Au bout du rouleau, le danger ne m'effraie pas

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anoblie
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Au bout du rouleau, le danger ne m'effraie pas

Message par anoblie »

Bonjour, voilà 9 ans.
9 ans que ça tourne plus rond.

Au début, c'était pour maigrir pour plaire aux potes.
[...]en un mois et demi avec une BV, chouette.

Puis il y a eu un drame qui a mis ma vie entre parenthèses pendant 3 ans.
Pas de crises rien. Juste un puits sans fond, je mange , ça ne me rassasie pas, j'ai faim mais personne ne voit le souci.
(je suis grosse c'est tout)

Opération gastrique ensuite pour une obésité morbide.
Puis perte de [...]
Et plus de gestion de quantité. Je ne sais plus manger. Je ressort le surplus, je garde le minimum.
Personne s'en aperçoit ni ne voit le danger (je ne m'en vante pas non plus)

Depuis un an, je ne garde plus rien du tout, je refuse d'avoir un truc dans le ventre.
Je suis suivi (psy) mais je n'en voit pas le bout. Pas de solution.
Malgré les avertissements de santé (le cœur fatigue), l'énergie se fait rare, je n'ai pas peur de mourir même...
Pire, ça me motive même, que tout pète, que mon corps dise stop à tout...

J'ai fait une semaine à Jouvence nutrition mais ne supporte pas de rester enfermée. Ceci dit, leur fonctionnement me convenait puisque 4 repas par jour, j'ai même maigri, mais je tournais en rond. Aujourd'hui à la maison je fais plus de 12 crises, je suis crevée. Je n'ai pas faim, je ressens juste le besoin de me remplir pour me sentir mieux de me vider. Je ne peux pas l'expliquer, il y a quelques temps, c'était pour me faire du mal, aujourd'hui, si cela va un peu mieux, je n'ai plus de colère mais continue ces crises...

Je ne peux/veux pas retourner en hospi malgré les conseils de mes suivis psy, car j'ai l'impression de perdre mon temps, d'être coincée...

Je cherche une solution pour moins manger à la maison. J'ai même pensé au cadenas sur l'armoire.
Je sors, fais du sport mais n'ai pas d'activité pour le moment (travail).

Je ne saurai comment me définir, anorexique, boulimique je ne sais pas, je suis malade, malade de la vie c'est sûr ...

Au plaisir de vous lire.
Tess68
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Re: Au bout du rouleau, le danger ne m'effraie pas

Message par Tess68 »

Bon-jour/Bon-soir à toi ...
Tout d'abord je tiens à te dire qu'il est très courageux de ta part de témoigner ici. Cela n'a pas du être simple...
Ensuite, merci et mon Dieu... Merci car tes mots/maux actuels auraient pu être les miens...
Je ressens tellement ce que tu écris, décris, pose, dépose, ici. Ça me fait mal de savoir une autre personne dans une telle "souffrance", dans un tel merdier soyons franches..
En tous cas, je peux te conseiller, dans un premier temps, et bien que je ne sois en aucun cas médecin, psy-chiatre-chologue-chanalyste.... de tenter de ré introduire 3 repas par jour et 1 ou 2 collations. A horaires plus ou moins fixes pour tenter de t'imposer un rythme. Ce dont on manque cruellement lorsque l'on ne fonctionne plus que par crise... ça paraît infaisable et pourtant ça ne l'est pas et c'est indispensable pour diminuer les crises, nourrir le corps et l'esprit ce qui permettra plus d'énergie, de réflexion et donc moins de tournage en rond et de crises à répétitions. . Car tu as beau ne pas ressentir ou vouloir accepter de ressentir la faim, ton corps lui, a forcément des besoins.
Ensuite, il est important de prendre soins de soi. Se coucher tôt, se lever tôt (vers 8h pas 5h on s'entends hein), se faire des masques, se mettre de la crème, chouchouter son corps. S'octroyer des plaisirs quotidiens. Petit à petit. Installer une routine de soins. Faire de la méditation, relaxation, yoga le matin. Ça paraît bête et inutile souvent, à beaucoup de monde, au début mais les affirmations positives peuvent avoir un grand impact sur la journée et l'état d'esprit également. Sortir, marcher, s'aérer l'esprit pour ne pas être enfermée chez soi dans une routine malsaine et dévastatrice. Bref casser ce quotidien de crise destructrice pour construire les bases d'un nouveau quotidien sain et plus épanouissant.
S'imposer des activités (il y en a tant... lecture, dessin, écriture, sport mais pas à outrance, couture, atelier dans ton village/ville ? Théâtre ?....... bref les possibilités sont nombreuses à toi de trouver ce qui te plais, t'attire.), voir des gens c'est super important.
Et parfois une petite hospitalisation, bien que très contraignante on se l'accorde est bénéfique pour casser, démonter ce cercle vicieux..
Et je t'envoie tout mon courage. Et si tu as besoins n'hésite pas en pv.

