le regard-Apprendre à voir Qui regarde ? Courbevoie et Niort

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PE
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le regard-Apprendre à voir Qui regarde ? Courbevoie et Niort

Message par PE »

[center] Voici ce que dit le groupe de Niort sur le thème :

              la discipline du regard : apprendre aux yeux à voir; qui regarde à travers les yeux ?[/center]


-   un peu de sémantique
F. n’aime pas mais alors pas du tout le mot discipline. Le regard c’est du lien. « L’essentiel est invisible pour les yeux… »

-   le sentiment d’être « un rien » qui recherche son existence dans le regard des autres mais en a peur aussi
S. se revoit au moment des repas. La discipline dans le regard de l’autre…du délire.
Ce n’est plus nous que nous regardons, c’est l’autre. J’avais toujours peur d’être prise en défaut, …une sous-catégorie.
Je recherchais le néant, sans vouloir mourir ; la perfection, le rien, le tout !
E. s’autoriser à parler de soi c’est dur, c’est impudique ! Quand on parle tout le monde te regarde.

-   Un regard et des paroles ambiguës, blessants, de la part du papa
La sœur de F., anorexique, était le faire valoir de son père.
S. : regard blessant de son père au moment de l’adolescence. Le père qui dit « tiens, tu as les nénés qui poussent ». Pas aussi traumatisant qu’un viol mais  intrusif.
C’est le regard d’un homme et d’un homme référent de surcroit.
F. Et puis c’est toujours en public, à l’heure des repas. Ca donne un impact supplémentaire aux mots, une existence perverse dans le regard des autres.
S. comprend que son père fait la même chose à sa nièce mais que sa nièce ne le ressent surement pas de la même manière car c’est le grand père, pas l’homme référent.

-   Une attente de la douce maman
« Le regard de ma mère pèse sur ma vie.
Je suis le pantin du regard de ma mère. Pourtant je lui suis indifférente »

-   Enfant – femme ? quelle position choisir ? Quel rôle accepter ?
F. nous dit que, le temps passant on reste l'enfant de ses parents (dans leurs regards) . Mais l'idéal serait de porter sur eux, le regard d'un enfant apaisé qui a  accepté de grandir pour construire d'autres liens avec d'autres personnes : un mari, des enfants...
Il ne faut pas réactiver ce qui fait mal.
S. parlait bébé aves ses parents. Le fait moins depuis qu’elle a mari et enfant

-   L’effet pervers de l »’éducation surveillée »
J. a toujours eu la perception permanente d’être surveillée (les voisins, l’école…). Aucun endroit pour être avec elle-même. Du coup ressent une angoisse profonde et doit lutter pour ne plus juger les autres et poser sur eux un regard bienveillant.

-   Des parents qui nous transmettent leurs peurs ?
S. mes parents n’ont pas confiance en eux et m’ont transmis leur peur
Poids de l’éducation transgénérationnelle : le parent peureux dans la relation à l’autre transmet la peur la peur du jugement, du regard de l’autre

-   Et comment on fait pour poser enfin un regard bienveillant sur soi ?
S. recommande aux parents de venir aux groupes de parole pour apprendre à changer de regard.
Quand on se connaît un peu, on va mieux et on regarde moins les autres. On s’apprécie plus.
Le compagnon, le mari aident aussi beaucoup. Ainsi F., recevant des propos malsains de son père, s’est levée de table. Son mari a suivi et compris. Il l’a aidé à ne plus avoir peur de dire.

Laissons la conclusion à D., absente physiquement mais présente en esprit, : « Cette société, ancrée dans son individualisme me rebute parfois et j'ai souvent envie de m'en éloigner : par l'esprit avec mes livres et par le corps avec mon sport... néanmoins si je regarde vraiment les gens dans les yeux et tout particulièrement ceux que j'aime je me dis que le PARTAGE est essentiel à toute vie humaine. Pour rejoindre votre thème de réunion, je tente de ne plus m'interroger sur le regard de l'autre car je sais que c'est MON comportement qui peut modifier le regard de l'autre et la façon dont je regarde les yeux de l'autre qui sont l'ouverture sur le coeur. »
PE
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la discipline du regard vue de Courbevoie

Message par PE »

[center]Partage-écoute : réunion du 24/01/08 à Courbevoie
La discipline du regard : apprendre aux yeux à voir ; qui regarde à travers les yeux ?
[/center]


Tout d’abord, je tiens à préciser que la réunion n’a pas vraiment débuté par l’énonciation du sujet, cependant nous l’avons « croisé » à plusieurs reprises. Je me contenterai donc de lancer des pistes de réflexion, suite aux sujets que nous avons abordés ce soir.

Pour certaines anorexique-boulimiques, il est plus facile de gérer son anorexie que sa boulimie. En effet, l’anorexie jouerait en quelque sorte le rôle de garde-fou face à l’addiction alimentaire.
Pendant  une crise boulimique, notre esprit se déconnecte complètement, non seulement de notre cerveau, mais aussi de notre corps. A trop réfléchir, on se raccroche à quelque chose de purement instinctif, qui nous permet de tourner en roue libre, un peu selon le principe de l’écriture automatique.  Parfois, il suffit de se voir dans un miroir pour s’ancrer à nouveau dans le réel, dans le hinc et le hunc, l’ici et le maintenant.  Le regard que l’on porte sur soi est souvent très dur, alors.
Le regard sur soi change selon notre rapport à la nourriture, et influe sur notre relation au sport, notamment. La pratique d’un sport, liée à la recherche du bien-être en temps normal, devient alors punitive.
Le regard extérieur met en exergue une déviance vis-à-vis d’une norme alléguée par la société. Plus on cherche à confiner la personne souffrante dans un cadre, plus croît alors le sentiment de culpabilité qui rejaillit sur sa vision de soi.

La question du regard renvoie essentiellement à celle d’autrui. C’est davantage le regard d’autrui que l’on guette ou que l’on craint à travers ses propres yeux. Nous recherchons l’approbation de l’autre par rapport à cette norme-même que l’on refuse, car se réapproprier son regard serait une entreprise par beaucoup plus douloureuse. Notre regard nous transperce et nous sauve. Ainsi, la solution consisterait peut-être à éduquer son regard, tout en amenant autrui à apprendre à nous voir à travers notre souffrance, pour ce que nous sommes, avec un regard d’amour.

Marie-Cécile
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