Espoir du temps présent ?

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Racala
Petit enfinien
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Messages : 12
Enregistré le : 02 déc. 2017, 00:00

Espoir du temps présent ?

Message par Racala »

Bonjour à tous,
Ce soir, j'ai besoin de transposer un peu par écrit cette douleur muette qui me dévore l'âme et le corps par un vide perpétuel.
Aujourd'hui, ce mal de la plume, comme je préfère l'appeler cette terrible maladie, est devenue une véritable souffrance psychologique. Est-ce le début d'un déclic qui entraîne une transition entre le vide et l'existence ? Aujourd'hui, dur de lire l'inquiétude sur le visage de personnes que je n'avais pas revu depuis un moment, dur de se voir dévisager et de s'entendre dire qu'on m'a à peine reconnue parce que j'ai beaucoup maigri, dur d'accepter toutes les marques d'affections et de soutien de ces personnes, dur d'accepter d'être malade. Pourtant, c'est évident, je ne vais pas bien, mon corps a constamment froid malgré ses trois pulls et un manteau, c'est comme si la mort me pénétrait pour me prendre et m'emporter bientôt avec elle. Je ne l'a redoute même plus à force et inconsciemment je l'attends patiemment. A vrai dire avant, je ne voulais pas vivre parce que je n'avais rien d'autre à attendre de la vie que des humiliations, du dégoût, des rejets, des insultes et des coups, des exigences trop grandes pour l'être que j'étais. Alors peut-être qu'au fond, ne pas manger était la meilleure solution pour disparaître. Depuis que je suis bébé j'ai rejeté la nourriture, ne voulant manger que certains aliments et me bloquant pour les autres. Des chutes et rechutes sans cesse. Mais aujourd'hui je ne vais vraiment pas bien, le froid, l'odeur de la faim, les vertiges, être loin, loin de se monde, les pensées détachées au dessus du corps, à planer comme une âme errante entre ciel et terre, comme une âme bannie qui ne trouve pas son chemin, ni vivante, ni morte. Et ce corps de femme qui ressemble maintenant à celui d'un squelette dont les os percent le peu de peau qu'il reste. Et pourtant, je ne me sens pas si fine qu'on le dit, tant mon envie de disparaître est plus forte que la vie. Mais une part de mon âme commence à être triste, à souffrir en silence de ce corps qu'elle même ne reconnaît plus. D'une d'accepter d'aller vers la mort quand une lueur de vie s'accroche à vous, un jour comme ça au hasard. L'amour est entré dans ma vie et à tout changer: découvrir que l'on peut être aimée pour ce que l'on est à l'intérieur de nous. Et tout est chamboulé dans notre esprit. Je souffre énormément de ce corps qui n'est pas digne de celui que j'aime, de ce corps plume trop lourd pour s'envoler plus haut que la tombe entre ouverte et qui attend, de ses os qu'il enlace. J'ai mal de disparaître car la vie est si forte à ce moment là. J'ai mal de son inquiétude pour moi et de la souffrance que je sème malgré moi.
J'aimerais aller vers la vie, vers ses promesses, m'ouvrir à l'amour, au monde, au présent radieux, connaître toutes les choses simples de la vie que je ne connais pas ou que j'ai fini par oublié. J'aimerais y croire, m'y accrocher, mais après tant de rechutes c'est compliqué d'y croire. Étapes par étapes peut-être, mais c'est si long et si dur de manger sans se culpabiliser, sans avoir peur de prendre trop de place dans ce monde.
Je vais essayer de croire en la magie de la nature hivernal pour m'en sortir et aller vers le renouveau du printemps.
Beaucoup de courage à ceux et à celles qui combattent ce mal, beaucoup d'espoirs aussi. Je serais heureuse d'échanger avec ceux qui le souhaitent, parler de nos parcours pour nous aider dans le long parcours vers la vraie guérison
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