Bon courage et amitié.
Tendre pensées, ondes positives et force et détermination
anoblie
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Enregistré le : 08 mars 2017, 21:57

Re: Au bout du rouleau, le danger ne m'effraie pas

Message par anoblie »

Bonsoir,

Effectivement, ce n'est pas simple de laisser une trace.
Je me dis et si quelqu'un me reconnaît ? Et si, et si ...

Je me doute que garder les repas limiterai la casse. Car avant ces 1 an, je gardais un peu, rejetai un peu mais arrivais à maintenir un poids de forme, sans souci de santé particulier. Donc je me dis que la solution est peut-être là.
Ensuite je me dis que si je ne vomis plus, tout le monde va penser que je suis guérit mais loin de là, les soucis psychologiques sont toujours là. :-?
J'ai peur qu'on me laisse tomber même si aujourd'hui, je me sens seule face au parcours de soins... ça me tiraille, je suis motivé, et 5mn après je replonge...

J'ai bien tenté de me lever plus tôt pour aller courir mais je retarde le réveil finalement. La feignasse a gagnée du terrain
Je me lève sinon tout les matins à 7h, pour mon enfant l'école, je suis seule. Je déjeune avec, le prépare, le fait partir et puis là, je tourne en rond, je range, je mange, je vomis, je lis, je range, je regarde 5mn de tv, je mange, je vomis... jusqu'au midi, quand mon enfant rentre, repas, je vomis, école, et je retourne en rond, jusqu'au goûter, jusqu'au repas du soir, jusqu'au coucher (pas la nuit). J'ai minimum 12 vomissements par jours mais le pire, c'est que je n'ai pas faim (sauf heures de repas normales où j'ai le ventre qui gargouille)

J'ai la conviction que bosser sera une partie du remède car absence de la maison du matin au soir mais j'ai rien trouvé.
On m'a parlé de la sonde à nue en hospi (sans poches mais empêche de vomir) mais à domicile on me l'a refusée.
J'aurai bien voulu essayer mais me voit pas chercher du boulot avec la sonde donc toujours tiraillée...
Et l'hospi je voulais bien y retourner mais on m'a dit 3 mois sinon rien (ils n'ont pas apprécier que je sois rester qu'une semaine)
Sauf que je ne peux pas laisser ma vie entre parenthèses 3 mois (vis à vis de mon enfant ou des rdv du quotidien)

Les activités que je peux trouver ne dure qu'une heure, c'est la maison qui me pourrie la vie, je cogite, ai des angoisses
Effectivement, c'est un cercle vicieux. Je suis tiraillé.
Et je viens de découvrir que depuis ma sortie de l'hospi, j'ai pris 4 gros kilo, ce qui empire mes angoisses et donc mes crises (cercle vicieux toujours) :( :cry: j'en peux plus, suis seule, et désespérée

Merci de m'avoir lu, ça fait du bien d'avoir un soutien :)
Tess68
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Re: Au bout du rouleau, le danger ne m'effraie pas

Message par Tess68 »

Bonsoir,

Tu sais le manque de motivation est légitime...
Cette maladie est fatiguante tant sur le plan physique du à la malnutrition que psychologique du aussi à la malnutrition, et la destruction constante que l'on s'impose. Alors oui tu as le droit de douter, de laisser la maladie reprendre le dessus par moment car la fatigue l'emporte. .. mais tu ne peux pas abandonner. Car la vie est bien trop belle est précieuse.

