inspiré de la lettre d'enfine de février 2008, article de Christine Riquet
Morale : l'inquiétude est humaine, le sentiment de culpabilité n'est pas aidant.S'il y a une cause à chercher au malaise de la personne, seule, elle, souffrant a les moyens de le faire. Tout le travail de guérison va passer par l'abandon d'une certaine image d'elle même (...) pour cheminer vers plus d'authenticité
Au cours de ce cheminement, l'attitude de l'entourage sera déterminante :
- pour redonner à la personne malade la responsabilité de sa vie (un proche perdu dans sa culpabilité est une façon de sénier à l'autre la possibilité de prendre sa vie en charge.
- pour lui renvoyer une image authentique mais généreuse : un proche qui se sent coupable attend toujours au fond de lui une punition ou une absolution, ce qui le rend moins disponible pour écouter la souffrance, il va chercher en permanence des preuves de ce qu'il a bien fait ou mal fait, être tenté de se justifie et oublier d'écouter ce que l'autre dit de lui, ce qu'il explique.
- Pour l'aider enfin à s'accepter tel qu'il est, un proche qui se re-proche de n'avoir pas été à la hauteur entretient vis à vis de la personne malade l'idée qu'on doit être parfait, infaillible et sans reproche.
Accepter sereinement que tout n'est pas parfait dans la vie et qu'on ne maitrise pas tout, accepter qu'on peut faire de son mieux et ne pas obtenir ce qu'on imaginait (un enfant en bonne santé, heureux, autonome...), accepter que faire de son mieux n'est parfois pas suffisant, est souvent ce que l'anorexique ou la boulimique ne peut faire.
Au fond, c'est la plus grande preuve d'amour que l'on puisse donner à un autre être humain : accepter qu'on ne peut faire le chemin à sa place, accepter que c'est sa vie qui est en question, accepter que c'est sa vie dont il est question et que lui seul, peut en disposer, accepter qu'il ne soit pas comme "je veux" mais comme il veut (desagreable, absent, malade, faible, destucteur...), lui donner le droit d'explorer toutes les facettes de son existence, même les plus ingrates
C'est une attitude intérieure qui n'empêche ni de prendre soin de la santé physiologique d'un proche , ni de son inconfort, sa souffrance, son mécontentement ou sa colère;
Bien au contraire, c'est l'authenticité indefectible et assumée de l'entourage qui permet à la personne malade de trouver la force de sa propre authenticité.
A moi et à ma mère qui se sentent toujours coupables.
J'espère que ce texte pourra aider les familles et proches de malades.