"des cailloux dans le ventre"

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PE
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"des cailloux dans le ventre"

Message par PE »

Groupe de Niort le 4.02.2013

Nous avions demandé aux « nouvelles » de choisir le thème.
Evidemment elles ont choisi : La relation à la mère !

Nous, les mamans, on s’est dit « pas de pot, aux abris, c’est encore nous... ».
On s’est préparé à recevoir les coups.
Mais non, on a entendu ... de l’amour
.

L’amour intrusif :
Elle est toujours présente quand j’ai besoin d’elle.
Mais c’est toujours des « tu devrais », « fais ça », « quel manque de courage tu as ma fille »...
Elle me fait plus de mal que de bien ; c’est pénible, c’est tout le temps.
Elle n’écoute pas ; à se demander si ce n’est pas sa faute toutes ces TCA finalement...

L’amour compréhensif
Avant, j’étais moi aussi intrusive, dans la colère et le jugement, mais ma fille m’a bien expliqué sa mal-à-dire ; ça m’a calmée sur l’aspect nourriture

L’amour attendu
J’ai entendu ma mère dire à mon père « emmène ta fille, je n’en veux pas ! »
A peine l’ai-je entendue, que zou je me suis réfugiée dans, protégée par les TCA
Mon père n’avait rien à dire ; elle portait la culotte.
Mon père n’a trouvé sa place que quand elle est partie...

L’amour bloqué – le « vide de mère »
J’ai du mal à m’exprimer avec mes parents.
Ma mère est dépressive ; pas de communication autre que superficielle.

L'amour dévoreur
J’étais l’esclave, la chose de ma mère.
Je me sentais morte.
Je n’existais que pour elle.
Je me suis éteinte à petit feu, mon corps me lâchait ; je suis partie pour me sauver.
Mais elle est sans cesse à dire « tu dois m’aider puisque je t’ai élevée »...donant-donant

Puis on s’est posé la question : et les mères de nos mères ?

J’ai reproduit
Nos mères ont connu la guerre ; les placards étaient alors remplis de réserves ; à chaque crise, on augmentait le stock ; j’ai reproduit ça.

Affectueuse et frustrée, à qui on ne sait pas dire non
Elle était maternelle, affectueuse.
Un peu frustrée de ne pas avoir eu la vie qu’elle voulait.
Je suis devenue sa transposition.
On se parlait peu ; apparemment tout allait bien.
Mes TCA (et ceux de ma fille ?) ont été une façon de lui dire non.
Je me suis éloignée géographiquement pour me libérer de ma mère.

J’étouffais de son angoisse
Aujourd’hui on en parle.
Elle m’a expliqué comment la phrase balancée par un psy « c’est de votre faute ! » l’avait bloquée.

Et les conclusions
On n’est pas obligé d’aimer sa mère.
Une mère c’est la protection ; le problème c’est le « trop ».
Les mamans ont un enfant rêvé et elles n’arrivent pas à faire le deuil de cet enfant-là.

Marie-Paule nous recommande la lecture du livre de Joan BAUER :
« Des cailloux dans le ventre ».
Nous nous permettons de le choisir pour titre de ces échanges sur la relation à la mère
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