Le problème du se lever plus tôt pour aller courir, c'est que tu ne peux pas demander à ton corps de te suivre alors que tu ne lui fournis aucun nutriment, ou plutôt que tu ne les garde pas. Le corps est épuisé par toutes ces crises et vomissements. Alors oui il y a peut être un peu de fainéantise mais pas que. Et puis il faut avouer que courir seule, dans le noir et le froid, il y a plus motivant pour commencer non ? mais peut être des cours de danse ? Ou une salle de muscu lorsque ton enfant est à l'école ? A condition de reprendre un rythme nutritif qui te permette de faire du sport pour ne pas malmener davantage ton corps.

Tu sais, cette maladie est complexe, et qu'il y au vomissements ou non, un vria et bon medecin, psy ou ce que tu veux ne te laissera pas tomber. Car les vomissements ne sont qu'un symptôme du malaise, mal être. Et ce n'est pas parce que tu aurais la force, la détermination et la volonté de vouloir et réussir à faire disparaître ce symptôme que tout serait réglé. La thérapie, la rémission, la guérison c'est long et cela dépasse les symptômes. Alors n'ai jamais peur ou honte.

Je comprends tellement tes journées, je vie les même actuellement. Et je commence à travailler dans 1 mois. Alors j'ai hâte et je me dis comme toi que mes crises vont diminuer. Et puis après je stress car je sais à quel point ces crises ont tuer mon corps, mon mental et m'ont bouffe mon énergie. Et je me dis "comment je vais tenir au boulot ?"...
Mais peut être que déjà un mi temps pourrait t'aider ? Casser ton rythme de crise ?!
Il y aussi d'autres moyens.. t'imposer de te balader de telle heure à telle heure. T'imposer de faire telle chose et telle chose. Te forcer à respecter un planning précis ? As tu essayé ?
Peut être aussi pourrais tu voir pour aller dans un hôpital de jour ? Ou des groupes de parles suivant ton lieu d'habitation ? Cela doit forcément exister !!
Et ce peut être bénéfique !

La sonde à domicile peut être une bonne chose à condition d'être suivie car psychologiquement c'est dure. Que tu passe ou non des poches nutritive. J'avais aussi pensé à cette solution mais je ne sais pas à qui m'adresser
Mais pour travailler je ne pense pas que ce soit un handicap, tu n'as qu'à dire que tu as des soucis à l'estomac. Tu sais, en dehors des TCA, il y a pleins de raisons de porter une sonde...

Je pense qu'ils t'ont dit 3 mois car, et je pense que tu en a conscience, 1 semaine c'est trop peu. Déjà 3 mois c'est court. Mais 1 semaine. .. en une semaine ton corps et ton esprit n'ont pas le temps de souffler, de se remettre correctement en marche. D'où les 3 mois qui eux peuvent réellement t'aider. Une semaine c'est juste une coupure on va dire. Alors que 3 mois c'est vraiment coupure plus remise en marche de ce qui est bon et sain pour toi.
Et pourquoi ne pourrais tu pas laisser ta vie "entre parenthèse" ? Il y a toujours des solutions à tout. Pour tout. Alors oui, j'en suis certaine, laisser ton petit bout serait tellement difficile. Mais ne penses tu pas qu'il vaut mieux une maman absente pour son bien durant quelques mois mais qu'elle revienne en bonne santé ? Plutôt qu'une maman qui tire tire tire sur la corde, jusqu'au jour où elle va craquer. Et là, combien de temps penses que tu risque d'être hospitalisée si ton corps te lache ? (Desolé si je te semble brusque...)

Quant à ton poids, oublié le. Viré la balance. Plus tu vas te focaliser dessus, vouloir perdre ce qui te semble de trop, plus tu vas y prêter attention et plus tu vas sombrer. Parole d'une fille qui la vécu. Et qui se débarrasser peu à peu de sa balance. Et crois moi c'est un poids en moins. Oui j'ai pris du poids. Je le sais. Je le vois. Mais je ne me pèse pas. Car c'est inutile. C'est un nombre. C'est subjectif. En dehors de nous... Tout le monde s'en FOU.

Courage à toi.
Rien n'est impossible. Tout est faisable. N'hésite pas si tu as besoins. Vriament !!!
Courage courage
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