujours existé...il y a aussi une sorte d'intolérance à la frustration, j'ai beaucoup de mal à patienter, à supporter les incohérences, à ne pas trouver de réponses adéquates, les mots adéquats  pour dire ma pensée, à supporter les autres aussi parfois, à supporter "les faux semblants", les "non dits", mêmes le bruit, les odeurs des autres m'agressent.., à supporter mes limites... :-?
Il y a dans tout cela, la question aussi de la relation à l'autre, il est dit que les tca sont une difficulté de relation...A vrai dire, je n'en suis pas sûre, c'est vrai que je ne suis pas à l'aise dans les relations sociales mais ça m'exaspère de rester en surface avec les gens...je me dis que souvent ce sont eux qui ne veulent pas entrer en relation...J'ai une envie immense de connaître les autres mais de ne pas trop me dévoiler, c'est assez paradoxal, non?[/quote]
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Message par ZABETH »

Comme dit plus haut, ce n'est pas qu'un deuil de l'autre, c'est aussi un deuil de soi, comme si on devait perdre des parties importantes de soi,
Je ne suis pas certaine de bien comprendre le sens du mot "deuil" tel vous l' entendez. J'ai l'impression que cette  notion  m' échappe......j'ai le sentiment que nous n'y mettons pas le même sens.....  La mort, le deuil.  Pour moi, qui pense qu'il ne se passe rien après la mort, alors quel sens donner à une réflexion sur la mort, le deuil  ? Je ne sais  pas ce que c'est que la mort, je ne la connais qu'au travers de ce que j'ai pu voir dans le monde des vivants , dépouille, obsèques et les sentiments éprouvés, le chagrin de ne plus revoir la personne aimée , les regrets etc..
La mort, le deuil m' évoquent que trop la rupture, alors que nous ne sommes que transmission. Il n'y a donc pas de deuil à faire ! Je suis(aussi) ce que mes parents m'ont donné de bien, de mal et mon enfant est et sera aussi ce que je lui transmets. En donnant la vie c'est un peu de moi que j' ai  transmis,  d'abord au travers du  corps, ensuite avec l' éducation. Avec la  mort de mes parents , j'ai fait l' expérience de ma propre fin. Oui ça me renvoi à ma propre mort.. Les rites funéraires ne font qu' exprimer un peu plus notre difficulté à concevoir que nous sommes liés aux lois de la nature. Naissance, vie, mort, un point c'est tout.  Nous choyons nos morts comme nous choyons  les vivants, avec des fleurs, des visites régulières... au cimetière.......incroyable non ?  
Je serais plutôt tentée par les questions : Qu'est-ce qui est important dans la vie (des vivants) ? Qu'est-ce que j'ai envie de transmettre ou de laisser à mon enfant que j' aime et qui lui permettra de se construire et de continuer son chemin ....de faire le deuil...?
Qu' est-ce qui est le plus difficile ? Accepter la  mort de ses parents ou ne  pas comprendre le sens de ce qu'ils ont pu nous transmettre  ou même comprendre leurs actes. .......? Quoi de plus réconfortant  que de pouvoir se dire que l'être cher et disparu a  été heureux et accompli, qu'il a rempli sa vie,  qu'il a traversé l'existence comme il le souhaitait mais  quoi de plus terrible que de continuer à vivre avec un vide qu' on vous aura laissé comme simple héritage ! Qu' allons nous laisser à notre enfant qui lui permettra d' accepter l' inéluctable et se remplir de la vie.  Le problème n'est-il  pas dans ce que l'on transmet et  qui reste d'abord à l' entière charge des parents ?  :?:

