ma place dans mon groupe social (amis, collègues...)

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PE
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ma place dans mon groupe social (amis, collègues...)

Message par PE »

[center]Ma place dans mon groupe (de Fac, de sport, de copains, …)
(Groupe social, ne concerne donc pas la famille)[/center]
[center]groupe d'Amiens[/center]


Chacun fait un point sur ses problèmes perso et nous le transcrivons presque complètement car certains points communs à tous ressortent bien : devenir une proie et récupérer tous les pervers, la peur de guérir, les rechutes, le bonheur qui revient sans honte, la nécessité de se faire aider, les rapports à l’argent…..
L. : Elle se sentait tendue la semaine dernière. Les crises d’angoisse n’étaient jamais loin. Mais cette semaine ça va beaucoup mieux. Cela la renforce dans sa conviction que même s’il y des hauts et des bas, des petites rechutes, globalement elle progresse.
F. : Comment ça va ? C’est une question difficile pour elle. Elle dit que ses entretiens avec I., la psy de partage et écoute, « ça secoue, ça remue, ça déménage ». C’est dur à encaisser mais une fois que c’est fait, « c’est le bonheur ». Elle parle des ses problèmes de boulimie à ses amis. Plus elle en parle, plus elle a de bons retours. Elle est confiante en ce qui concerne les cours et ses futures études. Elle pense à cet été. Cela fait 6 mois qu’elle sort avec M.. Elle analyse sa relation avec lui et réalise qu’il ressemble à S. (son ex). Elle n’arrive pas à rompre. M. lui fait du chantage, profère des menaces. « C’est un pervers » dit-elle. Fleur a déjà vécu cette situation. Elle a su tout de suite que M. était un pervers mais « quelles sont mes excuses si je ne suis plus boulimique ? »
B. : « C’est comme la cigarette. Que faire de mon temps si je ne fume plus ? »
F: Elle réalise que ce qu’elle demande à M. c’est une relation amicale.
B : « Alors, que fais tu avec lui ? »
F : « C’est un pervers. Il pompe ma joie de vivre mais j’aime bien faire mon Caliméro ».
B lui répond qu’elle doit sortir du système du triangle social : victime, sauveur, persécuteur.
F : Par rapport à la maladie. Janvier très bien, ne s’est pas fait vomir pendant un mois. Mois de février catastrophique. Mois de mars remonte à la surface. Travaille avec Isabelle aurait mis des mois et des mois si elle avait été seule. F met des choses en place avec ses amis pour pallier les crises. Une crise sur deux est évitée grâce à un palliatif.
G. est boulimique. Elle dit ne pas être très en forme ce soir. N’en peu plus. Elle a été hospitalisée pendant 6 mois mais les crises sont tout le temps là. Ses parents, frère et sœur n’habitent pas loin. En arrêt maladie pendant un an et demi. Professeur. Ne compte pas reprendre. N’aime pas son métier. Voudrait être éducateur spécialisé. Projet récent dans lequel elle ne s’est pas encore investie. Vie seule dans un studio. Congé reconduit en fonction de son état.
B. a fait un cours de cardio. Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas fait de sport. Elle avait deux poids [un dans chaque main], n’en a désormais plus qu’un. Elle a pris de nouvelles résolutions. A touché sa prime de licenciement. A été s’inscrire au chômage ce matin. Heureuse. Rentre enfin dans une case, celle d’« assistante des métiers de la forme ». Elle rentre dans un projet de lieu de vie : elle reçoit, fait les chambres, prépare à manger. Beaucoup de travail mais ça lui plaît. A de l’argent pour la première fois de sa vie. Ne sait pas quoi en faire. Sait qu’elle ne doit pas tout « grappiller » trop vite. Il faut « être raisonnable » dit-elle. Elle fait à manger pour les curistes et les accompagne. Doit faire la cuisine. Se force mais avec plaisir. Fait parti de son travail. Sait qu’à 11h00 doit commencer ce travail « tout bénéf. ». Reçoit des compliments. « Aux anges ». Cerise sur le gâteau, on reconnaît son harcèlement dans sa lettre de licenciement. « Que du bonheur » également (cf. F.).
F explique qu’elle voyait en I. sa psychologue la porte de sortie. Être désagréable avec I était sa façon de montrer qu’elle n’était pas prête à franchir cette porte. F a essayé la technique comportementaliste. Se privait de tout. Au final encore plus triste qu’avant. Mais cela lui a montré qu’elle est capable de garder des sous et de faire confiance. Quand F a récupéré son argent, elle a fait une crise de boulimie « mais ça c’était mon plaisir » dit-elle.

