je ne sais pas si quelqu'un lira ce petit texte, du moins je l'espère. Je me surprends moi même à l'écrire, jamais je n'aurais pensé en arriver là.
Alors voilà, je vais essayer de vous raconter au mieux mon histoire...
Il y a 4 ans, j'ai commencé pour la première fois à avoir des crises de boulimie. Au départ, je ne me faisais pas vomir. C'était simplement un gavage intensif, à l’abri de tous regards, très rapide et toujours en solitaire. Je me sentais tellement mal après, si vous saviez ...

Puis j'ai commencé à me tourner vers le milieu médical. J'aime tellement la vie que je me suis dis que jamais je ne vais me laisser abattre, et que je vais la combattre, détruire cette maladie, cette dépression qui me ronge de l'intérieur, qui me tue à petit feu. Je me suis renseignée, informée, j'ai commencé à prendre des rendez vous avec des médecins, des psychologues à ma fac d'abord, puis dans les instituts publics ensuite (je suis étudiante, avec très peu de moyens) et, enfin, résignée, je suis allée voir une psychologue libéral (très, trop couteux) . J'ai due voir au moins 7 psy différents ces 3 dernières années. Et à chaque fois je devais recommencer. Expliquer. Me mettre à nu. Avouer cette honte, cette horreur, cet aspect de moi qui me dégoute et dont je n'ai aucun contrôle. Qui me contrôle...
Alors avec tous, les uns après les autres, on recommençait ensemble à ressasser mon enfance, essayer de trouver d'où pouvait bien vouloir venir se mal être. Sincèrement, aucun n'a réussi. Tout simplement parce que j'ai eu une enfance parfaite, avec une éducation dont tout le monde rêverait avoir, des parents amants, patients, compréhensif et attentifs. Et tous ces psy, je ne sais pas, j'avais l'impression qu'ils ne pouvaient pas me comprendre, même si c'est leur métier, comment peuvent-ils se rendre compte de la complexité de se que l'on vit, toutes ces émotions contradictoires en 1 heure de temps (parfois la pulsion arrivait le matin, j'y pensais toute la journée, j'en devenais DESAGREABLE à cause d'elle, puis enfin, tu te retrouves ENFIN seule, tu as le temps de l'assouvir, à se moment là tu ne penses à rien, tu avales, tu manges, tu soulages quelque chose. Puis à un certain moment, tu es tellement MAL, ton corps gémit de douleur, tu ne peux plus rien avaler alors... Tu vas tout régurgiter... je ne vous fais pas un dessin... c'est horrible. Puis le soulagement arrive. Tu te sens libérée, beaucoup mieux, honteuse, triste, heureuse (d'avoir tout vomi), seule, désespérée.) Bref, comment peuvent t'ils nous aider ? Je n'en n'ai senti aucun sincère avec moi. Aucun n'a su m'aider. Certain m'ont soulagé pendant un certain temps, mais ça ne durait pas, pire même, parfois, ça amplifiait la maladie...
Aujourd'hui rien ne va plus. Je suis toujours dans la même situation, avec en plus, une dégradation sévère(toujours boulimique, sans emploi ayant délaissée mes études à cause des pulsions qui devenaient de plus en plus omniprésentes dans ma vie, ayant une vie sociale quasiment morte, je n'arrive plus à trouver d'équilibre alimentaire (à chaque fois je me dis que je vais me reprendre en mains, que c'était la dernière soirée où je me faisais vomir, que plus jamais ça ne se reproduirait... tu parles, !! le lendemain, il suffit que j'aille manger chez mes parents, et que je mange un tout petit peu plus, que "l'envie de me gaver" revient) ....

Je sais qu'il y a d'autres personnes dans le même cas que moi, peut être plus que ce que je ne pense. J'aimerais tellement pouvoir en discuter avec quelqu'un qui vit, qui combat, qui lutte comme moi contre cette horreur. Envoyez moi tout ce que vous pouvez, tous les conseils que vous avez sous la main, tous les témoignages d'espoir ou de désespoir, tous les soutiens........ j'en ai tellement besoin :'(
merci beaucoup, très bonne soirée à toutes.
Je vous embrasse, Lisa.