ça vous dirait d'aller à des conférences?
Oui, pourquoi pas, si j' arrive à caser ça dans mon emploi du temps !  :-D
Je suis allée voir hier "un secret", vous savez, le film avec Patrick Bruel...Je me suis dit qu'il y avait là peut-être un exemple de résilience ou de refoulement du traumatisme, l
Je pense que je vais aller le voir mais je préfère  lire le  livre avant de voir l' adaptation,  alors je le mettrai sur la liste du Père  ....ça j' y crois ...et en plus, ça me rassure de  penser que je suis pas  une âme perdue et  désespérée qui ne croit en rien  .!!!! :lol:
'ai une envie immense de connaître les autres mais de ne pas trop me dévoiler, c'est assez paradoxal, non?
LA PEUR ????? Peut-être que c'est une perte de confiance dans l' Homme avec un grand H.... .........quand on a été trop souvent heurté, c'est parfois ce qui arrive .......je ne sais pas vraiment ..........théorie très très personnelle !!!! bof ? :-k[/quote]
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Message par ZABETH »

la liste du Père  ..
je voulais dire le Père Noël bien sûr ! J'ai un peu de mal avec le clavier !
dragonfly
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Message par dragonfly »

ZABETH a écrit : Pour moi, qui pense qu'il ne se passe rien après la mort, alors quel sens donner à une réflexion sur la mort, le deuil  ?
et bien celle là, plus rien plus de sens...renoncement à soi, peut-être que ça vous parle plus pour le deuil de soi?
Les rites funéraires ne font qu' exprimer un peu plus notre difficulté à concevoir que nous sommes liés aux lois de la nature.
Je pense en effet que les rites ont qqch de sécurisant...qu'il n'est pas possible de mettre en place quand il s'agit du deuil de soi puisqu'on est vivant mais qu'en même temps pour vivre on doit renoncer en partie à la vie.
Naissance, vie, mort, un point c'est tout.  Nous choyons nos morts comme nous choyons  les vivants, avec des fleurs, des visites régulières... au cimetière.......incroyable non ?  
j'adore les cimetières mais pas les enterrements  :-)
Qu'est-ce qui est important dans la vie (des vivants) ? Qu'est-ce que j'ai envie de transmettre ou de laisser à mon enfant que j' aime et qui lui permettra de se construire et de continuer son chemin ....de faire le deuil...?
Qu'est-ce qu'il est possible de réaliser dans sa vie? jusqu'où? jusqu'à quelles limites? jusqu'où puis-je progresser, m'améliorer, apprendre? Si je me sens déjà limitée en ayant à peine commencé, à quoi bon?
Qu' est-ce qui est le plus difficile ? Accepter la  mort de ses parents ou ne  pas comprendre le sens de ce qu'ils ont pu nous transmettre  ou même comprendre leurs actes. .......?
ce qui est le plus difficile pour moi c'est de faire le deuil de soi, ce qui est peut-être plus difficile quand les parents sont vivants...pour devoir vivre...oui, parce que la vie c'est un devoir...
Qu' allons nous laisser à notre enfant qui lui permettra d' accepter l' inéluctable et se remplir de la vie.  Le problème n'est-il  pas dans ce que l'on transmet et  qui reste d'abord à l' entière charge des parents ?  :?:
il y a celui qui transmet et celui qui reçoit. La transmission se fait avec ce que l'on a d'abord reçu soi ce dont on n'est pas responsable. Ce dont on est responsable c'est ce que nous faisons de ce que nous avons reçu c'est à dire comment nous sommes aujourd'hui, heureux, épanoui, aigri, agressif? et c'est par ce que nous sommes de plus épanoui que nous transmettons le meilleur, il faut être égoiste qq part, egoisme qui n'en est finalement pas...et c'est là souvnet que l'instinct maternel outrepasse ses droits...
et en plus, ça me rassure de  penser que je suis pas  une âme perdue et  désespérée qui ne croit en rien  .!!!! :lol:
vous vous sentez parfois une âme perdue et desespérée qui ne croit en rien? ça se rapproche du deuil de soi...on va y arriver... 8-)
Peut-être que c'est une perte de confiance dans l' Homme avec un grand H....
, c'est quoi l'homme avec une petite h? un bûcheron!  :lol:

Je crois que j'adore de plus en plus discuter avec vous... :D
bon, je me moque gentiement, je vous envoie un MP pour les conférences, j'espère que vous pourrez venir...
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Message par ZABETH »

Alors que moi je suis dans les bras du "bûcheron" entrain de rêver à je ne sais quoi, je vois que ça cogite encore dur à 1h01 du matin....nom dé Diou !

Moi aussi j'apprécie cet échange et en plus vous m'avez fait rire .........!

Alors à bientôt peut-être
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