[center]Ma place dans mon groupe (de Fac, de sport, de copains, …) . [/center]  
[center](Groupe social, ne concerne donc pas la famille) [/center]  
G. : « Je suis à l’extérieur » du groupe. Elle reconnaît se positionner en retrait volontairement. Ne parle de son problème de boulimie qu’aux psy et aux infirmières. Pour G, en parler à sa famille n’est pas une bonne idée car c’est « trop de souffrance ». Pas intéressant pour être raconté à des amis. Elle dit que ça vie ne ressemble à rien. .    
B. trouve que physiquement son mal être ne se voit pas. « Tu as bonne mine » dit-elle à G.
G « Je ne ressemble à rien »
B dit que c’est la façon dont elle voit G. Qu’il y a espoir. « S’il n’y a pas de groupe, il n’y a pas de place ».  
G : « Mais il y en a eu [un groupe] ». En effet, elle revient de sept ans à Grenoble. Elle a passé les concours de professeur mais ne veut pas de ce métier. Retour à la case départ. Crises qu’il faut « absolument supprimer ». Hospitalisation n’a pas fonctionnée.
B dit qu’elle n’a que des retours négatifs sur l’hospitalisation. .
F : Ma place dans mon groupe ? De mieux en mieux. Revient de loin. Il y a quelque temps, elle n’avait que trois numéros sur son portable : ses parents et son copain. Actuellement, il y en a soixante. « Plus tu t’ouvres aux autres, plus ils viennent vers toi ».
F pensait que sa voisine la détestait. En fait c’est très positif. Elles s’entendent très bien. Etre ambassadrice AVON ce n’est pour F « que du bonheur ». L’oblige à aller vers les autres. Moins elle se soucie de savoir où est sa place dans le groupe, plus elle la prend naturellement. Ne se pose plus de question. Elle accepte de recevoir, tout simplement.. Veut terminer sa liaison avec M. et ne plus retomber dans ce type de relation.
B dit qu’il faut que F quitte sa relation en « la réglant », en l’affrontant pour la clôturer et passer à autre chose. Régler c'est-à-dire expliquer pourquoi elle rompt. Comprendre ce que lui à apporter cette personne (M.).
F « Ce qu’il m’a apporté ? Cela j’arrive bien à le voir. » Rapport à son père. Recherche ce qu’elle aurait voulu que son père lui apporte. .  Attendait de M. qu’il soit son père. S’est rendu compte que pouvait s’apporter ce qu’il lui donnait toute seule. Elle n’a plus besoin de lui. F veut avoir avec lui la conversation qu’elle aurait dû avoir avec Sylvain. « Je vais l’avoir » dit-elle avec conviction, « parce qu’avec lui je peux échanger ». Je vais pouvoir clore. Enormément de similitudes entre tous ses copains. Le groupe de parole est pour F un « cadeau de parole » .  car lui a permis de préparer sa prochaine séance avec Isabelle. Il faut se forcer à sortir, c’est pour cela qu’elle est ambassadrice AVON.
B : Première minute « j’y vais, j’y vais pas ». Une fois que tu y es, « tu prends ton pied ».
L. : « Ma place dans mon groupe, c’est quelque chose de complexe pour moi ». Elle explique : « J’ai toujours peur d’en faire trop ou pas assez. Je me pose beaucoup de questions ». Elle aime passer des soirées entre amis mais elle apprécie également d’être seule chez elle avec un bon repas et un film.
Pour F, les soirées qu’elle passe seule commencent toujours par une crise de boulimie. Elle angoisse de ne pas avoir son semestre. N’arrive pas à gérer. « J’ai pris une habitude que j’aime bien ». En sortant de chez le médecin, elle va à la boulangerie acheter un gâteau et en fais son repas.
B « Ton repas ?! »
F « J’en prends deux ». Rire. Je ne culpabilise pas, « je m’en fou ». C’est la solution que j’ai trouvé pour réintroduire les pâtisseries dans mon alimentation.
L raconte que hier elle avait envie de pâtes à la carbonara. Elle a « cédé » à son envie et n’a pas culpabilisé. Elle a passé une bonne soirée.
B a fait sa pendaison de crémaillère. Grosse fête. Génial. Nous nous sommes amusés. Tout le monde était dans le plaisir, le partage. B a pu présenter les gens tel qu’elle les voyait. « J’aime bien rire en piquant ». C’était vraiment une belle fête. A trouvé sa place dans le groupe grâce à cette nouvelle maison. Changement radical pour elle et son fils. Son périmètre : la cuisine. La cuisine est son espace privatif. Il y a tout le temps du monde dans cette nouvelle maison. Sa place dans le groupe se fait seule. Riche en échange. Nouvelles personnes toutes les semaines. C’est « un groupe de parole au quotidien, jour après jour ». Cent fois mieux que ce qu’elle avait pu concevoir.
L explique que quand elle se sent rejetée, elle se remet toujours en cause. Elle se demande se qu’elle a fait de mal (elle pense notamment aux filles de sa classe).
B : « Nous ne pouvons pas plaire à tout le monde ». Ceux qui ne nous correspondent pas, il ne faut pas s’en occuper, point barre.
F explique que si une personne ne l’aime pas, elle généralise. Elle se protège dans le cas où cette personne le répondrait mal en se disant qu’ils sont « tous pareil ». Maintenant, elle voit les choses autrement.
B : « Il faut parfois accepter les claches ». Se remettre en question tout en gardant son estime de soi. « Si c’est des cons, c’est des cons ». Son destin l’y a aidé. D’elle même, elle était incapable de remettre l’autre à sa place. Après son licenciement, est retournée voir tous ses anciens collègues pour tourner la page. Ce n’est pas toujours l’autre qui a raison. Ne plus rentrer dans l’émotionnel.
F « C’est courageux » d’être retourner voir tes anciens collègues. Elle nous raconte une anecdote qui lui est arrivé au RU. Elle s’est « accrochée » avec une cantinière. Elle ne s’est pas laissée faire. « Autrefois ça se serait transformé en crise ».
B : « Il faut trouver le bon moment [pour régler ses comptes] ». « Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds ». J’étais sûre de moi [face à ses anciens collègue], c’était plaisant à faire. Après dix huit ans passé dans la boîte « ça fait du bien de les avoir remis à leur place ».
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